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On common ground

Lun 25 Avr 2022 - 23:14

À la mi avril.

Une fine pluie printanière ricochait avec un son cristallin sur les fenêtres du chalet. Depuis sa chambre, Valérian observait sans le voir le paysage : une nuée de sapins dont la cime s’élançait vers le ciel. Les rayons du soleil peinaient à filtrer à travers l’épaisse couche nuageuse, si bien qu’une certaine mélancolie semblait s’être emparée de la forêt. Elle était, en vérité, à l’image de l’état d’esprit des Exilés, ces derniers temps : depuis la mort de Sasha, et le départ de Jaren, un voile mortifère était en effet tombé sur le groupe, asphyxiant son énergie, et le poussant dans un accablement glacé.

Chacun s’était reclus dans sa chambre en cette matinée, et le silence du chalet charriait, semblait-il, les ruminations des différents Exilés, tout comme les doutes qui s’étaient emparés de leurs coeurs. Le visage figé dans une immobilité glacée, le grec se projetait plusieurs jours en arrière : il revoyait le visage dément de Maverick qui, exultant d’une joie féroce, abattait inlassablement son marteau sur sa victime ; le visage sanguinolent, réduit à l’état de pulpe, de Sasha ; et son oeil qui avait roulé hors de son orbite pour le fixer à travers le voile de la mort.

Une douleur fulgurante traversa les prunelles noires du grec qui expira brusquement, assailli par une angoisse sourde. Il serra les paupières pour effacer de son esprit ces images, puis les rouvrit et aperçut alors, à l’extérieur, une silhouette qui traversait au pas de course le jardin pour se réfugier sur le perron. Demetra. Une ride contrariée creusa le front de Valérian ; puis il poussa un soupir et secoua imperceptiblement la tête.

D’un pas lourd, empreint de lassitude, il quitta sa chambre et descendit jusqu’au rez-de-chaussée. Le grec franchit la porte d’entrée et découvrit la jeune femme assise sur le banc du perron, à l’abri de la pluie. Il l’observa un instant, le regard indéchiffrable et dit finalement : « je vois que tu t’es soustraite à la vigilance de ton gardien. »    

Contre toute attente, Valérian s’avança vers Demetra et s’installa à côté d’elle. « Et tu n’en as même pas profité pour prendre la fuite. (son regard perçant se posa sur elle) prendrais-tu goût à notre mauvaise humeur ? »


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Re: On common ground

Mer 27 Avr 2022 - 14:38

Je n’aime pas la pluie, surtout aussi peu franche comme celle-ci. Ca rend le latex collant, ça fait rouiller les armures et ramollie le cuir. « Un enfer pour ceux qui aiment le fer » comme le disait un des artisans forgerons avec qui j’aimais bien travailler quand on faisait des festivals ensemble. Au moins, ça va avec l’humeur des Exilés. Si je m’entends bien avec au moins une personne, je reste un peu en retrait, trop consciente que je n’ai pas bien visé le bon moment pour faire leur connaissance. Arriver juste après un meurtre sanguinolent et peu avant un enlèvement d’enfant, j’aurais voulu faire pire, je crois que je n’aurais pas pu.

Après, choisit-on vraiment ce genre de chose ? Je sens bien que certains aimeraient que je ne sois pas là. Comme je suis une sainte, rien ne me comblerait plus que de leur donner ce plaisir sauf que des connards ont abimé ma voiture condamnant les exilés a me tolérer parmi eux. J’essaye de faire ma part, mais les ambiances soirée de la déprime c’est pas trop mon truc. Je peux comprendre la dureté de ce qu’ils vivent et compatir, je ne suis pas de celle qui tienne la boite de kleenex a des inconnus malgré tout.

Au réveil, après m’être détachée la cheville, précaution pour éviter des vadrouilles nocturnes, je fais mes katas au réveil. Puis,autant motivée par des habitudes que par un souci de garder ma tête comme mes mains occupées, je prend la boite de rivets et mes petits outils récupérés dans ma voiture pour aller m’installer sur le banc du perron afin de reprendre ma cotte de mailles. Un ouvrage fastidieux pour certain que d’imbriquer les petits cercles métalliques dans un canevas précis afin de lui assurer une solidité parfaite, mais pour moi, il n’y a rien de plus apaisant. J’adorai faire ça avec mon père en discutant de tout et de rien.

