Maelys Reid
Sam 16 Juil 2022 - 13:52
Combative Curieuse Débrouillarde Déterminée Rusée Cassante Frondeuse Secrète Têtue Volcanique | Maelys n’a conservé que très peu de choses. De son enfance, avant que tout ça ne commence, elle a toujours avec elle ses rollers, son skateboard et son ours en peluche. Dans ce dernier, elle a dissimulé un couteau de survie offert par son père pour se défendre, même si elle ne l’en sort jamais depuis qu’elle est à New Eden. Elle avait un revolver qui a disparu à son arrivée là-bas. Elle a aussi une veste en cuir, une veste en jean avec différents patchs cousus dessus et des jeans, qu’elle ne peut plus mettre et qui restent enfermés dans son placard. Dans un sac à dos, des photos de sa famille, aussi, notamment celles du mariage de ses parents. Maelys est plutôt petite pour son âge : elle dépasse à peine les 1m50. Elle n’est pas très épaisse non plus : la privation des dernières années, même si cela a changé à New Eden, a laissé des traces sur elle. Et, surtout, elle a perdu ses rondeurs enfantines, devenant une vraie jeune fille. Elle a de longs cheveux châtain très clair, presque blonds, et des pupilles d’un bleu très clair. Elle est très gauche en robe : elle se sent restreinte dans ses mouvements, et même après quasiment deux ans, elle n’était pas à l’aise en en revêtant. Elle était résignée et habituée, mais si elle l’avait pu, elle aurait remis ses jeans dès qu’elle était seule chez elle. Sauf qu’ils ne lui allaient plus. Elle est malgré tout plutôt jolie et ces tenues la mettent en valeur, si on omet son visage régulièrement renfrogné. Elle est rarement avenante, depuis trois ans maintenant. Les moments où on la voit sourire ou ne pas faire la mauvaise tête se comptent sur les doigts d’une seule main, en particulier en présence de sa mère. Elle se déride, parfois, avec les gens de son âge ou les gens qu’elle voit régulièrement, mais ne rit jamais, et ses yeux reste sombres. |
Maelys a été conçue alors que l’idylle entre ses parents commençait à peine, sans que l’un ou l’autre ne le veuille, ni même qu’ils envisagent de construire réellement quelque chose ensemble. Elle est pourtant aimée et choyée, tant par sa mère qui s’occupe d’elle avant de reprendre ses études que par son père qui trouve toujours du temps pour elle. Âgée d’environ un an lorsque ses parents se sont mariés, elle se plaisait à dire qu’elle s’en souvenait très bien, même si elle était en réalité bien trop jeune pour ça. En tout cas, elle en a plus tard regardé et reregardé les photos. Elle garde même l’une d’elle précieusement avec elle – un ovni que ces photos non numériques, mais un trésor qu’elle chérit.
Les deux moments vraiment importants de son enfance étaient toutefois bien différents, et attendus impatiemment par elle. Son entrée à l’école élémentaire s’est déroulée exactement comme elle l’imaginait : elle s’est fait très vite des amis avec qui jouer, dotée d’une personnalité affirmée, et a trouvé ses marques sans grande difficulté. Elle attendait d’ailleurs impatiemment, chaque matin, de se rendre à l’école, pour retrouver ses amis, et son maître. Vive et apprenant vite, l’école maternelle se passant très facilement pour elle : Maelys comprenait très vite les jeux d’apprentissage qu’on leur faisait faire, et elle en venait même à s’ennuyer assez rapidement, perturbant la classe. Ça n’avait que peu de conséquences à cet âge-là, mais s’avéra plus problématique à l’école élémentaire. En effet, elle finissait rapidement les exercices confiés, en général. Quand ça n’était pas le cas… elle s’énervait bien trop vite et dérangeait tout le monde à force de râler ou de faire tomber ses affaires par terre, parce qu’elle gesticulait. «
Avec ses camarades, en revanche, tout allait bien : elle était toujours volontaire, meneuse aussi, leur proposant de jouer à chat, au ballon, de grimper aux arbres… Oui, tout allait bien, ou presque. Trop énergique, elle ne se rendait pas compte qu’ils voulaient parfois s’arrêter, ou qu’elle allait trop loin. Elle a parfois blessé ses camarades en les entraînant avec elle, ne mesurant pas sa force et leur lançant le ballon dessus ou les cognant malgré elle en leur courant après. Elle finissait par s’excuser, penaude, promettant de ne pas recommencer… jusqu’à la prochaine fois. Ça marchait généralement.
