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A prison of flesh
Jeu 10 Nov 2022 - 23:53
L’hiver patientait déjà à leurs portes. Les feuilles d’ocre dépouillaient les nombreux arbres du domaine, tapissant les terres d’un linceul flamboyant. Les températures, elles, étaient sur le déclin, et au-dehors, tous se préparaient à accueillir la plus dangereuse et redoutée des saisons…. On s’activait au potager, on consolidait l’isolation des bâtisses, on profitait du réseau de troc pour s’équiper et faire suffisamment de réserves pour subsister à quelques mois difficiles. Elena, elle, observait toute cette agitation à travers la fenêtre de sa chambre, le regard morne.
Depuis plusieurs semaines, trouver le sommeil relevait de l’exploit, et ses insomnies répétées laissaient des stigmates sur son visage blafard, assombrissant un peu plus son regard mat. Forcée au repos après qu’elle ait perdu suffisamment de sang pour inquiéter Faith, la grecque rongeait son frein depuis dans sa chambre l’essentiel de son temps, quand elle ne rompait pas la solitude dans le salon en compagnie des autres. Les journées s’étiraient mollement, se succédant et demeurant désespérément identiques.
Après la peur, la colère, la frustration, était venue l’apathie. La brune se sentait vidée d’énergie et d’objectif. Vide d’intérêt et de sens. Comme un automate programmé, elle répondait aux besoins vitaux de son corps sans y prendre de réel plaisir. Elle était entrée dans une phase quasi cyclothymique dans laquelle elle n’entrevoyait dans cette grossesse que les limites auxquelles elle se heurtait continuellement. Cette situation inconfortable l’invalidait tant physiquement que psychologiquement. Elle avait l’impression désagréable de ne plus raisonner naturellement. La moindre de ses pensées, la moindre de ses réactions était soumise à des élans d’humeur incontrôlables. Ses émotions étaient disproportionnées et l’irascibilité dont elle faisait preuve la rendait presque aussi agréable que Chiara dans ses mauvais jours.
L’irlandaise qui s’annonçait justement derrière sa porte. « Entre. » l’invita sobrement la jeune femme. A demi allongée sur son lit, selon les préconisations -ou obligations- de la médic en chef, Elena accueillit la jeune femme d’un demi sourire. Celle-ci, dans son rôle d’apprentie lui rendait régulièrement visite pour effectuer quelques contrôles de routine. Elle surveillait sa tension notamment, et s’assurait qu’elle tenait bien son lit… « Imaginons que je sois en prison et que tu sois la gardienne super sympa qui m’apporte de quoi rendre ma peine plus supportable. Qu’est-ce que tu pourrais bien m’amener ? » fit-elle. « Oh je sais ; tu pourrais m’apporter un verre et une bouteille de vin ! » sourit-elle avec cynisme. Elle croisa le regard de l’irlandaise, avant de soupirer, se redressant légèrement en relevant la manche de son pull. « Je t’ai connu plus marrante. » marmonna-t-elle.
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Re: A prison of flesh
Mar 22 Nov 2022 - 13:38
Une journée toute somme banale depuis que j'vois Faith en coup de vent et qu'elle reste cloîtrée dans son coin... Ca fait un bail que j'mène plus trop le rôle d'éclaireuse qu'Elena m'a filé. Heureusement qu'on est assez nombreux pour qu'd'autres s'en occupent mais parfois ça me manque... Et si ça continuait et que je loupais mon prochain rendez-vous avec Lee ?
Pas le temps d'penser à ça ma grande, au boulot.
Je tambourine trois fois sur la porte en prononçant un léger "c'est Chiara" et referme aussitôt derrière moi, que le froid n'entre pas, puis je souris... Avant d'arquer un sourcil. Je prends sa première question très au sérieux pour avoir déjà vécu ça. Est-ce que j'dois lui répondre "des oranges pour la blague ?" Ou lui avouer qu'un petit chèque sur son compte cantine serait bien suffisant si elle était vraiment dans l'système carcéral pré-merdier.
"Ouais... Puis un peu de coke et une seringue pendant qu'j'y suis ?"