J’ai a peine sorti mon matériel que je vois Valerian se dresser devant moi. Je relève mon visage avec un air de petite fille sage. C’est lui le responsable de ce petit monde et surement que je devrais lui être reconnaissante de ne pas m’avoir balancée dans le premier fossé du coin. Pour autant, je me doute bien que sa façon de plisser les yeux a chaque fois que je croise son regard n’a rien a voir avec des soucis de lentilles de contact. Je ris légèrement a sa phrase et me décale même pour lui faire une petite place sur le banc quand il vient s’installer :

« Si si, je suis sur le départ, j’attends juste mon hélicoptère pour faire ça dans les règles de l’art et un tatouer, aussi, pour avoir les plans de la prison dans la peau, si possible a un endroit que je ne peux pas voir comme le dos. Mais de toute façon, je ne pouvais pas m’enfuir avant de t’avoir dit a quel point les gardien, de nos jours, ce n’est plus ce que c’était. »

Cette fois ci, c’est un vrai gloussement qui ponctue ma bêtise donnant, malgré moi, un échantillon de mon rire « singulier », un étrange mélange entre un dauphin qui agonise et une otarie en chaleur d’après mon frère.

« Plus sérieusement, je suis sûre que quand vous aurez retrouvé tous vos amis qui ne cessent de vous chercher, la pluie ne sera plus qu’un mauvais souvenir.»


Je reste une personne qui même quand le verre est presque vide, préfère le voir plein au 1/10e. C’est dans ma nature profonde, ca ne veut pas dire que je ne compatisse pas aux drames qui s’acharnent sur eux, juste que je sais que s’appesantir sur les horreurs, c’est se laisser envahir. Je le vois toujours me regarder étrangement et m’assure que j’ai rien entre les dents avant de lui tendre un petit carré de mailles, la future manche de ma cotte :

« Tu veux essayer ? Moi ça me détend toujours. Je te montre si tu as envie… »
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Re: On common ground

Jeu 5 Mai 2022 - 22:23

Le rire de Demetra déstabilisa Valérian dont l’expression sévère flancha un instant, comme un masque d’argile se serait fracturé, fragilisé par la surprise. Il regagna néanmoins vite contenance et ses prunelles se gorgèrent à nouveau de cet orage menaçant. Les sourcils légèrement froncés, dans une attitude de froide indifférence, le grec daigna cependant s’installer à côté de Demetra ; jetant, malgré-lui, une oeillade pleine de curiosité dans sa direction.

Un léger sourire flottait sur les lèvres de la jeune femme qui ne paraissait pas le moins du monde impressionnée. Au fond de lui, le grec devait bien reconnaître qu’elle le surprenait : en dépit de l’humeur massacrante des Exilés, Demetra restait en effet égale à elle-même.    

Cette attitude de tranquille nonchalance agaçait parfois prodigieusement Valérian qui, piqué de méchanceté, lui lançait alors des regards noirs dans le seul but de l’intimider. La vérité était qu’il ne supportait pas qu’elle n’ait pas souffert, comme lui, de la mort de Sasha, et qu’il existe un univers entier, par-delà ses propres sensations, que le massacre de son amie n’ait pas anéanti. En son for intérieur, Valérian enviait ardemment son insouciance à la jeune femme ; et plus elle faisait bonne figure, plus il cultivait envers elle cette jalousie irrationnelle.

Le rire extravagant de Demetra surprit le grec, tout comme sa répartie qui le laissa indécis quelques secondes. Il reprit finalement contenance et s’efforça de dissimuler sa surprise derrière une façade de franc mécontentement. « Je dirai à Yann d’être plus vigilant. » grommela-t-il, indifférent aux efforts de Demetra pour se montrer aimable. « je n’aime pas l’idée que tu te promènes seule. Qui sait ce que tu pourrais bien mijoter ? » En vérité, Valérian doutait sincèrement que Demetra soit liée d’une quelconque façon à Maverick ou à d'autres de leurs ennemis ; et pourtant, sa paranoïa l’enjoignait à la plus grande vigilance en sa compagnie.

Le grec lança un regard soupçonneux à la jeune femme : « Yann m’a dit que tu avais l’étrange habitude d’attacher ta cheville avant de t’endormir. Pourquoi diable fais-tu une chose pareille ? » lui demanda-t-il d’un ton brusque, presque irrité, comme si cette habitude avait constitué pour lui un affront personnel. Cette jeune femme était décidément très étrange. En cet instant, le grec ne l’aurait pas considérée autrement que si elle avait été le plus saugrenu des extraterrestres. Son optimisme, sa gentillesse, ses plaisanteries… autant de bonnes intentions qui semaient le doute dans l’esprit de Valérian et le déstabilisaient profondément. Par certains aspects, Demetra lui rappelait en effet Sasha - et il détestait ça.

