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Tell me, we both matter, don't we?

Dim 13 Nov 2022 - 14:53

Cela ne pouvait durer plus longtemps. La disgrâce d’Hoani était un coup de massue qu’il lui avait fallu digérer, accepter et puis… Non, elle ne pouvait pas l’accepter en fait. Elle avait ressassé ce qu’il s’était passé, elle y avait pensé et repensé. Mais l’accepter sans broncher ? Elle n’y arrivait pas. Trop de choses se bousculaient dans sa tête depuis quelques semaines, quelques trop nombreuses situations venaient s’entrechoquer dans son esprit depuis quelques temps.

« Sylvia, je vais voir les Hawklsey… » L’italienne relève la tête de sa cuisinière, croisant le regard de l’israélienne sans trop savoir ce qu’elle devait en conclure. « Je dois aller les soutenir. » Mais Sylvia n’a aucune réponse à donner à cela. Elle sait que son amie et maîtresse de maison est tourmentée et elle sait en partie pourquoi. Mais d’un commun accord, elles n’en parlaient pas. Alors l’italienne se contente d’hocher la tête et de la rassurer sur le dîner.

Ela ne prenait plus beaucoup la peine de sortir, mais cette fois-ci, elle fait l’effort de maintenir les apparences. Sa robe est sobre, presque noir, comme si elle portait le deuil. Dans un sens - aux yeux de la communauté de Walla Walla - la famille Hawksley portrait réellement le deuil. La mort ou la disgrâce, quelle différence cela faisait-elle pour tous ces bien-pensants qu’ils étaient ? Hoani était devenue une paria, une offense au culte de l’Adonaï et si le commun lui demande ; la profane n’a eu que ce qu’elle mérite. Mais cette fois-ci, elle n’allait pas se contenter de cette version.

La maison d’Elijah Hawksley en vue, elle remonte l’allée la tête un peu basse, les mains sur son ventre arrondi, elle paraissait digne et désolée en même temps. Il fallait bien soutenir la famille, n’est-ce pas ? C’est ce qu’elle veut qu’on croit, c’est ce qu’elle veut qu’on dise. Quand la porte s’ouvre, l’israélienne offre un pauvre sourire à son beau-frère ; « Elijah, je suis désolée pour tout ce qui vous arrive à Mia et toi… » Evidemment, il la fait entrer et quand la porte se referme derrière elle, elle se retourne, les mains sur son ventre de sept bons mois et le regard beaucoup moins mièvre que l’instant d’avant.

« Bien…Elijah, il va falloir qu’on parle de ce qu’il s’est passé » Fit-elle fermement, en se dirigeant ensuite vers le salon, parce que sa grossesse lui donnait vite mal au dos. Elle prit place sur l’un des canapés, en l’invitant à en faire autant. « Elijah, avant d’aller plus loin, je dois savoir si je peux te parler… à coeur ouvert sur ce qui est arrivé à Hoani, ou si tu préfères que je m’en aille tout de suite avant d’aller trop loin. » Elle avait une intuition, mais elle n’oserait pas affirmer connaître la position de son beau-frère sur la situation, sur Hoani et New Eden. Son frère - son époux - connaissait ses secrets, et lui-même avait choisi une position à tenir. Quelle était celle d’Elijah ? L’espace d’un instant, l’israélienne choisit de laisser percevoir à son beau-frère l’abîme dans ses prunelles noires, une vérité qu’elle était prête à raconter, mais s’il avait choisi la même position que son jumeau, alors il vaudrait mieux maintenant qu’il le lui dise et qu’elle s’en aille.


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Re: Tell me, we both matter, don't we?

