Il fait chaud, on est pas en été mais ca se sent que c’est pas loin vu comment je transpire dans ma combi. Putain, c’est bien le latex mais quand ca cogne comme ca, on a vite les caramels qui collent a l’emballage. C’est a ces moments la que Cez, avec son talcs, me manque le plus. En attendant, c’est pas le tout, mais pas le temps de me tortiller du cul pour aérer le matos, c’est que j’ai du pain sur la planche.

Je descends de ma moto tout en me faisant craquer les os de la nuque et échauffant mes épaules avant de prendre Mauricette. D’un pas trainant, parce qu’il faut trop chaud pour courir et que j’ai le shorty qui me rendre dans le cul, je vais vers la bagnole fumante qui s’est mangée un arbre. Je ne sais pas qui je plains le plus entre l’arbre qui, visiblement, non content de se retrouver tartiné d’un passager fanatique présumé, a encaissé une bagnole, ou ladite bagnole qui est morte sur le coup, comme son chauffeur dont la tête a repeint le parebrise.

« Fais chier putain »

Pas de survivant et rien ne me permet de savoir si c’était des NE ou des gens liés a eux. La frustration !!! En même temps, cette route conduit directement a leur zone d’occupation. En plus ils ont accéléré comme des malades en me voyant et ils ont même essayé de me tirer dessus. Ok, vu le nombre de personne qui ont essayé de me tuer depuis ma naissance, ca prouve pas grand-chose. Y’a pas que les les adorateurs de mecs cloués qui font ça. Je fais une fouille rapide, mais rien de probant, juste du matos a récup pour me defrayer des efforts pour même pas savoir tuer un peu des gens.

J’entends un bruit de moteur, surement une personne attirer par la fumée, peut être des alliées, des trônes, des gens a buter !!!! Je frémis, mais pas de peur. Finalement, je vais p’etre l’avoir ce petit combat et ma dose de violence. Je me planque derrière un fourré, guettant le véhicule qui arrive et prêt a agir quand j’avise de la gueule du conducteur. Je sors de ma cachette pour lui faire signe de s’arrêter.

« Oh putain !!! Kaz ? C’est toi ? c’est vraiment toi ? »

J’oublie que j’ai ma tenue de Deadpool, masque compris. En même temps, avec Mauricette, difficile de me confondre avec le pape. Moi, la multiplication des pains, c’est pas version catholique que je la fais. Je m’approche de la voiture en oubliant mon cul outragé par mon sous vet’.

« Bordel, ca fait un bail ! Qu’est ce que tu fous dans le coin ? T’es au courant que tu fonces sur providence ? C’est pas le bon plan a moins que tu veuilles finir cloué. Je sais plus si t’as tete était mise a prix, mais ils ont la fâcheuse manie de mettre en croix tout ceux dont la gueule leur revient pas »

Et Kaz a pas trop la tronche du parfait mec de NE.

« bah, c’est Isha. »

Je lui dis ca comme si c’était évident qu’il devine qui se cache derrière mon masque et fait ce qui lui plait comme dans la chanson. Il me rassure en me disant qu’il a reconnu Mauricette et ca me fait un peu marrer de parler de ma fidèle compagne aussi froide que tranchante :

« Faut dire qu’elle est a peine discrète mais, au moins, elle est plus efficace que des concombres. »

Il ne verra pas le clin d’œil avec mon masque, mais le cœur y est. Ca me fait bizarre de revoir l’Expendables, surtout ici en zone aussi exposée. En tout cas, il a l’air cool et détendue, c’est rafraichissant au vu du contexte. C’a l’est peut-être un peu trop. Dès que je l’alerte de la menace, je vois son sourire qui se fane.  Quand il m’explique qu’il a trouvé le camp désert et semble débarquer, c’est moi qui commence a m’inquiéter :

« Putain, mais t’étais ou ces derniers mois ? T’es pas au courant ? »

J’imagine que ça risque d’être la claque pour lui s’il lui manque trop d’épisodes, sauf qu’on a pas le temps de faire la causette ici, c’est le meilleur moyen de se retrouver avec des NE qui viennent s’inviter a la teuf, surtout avec des volute de fumée qui se dégage de la voiture accidentée.

« J’espère que t’as un peu de temps, parce que je sais pas si je pourrais te faire la version courte, mais faut pas rester ici. Suis-moi camarade ! »

J’enfourche ma moto et lui fait faire demi-tour pour le guider dans l’autre sens que providence, dans ces ruines qui donnent tant de fils a retordent aux NE. Je nous trouve un endroit pas simple d’accès et ou on pourra se barrer rapidement en cas d’attaque. Dès que j’estime qu’on est plus ou moins en sécurité je descends de ma moto et invite Kaz à sortir de sa bagnole.

Evidemment, je garde mon masque et n’ai aucune gêne a me balader en costume moulant. Depuis le temps que je le porte, c’est ne pas l’avoir sur le dos qui me fait bizarre. Qui plus est, peut être que certain ont ris les premières fois qu’ils m’ont vu, mais maintenant, Deadpool inspire un monstre qui fait peur et qu’il faut éliminer pour les NE de Providence. Je soupire pas trop sur de savoir par où commencer.