Je réponds peut-être bien plus sèchement que c'que j'l'aurais voulu mais ça me bute un peu. Ca me frustre de la voir dans cet état. Parce que j'l'aime bien. Mais c'qui m'hérisse encore plus les poils, c'est qu'on dirait qu'elle ne réalise pas la chance qu'elle a... J'donnerai tout pour avoir le droit à ça moi aussi. Un être qui pousse en moi et qui finira par m'aimer plus que quiconque.
"Ca m'fait pas marrer Elena." Répondis-je en croisant les bras, la toisant d'un regard plein de jugement. "Faith me fait confiance, comme tu l'as fait"
J'prends peut-être vraiment les choses plus au sérieux que je n'aimerais ou que je l'aurais fait il y a des mois, certes, mais, j'tiens à c'que j'fais, pour les miens et un peu pour moi. C'était tardif mais j'finissais par les faire, mes études en médecine...
En tout cas, qu'à cela ne tienne, j'm'en fiche. Elle est pas au bagne, quoi qu'elle en dise et malgré tout le respect que j'lui dois.
"Si j'pouvais encore courir partout, j'serai probablement celle qui te l'aurait amené cette bouteille... Mais tu tombes sur la Chiara infirmière et elle est pas marrante, marrante, j'avoue."
J'ai changé, c'est indéniable. Et sur ces déclarations, je prépare mon matériel en tirant une chaise pour m'assoir à ses côtés. J'lui fais signe de remonter son haut et j'me désinfecte les mains, le gel prêt à être déposé sur le ventre s'arrondissant de la grecque.
"Bon, tu connais, ça va être froid." J'en flanque une bonne plâtrée avant d'attraper la sonde et d'étaler le liquide un peu partout, rivant enfin mes yeux sur notre échographe portatif. Un contrôle de routine. "Tu me dis si je fais mal."
Je poursuis ensuite mon travail en essuyant son abdomen, lui signale uniquement par geste ce qu'elle doit faire, stéthoscope en main, silencieuse, concentrée sur ce que je dois faire, sur ce que j'entends...
"Niquel aussi ici..." Finis-je par déclarer en otant les embouts de mes oreilles, me refaisant entendre. "Contente ?" Bon, j'ai pas encore fini mon contrôle mais je me laisse aller à quelques interrogations que je préfère placer. "J'dis ça parce que... Pourquoi tu l'as gardé si ça semble être une torture ? Madame "j'veux du vin alors que j'suis enceinte" "
Loin de moi l'idée de manquer de respect à la patronne mais j'avoue qu'après toutes ces visites, la question s'posait. La psychologie des patients est aussi importante alors en un sens, j'assouvirai ma curiosité tout en étant professionnelle.
Pas le temps d'penser à ça ma grande, au boulot.
Je tambourine trois fois sur la porte en prononçant un léger "c'est Chiara" et referme aussitôt derrière moi, que le froid n'entre pas, puis je souris... Avant d'arquer un sourcil. Je prends sa première question très au sérieux pour avoir déjà vécu ça. Est-ce que j'dois lui répondre "des oranges pour la blague ?" Ou lui avouer qu'un petit chèque sur son compte cantine serait bien suffisant si elle était vraiment dans l'système carcéral pré-merdier.
Je réponds peut-être bien plus sèchement que c'que j'l'aurais voulu mais ça me bute un peu. Ca me frustre de la voir dans cet état. Parce que j'l'aime bien. Mais c'qui m'hérisse encore plus les poils, c'est qu'on dirait qu'elle ne réalise pas la chance qu'elle a... J'donnerai tout pour avoir le droit à ça moi aussi. Un être qui pousse en moi et qui finira par m'aimer plus que quiconque.
J'prends peut-être vraiment les choses plus au sérieux que je n'aimerais ou que je l'aurais fait il y a des mois, certes, mais, j'tiens à c'que j'fais, pour les miens et un peu pour moi. C'était tardif mais j'finissais par les faire, mes études en médecine...
En tout cas, qu'à cela ne tienne, j'm'en fiche. Elle est pas au bagne, quoi qu'elle en dise et malgré tout le respect que j'lui dois.