Ven 16 Déc 2022 - 17:29

Le silence. Depuis la disgrâce d’Hoani, quelques jours plus tôt, c’est un lourd silence qui s’est abattu dans la maison des Hawksley, soufflant tout signe de vie sur son passage. Non pas que ses habitants n’occupent désormais plus les lieux -loin de là-, mais cette perte les a frappés d’une telle force qu’ils se contentent pour le moment d’exister. De survivre. La plus jeune, Lucy, ne se rend absolument pas compte de ce qu’il se produit autour d’elle : de toute façon, cela fait aussi depuis quelques temps qu’elle ne réclamait plus l’attention de sa mère, comme si d’une certaine manière, cette dernière était devenue une étrangère pour elle.

Quant à Mia, si elle s’abstient de dire quoique ce soit, elle n’en est pas pour autant naïve ou aveugle : au contraire. Du peu dont l’adolescente a été témoin ce jour-là, et surtout des dernières paroles d’Hoani avant qu’elle ne parte, elle se doute de ce qu’il s’est produit ensuite. Des intentions de sa belle-mère lorsque cette dernière était en train de sortir un masque de son sac, tout en lui demandant de rentrer. De partir de là. Et elle l’a écoutée… Depuis, elle ne peut s’empêcher de penser qu’elle aurait mieux fait d’obliger Hoani à venir avec elle : même si, sans aucun doute, elle ne l’aurait pas écoutée.

Et enfin, Elijah. Dire que la culpabilité pèse lourd sur ses épaules serait un grand euphémisme : à cela se mêle la colère, contre tout et tout le monde, à commencer par la politique de ce foutu groupe. Mais aussi contre lui-même, le fait de pas avoir pu aider sa partenaire, qu’importe les conséquences : tant qu’elle se serait trouvée loin du danger, son propre sort aurait été le moindre de ses soucis, pourvu qu’elle s’en sorte… Néanmoins, tout ceci n’a plus d’importance : car c’est déjà trop tard, et désormais il n’a pas d’autres choix que de continuer à mener la barque du mieux qu’il peut, pour protéger leur famille.  

Des coups se font entendre au niveau de la porte d’entrée, brisant le silence des lieux : et lorsqu’Elijah s’y dirige, Mia lui jette un regard rempli d’appréhension, d’inquiétude. La dernière fois qu’ils ont reçu une visite, c’était de la part d’un trône ayant pris part à l’arrestation d’Hoani… Autant dire que cela n’a pas été un moment attendu. Vraiment pas. Mais bien heureusement pour le cinquantenaire, il se retrouve cette fois-ci face à sa belle-sœur… qui vient partager ses condoléances, visiblement. Ou presque. Il ne répond rien à cela, évitant tout bonnement son regard : il ne peut supporter ce qu’il y voit, sans pouvoir poser de mots là-dessus. Alors il se contente de la laisser passer, avant de refermer la porte derrière elle.

Néanmoins, le changement d’attitude d’Ela le surprend légèrement, tout comme le ton de sa voix : cela ne dure qu’un instant, mais il préfère cette attitude là à la précédente. A celle qu’elle a toujours eu avant, au final. Tu étais là-bas ? demande-t-il, sans rien dire de plus. Il la suit jusqu’au salon, et prend place sur le canapé d’en face, une fois qu’elle s’est elle-même installée. Son regard se pose un instant sur son ventre arrondi, de plus en plus volumineux : nul doute que le troisième semestre est déjà entamé, à ce stade… Mais ce futur enfant est-il réellement désiré, au juste ?

Cette pensée traverse son esprit, et s’y perd tout aussi rapidement. Tu peux. Je veux savoir ce qu’il s’est passé. Tout. Jusqu’à présent, il n’a eu vents que de bribes d’informations : mais il est hors de question de se contenter de ça. Et surtout… il peut confiance à Ela, n’est-ce pas ? Elle est déjà acquise pour cette dernière, mais quelque chose lui dit qu’il est loin de tout savoir, concernant sa belle-sœur…
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Re: Tell me, we both matter, don't we?

