Mamaaaaaaan ! Je me raidis, reviens sur mes pas quand ma fille déboule du haut de ses petites jambes dans le bar ou je termine de faire disparaitre les dernières traces de la veille. Je suis la première à ne pas avoir bien compris ce qu'il s'est passé, et ma nuit a été trop courte pour vraiment me souvenir de tout. Un soupir m'échappe. Zilaz bouze ! Déclame-t-elle d'un air affolé en me désignant la direction, et j'esquisse un sourire. L'homme doit enfin se réveiller, échoué sur le canapé de l'arrière-salle... Et quand je dis échoué, c'est sans doute que je l'y ai déposé vraiment comme j'ai pu.

Vite, file te cacher avant qu'il te voie, je m'en occupe ! Que je lui souffle d'un air sérieux. Esther m'offre un grand sourire qui me montre ses petites dents : Ouiiiiiii ! Elle fonce pour venir se planquer sous une table, et je m'assure qu'elle est bien cachée avant de revenir là où est en train de se réveiller mon otage. Le rideau est tiré. Je fixe le sol le désordre qu'a déjà fichu ma fille. Faut dire qu'elle n'a pas eu grand-chose à faire que Silas soit en train d'y dormir pour sa part, il est même plutôt possible qu'elle se soit servie de lui comme support de jeu avec sa grosse voiture barbie équipée d'un dinosaure et d'une arme en lego.

Je dis ça, parce que la preuve est toujours posée sur son torse alors qu'il émerge : Eh, la belle au bois dormant a fait un bon somme ? J'ai un sourire moqueur en le regardant, avant d'éclater de rire : Tu te souviens de ta soirée de la veille ? La question s'impose considérant qu'il a débarqué déjà un peu arracher, et qu'un tas de trucs est arrivé. Je regarde autour de moi, incapable de retrouver sa chaussure droite dans la confusion de la pièce. Bon... Je ne suis pas sûre qu'il soit venu avec de toute façon : T'inquiète pas, je t'ai installé dans l'arrière-salle, tu as fait... Quasiment le tour de l'horloge, que je souffle en plantant une main sur ma hanche.

Je crois qu'il va avoir besoin d'un bon café. Ou de deux ou trois, je ne sais pas vraiment ce qui lui sera utile, en l'état. Je scrute autour de lui pour constater que le désordre reste acceptable, et que je n'ai pas besoin de lui confier une serpillère pour nettoyer les murs : Merci de ne pas avoir vomi par terre, que j'ajoute finalement avec un sourire un peu plus sincère sur ce coup, je suis vraiment soulagée : Tu étais sacrément attaqué hier, que je lui précise finalement. Tu veux un semblant de café maintenant ou tu as la nausée ?

Un spasme agite l'ancien aviateur. Un relent vient lui titiller le fond de la gorge, se fait le précurseur d'un évènement malheureux qu'il, malgré son état, souhaiterait quand même éviter. Un élan de conscience le regarde alors qu'il déglutit péniblement. Une première catastrophe d'évitée, mais, la journée n'avait même pas commencée. Un bruit, une exclamation vient terminer de le faire émerger. Quelqu'un lui parle ? L'engueule ? Une mioche ? Il grogne en guise de réponse, alors que ses yeux ne sont capable que pour l'instant de retranscrire à son cerveau une image flou d'une silhouette enfantine qui s'enfuit.

Quelque temps passe, le temps qu'il émerge juste un peu plus, et, Casey se pointe. Il prend un instant à la reconnaître, mais il comprend enfin. Il se passe une main sur le visage, en poussant un soupir las de sa propre bêtise. Il répond quasi directement :

" La belle dormante à la gueule de bois, surtout " il remarque les jouets sur son torse à cet instant, et, il se relève brusquement, repasse sa main sur le visage, cherche de son regard des stylos ou un miroir avant de demander à Casey : " Elle s'est pas amusée à me peindre sur le visage, rassure moi ? " il se frotte frénétiquement le visage, avant de finalement se décider à répondre à l'autre question :

" Euh, on est quel jour ? " d'un air confus, avant d'avoir un petit sourire et de lui faire un clin d'œil. Il se souvient, oui, à peu près. Il s'était ravagé, mais, pas à un niveau olympique, comme il avait pu le faire avant tout ça. Il acquiesce quand elle lui donne un repère temporel, puis, alors qu'elle le remercie de ne pas avoir vomi, il détourne le regard un instant, pas vraiment désireux de lui révéler qu'elle est passée à ça du drame, avant de lui répondre en faisant une caricature de salut militaire :

" à vot' service, m'dame ! " dit-il quasiment dans le burlesque. il ne tarde pas à continuer : " j'crois que je le suis encore, pour être tout à fait honnête. j'abuse, vraiment, et t'es une crème, Casey "

