Yulia,

Je ne sais pas comment commencer cette lettre, mais ça n'est pas de gaieté de cœur que je l'écris. Je crois que tu sais J'essaie de me dire que c'est pour le bien de notre fils, et c'est bien la seule chose qui m'anime. Tu en as conscience, car je sais que ça te tient à cœur. Et j'espère que tu le réaliseras, que c'est la seule solution que je vois pour nous préserver, et le voir grandir. Sans te voir, toi, y rester dans une guerre que je ne comprends pas.

J'ai pris la décision de partir avec Lukas. De nous éloigner tous les deux de cette ambiance. Je ne supporterais pas que notre fils vive au milieu de cette violence assumée, de ces désirs de vengeances constants, de ce conflit qui finira par tous nous anéantir si nous continuons à nous obstiner. Je ne peux pas vous regarder mourir pour ça. Je ne peux pas Je ne supporterais pas de te voir mourir pour ça.

Après la mort de Sasha, le désir de vengeance de tout le monde, il est évident que sa perte ne sera pas la dernière. Je ne peux pas encaisser davantage, pas sans y perdre une part de moi. Pas sans te perdre toi. La pensée même de te regarder décrépir pour ces idées me rongent depuis des mois, nous nous sommes suffisamment disputés à ce sujet pour que ça ne soit pas une surprise pour toi. Mais j'ai atteint ma limite : quand tu m'as trouvé, j'étais seul, confus sur ce monde, j'avais besoin de ce contact. Et il y a eu toi. Tu m'as donné deux raisons de vivre, c'est plus que je n'aurais pu espérer. Mais pour préserver l'une, pour la sauver à tout prix, je dois laisser l'autre.

C'est pour ça que je pars. Tu me détesteras sans doute, pour Lukas je suis prêt à le supporter.

Quand tout cela sera terminé, je reviendrais. Je crois qu'un jour, nous serons prêt à nous retrouver. Et à ce moment-là, j'espère que tu comprendras vraiment pourquoi. Que ce n'est pas parce que je ne t'aime pas. Au contraire, c'est parce que je t'aime plus que tout, que je vous aime plus que tout, qu'il me faut prendre cette décision.

Je t'aimerai toujours, du plus profond de mon âme. N'en doute jamais.

Jaren