J'ai changé, c'est indéniable. Et sur ces déclarations, je prépare mon matériel en tirant une chaise pour m'assoir à ses côtés. J'lui fais signe de remonter son haut et j'me désinfecte les mains, le gel prêt à être déposé sur le ventre s'arrondissant de la grecque.
Je poursuis ensuite mon travail en essuyant son abdomen, lui signale uniquement par geste ce qu'elle doit faire, stéthoscope en main, silencieuse, concentrée sur ce que je dois faire, sur ce que j'entends...
Loin de moi l'idée de manquer de respect à la patronne mais j'avoue qu'après toutes ces visites, la question s'posait. La psychologie des patients est aussi importante alors en un sens, j'assouvirai ma curiosité tout en étant professionnelle.
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Re: A prison of flesh
Mar 29 Nov 2022 - 20:51
La grecque siffla son étonnement en essuyant la réaction sèche de l’irlandaise. Non pas qu’elle soit surprise par la mauvaise humeur quasi ordinaire de Chiara, mais parce qu’en règle générale, elle n’était pas la dernière à plaisanter. Elle fit une moue mi-étonnée mi-admirative de la soudaine maturité et du professionnalisme irréprochable de l’apprentie de Faith. « Dis-donc… Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de Chiara ? » Elle esquissa un sourire devant le flegme à toutes épreuves qu’affichait son amie. Elle voulait faire les choses bien et se montrer digne de la confiance que lui avait accordé la sexologue, et Elena respectait ça derrière sa légèreté apparente. L’irlandaise laissait souvent entrevoir la face la plus sombre de sa personnalité pour tenir à bonne distance les étrangers, mais au bout de plusieurs années de cohabitation maintenant, la grecque la connaissait assez pour savoir ce qu’il se cachait derrière son tempérament agressif : c’était une femme volontaire, protectrice et d’une loyauté indéfectible. Plus sensible qu’elle ne le laissait voir…
« Et tu ne la décevras pas, je le sais. » répondit-elle en rivant son regard ambré dans le sien, avec un air confiant. Néanmoins, une remarque l’interpella suffisamment pour qu’elle essaie de creuser. « Ça te manque ? De sortir ? » Autant dire que sur ce point précis, elle ne pouvait que la comprendre à cent pour cent. Être assignée à domicile depuis plusieurs mois était la pire des sentences pour elle. « Tu sais, le but de te former, c’est qu’on ne dépende pas que d’une seule personne. » Et que cette personne ne soit pas coincée au domaine. « Je comprends que la formation nécessite ta présence en continu mais ensuite… le but c’est aussi que vous puissiez effectuer des roulements pour la permanence. » Tant qu’il y en avait une des deux à l’infirmerie, il n’y avait pas de contrainte pour l’autre. « Tu pourrais continuer ton rôle d’éclaireuse ou aller dispenser des soins à Kitsap si tu veux. » proposa-t-elle en haussant les épaules. Il n’avait jamais été question que la blonde se retrouve immobilisée. Les Fuckers aimaient le mouvement depuis toujours.
Elena écouta sagement son infirmière du jour, s’allongeant avant de faire glisser son pull par-dessus la peau tendue de son ventre rond. Elle connaissait oui. Malgré tout, le contact froid du gel lui arracha un frisson. Quand Chiara procéda au contrôle sans que rien ne paraisse l’inquiéter, un vague soulagement indescriptible s’évapora aussitôt. Un maigre sourire tendre ourla le coin de ses lèvres. Son fils allait bien. C’était une consolation que de savoir que tous ces sacrifices, ces longs mois d’inaptitude n’étaient pas vains. Elle s’y pliait bon gré mal gré pour le protéger.