Il se redresse complètement, et, il faut le dire, péniblement. Il passe sa main dans ses cheveux ébouriffés, avant de demander :

" Tout baigne, toi ? Tu veux que j't'aide à ranger après, pour la peine ? "

Tu devrais te douter que si elle l'avait fait, je ne t'en dirais rien du tout, juste pour que tu sortes dans cet état et que tout le monde admire les talents de ma fille, que je lui souffle avec un sourire un peu moqueur. Il squatte suffisamment dans le coin, suffisamment pour qu'on se connaisse un peu, pour savoir que c'est bien plus mon genre que me montrer gentille. Le troisième lundi de cette semaine interminable, je ne sais pas si ça t'aide ! Je hausse les épaules l'air de lui dire que ça ne va pas aller en s'arrangeant, mais vu sa gueule de bois, il doit déjà l'avoir remarqué.

Cela dit, j'en profite pour dégager du pied un jouet posé au sol, avant de relever la tête à sa proposition. Ranger ici ? Houla ! Il va en avoir pour quelques temps mais si ça le tient occupé et qu'en plus il ne vomit toujours pas, je ne vais pas cracher dessus. Cela dit, la bassine est toujours là, au cas où il y aurait un accident. Oui fais donc ça ! Que je m'exclame avec enthousiasme : Mais gaffe aux Legos, elle a tendance à les embusquer pour piéger les ennemis, que je lui souligne. Il me suffit de me baisser pour en trouver un d'ailleurs.

En tant normal, ça ne poserait pas de soucis, mais il s'avère que nous ne sommes pas en temps normal, que Silas a réussi à jouer au petit poucet : Et comme je ne retrouve pas ta chaussure, je désigne sa jambe, au bout de laquelle ne se trouve que sa chaussette. C'est bien le signe que ça n'est pas encore gagné pour une bonne remise en service. Et Dieu sait ce qu'il a pu faire quand j'avais le dos tourné ! En fait, je ne suis pas bien sûre qu'elle soit dans le coin, tu es sorti à un moment et tu es revenu sans, je hausse les épaules pour lui dire que je n'y peux rien. Et me détourne dans la foulée.

Rejoindre le bar ne prend pas longtemps. Esther s'est très bien cachée, derrière une table, on ne la voit pas du tout ! Je lui fais un petit signe, pouce levé, afin qu'elle comprenne que c'est tranquille donc et qu'elle ne craint rien. Le temps qu'à côté, Silas lutte autant avec les jouets que dans l'esquive des Legos perdus, il revient finalement et sa tête est encore pire à la lumière du jour. N'empêche qu'il a le droit à trois verres : un d'eau, un shot d'alcool, et le dernier, c'est un mug de chicoré. Pas mieux. Choisis ton poison, que je lui souffle simplement.

L'annonce de Casey est loin de l'étonner ; il s'en doute, d'où sa réaction initiale. Il ne manque pas de rétorquer directement, déjà, en mimant un geste de douleur en posant la main sur son cœur. Le jeu d'acteur est quasi-parfait, peut-être parce qu'il est déjà dans une autre dimension à cause de l'énorme gueule de bois que lui fait subir son organisme pour l'avoir ainsi intoxiqué. Ensuite, il lui annonce simplement :

- Non pas qu'elle dessine mal, hein. Mais pas sûr que son art colle à mon style.

Il acquiesce ensuite, le regard vide, quand elle répond à sa question d'une façon qui ne l'avance pas vraiment. Mais il ne s'attarde pas plus que ça sur ce détail, qui, comme le sous-entend probablement son interlocutrice n'importe pas vraiment.

Sa réponse le fait glousser, il hausse directement les mains, et annonce, un peu roublard :

- Oh, j'suis pas sûr de vouloir prendre le risque du coup. Et puis, il y probablement un ordre dans ce désordre...

... il ne manquera pas d'utiliser ce prétexte pour se contenter de la remercier. L'a-t-il déjà fait ? Non, en fait ; mais quel gros sac il est ! Il ne lui dit pas maintenant, mais, se met bien en tête de la remercier. Pour la énième fois. Va falloir qu'il se calme, putain. S'il crève en s'étouffant dans son vomi, il va mettre tout le monde en danger pour des conneries.

Quand elle fait la remarque de sa chaussure, il baisse la tête, regarde bêtement ses pieds, agite ses orteils cachés par sa chaussette crade. Effectivement, c'est emmerdant. Il essaie de regagner un peu de dignité en balayant le problème de sa main, comme s'il le jetait derrière lui, et en annonçant :

- ça m'fera les pieds. Le pied, plutôt.

