La discussion devient un peu plus… normale – si tant est que quoi que ce soit puisse encore être qualifié de normal. Isalín sourit même quand sa cadette reconnait que la coloc est « cool ». Ah-ah ! Elle n’est donc pas qu’une locale complètement bornée à son opinion de l’extérieur, elle a aussi un peu de curiosité. Notamment vis-à-vis de ses pompes actuellement !

- Nan, j’sais pas faire ça, j’les ai juste trouvées… on « trouve » encore plein d’trucs quand on fouille les ruines, t’sais ? ‘fin… surtout les trucs qui n’ont pas intéressé les autres gens en tout cas.

Autrement dit : les médicaments, la bouffe, le carburant, c’est même pas la peine d’espérer trouver encre des trucs. Ou seulement quelques miettes, oubliées ans un coffre lui-même enterré dans une cave. Tout en buvant son verre d’eau, l’Islandaise écoute les « palpitantes » mésaventures de Bridget, et réalise à quel point leur vie a été différente ces dernières années. L’adolescente a visiblement connu des attaques, certes, mais… ce qu’elle retient de frappant, c’est un chien domestique qui la course, ou une claque pour une ration. Isalín grimace par compassion, mais du coup, elle ne sait pas par où commencer… ah si.

- Moi, c’est par un puma que j’me suis faire poursuivre… deux fois en fait. C’est assez flippant comme bête, t’en a déjà rencontrées ? Y’en a d’plus en plus dehors, ils sont plus que dans les montagnes…

En tout cas, une fois on lui avait raconté des trucs comme quoi les animaux sauvages prendraient de plus en plus d’espace, car l’absence d’activité humaine va les autoriser à sortir des lieux dans lesquels ils s’étaient reclus.

- Mais bref, l’truc le plus cool, c’est… le sentiment d’être libre. Genre tout t’appartient ! Tu peux explorer tout c’que t’as envie qui tient encore debout. Et avec des amis, ça peut devenir carrément drôle…, un sourire mélancolie plisse ses traits constellés de son, j’me souviens une fois, on est descendus dans un sous-sol souterrain infesté de monstres. On voulait s’lancer un défi et…, elle hausse les épaules, les garçons étaient tout pâles ! Rien que d’y penser, ça la fait rire, Ça t’aurait fait un super reportage ! Mais au final, elle ne sait pas encore quoi raconter en particulier, tout ça pour dire que j’préfère être dehors que dans mon ancien camp… pour revenir à c’que tu disais, c’était un peu la dictature, mais juste contre nous ouais, les jeunes, en l’occurrence, si tu pouvais partir à l’aventure dehors… tu le ferais avec qui ?!