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L'enfer existe aussi au paradis

Mar 12 Juil 2022 - 17:52

La Seattle que j’ai connu et appris a aimer, celle ou nous avons, mon frère et moi, fait les 400 coups n’est définitivement plus. C’est difficile d’accepter de tourner la page sur ce passé heureux et d’accepter cette nouveauté pleine d’angoisses. L’attaque menée par New Eden est encore bien trop présente dans mon esprit pour que je ne sois pas obligée de respirer un grand coup avant de m’assurer de ma capuche et de ma tenue. Il fait chaud, mais je ne suis pas la seule femme a m’être couverte la tête, étrangement. La réputation de ce groupe religieux intégriste surpuissant ne rassure pas des masses. Ce n’est pas tant ce qu'il pourraient me faire qui m’oblige a retenir mon souffle, comme pour me jeter d’un avion avec juste un parachute, mais plus d’avoir des réponses a trop de questions qui ne me plairont pas.

J’ai quitté la sécurité d’une faction et la promesse d’une vie entourée par des frères d’armes pour cette quête de ma famille. L’espoir est ce qui me fait avancer et je ne sais pas si je pourrais encaisser une mauvaise nouvelle, mais, peux eux, pour ce qu’on a toujours été, a savoir une famille unie, j’avance vers ce qui a tout l’air d’entre la porte des enfers pour mon instinct.

Je retiens mon souffle, essaye de ne pas baisser les yeux, au contraire, tout en me prêtant aux jeux pour pouvoir pénétrer sur ce qu’est devenue Providence, sous couvert de petites pièces de coutellerie, très basiques, à troquer. Voilà, je suis Amelia Bridge maintenant, je me fais enregistrer avec un grand sourire et les laisse s’assurer que je ne suis pas recherchée tout en essayant de discuter comme si tout allait bien. Je suis douée pour cacher ma peur et ca tombe bien, j’ai tellement l’impression d’être une chèvre qui va dans un enclos de T Rex que je suis pas loin d’avoir la nausée.

En allant vers le marché couvert, je ne manque pas d’observer que les murs ont été renforcés et que tout semble en travaux. Ils n'ont pas perdu de temps et je reconnais a peine les lieux sur certains endroits. Il y a des patrouilles, assez pour ne pas avoir envie de faire des idioties ou se faire remarquer. Evidemment, je ne suis pas là pour le troc, mais non plus pour faire des conneries, en vrai je suis là pour observer. Je me fige avec un temps d’arrêt qui me vaut d’être bousculée devant quelque chose qui n’était pas là avant et que j’aurais surement dû anticiper : une place d’exécution.

Des poutres et des croix où se trouvent des cadavres en putréfaction pleins de mouches: pendus ou cloués. La chaleur, les odeurs la fatigue font un mauvais mélange devant ce sinistre spectacle que les autres arrivent a ignorer. Je sens que j’ai la tête qui tourne. Les gens se pressent pour aller dans l’entrepôt qui sert de marcher alors que je reste, pale, a fixer ces morceaux de chaires suppliciées à la forme vaguement humaine. Impossible de détacher mon regard de ces morts, les larmes aux yeux, tremblante, je me rends compte que si c’était mon père ou mon frère, je ne saurais même pas les reconnaitre. Je ne fais plus attention n’a rien d’autre, sous le choc de cette vision et je recule prise d’une crise de panique qui risque bien d’attirer les gardes quand un des morts se mets a bouger. Mes lèvres s'ouvrent sur un cri muet alors que je cherche désespérément a juste respirer.

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Re: L'enfer existe aussi au paradis

Lun 18 Juil 2022 - 17:09

Athénaïs avait ressenti le besoin de quitter Tacoma. À vrai dire, elle n’en avait pas vraiment eu le projet avant un certain temps. Sa ville d’enfance l’a chamboulait bien plus qu’elle ne l’aurait voulu. Elle avait l’impression de voir des fantômes de son passé à chaque coin de rue, des spectres à la gueule cassée qui lui soulevait le coeur et l’estomac. La grecque aurait voulu être plus forte, moins nerveuse, moins atteinte par cette ville qu’elle avait apprit à aimer tout au long de son enfance, mais il n’en était rien. Elle n’y parvenait et elle arrivait encore moins à passer la porte de son ancienne maison familiale, ses pas l’emmenait toujours dans l’autre direction. Alors, elle avait décidé de reprendre la route, après avoir travaillé le plus longtemps possible dans le but de retrouver le peu de liberté trouvée sur la route.

