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It's a trap

Sam 23 Juil 2022 - 10:03

Déjà quand nous étions a TH, j’avais trouvé Elena étrange. Distance, pour ne pas dire fuyante. J’avais mis ca sur le compte de ce que nous avions vécu, du stress de ne pas être avec les IF, de la crainte d’être dans les noms des Oblivions par ma faute et aussi, peut-être, de mon état, qui ne lui donnait pas envie de trop s’ouvrir auprès de moi. Elle et Daemon m’avaient sauvé la vie, mais être estropié par les temps qui courent peut pire qu’être mort.

Si j’ai déjoué les pires pronostiques et trompé les prévisions des médecins en me remettant plutôt bien, mon retour auprès des IF ne m’a pas rassuré quant à l’état d’Elena qui, au final, semble aller plus mal que moi depuis cet incident. Quel qu’en soit la raison, elle ne mange presque pas, s’épuise a la tâche, reste distante avec tout le monde. Je ne la connais que trop bien pour savoir qu’il y a plus que les épreuves que nous vivons avec la tempête, les Sinners ou les nouveaux romanos qui squattent le nouveau domaine.

J’ai bien essayé, déjà, de crever l’abcès mais la dame est douée en esquive et excuses en tout genre. Si je m’estime être patient et respectueux, je pense, aussi, que les choses vont de mal en pis pour Elena. Aussi, je ne peux plus rester a faire comme si tout était normal a attendre qu’elle gère toute seule ce qui l’étouffe.

C’est pour ca que je l’attends le patiemment dans son bureau, avec des encas cas, dans ceux qui pourraient le plus l’alléché la jeune grecque qui se prend pour une huitre. J’en profite pour regarder les papiers qui s’entassent a la lueur d’une bougie quand la porte s’ouvre. On a l’habitude de parler travail, en fait, c’est presque nos seules conversations depuis un moment, aussi, je ne me sens pas intrusifs à compulser des informations que je connais déjà. Avec un air malicieux, quand mes yeux croisent les siens, je lui déclare :


« Bonsoir Elena, avant que tu ne trouves une bonne excuse pour partir, sache que j’ai une bouteille de Bordeau, deux verres, un tirebouchon et que je compte bien m’en servir. »

Comme si c’était une arme de mafieux avec laquelle je comptais m’imposer de force, je pose ladite bouteille sur bureau, avec les verres. Puis, avec un ton digne d’un film de ripoux, j’ajoute :


« Ne me force pas a l’abstinence, car j’en serait capable… »

Reprenant mon sérieux, je lui montre la chaise en face de moi, me doutant bien d’avoir investi sur meilleur refuge de toute façon et qu’elle me sait assez têtu pour ne pas en rester là si elle s’enfuit. Sans plus de préambule, je lui demande :


« J’imagine que tu te doute de pourquoi je suis là ? »


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Re: It's a trap

Ven 12 Aoû 2022 - 21:30

Il flottait une odeur âcre, suffocante et inépuisable ; celle de la poudre, celle du chaos. Ses oreilles semblaient vrombir un tumulte inédit, une cohue incessante. L’impression d’être rescapée d’un bombardement la frappait avec violence. Un sifflement désagréable lui perçait les tympans, déséquilibrait sa démarche incertaine à travers le couloir. Ses doigts heurtèrent le mur, ses ongles raclant la tapisserie pour s’y accoler une seconde. Dans sa poitrine soudain trop étroite, son cœur se débattait férocement, déferlant violemment contre ses côtes, et la nausée lui creusait dangereusement le ventre. Le front contre la paroi défraîchie, elle ferma les yeux un moment, épuisant jusqu’au dernier grain de volonté pour ne pas s’écrouler là, dans l’obscurité avide qui déployait ses bras dans le cottage. Ses jambes supportaient miraculeusement le poids de son corps de plomb.

Un dernier effort Elena.

