Une main glisse par réflexe dans ses cheveux désormais courts, alors qu'elle esquisse un sourire à Bruce non loin. Le Store ce matin à quelque chose de calme, sans doute à cause du froid qui est revenu s'installer parmi les étals, alors qu'elle cherche de quoi troquer la weed de Nascha. Peut-être un peu de nourriture sèche ou de munitions, selon ce qui se proposerait. Les écouteurs vissés sur ses oreilles en dodelinant de la tête alors que Nickelback passe dans son lecteur CD, avant de voir du mouvement près d'un des comptoirs tenus par un des habitués du coin, Joey. Si le type n'est pas du genre sympa, la manière dont il semble causer à un type de trois fois son âge en lui tenant le bras à quelque chose qui ne laisse pas place à penser qu'il s'agit d'un échange sympathique, alors qu'elle s'approche en fronçant légèrement les sourcils. Et il lui suffit de couper la musique pour entendre que Joey est dans un de ses mauvais jours, alors qu'il cause mal au type de dos, et qu'elle vient rapidement s'intégrer à la conversation.

Hé, j'te cherchais ! qu'elle annonce au vieil homme avec un grand sourire, avant de tourner la tête vers Joe. Il est nouveau, Joey, ça va. qu'elle l'excuse auprès du vendeur qui continue de râler pour une histoire de bousculement tandis que Joey continue de vouloir chercher la querelle, mettant un terme à tout ça. Tu sais très bien qu'on doit pas s'battre au store. qu'elle rappelle avec son air effronté au vendeur qui préfère la chasser d'un signe de la main, mettant au moins un terme à la conversation. Bon, une bonne action de faite, allez. Avec un peu de chance, le vieux serait même intéressé par la weed, on ne savait jamais.

Ca va, rien d'cassé pap- Bob ?

Sur le coup, elle reste coite. Reconnaissant sous la barbe fournie le regard de ce type qui les avait pris en charge des années plus tôt avec Suzie Rob et Chrissy, et que lui aussi semble réaliser enfin qui elle est, malgré les années écoulées. Sasha ! Mais qu'est-ce que tu fiches ici gamine ? L'émotion doit se lire dans son regard alors qu'elle sent un poids tomber sur son estomac, et que des années de souvenirs la prennent à la gorge, incapable de répondre devant l'entrain de l'homme qui vient la serrer dans ses bras, réalisant enfin qu'elle tremble. N'osant demander s'il est ici seul, ou peut-être avec celui qu'elle avait pris pour un grand frère durant si longtemps, craignant la réponse qui se lit dans son regard alors que Bob avise un point dans son dos, et qu'elle fait volte face. Se trouvant nez à nez avec ce regard qu'elle n'a que trop souvent croisé dans le rétroviseur du vieux van, dans les nuits sans sommeil à évoquer des rêves impossibles, ou au travers de la lunette d'une carabine quand il avait si longtemps voulu s'acharner à l'entraîner.

C'est pas possible... C'est bien tout ce qu'elle trouve à dire sur l'instant, alors qu'elle le dévisage, sentant sa gorge se serrer de plus belle alors que son regard se brouille.

"Eh oh Junior ! Si je te dis qu'on peut rester un peu, on peut rester un peu ! De toute façon, tu vas faire quoi à ton bon vieux Bob ? Lui coller une tarte ? On doit troquer à manger et je me fiche de tes munitions ! " Je vais l'étriper. Le reste de mes munitions dans les mains, je fixe le visage du vieux. Ils ne sont pas censé avoir une espérance de vie plus courte de nos jours ? Fusillant Bob du regard, je retiens cette envie de lui faire manger l'une de mes cartouches.

- Ah ouais ? Et tu crois qu'on va survivre longtemps sans la moindre munition mais avec le ventre plein ? Sans compter que tu sais te défendre aussi bien que ma grand-mère ! Spoiler alerte, elle est morte !

Bob affiche un visage outré, la main sur le buste comme si je venais de lui décoller une droite de cow-boy. "Eh bah je mourrais le ventre plein pour aller voir ta grand-mère, Kiddo ! File moi ça ! On se retrouve dans dix minutes ! " Il m'arrache les munitions des mains et le voilà qui se barre en courant. Laissant retomber les bras le long de mon corps, je lève les yeux vers le ciel en poussant finalement un profond soupire.