Ven 23 Déc 2022 - 12:01

Elle voit bien que son attitude déstabilise son beau-frère, mais il n’est plus vraiment temps de s’inquiéter de cela - et sa réaction lui permettra de jauger ses révélations. Ce ventre l’handicape, elle part dans le salon et prend ses aises. Son dos la fait souffrir depuis quelques jours, mais rien n’est pire que ce sentiment d’impuissance et d’injustice qui la réveille depuis ce fameux jour, sur la grande place. « Evidemment que j’y étais, je suis l’épouse du Docteur Hawksley. » Définitivement, elle avait changé de ton. Mais cet événement l’avait profondément bouleversé. La chute d’Hoani, les cris, les coups de feux et la foule en panique. « Mais heureusement pour moi, avec ma grossesse je m’étais placée en retrait. Mais… J’étais là. » Elle avait assisté à tout, et certaines images la hanteront à jamais.

Et puisqu’il se montre volontaire pour partager ses cauchemars, l’israélienne prend une profonde inspiration avant de lui raconter cette journée : l’arrivée de l’Adonaï, l’apparition des masques, Hoani qui chasse sa belle-fille à la maison avant de se mettre en avant, elle aussi. « J’ai essayé de l’appeler, je voulais qu’elle renonce c’était… tellement dangereux. » Et courageux, aussi. « Mais… C’est probablement aussi à cause de moi qu’elle est allée plus loin encore. » Dit-elle, en faisant référence à ce froid presque palpable entre leur deux familles depuis cet été. « La raison pour laquelle  nous ne nous parlions plus, Hoani et moi, c’est parce que nous nous sommes disputées… à propos de mon passé, du combat que j’ai abandonné et du fait que j’essayais de la dissuader de continuer. » C’était sans doute confus pour Elijah, mais elle y viendra bien assez tôt. « Alors… Après qu’elle ait déchiré cette bible sur la place, tout est allé très vite. Elle a disparu sous les coups des Trônes que l’Adonaï avait lâché sur la foule… Ils ne faisaient pas la différence, Elijah. » Entre les rebelles ou les fidèles, il n’y avait eu aucune différence. Il fallait qu’il comprenne la gravité de la situation. « Ils ont ouvert le feux, sans se préoccuper de qui était dans quel camp et l’Adonaï s’est sauvé. » Faut-il qu’elle insiste davantage ? Elle devine que non, rien qu’à son regard.

« Ton frère… A décidé de ne pas prendre parti. Et je l’ai suivi jusqu’ici. Tout ce qui comptait alors… c’était de survivre. » Mais les choses ont changé, cette société est en train de s’ébranler et il était temps de décider où il valait mieux mener son combat. « Mais je ne pourrais jamais oublié cette image d’Hoani engloutie sous les coups des Trônes… Ni la violence dont elle a été victime. » Dit-elle, avec une émotion forte entre douleur et colère. « Parce que… J’ai déjà eu affaire à eux par le passé. » Confie-t-elle, en scrutant son beau-frère d’un regard plus dur et méfiant. Elle s’était déjà exposée avec Hoani, mais cette dernière faisait partie de la Résistance. Qu’en est-il, pour Elijah ? Elle ne pouvait le savoir. « Si je continue, Elijah… J’ai besoin de savoir ce que tu comptes faire pour Hoani. » Demande-t-elle, très sérieusement. Ils ne pourront probablement pas la sortir du bidonville mais, il devait bien vouloir agir, n’est-ce pas ? Leur mariage lui avait toujours semblé bien plus sincère que le sien.


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Re: Tell me, we both matter, don't we?

Jeu 12 Jan 2023 - 23:44

Si la présence d’Ela à la manifestation parait évidente pour cette dernière, ce n’est toujours pas le cas du point de vue d’Elijah. Elle est certe l’épouse du renommé docteur Hawksley, lui donnant de ce fait une notoriété indirecte, mais le faux prophète ne se rendait-il pas dans les rues pour aller à la rencontre du petit peuple, justement ? Enfin cela n’a aucune importance, et de toute façon l’unique chose que le milicien veut entendre en cet instant même, c’est un récit détaillé des événements. Du moins, ceux ayant mené à l’arrestation puis à la disgrâce de son ex-ép… épouse. Il refuse de la désigner autrement, qu’importe la situation actuelle. Le milicien écoute donc sa belle-soeur attentivement, sans l’interrompre. Du moins, pour le moment.

