Il n'avait pas fallût longtemps pour quitter le camp, après s'être assurée que Tucker et Quinn s'occupaient de Wakiza. Laissant les chevaux faire leur chemin de route, non sans s'assurer que leur équipement était au complet, esquissant un bref sourire à Hayden.

Ca n'a rien d'une balade romantique, mais je te promets qu'un jour, on prendra le temps de la faire. Sûr que le plan n'avait rien d'un dîner en amoureux après tout. Huan et Lovell avaient repéré ce vieux village à l'abandon, bordant une autoroute sur le point d'être noyée sous la végétation. Avec un peu de chance, cette zone n'a pas été trop pillée... Mais elle n'y croyait qu'à moitié. Les ressources s'avéraient de plus en plus rares, pour ne pas dire inexistantes, désormais. Si le pillage avait bon dos, le reste était depuis trop longtemps à la merci des nuisibles pour espérer subsister. Mais alors que les premières maisons se dessinent dans leur champ de vision, l'espoir persiste malgré tout. En dehors de quelques batiment brûlés, tout semble presque en état. Peut-être trop, à dire vrai. Fronçant légèrement les sourcils à cette idée avant de descendre de cheval, faisant signe à Hayden d'en faire de même pour venir attacher les longes à un endroit ou ils pourraient paître tranquillement, terminant de relacer le cuir de son armure avant d'aviser Hayden.

Tu te plais alors, par delà la mer ? s'enquit finalement la native, avisant quelques traces éparses au sol. Trop anciennes pour être identifiés, alors qu'elle avance la première, profitant de la quiétude des lieux pour entamer la discussion temporairement.

Wakiza commence doucement à essayer de se relever. Avec un peu de chance, il fera ses premiers pas avant ton départ... Car si elle ne regrette en rien les chemins qu'ils ont choisi de parcourir, il n'empêche. L'homme qu'elle aimait manquait finalement les premiers instants important de la vie de leur fils, quoi qu'elle ne lui en tienne aucune rigueur.

Valérian m'a dit, pour les pirates. juge t-elle bon de préciser, croisant son regard clair. Est-ce que cet endroit est vraiment sûr ?

Pitié, non. Lâche la native avec une esquisse de sourire à l'évocation d'un voyage maritime. Rien que d'imaginer tout ce qu'il peut y avoir sous l'eau ... La dégoûtait autant que cela l'effrayait. Au moins, ici, avaient-ils une chance de trouver quelque chose qui ne soit pas ruiné par l'air marin. Pas comme ces épaves qu'elle imaginait dans ses pires cauchemars. Au moins lui semblait-il s'accommoder sans problème de ce nouvel endroit qui était devenu leur refuge, hochant la tête à sa description. C'est le plus important alors... Cette harmonie. Qu'elle peinait de plus en plus à trouver, alentour du fort. Entre New Eden, Oblivion, et les morts ... Cette dernière semblait avoir disparue, malgré toute l'affection qu'elle portait pourtant à cet endroit si spécial à ses yeux. Mais déjà, elle n'y pense plus, alors qu'Hayden se justifie de son absence, secouant doucement la tête.

Je ne te jette pas la pierre. Qu'il en soit assuré. Venant lui faire face, avant de reprendre. Nous savons tous les deux à quel point la situation ne nous permet pas d'être ensemble au quotidien. Quoi que ça ne lui serre le coeur. Surtout si peu de temps après l'avoir enfin retrouvé. Se mordant un bref instant la lèvre avant qu'il n'évoque cette proposition de vacances dans son camp, esquissant un sourire amusé à l'idée. Et je suis sûre que tu me laisse partir un jour ? s'enquit la native en venant lui voler un bref baiser, quoi que l'idée ne soit attirante. Sitôt que les tensions seront retombées ici, je viendrai. Promesse qu'elle espérait tenir au plus vite, du moins. Même si ça implique de monter sur une barque. le taquine t-elle avec douceur, secouant doucement la tête à sa remarque.

J'ai bon espoir d'en trouver un. Sans doute qu'elle était trop utopiste, sur ce coup. Haussant les épaules avant de reprendre. J'ai envie que notre fils n'ait pas à subir ce que Kaya à pu subir. La perte, la douleur. La peur. Jetant un bref regard aux habitations qu'ils longent, reprenant finalement à l'attention du brun. Tiens, un bon exercice. Des empreintes, à même le sol. Que la pluie n'avait pas encore effacée entièrement, indiquant ces dernières d'un bref signe de tête. Rôdeurs, ou humains ? Rôdeurs, évidemment. Dans leur empreinte hésitante, et leur poids trop enfoncé. Gauche, similaire à un homme trop ivre, si l'on omettait que l'une des deux était trop enfoncée pour que la jambe soit en très bon état.

