La blonde ne peut s'empêcher de rouler des yeux face à la première remarque du barbu, qui décidemment n'avait pas changé au si peu de temps. Elle regrette presque d'être tombé sur lui plutôt que sur quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus.. normal ? Aucun mot de plus correcte ne lui venait à l'esprit. Lorsque ce dernier l'invite d'ailleurs à rejoindre sa tente, la fermière lui emboite le pas même si elle semble hésitante. Ses yeux observe les alentours, il y a du monde, donc il ne peut rien lui arriver de mal.

Une fois à l'abri des regards, Lily ne peut s'empêcher de rire face aux paroles de Clayton au sujet des gamins qui lui avaient volé son sac. Je rêve ou tu viens d'utiliser le terme garnements ? Ca le vieillissait d'un coup. Elle reste ensuite là, silencieuse, à l'observer de haut en bas. Il était bien plus impressionnant maintenant qu'il portait des vêtements officiels. Après un court instant, elle hausse les sourcils, alors que lui non plus ne semblait pas décidé à parler. Les vêtements. Lui rappelle-t-elle en tendant une main.

Le barbu s'exécute et la blonde se retrouve avec un pantalon de jogging entre les mains et d'un t-shirt à manche longue. Un coup d'oeil rapide autour d'elle, il n'y avait pas grand chose où elle pouvait se cacher pour s'habiller, même si Clayton a déjà vue tout ce qu'il y avait à voir sur elle. De ses cicatrices à son intimité. Tourne toi ! Lui demande-t-elle alors que Lily lui tourne aussi le dos, même si elle se doute fortement que Clay fasse de même. La fermière enfile en premier lieu le haut, qui évidement est beaucoup trop grand. Tellement qu'on pouvait en mettre cinq comme elle. Et ne parlons pas du pantalon.. Un bas qui ne tenait pas en place. Heureusement, le haut était assez large pour lui permettre de rester jambes nues.

Sa serviette dans une main, elle retourne près de Clay pour lui tendre son pantalon. Tiens merci, mais c'est trop grand pour moi. Après un dernier sourire, elle fait demi-tour pour partir. J'te ramène le t-shirt une fois habillée correctement, on se voit plus tard. Mais lorsqu'elle ouvre légèrement le rideau en tissu épais qui sert de porte, elle remarque un énorme attroupement de Remnants à côté de la tente. Bouteilles dans une main, nourriture dans l'autre, ils semblent tous décidé à se faire plaisir. La fermière referme aussitôt, les yeux grands ouverts, se tournant vers le barbu, petit sourire gêné. Bon, mh.. Ca te dérange pas si je reste un peu ? Elle n'attend pas de réponse avant de s'installer sur une chaise. Hors de question que je mette un pied dehors avec ce monde.

La trentenaire finit par pousser un long soupire, non pas par ennui d'être bombardée de questions, mais plutôt mal à l'aise de devoir justifier son changement de projet. Elle observe d'un oeil distrait le sac de couchage que lui présente le routier, ne sachant pas vraiment si elle avait vraiment envie de s'y asseoir ou si la chaise lui convenait ; alors qu'elle était très loin d'être confortable ! J'ai pas envie qu'on me voit moi, surtout. Ce n'était pas la reine d'Angleterre, mais les rumeurs pouvaient partir très vite.

Elle a ensuite un léger rire coincé dans le fond de sa gorge aux mots de Clay, au sujet de toutes ces femmes passé ici. Oh wow.. Fait-elle, sur un air faussement impressionné. Toutes les femmes ? C'est que tu te prend vraiment pour un tombeur. Et elle, elle comptait bien ne pas tomber dans son jeu ! Elle finit par se lever, une flamme de défi dans le fond de ses yeux, avant de tourner en rond avec les bras croisés sur sa poitrine. Ses yeux vagabondaient ici et là, sans se reposer sur Clayton. Mouai, j'en ai vue des mieux. Souffle la blonde au sujet des yeux de son vis à vis, un maigre sourire dans le coin de ses lèvres.

Elle finit par vérifier rapidement l'extérieur, discrètement, se rendant compte que les hommes étaient toujours au même endroit. Pire ! Ils semblent tous ivre. La fermière soupire, avant de se décider à s'asseoir près de Clay. Bon, c'est pas comme si j'avais des trucs importants à faire. Mis à part s'isoler des siens. Elle dépose ses pieds nus sur le sac de couchage, tirant sur son t-shirt pour recouvrir ses jambes. Il était tellement grand que ça faisait l'affaire. Un silence s'installe alors, durant lequel elle fixe droit devant elle..

Avant de se décider à regarder de nouveau Clayton, sa tête posée sur ses genoux. Du coup, le vaccin il part vraiment de toi ? Elle se redresse d'un coup, le fusillant du regard. Et répond sérieusement, n'essaye pas de te jeter des fleurs, c'est chiant.

