Anton avait les bras encombrés de matériel quand il défonça presque littéralement la porte de la maison, étrangement il était d’excellent humeur aujourd’hui. Alors même que la violence et que la mort pouvait très bien les attendre, mais le sang de l’ancien flic bouillonnait enfin de pouvoir se battre et de pouvoir sortir de l’isolement dans lequel ils étaient depuis plusieurs mois maintenant. C’est pour ça qu’une fois dans la maison, il tonna de sa voix puissante : « Hé t’es là ? » Quelle question ? Il trouva Lex presque littéralement le pantalon sur les chevilles dans leur chambre. Anton déposa en vrac les armes qu’il tenait et d’autres choses pour saisir sa petite amie par les hanches : « J’espère que t’es prête à faire cracher du sang à ces enculés de New Eden. » Question rhétorique à n’en pas douter, Anton savait que Lex était TOUJOURS d’attaque pour faire cracher du sang à NE :

« ça fait longtemps que j’ai envie de me venger, de leur rappeler les bons souvenirs des exilés. » Entre autre, Lex voudrait très certainement leur rappeler le bon souvenir du motel ou ce genre de choses. Dans tous les cas, ça aller inclure de balancer du plomb, de l’acier, du gaz, du feu, des insultes et des coups en quantité dites industrielles pour expliquer aux New Eden comment on fait dans le monde des gens normaux.

Anton fut pris d’une grande pulsion et posa un genou à terre devant Lex et lui dit d’un ton grandiloquent : « Lex, mon amour… accepterais-tu de… vérifier ton matériel avec moi ? » C’était moins une question qu’une affirmation, qu’ils fassent l’inventaire des armes et des munitions et ensuite qu’eux même fassent le point sur le combat à venir. Aller au feu ensemble c’était une chose, ça en était une autre en ayant un projet et… oserait-il dire ? La femme la plus amusante et passionnante qu’il a rencontré depuis près de 20 ans ?

C’était très différent, il allait devoir veiller sur elle et s’assurer aussi qu’elle ne fasse pas trop de crime de guerre ou contre l’inhumanité durant l’affrontement à venir.

Ouais, monte ! confirme la brune en terminant de se lever du lit ou elle venait tout juste de se laisser tomber dans l'optique de dormir un peu avant son premier quart, alors qu'Anton dépose avec fracas le contenu de son matériel pour la saisir par les hanches, se laissant volontiers faire. Et à sa remarque, un sourire mutin ne peut que naître sur ses lèvres, venant glisser ses bras autour du cou de l'ancien flic. J'ai quelques molotov au nom du motel. J'espère bien les voir cracher un peu plus que du sang. et à cette idée, ses lèvres viennent rapidement se poser contre les siennes. Tant grisée par l'idée de la violence qui s'annonçait, que cette pointe d'inquiétude contradictoire dans son estomac qu'elle s'efforçait de ne pas écouter. La vengeance. Autant dire que ça les animait au même titre que le feu de la passion, dans l'immédiat. Mais il n'empêchait. L'inquiétude contrariait son ventre et son esprit, quoi qu'elle ne chercha pas l'évoquer.

Mais qu'est-ce que tu - Son souffle se coupa un instant dans sa gorge en voyant le brun se mettre à genoux, lui offrant un surnom qu'elle n'avait encore jamais entendu, ses yeux bruns se fixant sur sa silhouette. Et à la fin de la phrase, ses lèvres se pincent. Pouffant de rire avant de secouer doucement la tête, repoussant le brun du plat de la main dans l'espoir qu'il ne s'écrase au sol.

T'es vraiment trop con. lâche t-elle finalement, venant récupérer son sac qu'elle vient faire poser entre eux deux, avant de le rejoindre à même le sol pour s'installer en tailleur à son tour face à lui. Ouais, j'le veux. Tu veux aussi que j'enchaîne sur le sermon qui va avec ? Dans la joie et la tristesse ?