- Je crois qu'un jour, je vais pas retenir. Parce que bon, c'est si simple un coup de crosse dans la tronche. Aaah !

Je grogne dans ma barbe invisible avant de me détourner pour pouvoir rejoindre un des marchands. Me fallait de la bouffe et qu'on me paye enfin pour la merde que j'ai pu ramener quoi. Me faire faire des kilomètres pour des photos. Ca peut paraître tellement stupide. Mais pourtant, je les comprends. Des photos de famille. Et j'en viens à penser à la mienne. La mienne dont les visages semble ne plus être présents plus le temps passe. J'attend à droite d'un des marchands alors qu'une petite blonde revient se prostrer devant moi. " En toute honnêteté, je m'attendais à ce que tu ne reviennes pas. La plupart des gens qui acceptent ne sont plus vraiment revus. " Ouais, parce qu'on est pas tous capable de beaucoup bouger. Je tire les photos de mon sac pour lui tendre. Certaines sont tâchés mais globalement, elles sont bien conservées.

- Je suis pas n'importe qui, aussi.

Et le sourire de la blonde me ferait presque pleurer tant elle semble heureuse. " Merci merci ! Tiens ! " Des vêtements. Pour Bob. Parce que les siens commencent à finir en lambeau et c'est parfois complexe d'en trouver encore sur des cadavres sans le moindre trou. Alors, je lui souris et marche déjà vers l'endroit où j'ai vu Bob s'en aller. The Store, c'est quand même grand. Alors je tourne un peu en essayant de repérer la tronche défraichit de Bob.

Et je le vois déjà plus loin. Devant un type qui le fusille du regard et une brune de dos. Je ne sais pas ce qu'il fout ce con mais je m'en fiche, un peu. A tous les coups, il va encore s'engueuler avec quelqu'un. Je lève légèrement les bras dans un signe de "Qu'est ce que tu fous vieux con" mais il ne me réponds pas. Il me regarde juste avec un grand sourire. Ce con. Alors, je m'approche un peu plus.
Et quand la brune se retourne finalement vers moi, j'ai un temps d'arrêt.

- Sasha ?

Bien sûr, Sasha, espèce de sombre idiot. Bob trépigne de joie. Et je ne sais même pas comment me comporter soudainement. J'ai l'impression d'être en face d'un fantôme. Pour avoir passé tellement de temps à la chercher. Alors que son regard se brouille, le mien fait de même et je n'attends plus une seconde de plus. Je franchis la dernière distance pour l'enlacer et même venir la soulever du sol d'ailleurs. Toujours pas grandit mais je vais lui pardonner cette offence.

- Putain t'es là ! T'es enfin là ! Je t'ai cherché partout ! Où t'étais ! On est revenu avec Doc, t'étais où ??

Je la repose sur ses deux pieds et la bombarde déjà. Des années. Ca fait des années. Hors de question qu'elle s'en aille. Je tire sur mon sac à dos pour lui montrer la peluche accroché dessus.

- Regarde ! Il est resté avec moi !

Elle rêvait. Comme cette fois ci ou elle avait été victime d'insolation, et qu'elle avait cru retrouver Rob. Suffisamment fort pour penser qu'il l'avait serré dans ses bras, avant de rouvrir les yeux sur un plafond lézardé, et personne alentour. Mais pourtant cette fois-ci, quand ses bras viennent la serrer avec force, elle ressent tout. De ces battements de coeur à cette étreinte franche et humaine, bien loin de celle que son cerveau désespéré avait ignoré des mois auparavant, et qu'enfin, c'est à son tour de réagir. Un sanglot s'échappant de ses lèvres alors qu'elle lui rend son étreinte avec force, avec l'envie de ne plus jamais le lâcher, ne pouvant empêcher un rire stupide de s'échapper de ses lèvres en sentant Bob dans son dos venir refermer l'étreinte sur eux deux. Qu'importait, qu'ils aient l'air d'un trio ridicule dans la seconde, seul comptait eux deux. Ces retrouvailles qui lui rappelaient qu'à cette époque, elle n'était encore qu'une gamine sans repère, que Rob avait protégé du pire jusqu'à la dernière seconde. Rob... Le prénom s'échappe de ses lèvres, enfonçant son visage dans son cou en n'osant fermer les yeux, de peur de se réveiller. Pourtant, tout lui indique qu'elle est lucide. A son coeur qui s'affole dans sa poitrine, jusqu'à cette étreinte qui pourrait même lui faire mal, si elle s'en souciait un minimum.