Quand elle allait au parc avec ses amis, c’était elle le petit chef, et il y avait toujours beaucoup de monde autour d’elle. Même ses fêtes d’anniversaire étaient les plus réussies, et tout le monde voulait être là, si on l’écoutait, même si elle exagérait un petit peu. Et son importance aux yeux de ses amis augmenta quand elle commença à faire du roller et du skate, Ils enviaient et admiraient son aisance dessus, lui demandant plusieurs fois de les leur prêter et de leur montrer comment faire.
La naissance de son petit frère alors qu’elle avait environ quatre ans, en revanche… Elle était très contente à l’idée d’avoir un petit frère, touchait le ventre de sa mère et s’enthousiasmait en le sentant bouger, lui parlant même. Elle tomba des nues à sa naissance, cruellement déçue : il ne faisait que pleurer, manger et dormir, et elle n’avait même pas le droit de le porter. Elle se glissait quand même dans sa chambre quand Jena ne la regardait pas, pour glisser une peluche dans son berceau – que sa mère enlevait aussitôt, inquiète qu’il s’étouffe – même si c’était assez dur pour elle de les partager. Et, quand elle le pouvait, elle lui racontait les histoires de ses livres, comme elle le pouvait, ne sachant pas encore lire.
Mais presque encore mieux que son petit frère, Locklan avait adopté un beau chien de garde du nom de Nox, pour veiller sur eux quatre. Même si elle ne comprenait pas pourquoi ils en avaient besoin, elle l’avait aimé tout de suite, et ne s’était pas jetée à son cou que parce qu’on l’en avait empêchée. Le chien le lui rendait bien, alors qu’elle grandissait à ses côtés. Si elle avait une enfance assez banale avec sa famille et ses amis, elle avait rapidement demandé à faire du skate et du roller, comme les grands. Et elle aimait cette sensation de vitesse et ce sentiment d’être impossible à arrêter – encore plus quand elle passa sur de vrais rollers, et qu’elle eut des protections qui faisaient moins bébé (elle ne l’avait pas dit, mais elle détestait ce casque avec des tortues) ! Elle n’avait jamais avoué la vérité à ses parents, obstinée, mais elle s’était cassé le bras une après-midi, alors que sa mère était à l’université et que son père était au travail, en montant sur ses rollers et en se faisant tirer par Nox. Elle n’avait mis que son casque et pas le reste de ses protections, s’était éraflé le menton, et était salement tombée sur ce dernier. Elle était chez sa grand-mère à ce moment là, et elle ne se souvenait pas d’avoir entendu une dispute aussi forte avant cela. Malgré les disputes fréquentes entre ses parents : c’était pas du tout la même chose, ils s’aimaient très fort, et c’était normal quand ils arrivaient pas à se mettre d’accord. Ils étaient d’ailleurs assez présents pour Ewen et elle aussi, et elle n’avait pas vraiment le souvenir de s’être fait gronder réellement, pendant son enfance, sauf quand elle avait essayé de démarrer la moto de son père, manquant de se la faire tomber dessus, trouvant trop injuste qu’elle n’ait pas le droit de partir en balade avec lui. Ça ne l’avait pas empêchée de redemander plusieurs fois, au risque d’agacer ses parents.
Malgré le bras cassé, elle continua aussi à aller chez sa grand-mère paternelle, parce qu’elle était gentille et qu’elle lui donnait des bonbons et des cadeaux, même si elle lui parlait de son grand-père mort qu’elle n’avait jamais vraiment connu et dont elle ne se souvenait pas. Son moment préféré, c’était quand son oncle et sa tante étaient là – même si Ian ne s’entendait pas avec son père, et qu’elle évitait de lui en parler. Elle avait bien compris qu’il se tendait quand on évoquait son frère, même si elle ne savait pas pourquoi. Elle aimait encore plus Nick, le demi frère de Jena, même si elle le voyait moins – elle n’allait pas très souvent chez son autre grand-mère, et elle lui faisait un peu peur. Elle n’en avait pas beaucoup de souvenirs. Ça aurait peut-être changé, si tout n’avait pas dégénéré, mais elle n’aurait jamais l’opportunité de le découvrir.
