Quelques jours avant la tempête.

Je regarde la voile de mon catamaran, elle a vraiment fière allure avec les runes nordiques que j’ai peintes avec Marie Abigail. Je sens qu’elles n’attendent plus que le vent et le large pour donner leur pleine mesure. Où pourrais-je aller avec ? Peut-être continuer mon exploration de la baie, la cartographie des épaves et des endroits intéressant ? Oui, je crois que je peux m’absenter une après-midi pour faire ça.

Le soucis c’est que je vais avoir besoin d’un observateur pour cette mission, je ne peux pas partir seul, enfin seul avec Cynthia, qui est encore en train de faire des bêtises dans la cabine, je l’entends d’ici. Allez, je vais aller me chercher un binôme, ça sera vite vu. Je fais quoi, quelques centaines de mètres à peine, que je croise quelqu’un qui pourrait tout à fait faire l’affaire : « Salut Sierra, comment ça va ? » ça fait longtemps que je n’avais pas navigué avec elle, ça serait une bonne occasion de renouer le contact et de voir comment elle va : « Dis moi, si tu n’as rien à faire, j’avais prévu d’aller voir une ile de la baie. Ça te dirait de venir avec moi ? » Je pose la question mais en fait c’est plus une sorte d’affirmation qui ne lui laisse pas vraiment le choix. J’ai envie que ce soit elle qui m’accompagne pour cette fois :

« Enfin c’est pas comme si je te laissais le choix en réalité, allez viens, y’a du cidre à bord et de la musique, tout pour passer un bon moment en regardant si les dieux nous ont pas laissé quelques chose digne d’intêret. » Bon, je réalisais que ça sonnait comme une invitation à un rendez vous amoureux, mais dans les faits, je proposais juste à Sierra de me servir de vigie pendant ma petite croisière et surtout, elle pourrait servir de défouloir pour Mandy et Cynthia, entre mon chien et ma fille, je sais pas laquelle des deux est la plus intennable, ça va être marrant, je le sens.

Parfait, j’avais mon accompagnatrice pour la journée, il ne restait plus qu’à embarquer et le tour serait joué. Sierra me propose son aide évidement, mais je la refuse poliment : « Pas besoin, j’ai largement ce qu’il faut dans les bras. » Il faut quand même s’entretenir, pas question de se ramollir, surtout que je commence à devenir vieux. Mais puisqu’elle veut m’aider, elle peut commencer à s’occuper du matériel d’observation : « Par contre, si tu peux préparer les jumelles, ça serait top. Elles rangé dans le coffre de la cabine. »

Vu que notre mission ne sera que de l’observation, nous n’avons pas besoin d’armes à priori, mais dans le doute, je prépare quand même mon épieux de chasse et je le pose à côté de la barre. Une fois ça fait, je dresse la voile et je l’allume le moteur d’appoint du bateau :

« On ne va pas explorer l’ile, pas juste tous les deux, on va simplement longer les rives et récupérer des renseignements. » Mais alors que je commence les manœuvres pour quitter la marina, je constate que Mandy, ma Staffy, fait des siennes et tente de trouver un coin où elle pourrait sauter à l’eau et faire des bêtises. J’interpelle alors Sierra : « Si tu veux bien calmer Mandy le temps du départ, elle a tendance à toujours vouloir sauter à l’eau au début d’un voyage. » Quand nous serons dans des eaux un peu plus profondes, elle sera beaucoup moins tentée de le faire. Mais en attendant… J’ai soif et je crois que Sierra aussi :

« Ah au fait, sers nous deux verres si tu veux bien, le cidre est dans le frigo et les verres sont dans le meuble juste à côté. » Le temps semble clément, il y a une bonne brise, nous n’aurons aucune difficulté à atteindre l’ile que je vise. Le trajet va durer au mieux une demi-heure, peut-être un peu plus.