La brune contracta sa mâchoire silencieusement, le souffle presque court, les muscles raidis sous la pâleur extrême, quasi irréelle, de son visage. Sous les jets opalins de la lune qui traversaient les rideaux, elle se redressa péniblement, employant toute son énergie éprouvée pour parcourir les derniers mètres qui la séparait de sa chambre. Là où elle pourrait laisser les barricades céder en secret. Là où elle pourrait endurer sa lente et inévitable agonie. Les mots de Faith résonnaient encore dans sa tête, martelés comme autant de clous plantés dans ses tempes. Enceinte. L’acidité l’étranglait et en entrant dans son espace qui faisait également office de bureau, elle ne remarqua pas immédiatement la présence de Sebastian. Plus blême que jamais, l’esprit définitivement captif de réflexions désordonnées, de préoccupations impensables, elle releva un regard surpris sur le chef d’entreprise lorsque sa voix, d’une familiarité singulière parvint à l’extirper brutalement de ses tribulations mentales. Elle se figea instantanément en rivant ses yeux ébahis dans les siens.

« Sebastian… » Sa voix était presque enrouée, grippée par une confusion inavouable. Elle le fixa longuement, se demandant ce qui pouvait bien être pire à cet instant. Encore sonnée, secouée par la nouvelle d’une grossesse imprévue, Elena laissa ses orbes tourmentés couler vers la bouteille de vin, sans parvenir à sourire devant la tentative astucieuse de son ancien compagnon d’ouvrir la porte d’une forteresse dont il avait jadis eu les clés. Elle aurait sans doute pu se prêter au jeu en d’autres occasions, malgré les circonstances difficiles qui entouraient leur arrivée précipitée dans ce nouveau domaine. Malgré l’incident à la clinique vétérinaire. Malgré la culpabilité que suscitait toujours cette histoire avortée, cette relation sabotée avec l’aîné des Brody. Sauf que l’expression grave de Faith se rappelait à elle. La sensation visqueuse et froide du gel appliqué sur son ventre à l’allure trompeuse. Et le vide, infini, effroyable qui avait succédé.

« Ce n’est vraiment pas le bon moment. » parvint-elle à articuler. « J’ai besoin d’être seule. » désespérément. Et les larmes qui affluèrent sous ses paupières en attestaient. Elle serra fermement les dents, relevant dignement le menton. « S’il-te-plaît. » demanda-t-elle, en tâchant de maîtriser les émotions qui se bousculaient.
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Re: It's a trap

Sam 13 Aoû 2022 - 0:23

Comme a son habitude depuis l’incident a la clinique vétérinaire, l’éclat que je vois dans le regard fatigué d’Elena quand ses prunelles se posent sur moi est difficile a encaisser. Elle n’a jamais été douée pour masquer ses émotions, tel que son déplaisir de me croiser au point que je me demande toujours si je ne devrais pas la libérer de ma présence. Néanmoins, contrairement a ce qu’en pense l’adopté, je n’ai pas assez de melon pour me penser être plus qu’un petit caillou dans le sac a parpaings qui lui pèse. C’est aussi pour cela que je suis encore ici.

« Si je pensais que la solution la plus simple était de te laisser seule ou que j’étais l’unique responsable de ce qui se passe, je serais parti Elena. »

Je nous sers deux verres remplis comme elle les aime et me pose dans mon siège avec l’attitude de celui qui ne pas partir tout de suite. J’entends bien sa supplique dont le son de sa voix trahi parfaitement la détresse. Dans d’autres circonstances, j’aurais lâché l’affaire comme je l’ai fait depuis mon retour, mais pas cette fois. Je soupire avant de lui confier :

« J’aimerais bien te faire ce plaisir, crois moi. Mais je te connais. Je vois bien que ca ne va pas. Par respect pour toi, je t’ai laissé du temps, mais c’est de pire en pire. Ne le nie pas. »

Je pose mes yeux dans les siens avec un sérieux rare et une inquiétude sincère. Pas de demi sourire, pas de tentative d’humour. Elle sait que je ne vais pas abandonner, que je ne vais pas l’abandonner, comme elle ne peut pas ignorer la patience dont j’ai preuve, acceptant la distance qu’elle m’a imposée sans broncher. Si j’avais cru que c’était pour son couple avec Connor ou par culpabilité pour ma blessure, je devine qu’il y a autre chose. Avec un ton aussi calme que déterminer j’ajoute :

« Alors ne compte pas sur moi pour quitter cette pièce sans comprendre ce qui se passe et t’aider a trouver une solution. Quoiqu’il t’arrive, il y a forcément une issu et tu n’es pas obligée d’affronter ca seule. »

J’essaye d’adoucir les choses en précisant avec un léger sourire :