Après ça, tout était devenu flou et monotone : sur le conseil des policiers, Locklan les avait barricadés, sa mère, son frère et elle, pour les protéger d’un virus qui se répandrait partout. Elle avait essayé de sortir en douce, privée de liberté, sans succès. Surtout alors que sa mère et lui semblaient ne pas parvenir à s’entendre, l’un et l’autre en désaccord sur leur façon de survivre et l’endroit où le faire – ce qui n’irait pas vraiment en s’améliorant. Ils restèrent enfermés huit jours comme ça, la petite exagérant la sensation qu’elle avait d’être prisonnière. Notamment en ouvrant grand les fenêtres et en se penchant presque trop, se plaignant d’avoir besoin d’air frais – une expression qu’elle avait entendue ailleurs et répétée.
Faisant la grande, elle avait mis ses protections de rollers et était montée derrière son père et s’était cramponnée à sa taille, aussi fort qu’elle le pouvait, lui adressant une prière muette :
Quand elle n’était pas en sortie avec son père ou en train de s’occuper de son petit frère, il lui arrivait de disparaître. Elle avait trouvé une cabane dans un arbre, dans un jardin, et elle s’y planquait. Elle ne comprenait pas que les Hell’s Angels ne l’aient pas réquisitionnée pour monter la garde, mais ils avaient sûrement de meilleurs points de vue pour ça. Elle en avait fait son repaire secret, où elle avait caché des jouets et des livres volés dans les maisons alentour, Elle avait des cahiers de coloriage , des petites voitures, des barbies, des figurines Action Man, des Légo et des Playmobil, là-bas. Elle avait un peu honte de jouer encore à ça, alors qu’elle clamait à son frère qu’elle était une grande, elle, à sortir avec papa, alors elle n’en parlait pas. Elle l’avait juste confié à Zack, en lui faisant promettre de ne rien dire, après qu’il ait offert un robot à Ewen. Parce qu’elle avait fait une crise de jalousie, ce jour-là, sans admettre que c’était parce qu’elle aussi elle en voulait un.
Il ne lui avait pas fallu si longtemps, en réalité, pour ne plus tressaillir alors qu’elle en achevait un. Elle en était d’ailleurs devenue plus téméraire, chaussant ses rollers pour aller faire le ménage aux alentours de leur maison toute seule, si elle voyait des rôdeurs isolés. Elle s’était fait une peur immense, une fois, quand elle avait essayé de s’en prendre à deux d’entre eux, et avait dû fuir, ayant l’impression que les semer lui avait pris une éternité.. Si elle voyait qu’elle ne s’en pouvait pas s’en sortir, elle revenait pour demander de l’aide. Elle ne pouvait pas risquer qu’il lui arrive quoi que ce soit et qu’elle ne revienne pas border son frère, et écouter l’histoire que sa mère lui lisait en prétextant que c’était juste pour leur faire plaisir.
Elle avait pris conscience du danger de ceux qu’elle voyait comme des amis de son père
Maelys n’avait pas vu venir le jour où elle n’aurait pas l’opportunité de respecter le rituel instaure avec son frère chaque nuit. Tout semblait normal, en
Elle n’avait pas quitté son père, alors qu’ils étaient rentrés sous les visages sombres des autres membres du groupe. Peut-être aurait-elle dû, alors que le couperet tombait : son frère avait été enlevé, et sa mère… Elle ne savait pas vraiment, mais elle avait entraperçu les marques sur son corps, l’affrontement qu’elle avait dû subir. Son père s’était plus amer, plus intransigeant, sa voix avait pris un ton qu’elle ne lui avait jamais entendu. Elle avait failli supplier son père de l’amener mais son regard l’en avait dissuadée. Même si elle ne l’admettrait jamais, ce qu’elle avait vu dans ses yeux, ce que sa voix avait laissé transparaître, ce jour-là… tout ça l’avait effrayée. Et elle avait eu l’impression de perdre un peu son père, pendant ces mois d’incertitude où Ewen se trouvait loin d’eux. Si elle s’était un peu éloignée de sa mère, les années durant, malgré la profonde affection qu’elle lui portait, être seules toutes les deux pour vivre ça les avaient à nouveau rapprochées. Parce qu’elles pleuraient toutes deux, intérieurement pour Maelys, la perte d’Ewen sans savoir ce qu’il lui était arrivé, et les absences de Locklan. Elle qui avait toujours eu l’impression d’être le centre du monde pour ses parents et elle peinait à ne pas se sentir abandonnée, quand il n’était pas là et y avait remédié en essayant de consoler Jena Ce n’était pas le cas pour ses parents toutefois : la scission entre eux n’avait jamais été aussi importante et s’accentuaient de jour en jour. Si elle avait toujours cru et espéré que leurs prises de tête n’étaient qu’une passade, leur fille peinait de plus en plus à s’en convaincre, depuis que son frère était mort.