Regrettant presque l'instant ou il la repose finalement au sol en la bombardant de question, essuyant tant bien que mal les larmes qui roulent sur ses joues malgré son sourire ravi, et qu'elle ne vienne saisir la main de Bob sur son épaule qui la réconforte comme il peut. Ca va aller, on est tous là. Promet le viel homme avec un sourire embué, alors qu'elle relève la tête vers Rob, peinant à répondre à cette avalanche de questions qu'il lui offre en réalisant la peluche qu'il tend vers elle. Oh mais ... Tu l'as gardé tout ce temps ? Elle en aurait pleuré de plus belle, pour un peu. Venant serrer la peluche contre elle avec tendresse, revenant chercher les bras du brun en se collant à son torse, fermant un bref instant les yeux. Mais en les rouvrant ? Il n'a pas disparu. J'ai cherché, mais ... Elle n'avait jamais réussi à revenir en arrière. Cherchant un souffle dans cette respiration presque enfantine sous le coup de l'émotion. Nous fais pas une crise de panique hein ! Non, promis. Qu'elle assure dans un rire, relâchant enfin son frère, dont elle ferait presque la taille à quelque centimètres près désormais. Mais son regard se rembrunit, sitôt qu'elle ne voit pas deux autres personnes. Chrissy. Le bébé ? Elle n'ose poser la question, se refuse à demander tout de suite, au risque de sentir son coeur se briser.

Le grillage était tombé, y'avait des morts partout, et ... Suzie... Non, pas besoin de finir sa phrase à dire vrai. Rob doit se douter que son absence n'y est pas pour rien. J'ai fais comme tu m'as dis. J'me suis pas arrêtée, et j'me cachais dans des apparts à l'abandon. Promis, même. Elle avait tout fait, comme lui aurait fait. Mais et toi, et Bob ? J'vous ai cherché avant d'partir, vous étiez nulle part ! Elle s'en rappelle bien, de ça.

Putain, t'as changé. Plus adulte, peut-être. Mais le même regard, les même mimiques, alors qu'elle fronce le nez à l'idée. Penchant la tête sur le côté en l'observant, tirant une de ses mèches courtes avant d'aviser Bob qui attends visiblement un compliment, tout fier et prêt à bomber le torse. ... Toi, ça va. T'as pas pris une ride ! Ca va, c'était un bon compliment non ?

Je la bombarde de question. Mais il faut dire que je ne l’ai pas vu depuis un moment. Que je la cherche depuis des mois, des années même. Alors, je veux tout savoir. Où elle était ? Comment elle va ? Et je ne lui laisse même pas le temps de répondre, d’ailleurs. Puisque je sors la peluche toujours accroché à mon sac. Elle a un peu morflé mais avec un peu de nettoyage, elle retrouvera son éclat d’hier. J’en suis persuadé. Si tant est qu’elle possède de quoi nettoyer. Lessive, savon, que sais-je encore.

Je souris finalement quand elle enlace la peluche malgré l’état dans laquelle elle est. Je savais que je devais lui rendre. Et je suis rassuré de la voir en vie. Je ne sais pas si j’aurai supporté de perdre aussi Sasha après les différentes pertes que nous avons pu avoir chacun de notre côté. Je pense à Christy, Suzie… Je m’approche à nouveau, enlaçant Sasha quand elle revient contre moi. Franchement, je m’en fiche du regard des autres. J’ai eu tellement peur de ne jamais la retrouver que je ne veux pas m’empêcher de l’enlacer pour un connard qui regarde.

Bob est là pour empêcher la potentielle crise de panique de Sasha et je remarque bien rapidement son regard dans mon dos ou l’absence de personne est bien visible.

- Tout à l’heure… c’est promis.

Que j’ajoute simplement. Oui, je compte bien lui dire. Lui parler de ce qu’il s’est passé depuis que nous nous sommes séparés de force. Chrissy, le bébé, et toutes les aventures que j’ai pu finalement vivre avec Bob. Ce con. J’ai bien remarqué la non présence de Suzie et je me doute qu’elle n’a pas terminé ses jours de la meilleure des façons.

