« Des shrapnels ? Charmant. » Avec un petit rire, Valérian fit distraitement tournoyer la robe ambrée de son whisky dans son verre. « Je ne suis pas particulièrement surpris. J’imagine que votre chambre ressemble à un champ de bataille après vos ébats. » Un sourire suave ourla ses lippes, puis il haussa les épaules. « Au moins, vous n’êtes pas aussi bruyants que Cez et Gin. Ils vont finir par attirer sur nous une horde à force de s’égosiller comme des cochons qu’on égorge chaque fois qu’ils s’envoient en l’air. » Depuis sa chambre, le grec avait déjà été réveillé en sursaut par leurs cris ; au point que, hagard, il s’était levé pour jeter un oeil par sa fenêtre, de crainte que le campement ne soit attaqué. Il avait chaque fois réprimé un grognement de frustration avant de retourner se coucher et d’enfoncer profondément sa tête dans son oreiller - tentant en vain d’échapper à ces ébats pour le moins dire ostentatoires.

Valérian porta son verre à ses lèvres et en but une gorgée. L’alcool coulissa le long de son oesophage et diffusa dans son organisme une chaleur réconfortante. Il s’humecta ensuite pensivement les lèvres comme si quelque chose le turlupinait. « Je me demande comment Cesare s’y prend. » dit-il en fronçant légèrement les sourcils. « Jamais je n’ai fait crier une femme de la sorte. Crois-tu qu’il cache une deuxième queue dans son pantalon ? » S’il s’efforçait de plaisanter, les performances hors du commun de l’italien l'inquiétaient réellement. Il était cependant trop fier pour interroger directement le principal concerné à ce sujet.

L’attention du grec fut ensuite accaparée par la goupille que brandissait fièrement son ami. La nouvelle était pour le moins dire inattendue. Dans un monde comme le leur, les demandes en mariage paraissaient en effet désuètes ; d’autant plus que le grec n’aurait jamais imaginé qu’Anton accorderait de l’importance à une telle institution. « Évite de faire sauter les cottages oui, je te prie. » sourit-il doucement devant l’enthousiasme du géant. Il n’y avait pas à dire : Lex avait eu une influence bénéfique sur lui. La colère qui le dévorait autrefois semblait s’être dissipée comme si le vent avait soufflé sur ses braises rougeoyantes. « Mmh. » Valérian réfléchit un instant en se frottant le menton. « Lex aime la navigation, n’est-ce pas ? Peut-être qu’une promenade en bateau serait l’occasion idéale pour toi de faire ta demande ? »  

S'il était indéniablement heureux pour Anton, un voile songeur recouvrit le visage du grec à sa question. Il sirota pensivement son verre, l’esprit tourné vers les derniers instants qu’il avait passés avec Reese. « Nous nous sommes vus il y a quelque temps au Fort Nisqually. » répondit-il finalement. « Nous y avons passé trois jours ensemble, mais… je ne sais pas, quelque chose me tracasse. Reese a disparu à deux reprises et a refusé de me dire où elle s’était rendue. J’ai l’impression que... qu'elle me cache quelque chose. »

Anton lâcha un sourire entre deux coups de lime sur la bague, ça prenait doucement forme : « Je suis persuadé que Gin simule, elle en fait des caisses pour se donner bonne conscience. » Tout semblait faux avec cette femme et puis comment être sérieux en sachant que Cesare passait son temps à filmer et à produire des films ou des gens simulaient l’acte et le plaisir de l’acte :[color=#ff9900] « Cesare il sait comment obliger une femme à hurler « Simule plus fort ou je te donnes pas ton chèque » »[/spoiler]

Au moins avec Lex, ils cassaient le mobilier et les sommiers mais c’était facile de se rendre compte qu’il n’y avait rien de simuler dans leurs actes. Tout comme la nausée qu’aurait Anton au cœur quand il poserait un genou à terre : « Par contre là, ça fait chier, Lex aime les bateaux, donc je pourrai le faire sur le pont d’un bateau, mais tu te souviens que j’ai le mal de mer sa mère le maire ? » Ouais ça… c’était chiant, mais bon pas forcément le pire des soucis du flic, non pas qu’il craignait que Lex ne dise non.

Par estime pour Valérian, il ne s’étendit pas plus sur le sujet, réfléchissant quelques secondes sur les mots du grec… Pourquoi chercher à dissimuler des passages ? Pourquoi Reese avait fait ça ? La réponse la plus évidente serait que Reese se soit faite tringler mais qu’elle n’assume pas d’en parler à Val. Cependant ça semblerait quelques peu improbable au vu du charactère de Reese, pour Anton, elle devait simplement avoir vécu des choses similaires à eux et elle n’était pas encore prête à en parler :

« Pour Reese, j’pense pas que tu doives t’en faire, du moins, pas au niveau de votre relation. Son groupe et elle ont dû voir des trucs vraiment pas cool ces derniers temps et elle veut se préserver j’imagine. Elle t’en parlera certainement en temps voulu. » Si Reese trompait Valérian ou quoi que ce soit, il y aura certainement de meilleurs moyens de gérer sa relation que de simplement mentir. Donc pour le moment, pas d’inquiétude à avoir.