Athénaïs avait fini par arriver aux premières lueurs du jour, et plutôt que de prendre le risque d’un vol qui aurait l’effet d’une sentence, elle avait préféré garer son van en périphérie, dans un garage sur Brandon St. où elle avait fait le tour du propriétaire de la maison pour trouver des clefs, était partie une fois le moteur froid et tout ce qui était à fermer, fermé. Du reste, ce périple lui avait coûter quasiment tout ce qu’elle possédait en matière d’essence, pour quitter Seattle, elle en aurait certainement pour plusieurs mois. Mais la ville portait d’autre stigmates, des cicatrices qu’elle était capable de supporter à l’instar de celles de Tacoma.

En arrivant à Providence, il n’était difficile de voir la différence. Entre le contrôle et le chaos, il n’y avait qu’un pas, celui vers l’échafaud semblait-il. En arrivant, on lui demande son identité, elle les regarde incrédule, et donne machinalement son deuxième prénom, Theophilia, on lui demande son nom de famille et elle donne un nom Taha, le nom de jeune fille de sa mère. Les gardes la regardent longuement, elle montre ce qu’elle avait à troquer, quelques bijoux et quelques petits objets d’arts volés, elle déglutit difficilement, avant qu’ils ne la laissent entrer.

Elle remet le voile de lin bleu cobalt qui avait connu des jours plus vivants, mais la couleur la rassurait, lui rappelait la mer la nuit. Athénaïs n’eut pas beaucoup de temps avant de se retrouver face au ce tableau de violence et de cruauté, l’échafaud duquel se balançait des restes d’humains, le corps anormalement tiède, elle retient son souffle, les couleurs l’agressent. Elle tire son fouloir devant son nez et sa bouche, il faut qu’elle avance. La grecque alors trouve sur son chemin, une jeune femme, certainement au bord de la crise de panique, sans réfléchir, Athénaïs se penche et lui attrape le bras. - Il ne faut pas rester là, attirer l’attention par ici, n’est certainement pas une bonne idée.

Le peu de force qu’Athénaïs possède, elle l’offre à cette femme, en tentant de la soulever et de la tirer vers l’intérieur de l’entrepôt.
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Re: L'enfer existe aussi au paradis

Mar 26 Juil 2022 - 22:52

Toute a ma tétanie et a ma montée d’angoisse que je ne sais contrôlée, les yeux fixés sur ces corps couverts de mouches que l’on a même pas pris la peine de trépaner, je ne peux m’empêcher d’imaginer que cela pourrait être mon père ou mon frère. Que nos amis de la cage qui levaient joyeusement leur verre a la résistance contre les lois des fanatiques avant que la ville ne tombe entre leurs mains, se cache sous ses traits déformés par la souffrance et la mort.

Mon monde vacille dangereusement et l’air arrive a peine dans mes poumons tant cette révélation, après des mois de déni optimiste en espérant une fin heureuse pour notre famille, bouscule mes conviction. La couche pourtant épaisse de cet espoir que les chose redevienne comme avant se craquelle dangereusement devant cette vérité crue ainsi exposé. Ce n’est pas tant de voir des morts ou des suppliciés qui me fait trembler et oublier le reste du monde, j’en ai vu d’autre, c’est plus le fait que je n’étais pas prête a voir ca dans un endroit « dit civilisé » et encore moins d’accepter que je suis peut-être la dernière Lambert en vie. Je sens a peine une larme couler le long de ma joue comme je ne vois pas les regards autours de moi.

Il y a ceux qui, comme moi, ne sont la que pour le marché, que pour le commerce, qui s’éloigne comme si j’étais pestiférée, comme si j’allais les entrainer avec moi dans une chute avec cette réaction trop humaine. Puis, il y a les soldats de NE, ceux qui sont là pour faire respecter l’ordre, qui n’interagissent avec personne d’autres hors de ce cadre et qui sont aussi ouvert que des Queen's Guards londoniens. Je ne me rends pas comptes de leurs regards intrigués sur ma personne alors que je recule, incapable d’être rationnelle, suffoquant presque, je manque de tomber en me heurtant a ceux qui continuent d’affluer vers le marcher couvert.