Je vois… Elle ne m’en a pas parlé. De cette dispute, dont il ne connaissait absolument pas l’existence. Les raisons étaient sûrement multiples: leur désaccord les concernait uniquement toutes les deux, et avec ses longues absences à lui… Ses sourcils se froncent légèrement, néanmoins, au fur et à mesure de ses propos: son passé ? Un combat abandonné ? Que veut-elle dire par là, au juste ? Difficile d’en tirer la moindre réponse pour le moment, et la suite de ce récit le tend d’autant plus: la mention des trônes, ainsi que de leurs actes, en est la cause directe. Ce sont les putains de toutous obéissants du pouvoir, pour la grande majorité… sinon la totalité.

Et certains sont visiblement très amusés par ce qu’ils font, au point de se déplacer jusqu’ici et toquer à la porte de sa maison. Pour annoncer, tout sourire, qu’Hoani venait d’être arrêtée et envoyée au bidonville. C’est tout ce qu’elle méritait cette cinglée. Hystérique. Suppôt de Satan. Telles étaient les insultes que l’un d’entre eux avait craché à la figure d’Elijah, avant de se barrer en soufflant un encore un putain de mec incapable de tenir sa femme. Le laissant enfin, avec qu’une seule envie: lui fracasser la gueule. Mais le milicien n’était pas assez inconscient pour faire une telle chose. Ce n’est pas nouveau, ça, souffle-t-il finalement. Qu’ils ne fassent aucune distinction entre rebelles et les autres. Tu te souviens de la manifestation devant le couvent, non ?

Lui s’en rappelle beaucoup trop bien pour l’oublier. Déjà, à ce moment là, cela importait peu à personne de savoir qui il y avait précisément dans cette foule. Certains demandaient simplement de quoi se nourrir convenablement, d’autres étaient clairement des rebelles… et tous avaient été traité de la même façon, en étant arrêtés et abattus. Lui-même avait ramassé des gens à terre, cloués au sol par les balles qu’ils venaient de se prendre aux jambes… Pour les livrer à ses collègues. Elle enchaîne malgré tout, en détaillant d’autant plus les événements. J’ai compris, indique-t-il d’un ton neutre. Inutile qu’elle insiste là-dessus, il a suffisamment croisé des trônes pour savoir quelles sont leurs méthodes de travail.

De ne pas prendre partie… Ou plutôt d’adhérer à l’un des deux, commente-t-il, la voix légèrement teintée d’amertume lorsqu’Ela mentionne ensuite Luther. La survie, certes, mais dans le cas de son jumeau, ce dernier croit réellement au bienfait de la doctrine mise en avant par New Eden. Amertume bien assez rapidement remplacée par la peine et l’inquiétude, le tout mêlé à une colère grondante: le sort subi par Hoani le met d’autant plus hors de lui, maintenant qu’il en connaît les détails. Il relève son regard, l’ancrant dans celui de sa belle-sœur, sans ciller. Il n’est plus tant déstabilisé que ça par son attitude. Non, ce qui l’interpelle le plus désormais, ce sont ses propos. Ce qu’elle semble dévoiler petit à petit, comme si elle cachait en fait un grand secret… ce qui parait tout à fait plausible, d’ailleurs.