Je te les laisse bien volontiers. Je suis d'avantage fille de la terre, que de la mer. Même si la manière dont Hayden évoquait son lieu de vie avait de quoi laisser rêver, elle ne pouvait nier l'évidence. L'avisant néanmoins avec un air intrigué quand il semble chercher ses mots, évoquant cette sensation de les délaisser. Et si le silence prime, sa main vient néanmoins se poser contre sa joue avec douceur, reprenant. Hayden. Tu fais au mieux. Avec leurs maigres moyens, il faisait déjà au mieux. Et ton fils le comprendra aussi, quand il grandira. Pour l'heure, Wakiza savait tout juste ou se situait son nez. Ca leur laissait le temps de voir comment les choses évolueraient, non ? Quand à vivre définitivement à Crescent Bay ? L'idée lui arrache un léger rire, secouant la tête. Tu n'as aucune envie de voir débarquer Tucker ou Frances pour venir me récupérer. Mais l'idée lui arrache un air amusé, malgré tout. Esquivant son regard quand il évoque cette pression sur ses épaules, qui semble ne jamais vouloir s'en aller, émettant un bref soupir à cette idée.

C'est la voie que j'ai choisi de mener. Sa destinée, même. Protéger ce groupe au péril de sa vie. S'assurer de leur protection, de leur survie sur le long terme. Et puis, je suis bien entourée. Le Conseil oeuvrait tout aussi bien qu'elle, si ce n'était plus. Quand à trouver un jour un endroit loin des morts et des tensions politiques ? Les Esprits t'entendent. souffle t-elle avec un air amusé, avant de se concentrer à nouveau sur les empreintes que le barbu analyse à sa demande. Venant croiser les bras contre son torse en le laissant faire, hochant doucement la tête.

En effet. Si tu regarde bien, celle-ci est enfoncée. Trop, pour que la jambe soit en bon état. Peut-être une cheville cassée, ou le tibia. En tout cas, la démarche est lente et lourde. Un être humain normal aurait eu une empreinte plus légère, pour éviter de subir la douleur de la fracture. explique t-elle brièvement à Hayden, effleurant la dite empreinte de sa main gantée. Rien qu'un coup de hache ne puisse régler en quelques minutes. précise t-elle par ailleurs avant de remonter la piste, jusqu'à tomber sur deux corps. Les morts. L'un avec le tibia sorti de sa jambe, alors qu'elle échange un regard équivoque avec Hayden.

Il y à des survivants ici. Et l'idée ne lui plaît guère. Avisant les plaies au crâne des deux rôdeurs, avant de revenir à l'apiculteur. Coup de couteau. Et aucune empreinte qui laisse à deviner leur nombre...

Oh ... Tu serai surpris. fait remarquer la brune non sans un sourire énigmatique, alors qu'il doute des compétences du musicien. Tucker est devenu mon élève à temps plein. De barde, il devient désormais berserker. Et je ne peux pas nier qu'il est plutôt doué dans ce domaine. Pour preuve ? La cicatrice fine à son arcade, qu'elle lui indique du bout de l'index. Quand à Frances ? Elle ne peut s'empêcher de sourire. Personne ne ferait le poids contre Frances, je crois. Mais si tu aimes les défis, je ne doute pas que tu sauras t'amuser quand ces deux là débarqueront à Crescent pour venir me chercher. lui assure la brune avec un ton suave, non sans un sourire amusé d'avance à l'idée. Quand à ces personnes qui l'entourent, elle ne peut que hocher la tête. Andrea, Tucker, Frances. Elle pourrait assurément leur confier sa vie, sans hésiter une seule seconde.

Je ne sais pas. Je vois surtout un éternel recommencement de l'histoire. soupire la brune à l'idée d'un monde meilleur, reprenant à l'attention de son amant. Nos ennemis de base sont les rôdeurs. Mais New Eden, les pirates. Ils continuent pourtant de s'évertuer à déclencher des guerres, et condamner des hommes qui ont survécu des années durant dans l'espoir d'un monde meilleur. Ce n'était pas en ça, qu'elle croyait. Mais elle aspirait à la vie, et à la liberté. Bien plus que l'idée d'une paix qu'elle doutait fort de voir naître dans les cendres de Seattle.

Mais la discussion se clot, sitôt que la présence de survivants est confirmée dans le périmètre. Fronçant les sourcils à l'idée, alors quelle avise le sol en silence, jusqu'à trouver quelque chose. Un détail infime, non loin, sur la végétation alentour, alors qu'elle vient effleurer le feuillage pour glaner le liquide foncé entre ses doigts. Du sang. Sans doute un blessé. Assez frais pour ne pas être oxydé, pas assez poisseux et noir pour être celui des morts. Observant le sentir qui remonte jusqu'à une habitation proche, quoi qu'elle ne semble sur le point de s'écrouler, faisant un signe de tête à Hayden pour éviter que leur voix ne porte trop. Là. Indique la brune alors qu'ils se rapprochent en silence de la bâtisse. Porte d'entrée grande ouverte.

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