Aux mots de l’irlandaise, la brune releva un regard surpris vers elle. « Ce n’est pas l’idée de devenir mère qui me met au supplice. » Elle avait eu tout le temps d’y réfléchir entre les quatre murs de sa chambre. Tout le temps d’apprendre à faire connaissance avec cette extension d’elle-même qui grandissait dans son ventre. « A dire vrai, je me suis même surprise à aimer ça… » sourit-elle. « C’est comme s’il me connaissait déjà, qu’il comprenait chacune de mes émotions. C’est un peu déroutant, c’est sûr, mais j’ai l’impression que je ne suis jamais seule et que je ne le serai plus jamais d’une certaine façon. » C’était ça, n’est-ce pas ? Cette sensation viscérale d’exister à travers un autre être vivant, de se sentir inéluctablement lié à lui. Elle balaya l’air en riant doucement. « C’est absurde je sais. » Devenait-elle trop sentimentale ? Elle mettrait ça sur le compte des hormones si on l’accusait. « C’est de me sentir inutile et impuissante qui me rend dingue. Voir les autres prendre les risques à ma place me ronge le cerveau nuit et jour. » Elle aurait dû être à Colville. Elle aurait dû pouvoir s’entretenir avec Armand avant le guet-apens de Talequah. Elle devrait pouvoir aider Sebastian avec la piste brûlante des Oblivions qui se rapprochait dangereusement. Elle devrait pouvoir aider à retrouver Alex et Aaron. Au lieu de ça, elle était parfaitement inefficace.
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Re: A prison of flesh
Mar 6 Déc 2022 - 16:20
J'peux pas m'empêcher d'esquisser un petit sourire quand elle me demande qui je suis. Un sourire que j'camoufle vite en flanquant ma main devant ma bouche, faisant mine d'essuyer un postillon pour reprendre mon air neutre.
"J'suis mère Theresa et j'la possède." Répondis-je juste en faisant glisser bêtement ma lèvre supérieure sur l'autre. "J'espère que j'la décevrais pas... C'est moins facile que de traîner et de repérer des mouvements."
Quand à ce qui me manque, ouais, j'peux le nier et j'hoche juste un peu la tête en guise d'affirmation. J'aurais tellement plus de temps pour moi, pour aller voir Lee et j'aimais tourner autour du camp pour en repérer les moindres détails, tout noter dans mon carnet, le montrer aux chefs et pouvoir être satisfaite d'avoir détaillé les environs, certaines allées-venues d'étrangers observés... J'en passe.
"Les deux m'iraient."
Partager entre ma volonté d'apprentissage et de soutien au groupe, avec une once de curiosité, j'aimerai voir Kitsap. D'un autre côté, pouvoir recommencer à vadrouiller sans matériel médical et responsabilité, ça reste plaisant aussi. La cheffe me propose un dilemme. Sans vraiment le formuler, on évoque, plutôt.
Mais derrière ce sujet, un autre m'interpelle, me tient plus à coeur et est la raison de ma présence auprès d'elle, actuellement. Je m'occupe de lui essayer le gel qui reste à l'aide d'un chiffon tout blanc et propre après avoir fini mon check du jour, non sans écouter ses confessions, ni abaisser de moi même son haut pour recouvrir son ventre rond, consciente que tout cela donne vite froid. J'suis absorbé alors que je nettoie le matériel, le place sur un plateau propre et qui sera à stériliser, comme le reste de ce que j'ai utilisé pour ce contrôle rapide.
J'ai une barre dans le ventre quand j'ose m'imaginer toutes ces émotions décrites. Ces émotions que j'avais failli vivre si j'avais juste écouté mon coeur et que je ne m'étais pas séparé du petit métis qui poussait dans mon ventre fût un temps.
Et malheureusement, l'entendre se plaindre d'être bloquée ici le temps de la grossesse me fait tiquer un peu. Comme si elle ne réalisait pas la chance qu'elle avait d'avoir un être dans le ventre qui serait sien. Après sa naissance, jamais plus elle ne manquerait plus d'amour ! Alors malgré moi, je suis un peu plus sèche que je le veux.
"T'arrêtes de te plaindre !" J'ai les dents qui grincent avant de me rappeler à qui je m'adresse, laissant échapper un soupir, levant les yeux au ciel et mettant ma main sur mon coeur pour appuyer les paroles qui allaient suivre. "Désolée cheffe... J'veux dire. C'est chouette de mon point de vue tout c'que tu racontes. Pourquoi t'en faire pour nous ?"
On a eu des pertes, certes. On prend des risques, certes aussi, mais vivre est un risque perpétuel de notre temps. Je peine à comprendre pourquoi elle ne se concentre pas sur tout ce bonheur... Une question que je devrais lui poser peut-être, autant par curiosité que pour le côté médical, sent-elle ce bout de vie bouger ?