- Je suis fier de toi, Sha’.

Et c’est vrai. Je suis fier, et soulagé, de la voir en vie. Elle a l’air de se porter bien. Je ne vois pas de blessure ou de membre en moins. Et dire que les entraînements ont été bien complexes à lui enseigner. Déjà parce que je savais pas me défendre non plus. Mais ça, je ne lui dirais pas encore aujourd’hui.

- Je… je me suis caché dans une voiture et Bob m’a retrouvé.

Avec le fils qui a finalement survécu quelques heures tout au plus. Et si Bob ne m’avait pas retrouvé, peut-être que j’aurai fait en sorte de terminé ma vie dans ce véhicule. D’ailleurs, Bob grimace un peu à cette évocation du souvenir complexe que j’ai encore du mal à avaler. Voir à raconter. « Ouais, je me suis barré en courant et je l’ai trouvé pas loin. On est revenu mais t’était déjà plus à. » Mais je souris à sa remarque. J’ai un peu changé, c’est vrai. Mais en même temps, ça fait quelques années maintenant. Je n’ai plus quatorze ans.

- En même temps, la dernière fois qu’on s’est vu, j’avais quatorze ans. J’en ai vingt et un maintenant.

Bob se tient à ma droite, bombant le torse glissant sa main gauche dans sa tignasse qui a déjà blanchit depuis de nombreuses années. Bien avant l’apocalypse, même. Et lorsque Sasha lui indique qu’il n’a pas prit une ride, le vieux brancardier affiche un grand sourire. « Ouais, je sais. Je suis magnifique. »

- Fais gaffe les chevilles papi, tu vas finir par plus pouvoir marcher.

Outré, Bob m’assène une claque derrière la tête et je le fusille déjà du regard. Ce gros con là. C’est moi qui lui permet de rester en vie et il me frappe comme ça. Reposant mon regard sur Sasha, je décide de me focaliser uniquement sur elle.

- Tu as un abri ?

Fier ? Elle peine à comprendre la raison de cette fierté, quand elle à l'impression d'avoir seulement tenu le coup. Mais ça la touche sans doute suffisamment pour que ça se lise dans son regard, fronçant les sourcils. Cette histoire de voiture, cette promesse de parler plus tard de Chrissy ou du bébé... Elle ne sait pas pourquoi, mais ça à le don de l'inquiéter. Et sans doute que Bob le devine en venant poser une main contre son épaule pour la presser avec douceur, avant d'aviser Rob sans trop comprendre ou il veut en venir en assurant avoir 21 ans.

Mais ... Attends, quoi ? Le calcul n'est pas compliqué, même pour elle. ON A LE MÊME ÂGE ? Elle s'en serait étranglé pour un peu alors qu'elle avise le brun sans trop comprendre ou il veut en venir. Mais pourquoi tu m'l'as jamais dis ? En d'autres circonstances, elle lui serait tombée dessus. Mais là, l'émotion la submerge trop pour sans doute mal le prendre. Et le rire sincère de Bob dans son dos l'invite à l'apaisement, avant d'hocher la tête à la question.

Oui, depuis cet été. Junk Town. Qu'elle donne le nom sans sourciller, devinant sans mal à la silhouette des deux hommes qu'ils ne se sont pas réellement posé depuis au bas mot, une éternité.

C'est pas très loin d'ici, et la patronne est ... Effrayante, quand elle le veut ? Enceinte ? Dopée à la clope ? Tout un tas de nom défilent pour définir Maxine, avant de reprendre avec un sourire sincère. Elle est cool. Elle s'appelle Maxine, c'est elle qui m'a ramené la-bas avec une autre fille, Nascha. Et y'a Liam qui passe de temps à autre, mais la porte est ouverte aux nouveaux tant qu'on respecte les règles !

Qu'elle précise pour la forme. Ils savent se tenir, et puis... J'me porte garante de toute façon. Et son air sérieux doit sans doute dénoter avec son sourire parfois enfantin quand elle l'assure, reprenant à leur encontre.

C'est quand la dernière fois que vous avez réussi à vous posez, tous les deux ? Parce qu'elle ne doutait pas une seconde que la route avait dû être longue, depuis leur dernier échange, des années en arrière...