« Bon, alors, la dernière fois que je les ai vu tes potes, c’était au jardin japonais fin novembre, ils allaient bien et étaient passés au travers des attaques NE. Ils comptaient bouger leur cul au cas ou… le hic c’est que comme je comptais aller crever du coter des NE, on s’est mis d’accord qu’ils ne me le disent pas, histoire que je foute pas tout le monde en danger si on venait a me cuisiner. Tu vois l’idée ?»

En fait je sais pas trop si je clair mais une chose est sur, s’il ne sait pas non plus, ca va être coton pour retrouver ses potes, surtout que lutter contre NE, c’est un peu a Hobbies a plein temps, du coup, coté vie soc, j’ai pas des masses entretenue mon carnet d’adresse.

« Après, si tu sais pas ou crécher ce soir, je te dépanne, et je verrais avec les autres s’ils ont des pistes. Mais ca a été un bordel affreux, t’imagine même pas le massacre. Seattle est tombé et ils ont tué tout ce qui était lié a de la résistance de près ou de loin. »

Ma voix se serre en pensant a ma femme et mes enfants qui ont fait partie de ces victimes qui ne méritaient pas ca. Je sors une flasque d’alcool maison juste infâme mais qui décrasse bien les boyaux et cogne la tete comme il le faut quand on commence a avoir trop mal pour lui lancer. Vu l’avalanche de bonnes nouvelles que je lui donne, autant prévoir le remède direct.

« Le Rov a été cramé, pas mal des filles ont été mises a mort et aller au centre-ville, c’est un peu jouer a la roulette russe. En plus, c’est vraiment pas là que Connor aura conduit les siens. »

Je comprends mieux la situation pour Kaz et j’imagine la merde pour lui pour raccorder les wagons. Un coup de bol que je l’ai croisé avant qu’il ne déboule sur les barrages NE près de notre ancien NML devenu Providence.

« Bah ca s’est pas arrangé, ils ont vite fini la période séduction et flirt. Début novembre ils ont lâché les photos et les beaux discours pour arriver avec des lance-roquettes et des trônes en pagaille. Ca a été…. L’enfer…. »

J’ai les yeux perdus dans le vague en repensant a cette sinistre matinée de novembre que je me repasse en boucle dans mes nuits d’insomnie. Ma femme avec notre fils de quelques mois dans les bras, le regard inquiet, Gemma qui lui tient la main avec tant d’espoir au fond des yeux quand elle me voit avec mon épée… et moi qui les embrasse en leur disant que je les rejoins vite… et puis, tout explose ca tir de partout ca prend feu, ils arrivent, je saute dans le tas en pensant qu’Anton et Dana m’aideront, mais les lâches fuient. Je reste en premier ligne a tuer et tuer encore, couvert par ma sœur et Valerian.

Mais ils sont trop nombreux il faut fuir. Allia est blessée… je les aides et reste derrière pour faire sauter le passage. Une nouvelle fois je dis que je vais les rejoindre, sauf que non, je n’y arriverais pas, du moins, pas encore. Je me passe la main sur le visage, cachant mes yeux rougis par la douleur de penser a tous ses visages qui commencent déjà a s’effacer dans ma tête pour rejoindre cette armée de fantôme que mon cœur pleur. J’ai un maigre sourire quand il me dit qu’il est content que mon plan pour mourir n’ait pas fonctionné :

« J’aimerais t’en dire autant, mais je crois que je suis vraiment fatigué et ma famille me manque tellement.  Parfois c’est frustrant de voir que la mort elle-même ne veut pas de moi. »

L’histoire de ma vie, ce vieux chien abimé et a moitié fou qui fait pitié mais qu’on ne ramènerait a la maison pour rien au monde, tellement de fois abandonné sur le bas coté de la route. J’avais enfin trouvé une famille, MA famille. Mais on avait séparé sans que la mort ne semble pressée de nous réunir, si tant est que cela soit possible. Les nouvelles que je transmets a Kaz ne semble pas le ravir et, dans un sens, je le comprends, nos vies ont été terriblement chamboulée et tous nos repères balayés par les caprices d’une poignée d’hommes égoïstes. Les yeux dans le vide, d’une voix blanche, je résume le cauchemar que je dois revivre chaque jour en affrontant la réalité.

« Ma famille… j’ai… j’ai perdu toute ma famille… »

Je reporte mon attention sur lui et un autre sourire reviens sur mes lèvres, cette fois, plus franc, plus fier. Parce que peut être que je ne suis pas mort, mais je fais payer a ceux qui m’ont tout prix aussi chèrement que je le peux en faisant ce que je sais faire le mieux : tuer.

« On a reformé la milice avec Capitaine mais il y a aussi les Scarecrow qui sont la et veillent. Il y a une guérilla féroce qui a commencé, chaque petite victoire coute cher mais elle inspire assez de peur dans les fanatiques pour qu’ils soient obligés de freiner leur conquête. Pis, faut bien que quelqu’un s’occupe de ses enfoirés qui ne voit pas le souci de crucifier des femmes ou des gosses, ou de violer en groupe avant de cramer des jeunes filles. »

Je lui tape dans le dos sans trop me rendre compte de ma force.

« Allez vient camarade, je vais t’héberger. Ensuite, tu sais quoi ? On ira trouver les GB, eux, ils doivent savoir comment retrouver Connor et les siens. En attendant, j’espère que t’as pas de souci avec al vie de bateau ? »