De façon si inattendue dans cet endroit qui semble être un temple a l’individualisme, a l’horreur aseptisé et a la peur, une main secourable se tend. Complètement perdue dans les cauchemars de des cadavres, je me laisse docilement entrainer par la femme voilée qui m’a attrapé le bras et m’attire vers le hangars. Ce n’est qu’a l’intérieur que j’arrive a nouveau a reprendre un semblant d’esprit et réalise ce qui vient de se passer. Prise de nausée, j’ai des haut le cœur.

« Je… je suis désolée... je... enfin … je.. je ne m’attendais pas a ca… »


J’ai du mal a mettre les mots dans le bon sens tellement c’est le chaos dans ma tête alors que je regarde avec plus d’attention la femme devant moi.

« C’est.. c’est la première fois que je viens et… »


Et j’aurais dû deviner qu’ils useraient de ce genre de stratagème pour inspirer la peur et montrer ce qui arrivent a leurs ennemis, ca rend les gens plus malléables. Je me retiens à grand peine de vomir mais c’est avec la plus grande sincérité que je lui dis, les yeux dans les siens, la main posée sur son bras.

« Merci… merci a toi… je m’appelle Amelia et toi ? Tu … tu viens souvent ? »


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Re: L'enfer existe aussi au paradis

Dim 7 Aoû 2022 - 11:36

Le bourdonnement incessant des mouches qui virevoltent d’un œil mort à un doigt qui pend est un spectacle qui retournerait plus d’un estomac. Seulement, Athénaïs avait l’estomac vide et l’instinct de survie bien installé. Elle n’avait pas les grandes qualités de la survivante, mais elle avait l’instinct, elle avait la chance. La grecque n’avait pas la moindre idée de la bonne ou de la mauvaise manière de réagir à cette peinture de violence et de cruauté qui se paradait comme s’ils étaient tous au carnaval. Seattle avait toujours eu cette couleur d’échafaud, de rouille et de sang séché, elle n’y avait jamais vu qu’un endroit où la moralité n’était jamais eu sa place. A contrario que la cruauté et le fanatisme n’avait jamais eu couvert à la table. Alors, elle s’était dit qu’il était mieux qu’elle aide cette jeune femme tétanisée par les nouvelles couleurs de Providence, par le verdâtre et le jaunâtre, le grisâtre et le noirâtre.

- Il ne faut pas être désolée, siffle t-elle, en l’aidant à s’éloigner, cette inconnue devait se remettre sur pied pour, à défaut d’accepter, avancer. Il n’était plus question de savoir si oui ou non, New Eden avait pas prit cette part de monstruosité synonyme avec le monde dans lequel ils vivaient. Ils étaient la représentation picturale parfaite de la violence bête, crasse et gratuite qui est bien le propre de l’homme faible. - Chhht.. lui intima t-elle quand elle balbutie quelques mots pour de justifier. - Il ne faut pas en parler ici. lui explique t-elle ensuite.

Au bout de quelques pas, les voilà isoler. Athénaïs regarde de part et d’autre, avant de porter son attention sur la jeune femme qui se présente, elle s’appelait Amelia, ou c’était ainsi qu’elle se faisait appelé. La schizophrénie était le havre de paix des survivants, une manière de préserver, de garder, peut-être, cette part de soi, enfouie il y a de cela plusieurs années. - Théophilia. lui répond t-elle.

Ce deuxième prénom connu de si peu de gens, sa mère lui avait donné ce prénom, comme un secret. Peut-être que sa mère espérait qu’un jour, sa fille puisse détenir une clef de vérité concernant le secret de la vie. Athénaïs sourit, ce nom d’emprunt lui appelait le sable de l’Egypte, cette terre maternelle qui lui manquait parfois.

- Assez souvent pour savoir qu’il ne faut mieux se faire lac plutôt que tsunami. répond t-elle ensuite, elle regarde Amelia quelque instant, assez pour souvenir de la couleur de la jeune femme : un bleu gris des mers pendant la nuit. - Je.. il est plus facile de… elle hausse les épaules. L’échafaud et la mort, c’était plus simple de les mettre dans une palette de peinture, plutôt que de chercher à comprendre. La justification ne serait que bête, méchante, elle n’aurait de vocation qu’à attiser la colère. - Ils sont révoltants, seulement, les mots n’ont pas la portée de ce que tu viens de voir.
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Re: L'enfer existe aussi au paradis

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