La blague est pas dingue, mais, il est pas vraiment frais, donc ça passera peut-être. Et il lâche ça d'une façon si naturelle et décontractée. Il ne tarde pas à la suivre alors qu'elle s'élance pour essayer de l'apaiser partiellement dans sa lutte contre son mal. Il manque de se vautrer en voulant éviter de perdre l'équilibre à cause de son état, et, évidemment, pose bien le pied sur le légo qu'il essayait d'éviter, se causant une douleur absolument terrible, caractéristique de celle causée par ces jouets lorsqu'on met le pied dessus.

Il lutte, parvient partiellement à rester digne alors qu'il boîte aux trousses de Casey. Il n'a pas le temps de souffler qu'il se retrouve face à un terrible choix. Il passe sa main dans son menton, comme s'il s'agissait d'un puzzle. Il lève le doigt, annonce simplement :

- Je sais.

Il prend le shot d'alcool, le verse dans la chicoré, garde le verre d'eau pour après. Quel génie il est, putain. Il annonce juste, un peu tristounet :

- Manque plus que la chantilly, mais, j'en demande trop, hein ? il marque un instant d'arrêt, puis reprend, perplexe : Et puis, un irish coffee à la chicorée, c'est concept.

Il s'assoie, goutte à oeuvre, hausse les épaules d'un air satisfait. Après un instant, il croise le regard de son hôte et lui annonce simplement et sincèrement :

- Merci, Casey.

J'ai un rire de circonstances quand je l'entends marcher sur un Legos malgré mes avertissements. Il est tombé très vite et très facilement dans un piège, le genre que personne n'aime vivre. C'est comme se cogner le petit doigt de pied dans l'angle d'un meuble, ça met tout de suite dans la mauvaise ambiance. Je soupire et secoue la tête, pas vraiment inquiète pour lui, il va sans le dire. Si à son grand âge, il n'est pas capable de gérer la douleur, je ne sais pas ce qu'il y a de sauvable chez lui.

Ce n'est pas que tu en demandes trop, c'est que si tu attends que je le fasse, je ne pourrais plus assurer ta survie, autant faire de l'alcool et le servir, je ne suis pas persuadée que ça soit trop compliqué. Encore plus quand il faut le boire dans la foulée. Autant cuisiner ? Je sais déjà m'occuper du repas des enfants, et ça ne comporte jamais l'utilisation d'un fouet à batterie pour ça. En plus l'irish coffee, ce n'est pas avec du whisky ? Je ne suis pas persuadée que la liqueur de mûre soit parfaite en assortiment mais tu me diras, surtout à sa réaction.

De rien, que j'articule finalement, avec un sourire de circonstances. Silas est suffisamment régulier ici pour connaitre l'endroit, et pour m'être sympathique, tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir cette chance. Tant que tu ne me refais pas la décoration en étant ivre, tu viens te perdre sur le canapé quand tu veux, à croire que ça peut devenir sa deuxième chambre en cas de besoin, même si je n'assure pas l'isolation des murs. En été, il y fait très chaud. En hiver, assez froid. C'est vivable sur les autres saisons cependant, avec un plaid en tout cas, et une bassine évidemment.

Esther s'enfuit rapidement dans la pièce maintenant que Silas n'y habite plus, et c'est pile le même moment où Madisson passe pour venir m'aider. Je lui offre un sourire, lui promet qu'on discutera plus tard. J'en reviens à mon client préféré, de fait - et sans doute celui qui me préfère aussi - avant de me pencher vers lui : Bon, tu te souviens d'où tu as pu perdre ta chaussure ? La lumière du jour va lui faire très mal à la tête mais bon, à défaut de mieux, au moins il aura ses deux pieds au chaud. On va aller la chercher, il y a sans doute moyen de lui remettre la main dessus, j'espère bien en tout cas. Tu en profiteras pour me raconter depuis quand tu t'es lancée dans un barathon et pourquoi, que j'ajoute.

Il prend un air faussement déçu face à ce refus pourtant poli qu'il attendait clairement. Il enchaîne par un petit clin d'œil doublé d'un geste de la main pour bien lui signifier qu'évidemment, il déconnait.
Dans le stress, dans la fatigue, dans la douleur ; la réponse de Silas est universelle ; il raconte conneries sur conneries, et plus son flot est important, plus ça signifie généralement qu'il est en train de subir, et que c'est sa façon d'extérioriser.
Quand elle lui souligne l'inexactitude du mélange qu'il vient de faire, il hausse les épaules, et commente en grand critique qu'il est sa création :

" Pas dégueu, pourtant. Bon, c'est sûr, du coup, c'est plus très irlandais. J'sais même pas s'ils ont des mûres, en Irlande. M'enfin celles ci sont définitivement pas irlandaises " il débite son flot de conneries de façon fluide et détendue, d'une façon qui a tendance à soit agacer les gens, soit les distraire un peu dans ce monde de brutes. Il n'en démord pas, et termine : " Franchement, tu devrais essayer. Par contre, si tu le proposes, j'attends un truc, tu vois. Le Silas Coffee " il prend un air dramatique, et mime de ses mains le geste de dérouler une banderole pour accompagner ses propos. Il la regarde ensuite, et demande : " T'en penses quoi ? "