Cependant, malgré ça, Elijah n’est pas certain de pouvoir tout lui dire. Tout ce qu’elle ne sait sûrement pas, et qu’il a toujours fait en sorte de dissimuler, pour protéger sa famille. Sa femme. Il hésite, et cela se voit dans son attitude, alors qu’il laisse un temps de silence défiler. Mis à part lui venir en aide pour qu’elle puisse survivre au bidonville, je ne peux pas faire grand chose de plus pour le moment… Il soupire, passant l’une de ses mains devant son visage. Depuis qu’Hoani a été arrêtée et disgraciée, dire qu’il se sent accablé serait un euphémisme. Sans elle pour le guider, à sa manière, il se sent étrangement perdu. Et inutile. Quand bien même il mène à lui seul la barque de leur famille, sans la moindre aide, depuis ce moment précis.

Nous avons accord, Hoani et moi, entame-t-il finalement, lançant un regard teinté d’une certaine méfiance à Ela. Depuis que nous avions décidé de nous marier. Si l’un de nous deux venait à tomber… l’autre devait rester en arrière, pour protéger notre famille. Une décision commune, à laquelle l’un comme l’autre s’étaient pliés. Et… je suis au courant de son implication. Inutile de préciser à quel propos, n’est-ce pas ? Néanmoins, c’est la première fois qu’il mentionne tout ceci à quelqu’un, autre qu’Hoani. Alors, bien assez rapidement, il se mure dans un certain silence, peu certain de vouloir en dévoiler plus.
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Re: Tell me, we both matter, don't we?

Dim 12 Fév 2023 - 8:22

Elle se souvient parfaitement de la manifestation devant le couvent - elle avait failli se retrouver coincée dehors avec les miliciens et tous ces pauvres êtres pris pour cible. « Je m’en souviens… Pour autant cette fois-ci ; c’était différent. Tu l’aurais senti si tu avais été présent. La rébellion a pris également un nouveau tournant. » Parce que les deux camps s’étaient finalement dressé les uns contre les autres ; ostentiblement. Hoani en avait fait les frais, mais bien d’autres encore. Ce qu’il s’était passé sur cette place était alors bien différent du mouvement de grogne de cet hiver. Les rebelles s’étaient mis ouvertement sur le devant de la scène. L’Adonaï avait répliqué sans faire de distinction, sans jamais plus tard rassurer ses foules comme il aurait pu le faire auparavant. La communauté de Walla Walla se retrouvait à un carrefour, et sa population devait choisir quelle voie emprunter. Mais la foi de tous avait été ébranlée, d’une manière ou d’une autre.

« Je ne serais pas aussi dure avec ton frère, à ta place. » Répond-elle, avec une certaine réserve. Ela sait ce que cela coûte à Luther d’adhérer à cette idéologie. Une part de lui y croyait sûrement, dur comme fer, mais le fond et la forme sont deux choses bien distinctes. Il existe une lutte chez Luther, si elle ignore la véritable cause de celle-ci, l’israélienne ne peut manquer les traces que cela laisse sur son corps pour l’avoir surpris - une fois. Ils n’en parlent pas. Ils ne parlent jamais de rien. Pour autant, elle sait qu’elle a raison de lui vouer le respect qu’elle a pour lui, tout comme elle fera de son mieux pour le préserver de ce qui viendra… Ensuite.

« Faire apporter des vivres ne sera probablement pas trop compliqué. Si tu peux le faire, je participerais mais… Discrètement. J’ai trop à perdre à être directement associée à la rébellion. » Mais, contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’architecte n’exprime pas là sa peur. Mais plutôt une intelligence que jusqu’ici, on devait lui ignorer. Elle a ses plans et ses objectifs. Et Elijah ne lui fait pas forcément confiance - comment le pourrait-il ? Elle-même n’est pas certaine de ce qu’elle peut lui confier. « Elijah… Protéger ne veut pas dire se ranger. Plus maintenant. » Avant, cette stratégie était la meilleure - celle qu’elle avait voulu adopter jusqu’à ce que… Ce ne soit trop lui demander. Et encore, elle s’estime chanceuse. « Tu peux l’aider. Peut-être pas directement, ni en rejoignant ostensiblement cette rébellion mais il existe d’autres moyens de renverser la tendance. » Lui dit-elle, forte et déterminée.