"C'est pas absurde en tout cas et tu devrais te concentrer là dessus." Fis-je en me relevant finalement de mon assise. "C'est une O'Malley qui te dit ça, Seigneur ! "
Je me surprenais moi-même et pas tant que ça au final.
"Ton Connor il est plutôt beau gosse nan ? Il est prêt à assumer sa paternité ?" Lui ! Je le pense en tout cas, j'espère. "Pourquoi diable ne pas te focaliser sur cette grossesse au lieu de penser à nous Elena ?" La question se posait ! Pourtant, elle était si sincère quand à la retation qu'elle avait avec son embryon ! "Ton cerveau, il devrait s'ronger que pour savoir comment tu vas l'appeler. Tu restes notre cheffe, on sait tous c'que tu fais pour nous. J'pense que sans leur demander, on est tous d'accord pour estimer que t'as le droit de te préoccuper de toi et de..." Je pointe son abdomen du doigt. "...D'elle ou de lui. On sait que tu sauras là pour nous. Aujourd'hui, légèrement démunie." J'concevais tout de même ce qu'elle m'expliquait. "Mais c'est l'moment de mettre ton expérience de femme mature à contribution. Y'a pas d'action mais tu fais déjà beaucoup pour motiver les troupes rien que par ta présence."
Je souris. Je suis honnête. Me concernant mais je pense qu'on sait tous ce qu'on doit à Elena, Peter, Faith, ou même Tori, étant l'âme même de notre groupe. Pour ma part, son avis, ses conseils, ses idées, ses ordres, comptent beaucoup et elle n'a pas besoin d'être debout et frétillante pour peser dans nos actions.
"Tu crois que le général Grant était sur tous les champs de bataille ?"
Quand à ce qui me manque, ouais, j'peux le nier et j'hoche juste un peu la tête en guise d'affirmation. J'aurais tellement plus de temps pour moi, pour aller voir Lee et j'aimais tourner autour du camp pour en repérer les moindres détails, tout noter dans mon carnet, le montrer aux chefs et pouvoir être satisfaite d'avoir détaillé les environs, certaines allées-venues d'étrangers observés... J'en passe.
Partager entre ma volonté d'apprentissage et de soutien au groupe, avec une once de curiosité, j'aimerai voir Kitsap. D'un autre côté, pouvoir recommencer à vadrouiller sans matériel médical et responsabilité, ça reste plaisant aussi. La cheffe me propose un dilemme. Sans vraiment le formuler, on évoque, plutôt.
Mais derrière ce sujet, un autre m'interpelle, me tient plus à coeur et est la raison de ma présence auprès d'elle, actuellement. Je m'occupe de lui essayer le gel qui reste à l'aide d'un chiffon tout blanc et propre après avoir fini mon check du jour, non sans écouter ses confessions, ni abaisser de moi même son haut pour recouvrir son ventre rond, consciente que tout cela donne vite froid. J'suis absorbé alors que je nettoie le matériel, le place sur un plateau propre et qui sera à stériliser, comme le reste de ce que j'ai utilisé pour ce contrôle rapide.
J'ai une barre dans le ventre quand j'ose m'imaginer toutes ces émotions décrites. Ces émotions que j'avais failli vivre si j'avais juste écouté mon coeur et que je ne m'étais pas séparé du petit métis qui poussait dans mon ventre fût un temps.
Et malheureusement, l'entendre se plaindre d'être bloquée ici le temps de la grossesse me fait tiquer un peu. Comme si elle ne réalisait pas la chance qu'elle avait d'avoir un être dans le ventre qui serait sien. Après sa naissance, jamais plus elle ne manquerait plus d'amour ! Alors malgré moi, je suis un peu plus sèche que je le veux.
On a eu des pertes, certes. On prend des risques, certes aussi, mais vivre est un risque perpétuel de notre temps. Je peine à comprendre pourquoi elle ne se concentre pas sur tout ce bonheur... Une question que je devrais lui poser peut-être, autant par curiosité que pour le côté médical, sent-elle ce bout de vie bouger ?
Je me surprenais moi-même et pas tant que ça au final.