Alors elle essayait de jongler entre les deux, suivant encore son père sans hésiter, sans père, bien déterminée à ne pas laisser qui que ce soit leur faire davantage de mal, et essayant malgré tout de rassurer sa mère. Elle feignait ne rien voir, mais elle savait le regard que Jena posait sur elle, alors qu’elle partait aux côtés de son père – ce regard dans lequel régnait la peur de ne jamais la revoir. Il lui était plus facile de l’ignorer jusqu’à son retour, où elle s’efforçait de rassurer sa mère en lui disant que tout allait bien, ou presque. Elle avait une petite moto à elle maintenant, mais elle ne pouvait pas partir loin avec, et montait dans le dos de son père malgré tout. Elle alternait entre ses rollers, son skate et sa petite moto, quand elle allait moins loin, ou dans des endroits moins dangereux.
Elle ne pouvait malgré tout nier qu’elle avait peur, plus qu’auparavant. Peur de ce qui s’était brisé, peur qu’ils ne se remettent jamais de la perte d’Ewen – mais était-ce seulement possible ? Peur que ce qui s’était cassé chez eux finisse par les séparer. Surtout alors que leur mésentente avait pris un tournant bien plus violent, dans les mots et dans les gestes. Même s’il n’avait jamais frappé Jena, Maelys avait eu peur qu’elle ne soit touchée par erreur par les objets qui passaient sous la main de son père et finissaient brisés au sol, sur les murs, sur les meubles... Elle avait fui plus d’une fois pour se réfugier dans sa cabane, y dormant même parfois – ce qu’elle n’avait jamais fait avant cela, trop effrayée à l’idée de passer la nuit seule dehors. Mais elle avait bien trop peur pour revenir avant d’être sûre qu’ils ne se soient calmés, et qu’elle-même le soit.
Passé le choc initial, et de s’être tournée vers ses parents pour obtenir un peu de réconfort et leur en donner, elle avait fini par s’éloigner à nouveau de sa mère, depuis le
Elle avait peur, aussi, des gens qui agrandissaient le groupe, et des absences de son père. Elle ne leur faisait pas totalement confiance, sans réaliser à quel point elle aurait dû s’en méfier. Elle savait que sa mère était intouchable parce qu’elle était à son père, mais elle ne voyait pas tous les regards, n’entendait pas toutes les paroles déplacées. Elle n’était pas consciente de l’effroi qu’ils réveillaient pour sa mère, ni même qu’elle craigne qu’ils s’en prennent à elle. De toute façon, son père était bien le meilleur d’eux tous, ils n’oseraient jamais le contrarier, elle en était certaine ! Tout comme elle était certaine qu’il reviendrait toujours, qu’il ne partirait jamais définitivement sans elle. Sans elles deux, même, malgré tout. Alors quand sa mère l’avait réveillée en plein milieu de la nuit,
Elle avait dû abandonner l’idée de voler une moto, ou d’amener sa petite moto. Elles ne tiendraient pas à deux sur la seconde et Maelys était trop petite pour conduire une moto d’adulte. Ce n’était de toute façon pas assez discret. Même si elle le vivait très mal, elle avait dû laisser ce cadeau de son père derrière elle, ne partant qu’avec ses rollers, son skate, ses fidèles protections et son sac à dos. Elle y avait glissé quelques vêtements, le robot que Zack avait offert à Ewen, des coloriages et des feutres, et son ours en peluche. Elle avait éventré ce dernier il y a longtemps, y cachant l’arme blanche que son père lui avait confiée. Elle avait hésité à cacher le revolver dans celui de son frère, gardé par sa mère depuis sa disparition, mais elle le garda finalement sur elle. Elle avait regretté de ne pas pouvoir passer à sa cabane secrète pour prendre les jouets qu’elle y avait cachés.