« J’en doute sérieusement. » répliqua-t-il d’un ton cassant à Demetra, balayant une nouvelle fois son optimisme. Un silence tomba entre eux, que seul le tintement de la pluie contre les fenêtres du chalet remplit ; puis, doucement, Demetra fit un nouveau pas dans sa direction. Le grec la considéra alors d’un air étrange, puis lui demanda tout à coup : « pourquoi fais-tu ça ? Pourquoi te montres-tu si... cordiale avec moi ? Ne suis-je pas suffisamment désobligeant en ta compagnie pour que tu me détestes en retour ? »


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Re: On common ground

Ven 6 Mai 2022 - 10:21

J’ai du mal a cerner Valerian, est il pince sans rire ou vraiment sérieux quand il dit qu’il va demander a Yann d’être plus vigilant ou qu’il s’inquiète de ce que je manigance. Déjà, je ne suis même pas certaines de qui est Yann dans le groupe, ensuite, je m’en voudrais quand même un peu de leur faire perdre leur temps avec moi alors qu’ils ont déjà tant a faire. Avec malice, je réplique :

« Qui te dit que je n’ai pas déjà soudoyé Yann avec quelques paquets de cigarettes de contrebande pour qu’il m’aide a grimper dans l’helico ? »


Je lui fais une œillade surjouée qui ne laisse pas la place au doute quand au fait que je plaisante. Je ne me sépare ni de mon sourire, ni de mon sens de l’humour, pour ajouter.

« Mince tu m’as surprise dans mon plan secret. Maintenant, tu sais ce que je fais dans votre dos et que je suis seule…. »


Avec une mimique de présentatrice potiche de prix de jeu télé, je lui montre le morceau de mon ouvrage métallique qui a bien avancé :

« Une cooootteeeuuu de maille ! Mais chute, ne le dit a personne.»


Je ris de ma bêtise, avec ce gloussement inimitable, en reposant mon travail sur mes genoux avec délicatesse. Il y a des heures de tissage complexe avec ces petits anneaux, dans un schéma que j’ai tellement fait que je n’ai plus à réfléchir quand mes doigts dansent de la pince aux rivets. Il y en a pour qui c’est le tricot qui les détende, moi c’est ca, chacun son truc, chacun son époque. Je relève mon regard vers celui du chef des Exiles avec un air un peu surpris, qui a effacé mon sourire, quand il me parle de mes attaches.

« Attends, Yann vient m’espionner quand je dors ? Rassure moi, il ne t’a pas dit ce que je fais sous la douche ? »

J’ai un sourire en coin qui est de retour, mon naturel n’est jamais loin alors que je taquine Valerian. Je me doute bien que je suis observée sur toutes les coutures comme je suis « l’intruse ». Je ne m’en formalise pas plus que ca, je suis juste un peu gênée qu’on sache mon « petit travers ». Maintenant, vue que la question est soulevée, je me doute bien que je ne vais pas m’en sortir avec deux blagounettes. Reportant mon attention sur ma cotte de mailles, c’est plus sérieusement que je lui réponds.

« Depuis que je suis petite, quand je suis nerveuse, ou fatiguée, ou plein d’autres choses, j’ai tendance à marcher en dormant. Avant j’avais ma famille avec moi, ils étaient là pour me remettre dans mon sac de couchage, et m’éviter que je me réveille en pleine forêt sans savoir ou je suis, mais avec ce qui s’est passé a Seattle… je dois apprendre a gérer ca seule maintenant.»

Ma voix se meurt, même si j’essaye de faire une mimique fataliste comme si c’était juste un détail. Je n’ai pas envie d’en parler ni d’y repenser. Je me suis déjà plusieurs fois réveillée en heurtant le sol, la longe tendue et le pied retenu dans son entrave, depuis que je suis ici. L’attache n’est donc pas un luxe. C’est la première fois depuis des années que je suis sans mes parents et mon frère, j’imagine que ca joue pas mal sur mon état nocturne. Même si je le cache, je suis rongée par l’inquiétude. C’est en maillant a nouveau que je rebondis sur ses doutes :

« Je sais que c’est difficile de me croire maintenant avec tout ce que vous avez vécu, mais c’est aussi la force des êtres humains que d’arriver à se relever quel que soit les épreuves. Il faut juste réussir a s’en souvenir quand on est a terre…»