Il en aurait été capable, après tout. Ne pouvant s'empêcher de sourire en le voyant aussi impatient qu'un gosse à la veille de Noël, secouant doucement la tête à cette idée en venant déposer devant lui la demi douzaine de bouteilles déjà prête à l'emploi, reprenant. Pas d'actions débiles, hein. Elle n'avait pas oublié le temps passé avec lui, ou sa capacité à tirer après avoir survécu à une roquette. L'idée, c'est d'rentrer en vie tous les deux. Et j'suis pas encore assez calée en médecine pour faire des miracles.

Il éclata de rire en se relevant, très fier de sa connerie. Mais surtout, il avait bien observé la réaction de Lex et une fausse demande en mariage semblait la mettre en émois… alors que se passerait-il si jamais il décidait de sauter le pas et de faire une vraie demande… mais il lui faudrait une bague… Où trouver ça ? Bref : « Il parait que ça fait mon charme. » Elle parlait d’un sermon débile, alors Anton pouvait tout à fait y arriver, c’était le roi des sermons débiles : « Attend, on parle d’un sermon débile ? J’ai une idée. » Une grande idée à la Anton quand il tentait d’être mignon :

Il s’éclairci la voix et pris une pose exagérément théâtrale : « Puissiez-vous vous régaler des larmes de vos adversaires, quand vous nagerez dans les tripes et les membres de New Eden, que votre amour soit aussi fort qu’un ouragan. » Pas de la grande poésie, mais même avec la notion morbide qu’il rajoutait dans ses propos, il se trouvait passablement ridicule de faire un tel sermon et si jamais il devait vraiment emmener Lex à l’Autel, alors il se contenterai de quelque chose de beaucoup plus simple. Sinon il finirait par éclater de rire au visage de la personne le faisant et heureusement que ça ne serait pas un prêtre :

« Même comme ça c’est niait. » Il se reprit et déclara un peu plus sérieusement : « Mais on va faire attention t’inquiète, même si j’ai bien envie de casser des bouches, on va surtout tout faire pour rentrer vivant. » Ouais pas question de faire le veuf, Anton ne le supporterait pas et puis il ne doutait pas une seule seconde que le veuvage n’irait pas non plus à Lex.

Anton s’approcha d’elle pour poser une main sur ses hanches : « Pas question qu’on se sépare durant le combat et si y’a le moindre lézard, j’abandonne la mission pour te sauver les miches. » Puis il passa une de ces mains sur les dites miches. Comment vouloir sacrifier ça pour une mission ?

Nan pas vraiment. réplique la brune, piquée au vif, sans pouvoir s'empêcher d'hausser un sourcil quand il assure avoir une nouvelle idée. Et sa tirade ne peut que lui arracher un rire sincère, secouant doucement la tête à cette idée. Te manque plus qu'un costard, et Val dans l'rôle du prêcheur. Se moque t-elle de moitié, baissant le regard pour ne pas montrer à quel point l'idée lui fait un drôle d'effet. T'as un truc à m'dire, ou c'est ta manière à toi de me montrer ta joie à l'idée de partir en guerre ? S'enquit néanmoins la brune, reprenant. Parce que même si c'est épique, j'doute qu'on puisse prononcer des voeux entre deux trois explosions. Et l'idée lui crée à nouveau un noeud à l'estomac, quoi qu'elle n'en montre rien.

Au moins semble t-il se douter, vu comme il assure qu'ils feraient attention. Hochant la tête à sa remarque, ses yeux bruns venant s'ancrer aux siens.

T'as intérêt ouais. Une esquisse de sourire se dessinant au coin de ses lèvres, précisant pour la forme. Sinon, c'est moi qui te tue. Ils n'avaient jamais été du genre romantique ensemble, mais ... Il n'empêchait. Sa vie lui semblerait bien vide, sans Anton à ses côtés. Val m'a demandé de le seconder, pour l'attaque. Finit-elle enfin par lâcher, avisant sa réaction sur la question. Encore un peu dans l'appréhension de ne pas savoir si elle sera à la hauteur ou non, avant de relever la tête à sa remarque, riant sincèrement.