C’est ainsi que sa mère et elle errèrent sur les routes durant les
De toute façon, ce n’était pas comme si sa mère avait le luxe de ne pas l’écouter. Sans elle, elle serait morte mille et une fois. Sans sa fille, elle n’aurait pas réussi à tuer avant de se faire mordre. Maelys était convaincue de cette incapacité de sa mère à s’en sortir sans elle, en tout cas. Peut-être qu’elle se serait laissé mourir de faim. Mais Maelys avait de la ressource, et elle réussissait à se rendre utile auprès des gens qu’ils croisaient. Que ce soit pour tuer des rôdeurs en échange de nourriture, pour s’introduire en toute discrétion dans des lieux qu’ils avaient dû abandonner et récupérer ce qu’ils avaient laissé sur place… Elle aurait voulu pouvoir prendre la suite de son père et leur proposer de réparer leurs véhicules, mais elle n’en était pas capable. En tout cas, elle faisait le nécessaire pour qu’elles survivent toutes les deux. «
Maelys vit une vie classique : elle va suivre ses cours, elle participe aux activités mondaines auxquelles elle peut prétendre grâce à son statut. Elle a rejoint le club de couture et le club de cuisine, par obligation pour le premier et pour essayer de montrer à sa demie-sœur qu’elle fait des efforts pour la cuisine pour le second. Même si elle ne supporte pas ce qu’on leur impose, elle fait profil bas. Elle est jeune, de toute façon, bien trop pour faire quoi que ce soit contre la place des femmes. Une part d’elle, aussi, ne veut pas risquer de briser tout ce que sa mère a réussi à obtenir, même si elle n’accepte pas vraiment ce mariage et cette vie.
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Re: Maelys Reid
Sam 16 Juil 2022 - 13:52
Un peu téméraire, parfois imprudente, elle avait malgré elle fini par tomber malade. La lepto… truc. C’est ce que les gens à Walla Walla lui avaient dit,
Au début, elle n’était pas si réfractaire, d’ailleurs. Elle était… perplexe. Elle ne comprenait pas comment une telle communauté pouvait exister, alors que dehors, c’était le chaos. Qu’on luttait pour sa vie chaque jour. Qu’on pouvait la perdre en un claquement de doigts. Elle n’avait pas vraiment de souvenir de leur période d’isolation, ni des tests qu’ils avaient effectués sur elle, pendant qu’elle était malade. Ça lui avait probablement servi, d’ailleurs. Trop affaiblie, elle avait fait preuve de plus de déférence que ça n’aurait été le cas en pleine possession de tous ses moyens, et elle avait réussi à se fondre dans le moule qu’ils attendaient. Jusqu’à, du moins, qu’elle ne soit contrainte à suivre leurs cours de rattrapage accélérés sur ce qu’on attendait d’elle. Elle avait été trop sidérée pour s’offusquer, à peine âgée de treize ans, à se voir inculquer ce genre de choses. Surtout alors qu’elle n’avait jamais eu un tel exemple. Sa mère et son père étaient mariés, c’était vrai, mais leur vie ne ressemblait en rien à ça. Elle n’était pas, pas encore, révoltée, elle ne comprenait simplement pas. Tout était nouveau pour elle : ça ne ressemblait en rien à l’école qu’elle connaissait, et elle se demandait si c’était vraiment comme ça, dans le monde normal. «
Elles n’étaient pas mal loties pour autant. Elles n’avaient pas un grand logement, ni même un grand confort, mais comparé à ce qu’elles avaient vécu les dix mois précédant leur arrivée, c’était du luxe. Et elle peinait à accepter que tout semble si… normal. Qu’elle n’ait pas à âprement négocier pour avoir à manger, qu’elle n’ait pas à dormir sur le qui-vive, sa main tenant par réflexe une arme, au cas où on s’en prendrait à elle. Elle avait dû se séparer de son revolver, d’ailleurs, même si elle ne savait ni quand ni comment. Sa mère avait dû le leur donner, pendant qu’elle était malade. Son couteau était toujours caché dans sa peluche, en revanche. Tout avait changé, et elle ne savait pas vraiment comment l’appréhender.
