Ca serait mentir que de dire qu'Hope n'avait pas été impatiente depuis le rendez-vous avez les Remnants. Avec cette belle surprise que lui avait offerte son chef. Avoir la possibilité de se gagner une prothèse, pour remplacer l'avant-bras qu'elle avait perdue. Depuis, l'ancienne actrice attendait sans patience ce jour où elle allait devoir commencer les rendez-vous avec Calypso, cette femme des Remnants qui s'occupera de son suivi mais aussi de l'évolution de la création de la prothèse. Avec un peu de chance, peut-être que c'est elle qui l'aidera à s'en servir ? Hope n'était pas idiote, elle savait très bien que ça ne s'apprends pas en une heure.

Aujourd'hui, c'est le moment. L'ex-prostituée se presse pour arriver dans la tente des Remnants, où elle est accueillit par un homme bien armé. Je viens en paix. Fait-elle, avec humour, de bonne humeur. J'ai rendez-vous avec Calypso. J'suis Hope.

C'est bon, je m'en occupe. souffle rapidement la blonde en entendant la voix de sa patiente, lui offrant un sourire amical avant d'inviter le soldat à reculer pour la laisser passer. Pile à l'heure. Et le sourire sur le visage de Hope l'invite à penser que la séance devrait bien se dérouler. Lui indiquant une chaise laquelle s'asseoir à l'intérieur de ce qui lui fait office de bureau, venant déposer une tasse de café soluble devant sa patiente.

Comment se porte votre blessure ? La cicatrisation poursuit son cours ? l'interroge d'office la scientifique, attaquant les question d'usage.

Pas de tiraillement trop élevés, de baisse d'énergie ? Histoire de s'assurer que tout se remet bien, et qu'il n'y aura aucune complication à pourvoir, avant de s'installer à son tour sur une chaise, attendant les retours de sa patiente. Si tout va dans ce sens, nous devrions pouvoir rapidement s'occuper de vos mesures pour la prothèse. Mais je compte sur votre transparence, s'il y à des problèmes. Que nous fassions le nécessaire pour que tout soit impeccable avant la pose, d'accord ?

Hope ne peut s'empêcher, comme à son habitude, de lancer une œillade en coin provoquante à l'intention du soldat lorsqu'il se décide à la laisser passer, une fois que Calypso avait le dos tourner. C'était amusant, gratuit évidemment, mais surtout amusant de voir les diverses émotions visibles sur les visages. Bref, de toute manière, elle n'était pas là pour ça. Jetant lourdement son corps sur une chaise que la femme lui présente, la blonde n'hésite pas non plus à saisir le café qu'elle lui offre, n'attendant pas pour gouter. Bordel, il est meilleur que le sien, c'est clair.

Oui, enfin, je crois. Souffle l'ancienne actrice qui apprécie son breuvage, peu inquiète. Mes compagnons ne sont pas inquiets, donc j'ai pas à l'être. Elle était pas infirmière, avait juste des compétences en tant qu'actrice et plus récemment, comme prostituée. Alors si on lui dit rien, la blonde s'en préoccupe pas. Quant aux éventuels problèmes rencontrés : Ouais ça tire un peu mais sans plus, puis je suis beaucoup fatiguée mais j'pense que c'est par rapport à la dépression, non ?

Non, Hope n'avait aucune honte, gêne, ou quoi que ce soit d'autre. Elle voulait que la blonde soit transparente ? Soit. J'ai du mal à me motiver. A nouveau, elle hausse les épaules, lasse. En même temps, j'ai un avant bras en moins.

En effet. Vous êtes entre de bonnes mains. confirme la blonde avec une bienveillance qui lui est propre, fronçant néanmoins les sourcils à l'évocation de cette dépression. Et c'est récent ? Elle n'en avait pas parlé avant, après tout. Autant aller directement dans le vif du sujet, puisque Hope ne semblait pas le moins du monde gênée de l'évoquer. Notant cette fatigue, reprenant. Ca peut également survenir du choc que vous avez vécu, au moment de votre amputation. La perte de sang, la fatigue liée à votre corps qui se bat contre un traumatisme récent... précise la jeune femme, tandis qu'Hope évoque également son manque de motivation.

Pour quel genre d'activité ? Physique, ou vous sentez vous même lasse moralement ? A dire vrai, elle ne connaissait pas grand chose de cette femme, outre sa morsure. Hochant la tête à l'évocation de son bras en moins, reprenant.