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Re: Tell me, we both matter, don't we?

Ven 17 Fév 2023 - 18:47

Si tu avais été présent. L’ironie du sort avait justement fait en sorte qu’Elijah ne soit pas présent ce jour-ci, l’envoyant à l’opposé de l’endroit où se pavanait le faux prophète. Accaparé par le travail et ses responsabilités, il était à mille lieux de penser qu’Hoani s’y rendrait, aucunement au courant de ses plans… Mais il aurait dû s’en douter. Le deviner. Prévenir cette décision qui allait porter un grand coup à leur équilibre familial et à leur survie dans ce foutu groupe, tout simplement. Et d’un autre côté… Si elle avait simplement écouté son conseil, celui de faire profil bas le temps de quelques semaines, peut-être ne serait-ils pas dans une telle situation actuellement.

Ou peut-être bien que si. Mais cela n’a plus d’importance: le mal est déjà fait, et rien ne pourra être changé là-dessus. Je n’en doute pas, dit-il finalement, quand sa belle-sœur parle désormais de la rébellion. Ce n’est pas la première fois qu’elle prend un tournant. Ni la dernière, assurément. Mais en effet… une étape a surement été franchie, cette fois-ci. Et son impact, bien que peu visible pour le moment, se fera surement ressentir dans les semaines à venir. Néanmoins, peut-on vraiment dire que ça en valait la peine, vu les conséquences engendrées ? La réponse à cette question lui parait évidente, de son point de vue: et ce n’est pas le cas.

Le prix à payer lui parait bien trop lourd, conséquent, pour pouvoir considérer cela comme une véritable victoire. D’un point de vue collectif, mais aussi celui des rebelles, peut-être… Mais Elijah n’y pense absolument pas, ou plutôt, il n’en a cure. Car l’unique chose qu’il en retient, c’est la disgrâce d’Hoani. Le fait de l’avoir perdue, tout comme l’éclatement de leur famille. Et surtout… inévitablement, cela fait tomber à l’eau tout potentiel plan de fuite de cette foutue ville: les chances d’y parvenir étaient déjà bien minces, mais actuellement, elles sont devenues inexistantes. Et y penser ne fait qu’accentuer son amertume.

Justement, Ela. Tu n’es pas à ma place, répond-t-il une fois Luther de nouveau mentionné. Le ton de sa voix reste inévitablement neutre, dénuée de sa chaleur habituelle: il n’a pourtant aucune intention de se montrer cassant avec sa belle-sœur, mais elle ne peut justement pas comprendre la situation qu’est la sienne actuellement. Tout comme sa relation actuelle avec son jumeau. Je respecte ses choix, et ses décisions. Cela le concerne uniquement lui. Mais il a bel et bien pris parti, c’est indéniable. Pourtant Elijah, n’est-ce pas aussi ton cas ? N’as-tu pas pris parti toi aussi, d’une certaine manière ? Non, les choses sont différentes, dans son cas. Ou du moins, il en est persuadé.

Effectivement. Ta participation, aussi minime soit-elle, serait la bienvenue. Les moyens ne sont pas les mêmes ici, comparé au district deux. Une légère piqûre de rappel, en quelque sorte, concernant la différence entre leur situation respective. Le district quatre, censé être la représentation de la classe moyenne, commence à être lentement rongé par le manque de moyens. La pauvreté. Et ce n’est encore que le début… Comment pourrais-je ? souffle-t-il en réponse, dans un vague rire las, sans que ce soit réellement une question. Je dois assurer la sécurité de ce qui reste de ma famille. Et les moyens pour renverser la tendance, sans s’impliquer, sont bien trop peu nombreux.

Finalement son attention se pose de nouveau sur Ela, la jaugeant du regard: celle qu’il a en face de lui a tout l’air d’une inconnue, même s’il la préfère à celle qu’il a toujours connu, celle rentrant parfaitement dans le moule conçu par New Eden. Quel parti as-tu réellement pris, Ela ?
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Re: Tell me, we both matter, don't we?