« Même si les choses sont bizarres, il me semble qu’on n’en reste pas moins ami non ? Alors vient t’assoir et dis les choses comme ca vient. Je suis prêt a tout entendre. »



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Re: It's a trap

Sam 13 Aoû 2022 - 16:37

« Très bien, Baron. » fit-elle en dévorant la distance pour venir s’asseoir en face de lui, le regard dur et le menton relevé avec cette attitude défiante qu’elle arborait quand elle était acculée. Le choix d’utiliser son charmant sobriquet n’était pas anodin non plus. Il ne l’avait jamais mentionné durant leur relation et la grecque avait eu la surprise de le découvrir lors de leur désastreuse expédition. Elle ne savait toujours pas ce que lui inspirait l’insinuation sinistre qui se cachait derrière ce surnom... Elle saisit d’un geste vif le verre qui l’attendait, trempant ses lèvres dans le liquide chaud, une ligne écarlate venant colorer sa bouche. Elle se sentait comme une cocotte minute sur le point d'exploser.

« Pour commencer, mon incompétence a failli te coûter la vie à Seattle. » Un nœud douloureux s’était formé dans sa gorge. Le sujet était encore sensible, difficile. Elle n’arrivait pas à s’arracher du crâne les réminiscences qui se matérialisaient dans son esprit : le visage blême du chef d’entreprise, la flaque impressionnante de sang qui l’auréolait, et son souffle sifflant qui lui arrachait encore des frissons d'effroi. « Je n’avais qu’une chose à faire : me cacher, et même ça, j’ai lamentablement échoué. » cracha-t-elle avec une amertume exacerbée par le choc qu’elle venait d’encaisser. La crainte de le perdre ce jour-là avait laissé dans son coeur un profond et douloureux traumatisme qui la hantait toujours. Comment aurait-elle seulement pu l'accepter ? « Tu étais… » Elle détourna les yeux, ravalant péniblement les émotions qui affluaient. « Les médecins étaient très pessimistes quant à tes chances de t’en sortir, c'est presque un miracle que tu sois indemne et que tu n'aies gardé aucun séquelle... Tu as frôlé la mort. » martela la brune en détachant chaque syllabe, sans savoir si elle avait besoin qu’il le réalise, ou si c’était pour elle. Se rendait-il compte ? Avait-il une seule minuscule idée de ce qu’elle avait pu ressentir ?

« Et pendant que je m’illustrais dans une rare médiocrité, ceux que je pensais naïvement traquer depuis des mois ont frappé notre foyer ! » fit-elle en levant les bras. Elle eut un rire acide, désabusé. Pouvait-on faire plus ridicule ? « Ils ont ruiné tout ce que nous avions bâti en quelques heures… Ils ont tué deux de nos alliés, kidnappé et torturé Peter… » rappela-t-elle en secouant la tête. Le néo-zélandais était rentré brisé. Elle n’osait même pas l’interroger sur son expérience là-bas. Elle avait croisé son regard : vide. Où était passé l’homme impulsif, indomptable qu’elle connaissait ? Qu’avaient-ils pu lui infliger ? « Je n’étais pas là pour eux… Et quand je suis enfin arrivée ? La tempête a frappé et nous avons dû enterrer Clara, Saul et Edwin, et pourquoi à ton avis ? » Ses yeux étaient humides, rouges, presque déments. Elle fixait Sebastian sans rien perdre de sa maudite fierté, refusant de laisser les larmes franchir le seuil. Elle le scruta avec un mélange de colère et de mépris… Envers elle-même. « Parce que nous n’avions pas assez de médicaments. » Un souffle s’échappa de son nez. Elle souriait toujours, balançant la tête de droite à gauche. « Nous n’avions pas assez de médicaments… » répéta-t-elle, sidérée. Ils avaient perdu trois des leurs, dont une enfant par négligence : c’était ça la vérité. Elle s’apprêtait à ramener le verre à ses lèvres lorsqu’elle se figea brusquement dans sa manoeuvre, relevant le doigt comme si elle venait de se rappeler d’un élément important. Essentiel même.