Je souris. Je suis honnête. Me concernant mais je pense qu'on sait tous ce qu'on doit à Elena, Peter, Faith, ou même Tori, étant l'âme même de notre groupe. Pour ma part, son avis, ses conseils, ses idées, ses ordres, comptent beaucoup et elle n'a pas besoin d'être debout et frétillante pour peser dans nos actions.
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Re: A prison of flesh
Lun 12 Déc 2022 - 22:48
« C’est moins facile parce que c’est une grande responsabilité qui pèse différemment sur la conscience. » En tant que référentes médicales du groupe, elles portaient sur leurs épaules une pression pesante que la grecque n’osait pas s’imaginer au quotidien. « Mais ce n’est pas pour autant que tu ne seras pas à la hauteur. Tu as déjà prouvé qu’on pouvait compter sur toi dans les pires situations. » Elena n’oubliait pas la soirée cauchemardesque durant laquelle Jeff avait perdu la vie… Et pendant laquelle Chiara s’était illustrée par son indéfectible loyauté et son courage. « Par contre, deux emmerdeuses aux commandes de l’infirmerie, ce n’est pas pour me rassurer. » réfléchit-elle à voix haute, avant de rire doucement. Autant dire qu’on était loin du cliché de l’infirmière douce et délicate.
« Dis donc, prend ma place si tu trouves ça si chouette, je t’en prie. » fit-elle en lançant un regard mi bougon mi soupçonneux en direction de la jeune femme qui réagissait promptement à ses plaintes. C’était quoi cet air si concerné tout à coup ? Pourquoi est-ce qu’elle avait l’impression désagréable d’être jugée alors qu’elle exerçait simplement son droit le plus légitime de femme enceinte chieuse ? « Je peux même plus voir mes pieds, si ça c’est pas la meilleure raison de me plaindre ! » renchérit-elle en arborant une moue boudeuse d’enfant privé de dessert.
Elle écouta cela dit les paroles -étonnement- sages de l’irlandaise, en haussant les épaules quand elle mentionna Connor. « Si on omet sa grosse tête, oui. » fit-elle en roulant des yeux, à moitié sérieuse. « Il a l’avantage de l’être déjà, ce n’est pas nouveau pour lui. » Deux fois même si on comptait Ana. « Il a toujours été prêt pour ça, il l’a toujours souhaité, mais cette fois c’est différent. Il… Il a perdu la mère de son fils en couche il y a deux ans… Il appréhende beaucoup du coup, il est terrifié à l’idée que ça puisse m’arriver aussi. » Ce qui pourtant n’arriverait pas, elle le lui avait promis. Elena connaissait ses limites, et elle faisait confiance à son corps. La volonté qui coulait dans ses veines était impérissable. Elle mènerait cette grossesse à son terme, en plus d’y survivre pour pouvoir pleinement regretter ses nuits de tranquillité. Cet enfant, son fils, ne grandirait pas sans sa mère. Pas comme elle. Pas comme Elliot. Elle s’y refusait fermement.
« C’est… Tu as sans doute raison, mais j’ai le sentiment de vous abandonner et de ne pas être à la hauteur. C’est assez frustrant pour quelqu’un comme moi qui aime tout avoir sous contrôle. » admit-elle avec un maigre sourire. « J’aimerais être sûre que je serai à la hauteur pour lui aussi. » souffla-t-elle en laissant couler son regard confus sur son ventre. Ces derniers mois n’avaient pas été faciles. Elle s’était sans cesse remise en question, et à dire vrai, aujourd’hui elle n’avait pas beaucoup de certitudes en lesquelles placer sa foi. Elle était néanmoins certaine de ressentir quelque chose de puissant et d’exclusif pour ce petit être. Quelque chose d’unique. Mais en serait-elle seulement digne ? « Mais merci. C’est… J’entends ce que tu me dis. » Elle n’avait pas besoin d’être toujours à cent pour cent pour eux. Elle avait aussi le droit à du repos.
« Le Général Grant ? » Elle haussa un sourcil amusé, avant de secouer la tête. « J’imagine que s’il n’y était pas, ce n’était pas parce qu’il s’était fait engrosser par son ex. » supposa-t-elle en pouffant ironiquement.