Mais il se doute de la réponse, alors, il ne tarde pas à lui faire signifier qu'encore une fois, il est en train de déconner. Il pousse un léger soupir, et lui annonce simplement :

" J'arrête, j'arrête, c'est bon. Et oui, t'inquiète. Si je vomis, c'est... pas ici "

La proprio continue alors de s'enquérir de la disparition de sa chaussure, et, dans un premier temps, il prend une grande inspiration, avant de simplement annoncer :

" Mais Casey, qui suis-je pour avoir besoin d'une chaussure ? Regarde autour de nous. Notre monde est en ruines. Nos normes ne valent plus rien. N'y a t il rien de plus plaisant d'aller nu pieds ? De profiter de la douceur du béton fracassé, des petites branches qui viennent te titiller la plante des pieds, du gravier qui te fait avoir une démarche ridicule de canard ? " il quitte d'un coup son air sérieux et dramatique pour pouffer de rire et lui annoncer : " Non, sérieusement. Allons chercher cette chaussure, si tu veux bien "

Il lui propose de ce mettre en route, se dirigeant vers la sortie, alors qu'il commence à lui expliquer :

" Et bien écoute, franchement, hein. Franchement. J'sais pas. Je pense qu'il va falloir que je mène une enquête. Que je trouve des témoins. Que je cherche des preuves. Et ça tombe bien. parce que, cette chaussure, c'est une première..." il se tait alors qu'ils passent le seuil de la porte. La lumière l'agresse, et il exagère un grognement quand il met le pied dehors. Il met la main au dessus de ses yeux, fait mine d'être aveugle en balayant de son autre bras à la recherche de celle qui avait bien trop de patience pour le supporter. Il geint au passage :

" Casey, la lumière. Il fait... trop JOUR " annonce-t-il savamment, avant de doubler par un mugissement de gêne et de douleur clairement dramatisé ; tandis qu'il s'avance un peu, sa voûte plantaire déjà agressée par le sol de l'extérieur.

Je veux bien t'accorder ça si ça devient une habitude, que je lui souffle avec un sourire moqueur de circonstances, avant de rire de plus belle : Peut-être que ça aura du succès, pourquoi pas ? Je n'y ai pas goûté mais, sait-on jamais. Ici, tant qu'il s'agit d'alcool généralement, ils pourraient bien boire n'importe quoi. Parfois, je me dis qu'heureusement que je planque les alcools ménagers, sinon ils seraient capables de me les siffler avec des chips pour accompagner leur apéritif.

Un soupir m'échappe, quand Silas se montre particulièrement bavard, je secoue la tête. Quand il faudra marcher dans des orties, tu vas en avoir besoin de cette chaussure, que je lui souffle en haussant les épaules, alors que nous prenons la direction de l'extérieur. Esther est visiblement bien occupée de son côté de toute façon. Au point de ne même pas me voir partir. Quant à Silas, je ne me tourne vers lui que pour l'entendre se plaindre. Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ! Que je m'exclame : Je n'ai pas encore le pouvoir de régler l'intensité du soleil !

Oh, sinon, je serais la maitresse du monde. J'ai un soupir, plantant un poing sur ma hanche avant de secouer la tête. Retour en arrière, je m'approche de ma fille : Esther, tu veux bien prêter tes lunettes à Silas ? Elle lève un regard curieux vers moi : Non ! S'exclame-t-elle soudainement : Pour faire plaisir à maman ? Nah ! Hm... Mal partie tout ça. Mais tu ne les utilises même pas...

Elle ne veut rien entendre, décidément, cette enfant est une vraie tête de mule. Ou elle a simplement deux ans, et a fermement décidé de me contredire pour tout et rien. Bizarrement, quand il s'agit en plus de pouvoir manger ses crottes de nez encore plus. Je soupire. Attend deux secondes, que je demande à Silas. Les négociations se lancent et sont particulièrement serrées. Il faut dire que négocier avec Esther parfois, ça revient à négocier avec un mec bourré qui refuse d'aller se coucher.

Mais j'obtiens gain de cause quand je lui laisse entendre qu'elle aura droit à un gateau en plus pour son goûter. Attrapant les lunettes, je viens les tendre à Silas. Il sera d'une élégance rare avec celles-ci, je n'en doute pas : Tiens, ça t'ira à ravir, que je lui souffle finalement. Nous retrouvons l'extérieur, je plisse le regard en cherchant au sol le moindre détail qui pourrait m'interpeller : Tu vois quelque chose ? Je me tourne vers Silas, en le voyant avec ses lunettes, avant d'éclater de rire : Oh bon sang, tu es incroyable, je ne m'y attendais pas, je crois...