« Oh, et j’oubliais… Je suis enceinte. » Elle eut une moue, avant de hisser brièvement son verre vers l’aîné Brody pour trinquer dans le vide, pour finalement boire une nouvelle longue gorgée, le regard arrimé sur un point invisible dans le vide. Il avait dit qu’il était prêt à tout entendre non ?
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Re: It's a trap

Lun 15 Aoû 2022 - 17:13

Je fais une petite grimace quand elle utilise un titre qui ne me plait pas, surtout dans sa bouche. J’imagine que m’appeler ainsi, pour Elena, c’est sa façon a elle de souligner que je suis un tyran. Le baron rouge, un de ces sobriquets que le Grand Maitre m’avait offert comme un gage de reconnaissance envers mon zèle pour l’épauler dans sa quête sanglante et qui fera qu’il sera encore plus exemplaire pour me faire payer ma traitrise. J’avais dû me vautrer dans la déviance violente de ces hommes pour gravir les échelons, autant pour survivre que pour faire fuir des pauvres âmes piégées dans cette antichambre de l’enfer. Je ne suis pas fier de mon passé, pour autant, je ne le renie pas non plus. Ce qui est fait est fait, malheureusement, quelques soient mes excuses, cela n’effacera pas que j’ai le sang de beaucoup de survivants et que sans cela, je ne serais pas là ou j’en suis aujourd’hui. Avec un peu d’humour, tentant de faire redescendre la tension que je lis sur ses traits, je lui dis :

« Je reste un homme simple, tu peux m’appeler Sebastian tu sais. »

Ses gestes trahissent parfaitement tout l’agacement de cette redissions devant mon entêtement. Avec ce calme qui m’est propre je me sens prêt à affronter la tempête qui ne va pas manquer de déferler. Je la connais assez pour deviner, rien qu’à l’éclat de son regard, qu’elle ne compte pas mettre un enrobage de sucre ou tenter de jouer la diplomatie. En même temps, elle n’a jamais eu besoin d’en avoir besoin avec moi qui l’ai toujours respecté pour sa franchise, aussi abrupte qu’elle soit.

Je l’écoute, sans l’interrompre, de peur qu’elle ne refasse l’huitre, notant mentalement chaque point ou petit signe de la souffrance qu’elle s’inflige. Je pense qu’une part de moi avait deviné pas mal de ce qui la ronge. Elena avait cette capacité inouïe à prendre plus de choses sur ses épaules qu’elle en était capable, ployant sous le poids des responsabilités et de la culpabilité de la moindre défaillance comme si elle était la seule a endosser les échecs. Quand elle parle de mon état, me doutant bien qu’elle et Daemon ont été particulièrement secoués de devoir me transporter alors que je me vidais de mon sang, j’essaye d’etre rassurant. J’ai un souvenir assez flou du trajet même si je ne pense pas avoir perdu conscience, je crois que j’essayais de dédramatiser sur le chemin, mais je ne suis plus sûr de rien. Je pose ma main sur son bras dans un geste d’apaisement en essayant de lui sourire.

« Je vais bien maintenant, les médecins ont été alarmistes et se sont trompés. Toi et Daemon avez assuré et vous m’avez sauvé la vie… si j’ai survécu, c’est grâce a vous.»

Ce qui s’est passé avec les Sinners et la tempête est terrible, mais cette suite d’infortunes échappe, malheureusement a tout contrôle, y compris celui de min ex compagne malgré toute l’énergie qu’elle dépense pour lutter contre le destin. Je vois bien toute la douleur qui émane d’elle et me demande depuis combien de temps elle se torture avec ces pensées sans en parler. Réceptif a sa détresse, avant que je ne sache prendre la parole dans l’espoir de réussir à la sortir de cette boucle de noirceur, je la vois se figer et lever son verre. Intrigué, je la suis dans son geste en silence avant de le raidir à mon tour quand elle lâche sa bombe.

Je me targue d’être une personne clairvoyante qui anticipe pas mal de chose, mais je l’avoue, celle-là, je ne l’avais pas vu venir. Après un moment de silence afin d’encaisser la nouvelle qui est, pour le coup, plus que surprenante, je vide mon verre et m’en sert un autre dans la foulée. C’est avec une sincère inquiétude et aussi pas mal de remords de ne pas avoir provoqué plus tôt cette conversation que je lui dis, avec douceur :

« Et depuis quand tu portes tout ca toute seule ? »


Je pose mon verre et respire un grand coup, les yeux cherchant les siens ou les larmes menacent un peu trop a mon gout. A force de jouer aux femmes fortes, il est facile d’oublier la fragilité qu’Elena tente de cacher.