Pourvu qu’ils en aient envie. Mais si ces gens étaient encore vivants, c’est bien qu’ils luttaient encore et toujours pour survivre et ne pas sombrer. J’ai toujours les yeux sur les entrelacs de métal que j’agrandis avec dextérité. J’avance doucement mon rang avant de proposer, a nouveau :

« Tu es sur de ne pas vouloir essayer ? Ca aide vraiment a vider la tête que de s’occuper les doigts. »


Une fois de plus, il arrive a me surprendre et j’arrête mon tissage métallique pour le dévisager, a nouveau, avant que mon air mutin de revienne sur mon visage :

« Valerian, sans te vexer, j’ai une fesse d’un pays ou les gens sont connus pour être très désobligeant et un petit frère qui a placé la barre très haute dans cette catégorie. Si tu veux être désagréable avec moi, c’est possible que ca ne marche pas très bien. Désolée… mais je peux faire semblant si tu veux ? »


Je ris a nouveau doucement. Je suis quand même nourrie, logée, pas tuée ni maltraitée, certes on me regarde de travers ou pas du tout pour la plupart, mais j’ai au moins une copine et je sais très bien que tout pourrait être pire. Ils n’ont pas choisi ma présence, je ne suis pas des leurs, je ne peux pas leur en demander plus qu’ils n’en donnent. Vu sous c’est angle, tout va bien.

« Dis moi Valerian, en admettant qu’un leader de faction se retrouve, malgré lui, a devoir jouer mon geôlier par temps de pluies, tu penses que ca lui plairait plus de rester discuter avec moi ? De trouver une activité a l’abri comme faire une cotte de mail ou un camail ? ou de sortir malgré le temps ? Tu en pense quoi ? »

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Re: On common ground

Ven 20 Mai 2022 - 8:52

Les plaisanteries de Demetra n’amusèrent pas le moins du monde Valérian dont les sourcils demeurèrent résolument fléchis, tandis qu’il dévisageait avec circonspection la jeune femme, comme s’il avait tâché d’estimer le degré de dangerosité d’un animal au comportement très inhabituel. La bonne humeur de Demetra glissait sur la façade hermétique qu'il lui opposait. Les tourments vertigineux dans lesquels la mort de Sasha l’avait plongé l’empêchaient en effet d’appréhender l’insouciance de la jeune femme ; si bien qu’il restait perplexe devant celle-ci.  

Le rire de Demetra, qui ressemblait à s’y méprendre au cri d’agonie d’une otarie, acheva de surprendre Valérian dont les yeux s’arrondirent inconsciemment. Il serra les lèvres, mais ne dit rien, avec la sensation de plus en plus persistante d’être en parfait décalage avec cette jeune femme : elle papillonnant constamment, tandis que lui était tiré en arrière, lesté par le poids de traumatismes dans lesquels il s’embourbait comme dans un cloaque.

Valérian reporta son attention sur Demetra lorsqu’elle s’indigna d’être observée à son insu pendant son sommeil… avant de faire une plaisanterie graveleuse qui exaspéra le grec. « Ah ah, très amusant. » rétorqua-t-il avec raideur en secouant légèrement la tête d’un air réprobateur. Ne pouvait-elle donc pas s’en empêcher ? La jeune femme consentit toutefois à lui offrir une réponse à sa question, et il arqua un sourcil, surpris. « Tu es somnambule ? » c’était évident, en vérité : pour quelle autre raison aurait-elle pris soin de s’attacher avant de s’endormir ? « Je n’ose imaginer les risques que tu encourrais à te promener seule et endormie en pleine nature. » confirma-t-il ensuite en hochant sinistrement la tête. Un détail avait par ailleurs capturé son attention : « ta famille : tu as dit avoir été séparée d’elle lors de l’attaque de Seattle. Comment est-ce arrivé ? »

Une ombre voila ensuite le regard du grec. La bienveillance de Demetra le déstabilisait une fois de plus, et ses paroles pleines d’espoir se heurtèrent à ses désillusions comme à un rempart dont la surface s’éroderait petit à petit. L’optimisme de la jeune femme s’infiltrait doucement dans sa conscience, par une brèche insoupçonnée, et serra douloureusement sa gorge. « Je ne crois pas que l’on puisse se relever à chaque fois. » dit-il avec une amertume brutale. « Pas sans en être profondément changé, en tout cas. » Car une part de lui était morte avec Sasha, tout comme sa raison avait été sérieusement ébréchée à Colville, l’aspirant dans une spirale infernale à travers les différents cercles de l’Enfer.  