C’était d’ailleurs pourquoi elle gardait ses opinions pour elle, ne faisait pas de vague en public, alors qu’elle avait plutôt un assez franc-parler. Pas tant qu’elle ne comprendrait pas la société dans laquelle elle se trouvait, pas tant qu’elle ne saurait pas ce qu’il lui en coûterait de ne pas suivre ce qu’ils leur demanderaient. Pas tant qu’elle n’aurait pas pris ses marques. Peut-être que ça n’était pas si terrible qu’elle ne le pensait. Que ce n’était que ce à quoi ils aspiraient, mais que ce n’était pas une obligation. Si elle devait être tout à fait honnête, elle était totalement perdue. Parce que c’était totalement surnaturel pour elle, alors que peu avant ça, elle plantait des rôdeurs et faisait de la moto. Que même avant tout ça, avant les morts-vivants, avant de devoir quitter leur maison au-dessus du garage, elle était plus libre que les autres enfants. Elle n’avait aucune contrainte. Maintenant, elle allait à l’école, elle mettait des robes dans lesquelles il lui semblait étouffer, et elle tombait en rollers quand elle en faisait parce que les robes entravaient ses mouvements. Elle avait rangé son skate dans un coin, incapable de l’utiliser avec une telle tenue, et ne sortait plus que très rarement ses rollers. «
Jusqu’aux exécutions de
C’était la source de sa première punition,
Alors elle avait essayé de lire, même si elle peinait à ne pas s’endormir sur l’assommant bouquin. Elle avait d’ailleurs prolongé sa peine d’une semaine, à cause de ça, s’attirant les sarcasmes de son professeur. «
Elle n’avait malheureusement pas eu le choix que de rendre le devoir demandé. C’était son secret, et elle était persuadée que son professeur n’y ferait pas attention, mais si on ne lisait qu’une phrase sur deux, son texte avait le sens totalement opposé à celui qu’on attendait. Elle était trop jeune pour savoir que c’était une pratique connue chez les écrivains célèbres, et se sentait plutôt fière d’elle. Elle jouait le jeu qu’on attendait d’elle, mais pas vraiment.
Il semblait que ça doive devenir une constante dans sa vie, que d’avoir peur. Peur de ce qui pouvait lui arriver au sein même de Walla Walla, peur de perdre sa mère, peur de ne jamais revoir son père… Principalement parce qu’elle avait refait parler d’elle. C’était plus fort qu’elle, et elle n’avait pas vraiment fait exprès, mais Maelys était au cinéma avec ses camarades d’école, et s’ennuyait fermement devant le film qui leur était diffusé. Elle n’aurait même pas su dire ce que c’était. Des garçons chuchotaient non loin, les regardant en gloussant, elle et ses camarades – ou plutôt ses camarades plus jolies, plus féminines, mais toujours décentes. Agacée par ça, elle s’assit à côté d’eux, sans aucune honte. «
Elle en était en tout cas fermement convaincue, jusqu’à ce que, une nouvelle fois, un adulte vienne la rappeler à l’ordre. Elle ne le connaissait pas, ou ne se souvenait pas l’avoir déjà vu. Elle l’avait croisé à l’église, après un service obligatoire. C’était visiblement un religieux, mais qui ? Elle n’aurait su le dire. «
Et elle avait été à l’école le lendemain, et les jours suivants, feignant que rien ne s’était passé. Elle avait simplement, malgré tout ce qui la révoltait, essayé de faire un peu plus attention, pour épargner sa mère et elle avait fait profil bas et ce qu’il fallait pour s’intégrer. Elle se fondait dans la masse, elle suivait les cours à l’école, elle avait même fêté ses quatorze ans avec ses camarades de classe pour donner l’impression qu’elle s’intégrait alors qu’ils ne s’appréciaient pas tant que ça, et avait déclaré qu’elle voulait devenir infirmière, même si on lui disait que c’était trop tôt pour elle pour décider. Elle s’interrogeait quand même beaucoup sur les gens qui avaient tagué les bâtiments. Elle se baladait, un peu, dans les rues, à rollers. Si on lui demandait pourquoi, elle répondait que «
Mais elle savait qu’elle devait se montrer discrète, jusqu’à pouvoir se faire entendre, elle aussi, sans risquer de se faire remarquer. Après tout, les coupables des tags n’avaient pas été retrouvés. Alors elle prenait son mal en patience. L’épidémie de grippe