« Elena… s’il te plait, regarde-moi. Déjà, excuse-moi de ne pas être venu plus tôt pour te parler comme on le fait. Je n’aurais pas dû attendre longtemps alors que je voyais bien que tu aillais mal. »

Et je ne suis pas le genre d’homme qui s’excuse facilement. Ca a d’autant plus de valeur quand je le fais.

« Pour ce qui s’est passé a la clinique, de ma fenêtre, tu as assuré et tu m’as sauvé la vie, c’est moi qui t’es conduite a cette situation a laquelle tu as du faire face. J’ai même envisagé que tu puisses m’en vouloir quand nous étions a TH. A aucun moment je ne t’ai estimé responsable des ratés qu’il y a eu qui sont presque tous de ma responsabilité. On n’a pas eu de chances et on a su gérer avec ce qu’on avait. Grace a toi, non seulement je suis en vie, mais Alex a retrouvé son petit frère et on a empêché Daemon et son camarade d’affronter ça seuls… concentre toi sur ces réussites qui ne sont pas rien. »

Je fais une petite pause parce que je sais que la suite est d’autant plus douloureuse que des vies ont été perdues, sans compter les dégâts subits, pas seulement moralement. Elena se retrouve presque seule a la tête de ce groupe qui a été plus que bousculé et, malgré toute la bonne volonté de ceux et celles qui veulent l’aider, déléguer n’est pas chose naturelle pour elle.

« Elena… je sais que tu ne vas pas m’entendre mais ce qui s’est passé n’est en rien ta faute. Peut-être aurions-nous pu éviter ces drames, même si j’en doute fortement, c’est toujours facile de réécrire l’histoire après coup. Quoiqu’il arrive je ne vois pas en quoi tu peux être a blâmer que les Sinners aient frappés, que la météo nous a secoué ou que trouver des médicaments est devenu un parcours du combattant. Je comprends que tu sois bouleversée, humainement ce qui s’est passé est éprouvant, mais ce n’est pas de ta faute. Ne m’oblige pas a te le répéter en boucle… parce que plus que jamais, les IF on besoin de toi forte, sure de toi, capable de faire face et tant que tu vas te détruire et ressasser, tu n’arriveras pas a avancer. »

Je fais une pause, et prend une bonne gorgée de mon verre avant d’abordé le dernier point qui de ma fenêtre me semble « délicat ». Avec précaution, je lui demande :

« Pour ta grossesse, il n’y a qu’une question a te poser : qu’est ce que tu en penses toi ? Connor sait ?»


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Re: It's a trap

Mar 8 Nov 2022 - 9:44


« Lorsque tu as dit que tu t’étais attiré les faveurs de la haute sphère des Oblivions, je n’imaginais pas ça, c’est vrai. » Connaissant Sebastian et son habilité incontestable, elle l’imaginait volontiers dans le rôle d’architecte dont l’expertise et le charisme lui avaient facilement attiré les bonnes grâces de dirigeants mégalos et ambitieux. Elle l’imaginait aussi volontiers chuchoter à l’oreille de dangereux généraux et tirer quelques ficelles avec son doigté de tacticien hors pair. Mais derrière le surnom sanglant qu’il portait, elle devinait bien pire. Il suggérait un rôle plus actif qu’elle ne l’avait soupçonné ou peut-être refusé de voir. L’aîné Brody n’avait pas seulement été dans l’ombre, penché par-dessus l’épaule du Grand Maître ; il s’était suffisamment illustré pour hériter d’une inquiétante réputation qui l’avait presque terrifiée lors de leur sortie à la clinique. Cette face de l’homme qu’elle avait découverte pour la première fois lui avait laissé une désagréable impression qui lui remontait encore la colonne comme une couleuvre glacée. « Tu dégageais quelque chose de sombre, quelque chose de féroce, et elles… Elles étaient vraiment terrorisées. » Non pas qu’elle l’ait pensé un jour inoffensif ou innocent. Elle le savait capable de tout pour protéger les siens, assurer sa survie, mais le voir était plus bouleversant qu’elle ne l’aurait pensé. L’espace d’un instant, elle n’avait pas reconnu l’homme qui avait partagé sa vie. Pour autant, elle redressa le menton pour dissiper le moindre doute. « Je sais que tu n’es pas le monstre qu’elles décrivaient, Sebastian. » fit-elle pour réaffirmer la confiance et la loyauté qu’elle lui témoignerait toujours. « Si jamais un jour tu avais besoin de parler de ce qui s’est passé là-bas… Tu sais que je serai toujours là pour toi ? »  Finalement, c’était surtout ça qui l’ébranlait le plus ; savoir qu’il vivait avec un poids dont il ne s’était jamais délesté.