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Re: A prison of flesh
Jeu 15 Déc 2022 - 16:19
J'peux que l'admettre en faisant la moue. J'ai des vies entre les mains mais au sens littéral du terme avec cette responsabilité. "Grande" dit-elle, ouais, elle l'est. Quand à la confiance qu'elle me porte, je n'peux qu'acquiescer, restant toujours silencieuse et faisant mon travail. J'suis prêt à tout pour le groupe maintenant, c'est ma famille. Ca fait toujours du bien d'entendre que j'ai fait mes preuves néanmoins, parce que j'ai comme un besoin constant de me rassurer.
"Deux ?" Un sourire fend mon visage à cette remarque. "J'pensais être assez douée pour faire le travail toute seule."
A l'écoute de ses plaintes, j'peux pas m'empêcher de tirer un peu la tronche, non sans en avoir après elle, j'entends bien, c'qu'elle dit et l'fait qu'ses hormones la travaillent au point où de toute manière, elle ne pourrait pas s'empêcher de le dire même avec une pomme dans la bouche.
"J'serais pas contre. La famille O'Malley doit s'perpétuer." C'est pas vraiment mon intérêt premier. Juste ma soif de vie de famille. Mais j'ai personne pour ça. Si, Lee. Ce garçon mignon qui préfère ne pas s'engager au cas où il viendrait à disparaître... Sans hésiter, je prendrais sa place. "Quand il te réveillera toutes les trois heures pour s'faire allaiter, là tu pourras t'plaindre." Laissais-je échapper en esquissant un rictus.
Elle a de la chance en tout cas. Elle n'est pas seule et puis, j'pense qu'elle devrait être rassurée, malgré sa grosse tête, comme elle dit, me faisant légèrement pouffer du nez, avant que les confidences ne m'invitent une fois de plus à reprendre une expression plus neutre.
"Woh..." Commençais-je avant de soupirer puis de reprendre solennellement, "il n'a pas à s'en faire. On est là, on sera là et on fait et fera tout pour que tout se passe pour le mieux Elena."
On, c'est bien évidemment, Faith et moi. Elle pouvait compter là dessus. On avait perdu bien assez de monde et on avait besoin d'elle. Même si elle devait passer par cette phase d'impuissance que j'comprenais, non sans m'empêcher d'étouffer ses doutes, au moins, d'essayer car la grecque peut-être têtue quand elle le veut.
"J'espère bien que tu entends." Fis-je en plongeant mon regard dans le sien. Tout en entendant également ses craintes légitimes quand à son futur rôle de maman. "Peter et toi vous gérez déjà une belle bande de loufoques. J'pense qu'élever un enfant, ça va être un jeu d'enfants." Sans mauvais jeu de mots, c'était sincère. Aussi sincère que je pouvais l'être. "Ouais, le général Grant pourquoi ?"
J'accompagne le mouvement et j'glousse un peu en entendant cette réplique inattendue. C'était assez cash ! Et ça soulevait une petite question, une petite pince de curiosité m'échappait.
"J'pense que ça aurait été compliqué pour lui ouais." Répondis-je en me pinçant le nez. "Ton ex alors ?" Chez les Fuckers, faut avoir le temps de suivre vu que tout le monde vit à cent à l'heure dans ce groupe. "Tu veux dire que vous... Enfin... Ca change rien à votre relation ?"
C'était délicat et ça m'chagrinait un peu si tel était le cas. Au moins, il serait là, mais c'était bien maigre. J'y mettais peut-être trop de mes émotions. De ma chimère. Ce p'tit rêve d'être maman et d'avoir le père auprès de moi, deux êtres pour m'aimer réellement...
"Est-ce que tu l'aimes encore ?"
A l'écoute de ses plaintes, j'peux pas m'empêcher de tirer un peu la tronche, non sans en avoir après elle, j'entends bien, c'qu'elle dit et l'fait qu'ses hormones la travaillent au point où de toute manière, elle ne pourrait pas s'empêcher de le dire même avec une pomme dans la bouche.
Elle a de la chance en tout cas. Elle n'est pas seule et puis, j'pense qu'elle devrait être rassurée, malgré sa grosse tête, comme elle dit, me faisant légèrement pouffer du nez, avant que les confidences ne m'invitent une fois de plus à reprendre une expression plus neutre.