Nan, si y'a un lézard, tu cours pour ta vie surtout. Pas de zèle, Donovan. Quoi que la main qui vient glisser dans le bas de ses reins lui arrache un frisson doublé d'une étincelle mutine dans le fond du regard, venant l'embrasser avec force non sans mordre sa lèvre dans la foulée. Tu sais, tu n'étais pas obligé de prétexter vérifier mon matos, si t'avais une autre idée en tête. Elle ne peut pas s'empêcher de le chercher un peu, ses mains venant se glisser sous son haut pour effleurer sa peau pour espérer lui arracher un frisson ou deux, collant son bassin au sien avec une provocation qu'il ne connaissait que trop bien à force.

Mais je suis sérieuse. finit-elle tout de même par lâcher après un nouveau baiser. J'ai pas ... J'ai pas envie d'te perdre. admet-elle du bout des lèvres, pestant à l'idée de le dire à voix haute. Putain, c'est tellement niais dit comme ça. Mais quelque part, ça n'en restait pas moins sincère.

Anton eu un éclat de rire, la complicité qu’il avait avec Lex était quelque chose d’assez… inédit pour lui. Il n’avait pas vécu ça depuis des années et même à l’époque lui et Symea n’étaient pas aussi fusionnels. Son sourire continua : « Tu feras parfaitement l’affaire, Valérian a raison de te faire confiance. Je le ferai aussi. » La nommée seconde et lui faire confiance pour aller au feu. Il n’y avait même pas à réfléchir. Lex était un synonyme de fiabilité, il savait qu’on pouvait compter sur elle et tant mieux si Valérian aussi s’en était rendu compte.

Et pour revenir à leurs affaires, pour la niaiserie dont ils faisaient preuves l’un envers l’autre : « C’est niais car c’est des connards niais qui le disent le plus. » Ce n’est pas non plus comme s’ils passaient leur temps à s’envoyer des petits mots doux. Ils étaient largement au-delà de ça, mais par moment ils devaient quand même bien se dire en face qu’ils tenaient l’un à lautre, c’était important :

« On va dire que pour nous, c’est normal. A nous deux on doit être aussi romantique qu’un panzerkampwagen VI Tiger durant la bataille de Koursk. » Devant cette référence hautement précise et avec un accent parfait : « Désolé, je t’ai jamais dis que je parlais allemand couramment ? Tout ça pour dire, on est pas niais pour le moment. On est juste des gens amoureux. » Il manqua d’éclater de rire en disant ça, car même s’il était sérieux et qu’il pensait chaque mot de ce qu’il venait de dire, il était assez gêné de se montrer aussi vulnérable.

« Pas question que tu ne meurs, tu me reviendras vivante et en forme et entière. » Anton caressa la joue de Lex avant de passer un doigt sur la goupille de la grenade qu’il allait prendre au combat. Ça lui donnait des idées de bagues… Après tout, il lui avait bien dit qu’il voulait des enfants avec elle. Mais il éloigna cette idée, là ça serait vraiment trop niais putain.

Elle ferait l'affaire ? Ses yeux viennent croiser les siens, hochant la tête. Mais au moins, sa remarque lui arrache un sourire rassuré. Ca fait bien sept ans que j'ai pas dirigé d'équipe. On verra si c'est comme le vélo, et que ça s'oublie pas, hein. Parce que c'était quand même assez effrayant, dans l'idée. Et cette histoire de niaiseries la fait rire de bon coeur à son tour, secouant doucement la tête. Même si son ventre se resserre un peu plus en prévision de la guerre. Haussant un sourcil intéressé alors qu'il prononce des mots dans un accent allemand impeccable, un sourire mutin gagnant rapidement le coin de ses lèvres. Et pourquoi je n'ai jamais eu droit à cet accent allemand dans d'autres circonstances au juste ? Il sait très bien à quoi elle pense. Dis moi juste que l'yiddish t'excite pas autant, sinon nos conversations seront vraiment étranges sitôt qu'on sera nus. précise t-elle tout de même pour la forme, pour les trois mots de yiddish existants dans son vocabulaire, du moins.

