« On s’en empêche pas vraiment… On évite juste de trop faire équipe… Ca déconcentre. » Parce qu’elle agissait en fonction de lui et inversement quand ils étaient ensemble et que parfois, ça portait préjudice. « En même temps, comment il pourrait se concentrer avec un boule pareil sous son nez, hein ? » Eh oui, il fallait toujours qu’elle en rajoute. Même alors qu’elle grelottait encore un peu près du feu, les lèvres encore un peu bleuies par un début d’hypothermie.

« Je crois que c’est c’que j’ai entendu dans l’une des radios. C’n’était pas en vain… » Elle regarde Reed, sa blessure, grimace. « Ca va quand même ? Pas trop douloureux ? » Qu’elle demande, sans feindre l’intérêt. Ils étaient tous dans le même bateau pour cette putain de guerre.

« J’espère qu’elle aura l’occasion d’venir te rassurer en personne. » Qu’elle souffle, avec un clin d’oeil appuyé et très peu subtil. « Ouais, j’vais pas m’attarder ici trop longtemps… J’peux toute façon pas faire grand-chose de plus pour Emilie et puis… Elle est bien entourée ici. » Dit-elle, alors que son amie était prise en charge pour de lourdes blessures ici. « J’ai hâte de le retrouver, c’est clair. » Pas de sourire beauf cette fois-ci, juste l’impatience de retrouver l’italien et se sentir à nouveau chez elle.

« Tu crois qu’tu peux nous trouver un truc à grailler ? Je commence à avoir faim maintenant que j’me réchauffe. » Qu’elle lui demande, soudain.

Reed se déride (et puis en plus ça rime) et ça fait plaisir à Guinevere. Elle lui offre un clin d’oeil, fière … du cul de son mec ? Probablement. La façade qu’elle se donne lui sert à masquer l’inquiétude et le manque. Elle n’a que ça de toute façon, elle fonctionne ainsi depuis longtemps. La conversation se poursuit, la blonde comprend bien ce dont sa nouvelle amie lui parle. « Laisse passer un peu d’temps. C’qu’il s’est passé ici… C’était énorme. J’la pousserai à v’nir te voir dès que ça s’tassera. » Si elle en avait l’occasion, seulement.

Puis Reed l’invite à la suivre quand il est question de manger. Là, c’est carrément son estomac qu’elle sent se tordre à l’évocation d’une nourriture qu’elle pourrait enfin avaler. Le feu avait fait son oeuvre, l’adrénaline s’était peu à peu éclipsée de ses veines, la fatigue et la faim commençaient à avoir raison d’elle. « Yes ! J’te suis. J’mangerais bien un éléphant tel qu’tu m’vois. Mais deux-trois biscuit ça m’calera aussi vite. » Lance-t-elle, amusée. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur de la maison que Reed s’ouvre un peu, différemement. La navigatrice lui offre un sourire, elle se fait sérieuse et sans doute plus tendre à cause du ton qu’elle emploie. Sa main vient se poser sur son épaule pour la presser légèrement : « Je lui dirais, tu peux compter sur moi. » Souffle-t-elle, avant qu’elles ne reprennent allègrement leur conversation, autour de quelques biscuits et d’un peu de thé chaud.

FIN.