Euh, je.. Elle qui tentait de transpirer l'assurance, voilà qu'elle ne trouvait pas de réponse à lui donner. Elle est presque soulagé lorsqu'il change de sujet pour presque être offusqué par ses les propos qu'elle a pu avoir précédemment. Elle ne parvient même pas à retenir un véritable air surpris écarquiller ses yeux. Homosexuelle ? Et là, de bon cœur, elle n'arrive pas à s'empêcher de rire, son souffle difficile à reprendre, la larme au bord de l'œil. Décidément, tu es un vrai phénomène. Elle finit par se calmer, et arbore un petit sourire en coin provoquant. Non, je préfère les hommes.

Quant à la suite, Lily reprend rapidement un air sérieux pour écouter attentivement Clayton lui raconter cette histoire de vaccin. C'était intéressant à entendre, elle qui était parfois trop curieuse, mais aussi assez triste quand il raconte ce par quoi il est passé. Elle a même un bref geste doux, une main qui se pose quelques secondes sur son épaule avant de disparaître. Elle espère vraiment qu'il ne lui raconte pas de conneries. Je.. Désolé que tu aies dû subir tout ça. Elle a un sourire, franc, avant de reprendre. Je dois te remercier alors, c'est grâce à toi que j'ai pu me faire vacciner.

Bien que ses joues se deviennent rouge sous le compliment de Clay, la blonde tente de ne pas relever pour ne pas être davantage mal à l'aise. Je n'en doute pas que tu es un bon père, même si on se connaît pas plus que ça.. Mais ça se voit dans tes yeux quand tu prononces leurs prénoms. Cet amour là, maternel ou paternel, il est impossible de l'inventer.

Mais elle qui pensait ne pas être de nouveau gênée, voilà qu'il reprend de plus belle. La blonde détourne aussitôt son visage, aussi rouge qu'une pivoine et si bouillant. Ses doigts se mélangent à ses cheveux. C'est.. C'est très gentil.. Et il ne s'arrête pas le moins du monde ; voilà qu'il enchaîne sur des excuses, non pas une mais plusieurs, au sujet du comportement qu'il a pu avoir depuis qu'ils se croisent. Surprise par cette situation, ses yeux se perdent un instant sur le visage de son voisin. Est ce qu'il était sincère. M-merci, c'est agréable d'entendre ça. Elle a un soupire, soulagé, comme si on venait de lui enlever un poids de la poitrine. Ce n'est pas contre toi tu sais. Je.. Enfin, j'ai eu quelques soucis. Elle ne voulait pas vraiment entrer dans les détails, mais son corps déchiré par les cicatrices parlait pour elle. Lily se garde bien aussi d'avouer que, d'un côté, c'était plaisant de savoir qu'elle plaisait, même dans son état.

Un large sourire radieux vient finalement illuminer son visage, s'installant en taille indienne sur le matelas face à Clayton. On repart à zéro ? Elle lui tend la main. Je suis contente de te connaître, moi c'est Lily, et toi ? Souffle-t-elle gaiement. Et si tu me parlais de tes enfants ?
Ils finiront par discuter de tout et de rien, comme deux personnes amis depuis des années.

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Au final, il y a deux jours, elle avait quitté la tente de Clayton sans la boule au ventre d'être vue par quelqu'un. Il n'avait rien tenté, elle ne l'avait pas rejeté, et ils avaient eu de beaux fou rire grâce à l'humour du routier. Et ça lui avait fait du bien. En sa compagnie, elle avait la sensation d'être dans une bulle increvable où rien ne pouvait l'atteindre, ce n'était plus l'homme insupportable qu'elle avait croisé dans les douches.

Demain, elle allait devoir rentrer. Ses vomissements le matin devenaient insupportables, et il lui tardait de rentrer retrouver son lit douillet. Mais avant, elle aurait bien voulu passer cette dernière soirée avec Clay, à rire de tout et de rien sans penser à rien d'autre. Elle avait lavé les vêtements qu'il lui a passé, troqué une bouteille contre une ration, rangé tout ça dans un sac avant de rejoindre les tentes des Remnants. Personne. Peut-être qu'ils mangeaient avec les siens ? Elle se permet même de faire un grand tour, en espérant croiser Stanley qu' elle n'avait pas vue depuis longtemps. A la place, on lui attrape méchamment le bras : Tu comptes aller où p'tite voleuse ?! Un militaire, qui devait faire au moins trente fois sa taille ! Sans exagération. Je.. Non ! Je cherche Stanley, ou Clayton.. Elle essaye de se dégager de son emprise, qui n'était pas douloureuse, mais très engoissante. Vous m'faites mal.. Il s'en fichait. Tout ce qui l'intéressait, c'était dans le sac qu'il lui arrache des mains. Ouep, Clay, c'pour ça qu't'as volé ses affaires ? Mais non, je-c'est pas ce que vous croyez !