Elle avait tiré les draps sur elle comme Joackim se levait. Le quart n'était pas encore terminé, mais il avait l'habitude de se lever plus tôt, peut-être pour qu'on le surprenne pas en train de sortir de sa chambre à elle. Il déambulait, nue, dans la cabine préparant ses affaires. Elle observait son corps, son dos noueux, ses larges épaules, ses fesses et les cicatrices qu'il gardait de ses sorties. Elles étaient rares, mais ça lui donnait un côté ange ténébreux qui la faisait craquer encore plus. Elle avait tellement de chance qu'un mec comme lui s'intéresse à une fille comme elle.

-"Tu veux pas rester encore un peu?"

-"Tu veux pas me foutre la paix?" avait-il répondu sèchement sans se retourner. Il enfilait ses vêtements comme s'il devait fuir la cabine. Elle n'avait rien répondu. Elle c'était simplement laissé retomber sur le dos, le regard vers un plafond de métal à la peinture douteuse

-"T'as entendu les trucs à la radio? Je sais que tu dois sortir aujourd'hui. Fais attention à toi, s'il te plais." avait-elle dit, sans espoir d'une réponse. Mais il était revenu vers elle en passant son tee-shirt et avait déposé un baisé sur ses lèvres. Elle avait fermé les yeux et ne les avaient pas rouvert quand il c'était redressé.

-"T’inquiète Bé, aucun homme ne peut me tuer."

-"Mais moi je ne suis pas un homme." avait-elle sifflé avec un demi-sourire, citant la réplique du seigneur des anneaux de Peter Jackson, référence, qu'en aucun cas Joackim ne relèverait.

-"Oué, bin t'aurait été peut-être plus utile. Allez prépare le repas et ton jolie ptit cul pour quand je rentre."

Kait n'avait pas ouvert les yeux mais levé un majeur qui avait fait pouffer le sergent des Seals.

Elle avait finalement succombé, de nouveau au sommeil. Ses dernières pensées, à moitié dévorés par les rêves naissants d'une aube sur le point de ses lever se dirigeaient encore vers lui. Hier ils avaient accueillis une centaine de civils à bord du bateau. Certains avaient été mordus. Mordus... Jo lui avaient dis qu'il ne comprenait pas ce qu'il avait vue. C'est comme si les gens étaient enragés. Drogue PCP, virus échappé d'un labo dérivé de la rage, les gens se jetaient les uns sur les autres, les magasins étaient pillés, des quartiers entiers étaient en proie aux flammes. Pendant que son équipe récupérait les civils, certains avaient des propos incohérents. On en a déduit que ça devait être une arme chimique ou bactériologique, avait finalement conclue Joackim. Ça voulait dire qu'une nation venait de déclarer la guerre aux états-unis? Mais qui, et pourquoi le quartier général n'avait pas encore envoyé une position de déploiement au Forbin? Plusieurs civiles avaient des blessures assez graves, griffures, morsures, coup de couteau ou blessures à l'arme à feu. Tous ceux dans un état graves avaient été emmener à l'infirmerie, les autres attendaient que des places se libère. Et le navire faisait route vers la base de Seattle ou l'équipage espérait avoir des réponses aux trop nombreuses questions qu'il se posait.

Pour Kait ce serait une opportunité de voir Joackiml en dehors de la prison de métal d'un navire, et peut-être de lui avouer à quel point elle tenait à lui. Elle s'endors en repensant à son "bé" qu'elle a pris pour une marque d'affection... Ce sont les hurlements des sirènes qui la tireront de ce second sommeil. La fin du monde venait de débuter pour elle.

- "Mais qu'est ce qui ce passe?" avait demandé Kait en vissant sa casquette sur son crâne. L'équipages s'affolait dans les couloirs trop étroits pour laisser passer tous le monde. On se bousculait, on se hurlait des ordres d'un bout à l'autre du corridor, et par dessus cette foire les alarmes hurlaient leur son strident et stressant. Bill lui répondit tout en se frayant un passage entre deux marins qui allaient dans l'autre sens.

-"Apparemment c'est partis de l'infirmerie. Les civils se révoltent. Le Capitaine à demandé à chaque groupe de se rassembler à leurs postes de combats. J'ai entendu que ça partait en couille sur le pont supérieur, j'suis bien content d'être à la salle des moteurs." Bill était un garçon d'un peu plus de vingt cinq ans, mais il en faisait moins, avec sa barbe qui ne voulait pas pousser et ses yeux de gamins. Il avait eue du mal à se faire respecter, pourtant il avait un intelligence certaine et était bien plus mature que beaucoup de ses aînés. Kait savait qu'il avait eue le béguin pour elle, mais elle savait aussi que c'était parce qu’elle l'avait pris sous son aile, empathique à ses difficultés à se faire accepter, ce qui avait été son cas parce qu'elle était une femme.

-"Ou sont les Seals? Ils devaient débarquer dans la matinée?" avait-elle demandé en espérant que Jo était à bord. Elle fut bousculer par un marin qui tentait de rejoindre l'autre côté du navire.

-"Aucune idée, mais je crois qu'ils sont en train de s'occuper de la révolte, il parait qu'ils ont ouvert le feu. Mais tu sais quoi, c'est pas le pire." Bill ouvre un sas et s'engage dans des escaliers en métal, les lumières sont faibles, et le bruit des sirènes s'atténuent quand Kait referme la porte derrière elle. "Apparemment la tempête se dirige vers nous. Et j'espère vraiment que les civils seront calmés avant qu'elle ne soit sur notre position, sinon ça va devenir compliqué."

-"On se tient prêt à tout et n'importe quoi, je veux que tu me fasse un appel et vérification des équipements, pas de stress, on fait une simple manœuvre, c'est compris?"

-"Oui, chef!" avait répondu Bill en lui faisant un sourire armé d'une petite fossette.

Kait l'avait laissé prendre un peu d'avance et c'était retourné vers le haut de l'escalier.

Fais attention à toi, Bé.