Je comprends sérieusement à avoir froid. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis assis comme un idiot sur le tabouret. J'aimerai bouger un peu. Mais est-ce que je peux le faire ? Juste dégourdir mes jambes. En l'absence de visibilité, je risque de me casser la figure en quelques secondes. Mais tant pis, je prends le risque. Je bouge ma jambe droite pour me redresser et une fois sur mes deux pieds, je lâche un soupire. Le but est uniquement de dégourdir mes jambes. Faire quelques pas sans pour autant savoir si j'arriverais à me rasseoir sur le tabouret par la suite. Tant pis, le sol sera tout aussi correct si je n'arrive pas à refaire demi tour. Je fais plusieurs pas dans la pièce, réduisant de façon considérable les fourmis qui menacent mes mollets. Les mains tendues, je ne tarde pas à toucher un mur. Le bruit des rats autour de moi me donnent la nausée. A moins que ce ne soit le mouvement constant que je ressent à chaque pas.

Je crois que je vais être malade. Les deux mains encore jointent sur le mur, je me penche en avant alors que ma respiration accélère au rythme des mouvements que je peux sentir dans mon estomac. Je salive et j'ignore si je peux retirer la cagoule encore présente sur ma tête. De toute façon, je ne vois rien avec le bandeau... Sauf que pour rendre mon estomac, le sac n'est pas le plus simple.
Tant pis. Je glisse mes mains au niveau du sac pour pouvoir tirer celui-ci hors de mon visage. Quelques secondes avant de me repencher en avant pour rendre le contenu de mon estomac.
Estomac qui n'a pas pas vraiment grand chose mais est-ce que c'est vraiment utile à décrire. La gorge en feu quand, au bout de plusieurs soubresaut de mon estomac, plus rien n'arrivent à se frayer un chemin.
Je ne sais pas si c'est l'humidité, la peur... Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle je me sens si bizarre. J'entends un bruit et tourne la tête sans pour autant voir quelque chose, bandeau oblige.

Vérifier la dilatation des pupilles, s'il y a des vomissements, l'équilibre, la température, des troubles de la vision, des vertiges, sensibilité à la lumière ou au bruit. Johanna a beau noter dans sa tête, elle est bien contente qu'Orion soit là. Evidemment, l'homme suggère plutôt de ramener Evan à lui pour vérifier ça de lui-même mais tant que son état n'est pas trop préoccupant, la blonde ne préfère pas tenter le diable. Il a le droit à un sourire qu'il ne voit pas derrière son masque et le bandeau qu'il porte au passage. Soit.

Elle fait signe à Orion de la suivre, et referme derrière elle avec précaution, elle s'assure dans la foulée que ça se maintient bien, et qu'il n'y a rien qui traine dans les parages qu'il pourrait utiliser pour lui. Cela fait, la blonde se détourne et a un soupir, en accompagnant l'asiatique sur ses pas. L'arrivée dans l'alcôve est différente encore quand ils voient tous les deux le jeune homme sur ses deux jambes, se tenant au mur, le sac soulevé justement pour vomir, ils savent déjà qu'il y a un symptôme sur la liste complète fournie.

Aide-moi à le rasseoir, souffle-t-elle à Orion dans la foulée en s'avançant. Elle le contourne et vient se placer à sa droite. Ensuite, sa main se pose doucement sur l'épaule de l'homme et saisit son bras pour le conduire en arrière. Elle tire le tabouret à elle pour qu'il y ait moins de distance à faire, et le force sans attendre à regagner son siège. On nous a donné des instructions pour voir ce que tu as, annonce-t-elle à l'otage en venant lui retirer le sac.

Elle s'assure qu'Orion porte son masque, en fait autant pour elle-même. Une fois celui-ci justement placé, elle s'arrange pour venir lui dénouer le bandeau qu'il a sur les yeux. C'est ton collègue médecin qui nous a expliqué, donc on devrait s'en sortir, le rassure-t-elle. devrait. Ce n'est pas encore avéré, à dire vrai. Johanna a quand même un doute que ça soit si simple.