« Une chance que Daemon et Millow étaient là… » Sans leur intervention providentielle, l’issue n’aurait sans doute pas été si positive. « Et que tu sois le plus insupportable et le plus tenace des Brody, évidemment. » rajouta-t-elle avec un sourire complice avant de le perdre doucement, soupirant alors que la suite de la discussion n’était guère plus réjouissante.

« Sebastian, tu n’as pas ou plus à te préoccuper de tout ça. Tu avais plus important à faire, et heureusement. » S’il devait se soucier de ses moindres états d’âme, il y emploierait toute sa vie. « Ce n’est qu’une mauvaise passe, comme nous en vivons tous. » Elle n’avait pas le monopole du malheur. Elle fronça les sourcils tandis qu’il évoquait leur mésaventure récente. Il y avait eu du bon, c’est vari. Le retour inattendu de Mateo.  « Je… Je suis désolée de ne pas t’avoir rendu visite plus souvent à Nisqually. Je n’étais pas sûre d’y être à ma place… » La vérité c’était qu’elle restée à son chevet tout le temps où il était resté inconscient, luttant contre la mort, mais qu’elle n’avait pas su croiser son regard ensuite. « On m’a rapporté que tu étais sous bonne surveillance cela dit. » souffla-t-elle avec un sourire en ayant une pensée chaleureuse pour sa vieille amie Olivia.

Elle écouta le chef d’entreprise, sage et juste dans ses paroles, comme souvent. Pour autant, difficile d’effacer le goût âpre qui tapissait l’intérieur de ses joues. « Il faut que nous soyons mieux préparés. Sous prétexte que nous étions isolés, éloignés de Seattle, on a baissé notre garde. On doit rectifier le tir. » S’entraîner, s’équiper, et devenir plus dangereux que jamais. Et pour ça, ils auraient besoin de toutes leurs compétences réunies.

Le dernier point abordé la renfrogna un peu. Elle dévia le regard vers la fenêtre, sans trop savoir ce que cette annonce lui inspirait vraiment. « Je viens de l’apprendre, donc non. Et je ne suis pas certaine qu’il soit utile qu’il le sache. A vrai dire, je ne sais même pas si nous sommes vraiment ensemble pour lui. » Ils ne s’étaient revus qu’une fois après tout. La fois qui avait suffi à provoquer ce cataclysme. « Je n’en ai jamais désiré, je ne suis pas faite pour ça. » trancha-t-elle fermement en buvant une gorgée de vin.
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Re: It's a trap

Dim 1 Jan 2023 - 12:11


Je me passe la main sur le visage et soupire. Je n’ai pas vraiment menti sur ma position dans les Oblivions, juste omis de définir ce qu’était « les hautes sphères selon moi. Ce n’est pas un sujet que j’aime a abordé mais je pense qu’Elena est en droit de savoir. J’ai une confiance aveugle en la jeune femme pour garder mon secret et ne pas me condamner trop vite :

« C’était le meilleur moyen de survivre et de pouvoir être le passeur en toute impunité mais oui, j’ai été a la droite du Grand Maitre. J’imagine que tu comprends mieux pourquoi un retour a Portland serait mortellement douloureux pour moi. Ce genre de trahison, venant d’un gradé devra obligatoirement servir d’exemple. »

Le baron doit rester mort aux yeux du grand maitre. C’est ma meilleure ligne de défense et ma plus grande chance de survie. Même si j’avais encore quelques jokers dans ma manche pour tenter des dernières pirouettes dans le pire des cas, au regard du prix a payer, je préfère vraiment attendre d’être acculé pour poser ces ultimes cartes sans certitude qu’elles fonctionnent. J’ai un demi sourire amer qui se peint sur mon visage quand elle reparle de ce qui s’est passé avec les Divas.