Sa main venant se poser sur la sienne avec douceur, fermant un instant les yeux quand il assure qu'elle devrait revenir vivante et entière, esquissant un sourire à l'idée. Quoi, t'en douterai ? demande la brune avec un semblant de provocation, reprenant. Du coup, j'te file mon premier ordre en tant que second, tu m'excusera. Tu rentres intact, et en vie. Au moins, c'était clair comme de l'eau de roche. Posant ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser avec douceur, chassant l'angoisse pour se focaliser uniquement sur l'instant présent, bousculant légèrement l'ancien flic sur le lit en prévision de tout autre chose que de vérifier le matériel.

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Trempée, épuisée, et à bout de nerf. Si revoir Gin intacte après le massacre du port l'avait grandement rassurée, il n'empêchait. Jamais elle n'avait été aussi heureuse de revoir Crescent, essuyant à nouveau le sang séché de ses mains par pur réflexe pour le faire partir sans y arriver, cherchant Anton du regard. Blessé, lui avait-on dit. Le coeur battant à tout rompre dans sa poitrine, même si la blonde avait assuré que ce n'était pas si grave, avant de reconnaître la silhouette de l'ancien flic non loin sur la plage. Il ne lui avait fallût qu'un effort supplémentaire pour venir à sa rencontre et se jeter à son cou pour l'enserrer avec force, venant nicher son visage contre lui en fermant un instant les yeux.

Bien sûr, qu'il risquait de râler sur le fait qu'elle était arrivée en dernière et sans donner aucune nouvelles. Mais pour l'heure, elle s'en moquait. Profitant des quelques secondes de calme après la tempête avant de se reculer, blêmissant en avisant l'étendue des dégâts.

Putain c'est quoi que t'as pas compris dans Reviens intact ? lâche la brune sous le coup de la surprise, fronçant les sourcils. Entre ce bandage grossier à la main, ou la difficulté qu'il semblait avoir à se déplacer, elle n'osait même pas imaginer ce qui avait pu se tramer la-bas; T'étais ou ?

D'accord, c'était sans doute lui qui devrait poser la question. Mais d'abord, une explication sur l'absence de nouvelle de son équipe était nécessaire...

Anton était là pour recevoir sa petite amie, il était content de la voir cette gueuse. Il s’était inquiété pour elle pendant de trop longues heures, mais maintenant elle était là et vivante, devant lui. Mais elle n’eut pas vraiment le temps de lui souhaiter la bienvenue qu’elle commença à le houspiller comme s’il était un enfant : « Bonjour Lex, je suis content de te voir aussi. » il l’a pris dans ses bras, et la serra fort. Elle s’était inquiété pour lui, c’était adorable… Anton se recula et lui expliqua ce qui s’était passé :

« La safezone n’avait de safe que le nom. Une escouade de New Eden nous est tombée dessus. » Il repensait avec une pointe de douleur à son impuissance à ce moment-là. Il s’était fait mettre en joue dès le début de l’embuscade et n’avait été que spectateur impuissant. Il continua à raconter : « Emilie nous a fait repérer et ensuite je n’ai pas vraiment pu me défendre. Le seul New Eden que j’ai pu tuer, c’est grâce à un piège que j’avais posé. » Anton n’en voulait pas spécialement à Emilie, mais il se devait d’être honnête, c’est sa chute qui avait provoqué leur capture. La suite n’est qu’histoire. Les New Eden qui étaient des fragiles à l’égo mal placé, qui coupaient des doigts pour pas grand-chose.

La peau du dos arrachée, une partie de son oreille qui partait aussi… Anton était fatigué, mais au moins il était vivant : « D’ailleurs ça, c’est pas New Eden, c’est Johanna. Elle a pêté une durite et nous a attaqué Orion et moi. » Il montra les bleus qu’il avait au visage, il se demandait s’il devait aussi préciser qu’il avait dû coller trois balles dans la poitrine de Johanna pour la calmer ? Non, il attendrait pour ça, à la place, il lui parla plutôt du jeune homme qu’ils avaient ramené : « Ah oui, Orion c’est un jeune que j’ai ramené avec nous, j’ai l’impression qu’il est beaucoup trop doux pour ce monde. » Anton se voyait bien le prendre en stage avec l’aide de Lex : « Et toi il s’est passé quoi ? »