Sam 25 Mar 2023 - 20:11

Dans l’ensemble, elle trouve Elijah résigné et perdu. Hoani n’est plus là pour allumer chez lui cette petite étincelle dans son regard depuis qu’ils sont mariés. Mais l’israélienne est bien moins dans la compassion que dans la colère depuis que, justement, Hoani n’est plus là. Cela se voit et se sent. Déjà l’échange avec son beau-frère semble différent - comme s’il la voyait vraiment. « Aucune révolution ne se fait sans risque… Tu as deux façon de réagir à ce qu’il s’est passé. » Qu’elle souffle, posée et sérieuse. Elijah semble défaitiste, désabusé. N’aurait-il pas dû être en colère qu’on la lui prenne ? Ela, elle, était en colère.

La mention de Luther tend le milicien et la réaction de l’architecte ne se fait pas attendre non plus. Elle penche la tête sur le côté, l’observe. « Mais toi aussi, tu sembles avoir fait ton choix. » Lequel ? Elle serait bien mal de le dire. Elle sentait bien qu’elle prenait également un risque ici, en révélant un visage qu’il ne connaissait pas. Pourtant, une intuition profonde lui disait que si Hoani l’aimait, il ne pouvait pas foncièrement avoir fait le mauvais choix. Elle n’épiloguerait pas plus sur les choix de Luther. Ceux-ci n’étaient pas la raison de sa visite. Peut-être qu’un jour, Elijah aurait l’occasion de voir qu’il était loin de connaître les nuances des choix de son jumeau. Mais aussi en colère soit-elle, l’architecte n’éprouvait bien qu’un réel respect pour son époux.

« Elijah, tu sais vous êtes comme chez vous chez Luther. » Elle sait le privilège dont elle jouit au deuxième District. Et si la piqûre de rappel de son beau-frère semble un peu piqué, l’israélienne sait pertinemment d’où elle vient - pas lui. « Il y a des moyens de les aider. Avec les tickets de rationnement, par exemple. » Mais elle s’interrompt quand elle voit le regard du milicien la scruter plus attentivement. Quel parti a-t-elle pris ? Elle a un mince sourire - sans joie. Il était loin de tout savoir, de tout connaître. « Avant d’être ici, j’étais dans le camp déterminé à vous exterminer, sans aucune forme de pitié. » Savait-il de quel groupe elle parlait ? Il avait dû en entendre parler à Seattle. Maintenant, elle sait qu’on lui a menti, que les siens sont toujours là quelque part. Bien que Seattle n’est plus. Mais les Remnants n’y étaient pas basés.

Une étincelle depuis longtemps éteinte apparaît dans ses prunelles sombres. « Je n’ai pas été sauvée par New Eden, Elijah. Mais bien capturée et… torturée pour des informations. » Raconte-t-elle, avec une force insufflée par cette colère qu’elle ressentait. « Ton frère le sait depuis qu’il a demandé ma main. » Beaucoup de choses ont changé depuis. « J’ai d’abord pris le même parti que lui… Pour survivre. Mais Hoani… Puis cet enfant… » Dit-elle, en posant une main protectrice sur son ventre bien rond. « C’est son parti que j’ai choisi. Et mon fils ne deviendra pas l’un d’entre eux. » Assure-t-elle, ensuite. C’est ici qu’elle saurait. Ici qu’elle saurait véritablement dans quel camp se situerait Elijah suite à ces quelques révélations évasives. Elle lui laisse quelques secondes, en silence. Le scrutant à la rejoindre d’une émotion, de quelque chose qui confirmerait ou infirmerait cette intuition.

« Alors… ? » Finit-elle par demander. Voulait-il toute l’histoire, ou souhaitait-il fermer les yeux ?


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Re: Tell me, we both matter, don't we?

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