« Portland est le théâtre des pires horreurs, on ne survit pas aussi longtemps là-bas sans en devenir acteur. Le simple fait de mécontenter indiscrètement le Grand Maitre, quand on sait comment cela peut finir a de quoi donner des insomnies.»


J’en sais quelques choses. Qui plus est, le nombre de mes victimes, sacrifié sur l’autel de ma survie était colossale ; Que cela soit en détournant les yeux ou en prouvant ma loyauté, j’avais du me repaitre de ce chaos pour ne pas être de ceux qui étaient suppliciés. Certes j’avais sauvé des vies, empêcher des souffrances trop longues ou aider des fuites, mais cela restait des gouttes d’eau dans la balance de ce qui avait été fait là-bas. Mon côté « délicat » avait été mis sur le compte d’un certain raffinement qui m’a valu le « doux surnom » du baron du fait que je n’avais jamais pu me résigner a faire plus que regarder certain actes de barbarie, me réfugiant sur un coté salissant, dégradant pour moi ou j’en passe.  C’est toujours avec ce cynisme, presque pudique, que je préfère éluder l’affirmation d’Elena sur ma monstruosité, qui semble si innocente dans ses certitudes :

«Je ne le suis peut être plus mais j’ai du l’être Elena… sinon je ne serais qu’un cadavres de plus dans la fosse du Grand Maitre. Les vies que j’ai sauvées ne compenserons jamais celle qui ont été perdues. »


Je vide presque mon verre a cette pensée acide qui prouve bien qu’il n’y a pas de Dieu bienveillant, ni je justice divine sur cette terre. Les plus pourris s’en sortent avec une impunité qui me donnerait presque la nausée, parfois, quand je réalise le luxe douillet dans lequel je me complais actuellement. Je me resserre presque immédiatement un autre verre, presque nerveusement, je ne veux plus parler ni penser aux Oblivions ce soir. J’accueille avec un peu plus d’humour et un sourire plus sincère son changement de conversation sur le fait que j’ai failli passer l’arme a gauche :

« Vous avez assurés tous les trois, Elena. Quand a moi, il faut croire qu’il m’en faudra un peu plus pour me tuer. »

Je lui fais un léger clin d’œil avant d’enchainer sur mon aide-soignante qui s’est fait un devoir de m’aider a accepter cette trop longue convalescence a mon gout. Cette fois je me permets d’en rire :

«  j’avais pensé que c’était toi qui avait demandé a Olivia de terminer le travail du petit frère d’Alex….  »


C’est fou comme certaines conversations peuvent prendre des allures de montagnes russes. La nouvelle de sa grossesse est plus qu’inattendu et a un gout douloureux, tant bien même je refuse de l’admettre, surement qu’une petite part de moi avait espéré un revirement dans ses choix. Son éloignement pendant ma convalescence avait été un début de réponses sur ce que je lui inspirais, ce futur bébé n’était que le dernier clou du cercueil qui scellait de potentielles retrouvailles. Ce petit gout de définitif n’était pas agréable mais je n’avais qu’a voir son visage pour comprendre que devenir mère était bien plus difficile à encaisser que mes petits émois :

« La vraie question est de savoir ce que toi tu veux.  Est-ce que tu as envie d’essayer quand même ou tu veux parler des autres solutions possibles avec Faith ? Quoique tu décides, tu pourras compter sur moi, n’en doute pas. J’ai peut-être été un piètre compagnon mais je vais essayer d’être un bon ami en t’aidant du mieux que je le peux. Quant a Connor, je pense que c’est plus a lui que tu devrais en parler… »


Je suis pas la meilleur personne pour abordé le cas de mon remplaçant. Je respecte les décisions d’Elena quant à ses choix, le principale étant qu’elle soit avec l’homme qu’elle aime et qu’elle soit heureuse. Pour autant, en cet instant, elle ne respire pas franchement la joie de vivre. Je fais une petite grimace comique a sa remarque avant d’ajouter :

«  A part si tu t’appelles Daemon ou Alex, je ne vois pas qui pourrait être prêt pour ce genre de chose. Mais tu n’es pas toute seule et tu le ne sauras pas si tu décides d’aller au bout. Par contre… je ne suis pas certain que boire du vin soit recommandé. Tu veux que j’aille te trouver du jus de fruit ou autres choses ? Tu… tu as des nausées ou des fringales ? Excuses-moi si mes questions sont idiotes. »

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