On, c'est bien évidemment, Faith et moi. Elle pouvait compter là dessus. On avait perdu bien assez de monde et on avait besoin d'elle. Même si elle devait passer par cette phase d'impuissance que j'comprenais, non sans m'empêcher d'étouffer ses doutes, au moins, d'essayer car la grecque peut-être têtue quand elle le veut.
J'accompagne le mouvement et j'glousse un peu en entendant cette réplique inattendue. C'était assez cash ! Et ça soulevait une petite question, une petite pince de curiosité m'échappait.
C'était délicat et ça m'chagrinait un peu si tel était le cas. Au moins, il serait là, mais c'était bien maigre. J'y mettais peut-être trop de mes émotions. De ma chimère. Ce p'tit rêve d'être maman et d'avoir le père auprès de moi, deux êtres pour m'aimer réellement...
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Re: A prison of flesh
Lun 19 Déc 2022 - 22:24
La grecque n’avait pas pu retenir son étonnement après la remarque, articulée de façon presque anodine de Chiara. « Je ne pensais pas que c’était… tu sais, ton truc. Avoir un enfant, la vie de famille, tout ça. » avoua la brune, peut-être un peu gênée par ce constat après coup. Elle n’avait jamais soupçonné ce désir chez son amie, et elle réalisait que ses plaintes répétitives pouvaient sonner amèrement à l’oreille de cette dernière. « Tu es jeune tu sais. Tu as encore du temps devant toi, regarde-moi… » fit-elle en haussant les épaules. Elle allait mettre au monde son premier enfant, après avoir longtemps été persuadée du contraire, à presque dix ans de plus que l’irlandaise ; elle avait encore toute une vie devant elle pour trouver la bonne personne et bâtir ce dont elle rêvait.
La jeune femme grimaça légèrement en songeant à toutes ces prochaines nuits difficiles qui l’attendaient. Il n’y avait qu’à voir les cernes chez Peter pour y croire. « Je préparerai des biberons à l’avance pour que sa super tata s’entraîne un peu. » répliqua-t-elle avec un large sourire qui éclaira son visage d’une lueur malicieuse. C’était fait pour ça une tante non ?
Son sourire se fit plus tendre, et elle releva sa paire d’yeux brillant de gratitude vers la jeune femme. « Moi je le sais, oui. » Avec Faith et Chiara pour veiller sur elle pendant son accouchement, rien ne pouvait lui arriver, elle en était convaincue. « Mais Connor a du mal à… C’est quelque chose qui va le hanter toute sa vie. Tant qu’il ne me verra pas en parfaite santé avec notre bébé dans les bras, il va se ronger les sangs. » Et c’était tout à fait légitime. Le fantôme de Joséphine flottait toujours, et la culpabilité qu’il ressentait pesait sur son cœur sans qu’elle ne sache si elle saurait s’atténuer un jour. Elliot grandissait de jour en jour et avec lui, les souvenirs de sa mère s’imposeraient cruellement à Connor. C’était une douleur qui ne disparaîtrait jamais réellement. Un deuil inachevé pour l’homme qui avait brutalement perdu la mère de son premier né, impuissant et seulement coupable de l’avoir suffisamment aimé pour vouloir fonder une famille avec elle…
Elena rit doucement à la comparaison de leur groupe avec des enfants. Elle s’était souvent faite la réflexion, avant même d’être enceinte. « Pourvu que cet enfant soit moins turbulent que vous tous ! » Et si c’était un Eli ? Ou un Marcus ? L’angoisse. « Il faudrait qu’il prenne un peu de toutes vos qualités réunies. » Fort comme Peter, bienveillant comme Tori, combatif comme Faith, loyal et franc comme Chiara, protecteur comme Seb… Mais, avec sa chance, il risquait de prendre tous leurs défauts. Ce serait bien sa veine.
« Hein ? » Son ex ? « Ah non, enfin si. Connor et moi nous sommes remis ensemble. C’est juste… disons qu’il n’aura fallu qu’un tir pour mettre un but cette fois. » simplifia-t-elle grossièrement avec une moue de circonstance. « J’espère que ce sera la bonne cette fois et qu’on a pris la bonne décision. »
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