J’aurai probablement dû faire attention à ce que je dis. Parce que j’avais oublié le mensonge que j’avais donné pour paraître le plus adulte possible. J’avais vieillis mon âge et je n’hésiterais d’ailleurs pas à le vieillir encore si je devais en avoir l’utilité. S’il le faut, je m’en fiche. Je le ferais. Mais quand Sasha hurle presque à s’en étrangler sur le fait que nous avons le même âge, je me contente de sourire. Ok, un sourire en coin parce que ça me fait rire.

- J’avais besoin qu’ils pensent que j’étais plus vieux. Et par la suite, on en a pas reparlé..

Et je sais qu’elle va m’engueuler. Si ce n’est pas maintenant, ça sera le cas dans quelques temps. Mais je m’en fiche. Je suis heureux de la voir en vie, en un seul morceau même si je ne doute pas des difficultés psychologiques qu’elle a du endurer aussi de son côté. Mais elle a un abri et je suis rassuré. En revanche, je ne sais pas vraiment où ça se trouve. Mais je lui fais confiance. Si elle juge l’abri correct pour elle, alors c’est qu’il l’est.

- Tu as l’air d’être bien entouré.

Ce qui me rassure tout autant. Et de façon implicite, je vois bien qu’elle nous indique de suivre. Bob est le premier à répondre d’ailleurs. Le petit vieux à la dalle. « Posé réellement ? Pas depuis un moment. Junior réclame toujours à ce qu’on bouge constamment. » Je le fusille du regard. J’estime que rester à un seul endroit est du suicide. Il y a tellement de personnes néfastes que bouger est d’une nécessité extrême.

- On s’est arrêté il y a deux semaines, environ. Mais comme le vieux est fatigué, j’imagine qu’on peut s’arrêter quelques jours.

Et bim, tentative d’une seconde claque arrêté de justesse lorsque je saisie son poignet. « Espèce de petit con va. Viens Sasha, on va à Junk Town. De toute façon, il suivra qu’il le veuille ou pas. » Gnagnagna. Je lâche son poignet et glisse les mains dans les poches de ma veste.

- Tu veux pas le récupérer, par hasard ?

Mais cette arnaque ! Toutes ces fois ou tu m'as dis Gngn, moi homme fort et responsable je suis l'adute c'était des conneries ?! Bien sûr qu'elle s'en insurgeait ! Elle aurait aisément pu lui dire d'aller se faire cuire le fondement ailleurs, à cet enfoiré. Mais après tout, oui. Les années étaient passées. Et le coup de tête qu'elle lui réservait serait d'avantage surprise si elle n'en pipait mot pour l'instant. Se contentant de le fusiller du regard une dernière fois, non sans esquisser un sourire à sa remarque. Oui, elle était bien entourée. Mais ... C'est très récent. Avant ça ... J'étais soit seule, soit avec des adultes. Sans vouloir te vexer. qu'elle reprend à l'attention de Bob qui l'avise en fronçant les sourcils, reprenant. Tu te souviens de Teagan ? Ben y'en a des pires que lui, parfois. Et elle n'avait pas envie de s'attarder sur la question, de toute manière.

Et à la remarque sur la fatigue de Bob ou la véhémence de ce dernier, elle ne peut s'empêcher de rire de bon coeur. Leurs joutes verbales lui avaient manqués, terriblement. Les avisant tour à tour se disputer comme des enfants alors que la proposition de rejoindre Junk Town est lancée, hochant la tête avec entrain à l'idée.

Ah non, j'prends le package intégral ou rien moi. Alors tu bouges ton cul. Et ouais, plus possible de lui donner des ordres maintenant ! Venant même sauter sur son dos comme à l'époque, attrapant ses épaules pour s'y maintenir et le forcer à la porter sur quelques mètres, quoi que sa taille et son poids ne devaient pas être aussi aisé à supporter que des années plus tôt.

Allez, j'fais le ... Le ... La boussole ! Le truc automatique dans les voitures, là. Merde, comment ça s'appelait au juste ? Tournez tout droit, et au prochain carrefour, prenez la gauche. qu'elle s'autorise même à articuler n'importe comment avec une voix mécanique à souhait, ne pouvant s'empêcher de rire à sa propre bétise.

En plus, Nash à de quoi fumer la-bas. Et on à de la musique, et même une limo jaune poussin !