En toute honnêteté, vous ne vous en tirez pas si mal. J'ai connu des patients qui étaient restés bien plus longtemps allongés suite à ce genre d'amputation. Chacun réagit d'une manière diverse. Vous êtes sans doute plus forte que vous ne le supposez. Pour preuve, elle avait même réussi à sourire en arrivant, quand certains mettaient des mois avant de s'y accoutumer à nouveau.

J'sais pas vraiment.. Elle se gratte l'arrière du crane, repensant à ces derniers mois, cette dernière année, et les précédentes lorsqu'elle n'avait pas sa fille à ses côtés. Non, clairement, elle n'est pas récente, surtout si on compte toutes les fois où elle s'est mise volontairement en danger de mort. J'pense que ça remonte bien avant. Avant qu'on soit obligé de me retirer le bras. Elle finit par hausser les épaules, reprenant un sourire habituel. Mais ça va. Se persuade-t-elle. Quant à sa grande fatigue, elle note tout ça dans un coin de sa tête. Ouais, je vois. Du coup c'est quoi le mieux ? Je me repose, où j'essaye de vaincre cette fatigue récalcitrante ? Demande-t-elle à sa vis à vis avec humour, en boxant dans le vide. Elle a une bonne médecin devant elle, présente pour son amputation oui ; mais elle n'allait pas se gêner pour lui poser diverses questions.

Mmh.. les deux ? Ouais je dirais les deux. Fait-elle sérieuse, non sans un sourire. J'ai la chance d'avoir une petite fille, une vraie guerrière, qui m'aide. Sans parler de son groupe, devenu peu à peu sa nouvelle famille. Faut dire aussi que j'ai des années d'entraînement, l'apocalypse ça forge un caractère, nan ?

La blonde en profite ensuite pour observer sa médecin du jour, de haut en bas sans être vraiment gênée. Vous étiez quoi comme médecin avant ?

Bien avant ? Alors, ça ne pouvait pas aller si bien. Fronçant légèrement les sourcils en avisant la blonde qui préfère user la carte de l'humour plutôt que de montrer patte blanche, reprenant avec le même sérieux. Le mieux serait de me dire précisément à quand remontent vos premiers symptômes de dépression, afin que je puisse vous faire un réel diagnostic. Si elle n'était pas autoritaire, elle se savait en revanche sévère que la question de la santé. Hope, il faut que vous preniez en compte que votre corps à subit un traumatisme réel. De ceux qui peuvent pour amener à une dépression bien plus forte, si vous ne faites pas le nécessaire aujourd'hui. Vous pensez vous capable de me parler ? Autant être claire dès le départ. Au moins, la blonde ne pourrait pas se plaindre qu'on ne l'avait pas prévenu. Esquissant néanmoins un sourire plus doux à l'évocation de sa fille, hochant doucement la tête. Je ne peux qu'imaginer. Je n'ai moi même pas d'enfants. Mais c'est une bonne chose, qu'elle soit à vos côtés. Quel âge à t-elle ?

Quand à son métier ? Elle ne peut que rire en silence, secouant doucement la tête. J'étais statisticienne au CDC de Spokane. Spécialisée en infectiologie. clame t-elle rapidement son titre qui en soi n'avait rien de réellement important en l'état. Et vous ?

Le sourire qui étire ses lèvres faibli peu à peu face au sérieux de la femme derrière le bureau, qui ne semble pas intéressée pour se dérider un peu. Au contraire, elle essaye même de creuser peu à peu la couche épaisse qu'Hope s'est doucement construite autour d'elle. Je suis ici surtout pour une prothèse, je ne cherche pas à me faire soigner psychologiquement. Fait-elle à son tour en calquant le ton sérieux de sa vis à vis, sans se montrer hostile. Raconter sa vie à une étrangère, ça ne l'intéresse pas des masses. J'ai déjà un thérapeute pour ça. Même si elle ne voyait jamais Richard, elle préfère se confier à lui plutôt à quelqu'un d'autre.

Un tendre rictus retrouve le chemin de ses lèvres au sujet de son enfant. Elle a huit ans, bientôt neuf. Et de nombreuses années derrière elle que Hope n'a pas pu voir passer. Ah ouais, c'était pas un petit boulot de rien du tout quoi. La blonde en a un air étonné, impressionné sur le visage. J'étais une actrice reconnue, rien à voir à côté de vous. Même si côté argent elle n'avait pas à se plaindre, niveau utilité, ça n'avait rien à voir. Du coup.. comment ça se passe maintenant ? Pour la prothèse ?