Face à la porte de sa caravane, la native hésita une seconde. Les pensées d'Armand tournaient encore dans son esprit, concernant ce procès. Et si elle avait songé à l'asiatique instantanément, il n'empêchait. Devait encore se décider à savoir s'il accepterait cette tâche. Leurs relation s'était apaisée dans le tumulte du putch. De par son refus de le voir mourir, ou servir de cobaye au moment de l'obtention des vaccins. Alors s'ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, elle avait néanmoins bon espoir qu'il soit apte à l'écouter et mieux, à ce qu'ils ne s'entraident dans l'histoire qui se profilait à l'horizon.

Il avait eu l'air surpris, de la voir à son entrée tout juste la nuit tombée. Rien d'étonnant à dire vrai. Leurs relation avait beau être cordiale, ils n'en étaient pas pour autant à passer du temps ensemble pour le plaisir de se voir et rire. Pas vraiment dans leur caractère sans doute.

Bonsoir Marlon. Un bref hochement de tête en guise de salut, ses yeux noirs revenant s'ancrer dans les siens avec calme. Excuse moi l'heure tardive, je n'ai pas pu me libérer plus tôt. Ils avaient pris le temps d'en discuter entre membres du Conseil, suite à son retour en compagnie de Preston. Et si Armand avait été clair sur les intentions d'une cour de justice, encore fallait-il désormais compter sur la possibilité que Marlon accepte. Et nul doute que si l'homme souhaitait se racheter, il aurait une occasion en or de le faire.
Elle n'avait de toute manière, aucune envie d'évoquer le sujet sur le pas de la porte de son habitation. S'il ne souhaitait pas la voir entrer, ils pourraient tout aussi bien se rendre au terrain d'entraînement, assurément vide à cette heure-ci. Doutant fort qu'il n'accepte de venir s'asseoir au tipi.

Pouvons nous parler en privé si tu es disponible ? C'est important.

Au moins cette fois ci, ça ne concernait en rien l'une des nombreuses frasques de Tucker. Elle avait beau tenter de le tempérer, rien n'y faisait.

Encore et toujours plongé dans l’un de ses précieux livres, ce fut à peine si Marlon avait remarqué l’heure tardive: mais le contenu de ce dernier était bien trop intéressant pour qu’il s’arrête en cours de lecture, même s’il serait certainement plus sage d’aller dormir. Ou du moins, plus raisonnable. D’autant plus que ce même ouvrage, il l’avait déjà lu un certain nombre de fois: il fallait dire que les sorties pour en chercher d’autres restaient rares, mais étrangement, il nourrissait un intérêt sans limite à ce livre de cas pratique en droit pénal. S’il avait préféré le droit des affaires lors de ses études, il portait un tout aussi grand intérêt pour le droit pénal… mais ce n’était pas suffisant pour en faire sa carrière, surtout vu la différence de salaire entre les deux.

Un coup à la porte le sortit bien assez rapidement de son occupation: pendant un instant, il se demanda tout de même qui cela pouvait-il bien être. Personne ne venait le voir aussi tard, sauf lorsque c’était nécessaire… Ou que ladite personne était l’imbécile de Tucker, toujours bien trop enthousiaste à l’idée de venir l’emmerder. Il ne put cependant pas cacher une certaine surprise en voyant qu’il s’agissait en fait de Nihima, une fois la porte d’entrée ouverte. Un silence de sa part qui ne dura pas bien longtemps. Bonsoir Nihima.

Lorsqu’elle s’excusa pour l’heure tardive, il lui répondit bien assez rapidement que ce n’était rien. Je ne peux que m’en douter, commenta-t-il simplement. S’il pouvait être sûr d’une chose concernant la femme qui se trouvait présentement face à lui, c’était sûrement pas pour lui parler de futilités ou autres choses peu importantes. Alors, sans qu’il n’eut à attendre plus longtemps, elle lui demanda ensuite s’il était disponible, car elle devait lui parler en privé. Sans doute pensait-elle à un endroit discret pour échanger, histoire d’éviter des oreilles indiscrètes: mais il ne se voyait pas sortir dehors pour cela. Quant à l’éventualité de se rendre là où elle vivait… pas vraiment non plus.

Bien sûr. Dans ce cas… Après un instant de silence, il prit de nouveau la parole. Autant en parler ici. Puis il se décala, ouvrant d’autant plus la porte, avant de l’inviter à rentrer. Une fois ceci fait, il ferma la porte derrière elle, et l’invita à s’installer où elle le souhaitait: elle avait l’embarras du choix, entre les chaises autour de l’unique table de la pièce, ou le canapé se trouvant dans l’espace du salon. Habiter dans un mobil home permettait d’avoir un espace de vie plus conséquent qu’en caravane, chose dont Marlon était particulièrement satisfait. Il prit tout de même le temps de ranger son livre et ses notes, avant de s’installer face à elle, lui accordant désormais toute son attention. Je t’écoute.

Au moins, l'entente était cordiale. Pour le moment, du moins. Des mois d'animosité ne s'effaçaient en un battement de cil, mais il n'empêchait. Si la colère coulait encore parfois dans ses veines, elle ne pouvait pas reprocher à Marlon de tenter de faire de son mieux depuis l'épisode de la mutinerie. Alors, quand il accepte l'idée d'une discussion tardive, elle ne peut que lui lancer un regard qui en dit long. Sans doute un peu soulagée de ne pas devoir argumenter d'avantage quand il s'efface pour la laisser passer, hochant la tête avec humilité avant d'entrer dans les lieux. Je ne serai pas longue... Du moins, essaierait-elle. Hésitant une courte seconde sur les choix avant de se laisser tomber avec fluidité sur une des chaises autour de l'unique table du mobil home, dégrafant sa cape légère pour ne conserver que son armure de cuir, et ramener ses yeux noirs dans ceux de Marlon, dès lors qu'il assura l'écouter.

New Eden à demandé une audience, à laquelle je suis allée. explique brièvement la native, avant d'entrer dans le vif du sujet. Ils ont réussi à mettre la main sur une Scarecrow. Et comptent faire son procès à Providence. Le regard qu'elle pose sur lui donne déjà une courte approche de ce qu'elle comptait rajouter, non ? Pinçant brièvement les lèvres, étayant son propos.

New Eden souhaite que Haven participe à ce procès, pour ne pas être accusé de tricherie, ou d'impartialité. Il nous à même proposé la possibilité de proposer le nom d'un homme qui pourrait maîtriser le droit... Le sondant en silence à cette possibilité, venant joindre ses mains ensemble pour se pencher un peu plus, reprenant finalement. Sur l'instant, j'ai estimé que tu pourrais être la personne la mieux placée pour ce faire.

Malgré leur antécédents difficiles, il n'empêchait. Renier le passé juridique de Marlon aurait été stupide. De mauvaise foi, même. Est-ce que ce rôle pourrait t'intéresser ? C'était la première réponse à obtenir, pour espérer avancer. Nous ignorons tout de cette femme qu'ils ont arrêté. Il n'y aura que toi qui pourra en savoir plus que nous. Notre interlocuteur à souhaité conservé son anonymat pour ne pas risquer notre objectivité.

Ce qui avait amplement frustré Tomas, il allait sans dire. Fronçant les sourcils en y repensant, avant de revenir a l'asiatique. Le Conseil est également d'accord pour dire, que tu serai parfait pour le rôle.