Mais ce moment d’affection et d’égarement ne dura pas, ou pas longtemps du moins, une nouvelle épine venant se figer dans le cœur de Maelys, en cette fin d’année 2021, concrétisée en
Elle aurait presque souhaité que sa mère la libère de ses obligations d’être présente, mais les apparences étaient plus importantes. Quelle opinion aurait-on de sa fille, de chair et de sang, sa vraie fille, si elle n’était pas présente ? Elle n’arrivait pourtant pas vraiment à feindre l’enthousiasme, alors qu’elle se livrait à cette mascarade, revêtent une magnifique robe bleue. «
Et elle avait bien fini par déménager, et les mois par passer. Elle savait que sa mère avait soigneusement rangé leurs affaires, les amenant avec elle dans la maison de River, mais elle ne savait où elle avait mis les quelques boites les contenant. Elle n’osait pas le lui demander. Parce que leurs paroles s’étaient réduites à rien, Maelys vivant très mal cette nouvelle union et cette impression qu’on lui jetait constamment à la figure tout ce qu’elle devrait être et qu’elle n’était pas capable d’elle. Et sa jalousie vis-à-vis des filles de River, de leur entente avec sa mère, même si la cohabitation ne se passait pas si mal. Elle avait commencé à apprendre à cuisiner avec April, quelques semaines après le mariage. Parce que sa mère était là parfois et que même si elle ne s’adressait qu’à sa demi-sœur, elle avait l’impression de faire quelque chose avec elle. Elle ressentait le besoin de ne pas être totalement oubliée par sa mère de cette façon, alors qu’elle se demandait régulièrement si elle ne préférait pas sa nouvelle famille, compensait la mort d’Ewen par la présence de Willan, et si elle n’aurait pas voulu qu’elle parte.
Elle apprenait du coup la langue des signes depuis maintenant six mois, et elle se débrouillait de mieux en mieux pour comprendre April. Elle avait même, quelques fois, rarement, demandé à Lynn de l’aider – un peu à contrecœur. Elles n’avaient pas eu de grandes conservations mais… c’était un petit pas, non ? Elle lui avait même demandé personnellement de venir fêter son anniversaire à la maison, avec Ray. Elle avait lancé ça négligemment, pendant un repas
Elle était peut-être perturbée parce qu’elle allait avoir quinze ans. Et aussi perplexe qu’elle soit quant à son futur, elle aurait voulu avoir quelqu’un à qui en parler. Parce que même si elle avait officiellement dit qu’elle voulait devenir infirmière et que ses études dureraient plus longtemps, elle savait que dans un an, elle devrait commencer à se chercher un époux. Et elle en avait très peur. Si règles ne changeaient pas avant cela, en plus. Lynnvenait de vivre ça, elle aurait sûrement des conseils, non ? Sa mère aussi, peut-être. Même si, plus que jamais, Maelys aurait voulu partir de New Eden. Pour ne pas être forcée à épouser qui que ce soit, pour ne pas avoir à se conformer à cette société qui l’horrifiait plus longtemps et pour chercher son père. Elle se sentait prise au piège, n’avait pas la moindre idée de la façon de procéder, mais elle savait qu’elle pourrait s’en sortir, dehors. Elle l’avait déjà fait, en ayant à s’assurer que sa mère survivait aussi, et elle était beaucoup plus jeune. Maintenant qu’elle avait quinze, elle était plus mature, plus autonome, plus rusée et forcément plus forte ! Et sa mère n’avait pas besoin d’elle dans sa vie, alors peut-être qu’elle aurait mieux fait de partir sans elle. De toute façon, à quoi bon ramener une femme qui l’a trompé deux fois à son père, et qui a tiré un trait sur la famille qu’ils formaient ensemble ?
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Re: Maelys Reid
Sam 16 Juil 2022 - 14:34
- Spoiler:
- Axelle M. Parker
- Modératrice | Corbeau énervé
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Re: Maelys Reid
Sam 16 Juil 2022 - 23:11
Jena Atkins a écrit:Ma chérie
Finie ma tranquillité
Tu m'aimes pas, je le sais
Merciiii
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