Les yeux du grec se posèrent ensuite sur le travail finement ouvragé de Demetra, et il haussa une épaule. « Je n’ai jamais fait une chose pareille. Je risque de réduire à néant ton travail. » Qui était d’une qualité indiscutable, il fallait bien l’admettre. Valérian était impressionné par la dextérité avec laquelle sa voisine tissait cette cotte de mailles. « Comment as-tu appris à faire ça ? » l’interrogea-t-il malgré-lui.

Il regarda ensuite longuement la jeune femme et esquissa enfin un sourire, quoique contrit. « Nous sommes déjà en train de discuter, non ? J’imagine, par conséquent, que nous pouvons poursuivre cette conversation sans craindre quelques effusions de sang : tu n’es pas aussi casse-pied que je l'imaginais, et, visiblement, je n’arrive pas à la cheville de ton frère en matière de désobligeance. »


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Re: On common ground

Ven 20 Mai 2022 - 15:46

Je sais que c’est mal, mais c’est difficile de rester sérieuse devant l’air un peu coincé et choqué de Valerian à chaque fois que j’ouvre la bouche. Quand il part sur son « hahah tres amusant ».  Mes lèvres prennent un pli amusé qui trahis bien que j’ai du mal à contenir mon envie de rire. Il se rend compte quand même qu’aller me regarder pendant que je dors c’est un peu tordu ?  Personnellement, je préfère prendre ca avec légèreté. Jusqu’à présent je me suis réveillée avec ma culotte et en vie, autant se dire que le reste n’est qu’un détail. Je fais une petite grimace coupable quand il met un mot que je n’aime sur ce que je vie un peu trop en ce moment.

« Oui, c’est ça. C’est un peu compliqué a gérer. J’ai toujours peur de me réveiller n’importe ou et surtout sans arme… mais au moins tu sais comment j’ai croisé Yulia et Dana pied nue et complétement perdue. Par contre, ca t’embête si ca reste entre nous ? C’est possible que ca et la taille de mes seins, j’assume pas trop. »


Je reste dans le ton humoristique mais je suis sincère. Certes, je ne sais pas que ca me rend surement plus dans le profile de recrutement féminin des déprimés d’avoir de petits poumons, je reste plus focaliser sur le fait que je me sens redevenir pucelle a cause d’eux.

Je me fige un peu et mon visage souriant comme mon regard espiègle se ternissent soudain alors qu’il me parle de ceux qui me manquent le plus au monde. Je sens une bouffé d’émotion qui monte en voulant parler de ma famille, mes yeux piquent dangereusement et je suis obligée de détourner la tête le temps de ravaler ces larmes qui menacent un peu trop. Je ferme les yeux et prends une grande respiration. C’est plus aux gouttelettes de pluie qui tombent devant nous qu’a lui que je raconte, le regard perdu dans le paysage, alors que les souvenirs ancrés en moi me reviennent :

« On vivait dans un bâtiment pas loin du Rov, on avait prévu partir malgré l’hiver a cause de New Eden. Papa avait senti le vent tourné, il a toujours été fort ça. Mais la veille, mon frère est parti sur un coup de tête. Il voulait rester pour se battre dans la résistance. Papa est parti le chercher et je suis sure qu’il la trouvé, sauf que, il faisait encore nuit quand il y a eu les premières explosions vers le Rov, les tirs, les cris. C’était la panique, on a voulu fuir avec maman mais … Mais… ca a été … violent… ils étaient nombreux, ils avaient tout quadrillé pour ne laisser aucune chances aux gens… ma mère… elle… enfin, j’ai pu passer grâce à elle…. Juste moi. »


Une fois de plus la douleur prend le dessus. Même si ca ne sert absolument a rien, j’évente mes yeux avec ma main pour sécher des yeux avec une mimique a mi-chemin entre le gène et le sourire. Je me sens tellement et nombriliste.

« Excuse-moi, je dois te paraitre vraiment égoïste, surtout à côté de ce que vous avez subis. C’est juste que c’est encore trop récent, mais le soleil reviendra pour moi aussi, d’une façon ou d’une autre. En plus, si on y pense bien, a eu beaucoup de chance, on n’a jamais été séparé pendant 6 ans et c’est tellement plus que d’autres ont eus. »


Mais ca reste difficile a accepter. J’espère encore de toute mon âme que papa a retrouvé Gaudric, qu’ils vont bien et que trouver l’un, me fera trouver l’autre, comme le fait que maman est juste prisonnière chez NE. Ce n’est pas une séparation définitive, c’est juste une épreuve, de celle qui nous feront grandir.

