Thieves better not grieve

Mer 31 Aoû 2022 - 11:40


L’heure du repas approche et Cez a bien dû se résoudre à préparer ses poissons en solo. Yann est parti chercher eau et bois, très bien, mais reste une question de taille. Il est parti la chercher où sa flotte ?! Ça va faire trente minutes que le roux a quitté la taverne et qu’il donne pas un signe de revenir. Si l’italien doit se taper la préparation de tout le repas en solitaire, autant dire que ça va chier derrière le comptoir. Et que l’autre ose pas prétendre qu’il doute encore de ses gueulantes, parce que, parole d’Acconci, il en a des meilleures en stock à lui offrir.

Dernier filet levé, toujours pas de trace de son équipier. Et merde, il a plus le temps pour ces conneries. Le couteau est peut-être planté un peu vivement dans la planche avant qu’il se casse pour aller le chercher lui-même son foutu bois.

Voilà, l’affaire de deux minutes. Peut-être quatre ou six, mais Cesare a une notion du temps assez sélective. S’ils lancent pas le feu tout de suite, ils vont être dans une sacré merde pour la suite. Quelques pas de plus et le bruit le stop. Eh bah quand même, c’est pas dommage que Yann ait décidé de retrouver le chemin de la cuisine. Il pousse la porte avec l’idée de l’engueuler, mais y a pas de géant roux pour s’excuser. Juste la gosse qui fout les mains dans ses préparations.

« Tu crois que t’es en train de faire quoi là ? » A part piller la bouffe et foutre le bordel dans l’organisation de son royaume à lui. « Et essaye pas de te tirer par la fenêtre, elle s’ouvre pas. » Et si ses biceps en sont jamais venus à bout, faute au bois gonflé, c’est pas la mioche qui va y arriver.

Bois jeté au sol, parce qu’il a un truc à régler. La petite panique peut-être, mais il la choppe par le col tout pareil. Oui comme un chat, quand on veut lui foutre le nez dans son caca. Vu la sauvagerie de la gamine, franchement c’est tout ce qu’il voit de lui faire décoller les pattes du sol. « On tape pas dans le stock sans me prévenir, je te l’ai déjà dit ça. » Une fois il admet, l’engueule pendant qu’elle fuit, mais la deuxième ça va pas passer. « Bon ça va, si tu comprends pas, tu vas te rendre utile. » A défaut d’autre chose, il peut au moins s’en servir de commis.

Il la relâche pour barricader la porte avec la gazinière de service. Il savait pas pourquoi il l’avait pas sorti, au moins il lui a trouvé une utilité. « Légumes. Tu prends ça » le couteau fin qui traine à côté « et tu me les épluches. Je m’en fous j’te laisse pas sortir temps que c’est pas terminé. »
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Re: Thieves better not grieve

Sam 15 Oct 2022 - 15:03

Emma était habituée à avoir des journées bien remplies avant même d'échouer ici, au repaire des Exiles. Seule pour gérer l'apport de nourriture, la récupération d'eau, l'entretien du potager et de l'abri, la sécurité de la zone autour du camp et les attaques d'Epouvantails, la petite savait se montrer polyvalente sans forcément s'en rendre compte.
Alors, même si elle ne comprenait pas vraiment l'intérêt de certaines tâches, elle n'avait eu aucun mal à trouver son propre rythme en s'adaptant à celui des autres, et ne rechignait pas vraiment à participer aux différents travaux. Bosser en autonomie dans son coin ne la dérangeait pas vraiment et elle ne s'arrêtait que lorsque sa tâche était terminée ou que son estomac lui rappelait urgemment son besoin d'être rempli au plus vite.

La sauvageonne préférait toujours manger dehors, mais elle avait enregistré l'endroit où les autres préparaient et prenaient généralement ensemble leurs repas. C'est donc vers cette bâtisse, l'auberge, qu'elle se dirigea, pour la trouver vide en rentrant. Aussitôt inquiète à l'idée d'avoir manqué le moment du repas, la petite s'approcha du comptoir, soulagée de voir quelques victuailles encore présentes. Emma eut à peine le temps de prendre une bouchée que Cesare débarqua en fulminant, lâchant le bois qu'il tenait dans les bras dans un fracas épouvantable. Effarée, la petite le regarda arriver en beuglant sans comprendre la raison de sa colère, jusqu'à ce qu'il l'attrape par le col. De surprise, de peur et d'agacement, Emma fit claquer sa mâchoire en direction de l'autre main du cuistot, la manquant de peu. Sans être sûre que ce soit sa bravade qui l'ait fait réagir, l'adulte la lâcha aussi sec pour aller bloquer la porte et Emma en profita pour remettre les choses au clair en tapant sur le comptoir pour donner plus de poids à ses mots Faim, mange ! Qu'est-ce qu'il y avait de compliqué à comprendre là-dedans, bon sang ?!
Sans ajouter un mot, le cuisinier revint vers elle avant de lui mettre un couteau dans les mains.
Perplexe sur sa conduite, Emma apprécia néanmoins le cadeau et ses lèvres s'étirèrent doucement vers ses oreilles en appréciant le moment. Elle fit briller la lame à la lumière du jour, vérifia le tranchant de la lame et releva enfin le regard vers l'humain pour confirmer A moi...Merci...
C'était ce qu'on disait dans ces cas-là, la petite s'en souvenait très bien, de ça. Bras croisés et visiblement toujours bougon, Cesare lui indiqua ce qu'il attendait d'elle et Emma haussa les épaules en se mettant à la tâche de son mieux. Avant d'atterrir ici, elle se contentait de laver les légumes avant de les faire cuire et même si elle l'avait déjà vu faire une fois, l'épluchage n'était pas ce qu'elle maîtrisait le mieux.
La sauvageonne était cependant rassurée à l'idée que le repas n'était pas passé et son esprit passa en mode pratique. Désignant le tas de bois lâché en plein milieu de la pièce, Emma proposa Je...fais...feu ?
Ca ne la dérangeait pas spécialement de manger cru, mais c'était meilleur cuit, et plus nourrissant aussi. Elle profita que le regard de Cesare papillonne jusqu'au bois pour enfourner rapidement un morceau de légume dans sa bouche, l'air de rien.
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