J’arrive a reprendre le dessus rapidement, être triste n’est pas dans ma nature, ca n’apporte rien que de me ralentir. Je me concentre plus sur l’homme a mes cotés qui semble troublé a l’idée de pouvoir, lui aussi, aller mieux. C’est spontané que je pose ma main sur la sienne et cherche à capter son regard pour lui affirmer une chose qu’il a surement oublier :

« Quand on se blesse, qu’on a mal, c’est dur de se rappeler que les plaies finissent toujours par guérir. Oui, tu auras des cicatrices qui resteront, elles seront douloureuses mais tu verras, plus le temps passera et moins elles ne te feront mal. Et puis, il ne faut pas trahir ceux qu’on a perdu, ils n’auraient surement pas voulu que le monde s’arrête avec eux et nous voir incapable de continuer, tu ne crois pas ? »

Prendre son mal en patience, et se souvenir que le soleil revient toujours, je sais que c’est difficile quand on est encore au sol. Je reprends ma main pour reprendre mon maillage tout en demandant, aussi gentiment que maladroitement :

« Est… est ce que tu as envie d’en parler ? De ce qui te fait mal, a toi… »

Je suis de celles qui osent mettre les pieds dans le plat, dire les choses. C’est possible. J’imagine que je suis surement la personne la plus mal placée pour lui proposer ca et en même temps vu la brochette de dépressifs qu’il y a ici, j’ai du mal a voir qui d’autres pourrait faire ça. Parler, c’est pas agréable sur le moment, mais ça délivre après, ca apaise et ca permet de ne pas oublier. Malgré nos conversations intenses, j’arrive a rire gentiment devant a sa réactions lorsque je lui propose d’essayer de faire des rangs de cote de mailles avec moi.

« Et alors ? On défera pour refaire.  Si tu n’essayes pas, tu ne sauras jamais si tu peux y arriver ou pas, et, de toi a moi, Yoda est un abruti. J’ai rarement vu des gens réussir du premier coup. Essayer ca a du bon. »

Je lui mets presque d’autorité un carré de maille dans une main et les anneaux avec la pince dans l’autre, m’appliquant a lui expliquer. Les rangs déjà fait peuvent lui servir de modèle pour enchevêtrer les cercles métalliques, il ne reste qu’a les fermer avec la pince et continuer. Au départ, cela demande pas mal de concentration, et c’est lent mais dès qu’on a compris la logique du tissage des cottes de mailles, ca devient plus intuitif. Je l’encourage du regard pour qu’il essaye.

« Tu n’as rien a perdre »

Quand il me demande ou j’ai appris ca, je me rends compte que travailler les métaux est presque toute ma vie depuis longtemps, je ne sais même plus a quel âge j’ai commencé à aider mes parents pour leur foire médiévale. Les yeux rivés sur mon travaille, c’est toujours en mode pipelette que je lui réponds.

« Ca ? C’est mon père. On aimait bien en faire ensemble que j’étais petite. Bon, le fait que je sois forgeronne aide un peu aussi. Tu aurais vu les épées ou les armures que je vendais quand j’avais une vraie forge, c’était plus impressionnant que ca. »

Chaudronnière, ferronnière et diplômée en artisanat historique, pas le parcours classique pour mon gabarit, mais j’aime toujours autant mon métier, c’est donc que je ne me suis pas trompée de voix. Je n’ose lui signaler mais j’éprouve un petit sentiment de joie sincère en remarquant un début de sourire sur le visage de Valerian. Je crois que depuis que je suis ici, ca doit bien être la première fois. Certes, ce n’est pas, non plus, la banane du siècle, on est plus au niveau Joconde, mais ca me suffit pour être contente. Le soleil commence surement déjà à dissiper un peu ses nuages ou je le saoule tellement qu’il n’est plus maitre de ses muscles, c’est une option aussi. Taquine, je relève sa phrase :

« Parce que tu me pensais casse pied ?  Moi ? La personne la plus calme et discrète qui soit. »


Je ris de cette image qui ne me va pas vraiment.

« Le jour ou je retrouverais Gaudric, tu verras, c’est un champion du monde !!! »

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Re: On common ground

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