Sa présence ici est inévitable. Maman d'une petite fille de 15 mois, Allïa sait à quel point tout ce qui concerne les enfants et la maternité peut être rare et précieux. Avec Maes, ils font comme ils peuvent pour élever leur fille avec ce qu'ils ont sous la main. Ce n'est pas facile, mais ils s'en sortent plutôt bien jusqu'à présent. La fillette semble ne manquer de rien et ils sacrifient aisément leur propre confort et nourriture pour tout donner à leur bébé.

Le regard de l'archère se pose sur la ville abandonnée en contre-bas. Elle n'a pas encore explorer ce coin-là et pourtant, elle s'aventure souvent loin de chez eux pour chasser. Elle préfère aisément les forêts, moins dangereuses. La présence des rôdeurs y est moins importante qu'en ville même si elle y est de plus en plus fréquente. « Bien sûre » souffle la brune d'une voix posée à l'intention de Kaitlyn. Être discret c'est logique et ça ne devrait pas poser trop de soucis. Ils n'ont pas emmené les plus bourrins d'entre eux en sortie.  Son regard se pose sur la jeune femme à l’initiative de cette petite sortie. Elle ne connait pas vraiment Kaitlyn, assez discrète sur le campement. Comme la plupart des exilés, elle se montre assez sauvage. Ils se ressemblent bien tous sur ce point-là. Ils font leur vie, se montrent fidèle les uns aux autres mais peuvent passer de longs moments sans se parler, ça ne dérangerait personne, ou du moins, Allïa le vit comme ça.

La deuxième demande de Kaitlyn fait sens aussi. Trouver un peu plus de confort pour leur quotidien de femmes du coup, ce n'est pas du luxe. Elle n'est pas certaine de trouver une utilité à du maquillage mais le reste, ça peut servir. L'archère glisse une œillade amusée à Maes : qu'il leur trouve donc de la lingerie et des tampons ! Elle redevient plus sérieuse en tournant ses yeux vers Kaitlynn « Une écharpe de portage, ça peut-être plus pratique qu'une poussette » propose-t-elle. Ils vivent à proximité de la plage, entourés de chemins graillonneux, pas sûre que la poussette leur serve beaucoup. Qui aurait cru qu'elle deviendrait experte en la matière... « Il me faut du fil aussi, pour mon arc » Le sien commençait à s'user au fil du temps. « On prend tout ce qui nous semble utile en gros mais je crains qu'on ne trouve pas grand chose » Tout avait été fouillé et refouillé. Alors certes, les jouets pour bébés ne sont pas une priorité pour les survivants, mais le reste avait déjà dû disparaitre depuis bien longtemps.

Spoiler:

A la réflexion de Dana, Allïa secoue doucement la tête. Kaitlyn cherche seulement à faire les choses bien et ce ne doit pas être évident de s'intégrer à un groupe comme les exilés. Ils ont tous leur sale caractère et parfois, ils en oublient un peu les règles de bienveillance. Elle lui adresse un petit sourire mutin avant de lui glisser : « En même temps, on est pas particulièrement connu pour être les plus prudentes du coin » souffle l'archère, amusée. Oui, dans le genre, je me jette à corps perdu dans le danger pour protéger les autres, elles étaient particulièrement fortes. Il n'y avait que Maes qui se montrait plus raisonnable et plus mesuré face au danger. Heureusement d'ailleurs, Allïa pouvait facilement s'appuyer sur sa sagesse et il avait tendance à calmer ses ardeurs. « Laisse-lui une chance, elle cherche à faire les choses bien » murmure-t-elle. Pour le moment, l'archère n'a pas vraiment d'opinion sur Kaitlyn, si ce n'est une méfiance vis à vis de son comportement avec Valérian sur le navire l'autre jour.

La réponse de Dana fuse et si un instant, Allïa craint une confrontation entre les deux femmes, il n'en est rien. Heureusement, elles ont une mission à remplir. « Moi ça me va » affirme l'archère autant pour la proposition de Dana que pour celle de Katilyn. Pour les binômes, ils verront plus tard, mais elle ne sent pas particulièrement celui des deux femmes ensemble.

Ils se mettent en marche et arrivent devant un grand magasin. Les portes sont bloquées. La chasseuse y voit plutôt un bon signe, cela veut dire que ce magasin n'a pas été fouillé depuis un bon moment. Son regard scrute la façade. « Je suppose que personne n'a de pince coupante dans son sac ? » soupire-t-elle. Elle aurait été bien efficace contre le treillis en métal. « On peut grimper au fenêtre et tenter de rentrer par les étages. » Elle cherche une faille dans le grand bâtiment. L'étage n'est pas particulièrement haut. « Si je grimpe sur tes épaules, je pourrais atteindre facilement le premier étage. » propose-t-elle à Maes. Elle s'avance et vient frapper au métal pour voir s'il y a du mouvement à l'intérieur. Si c'est le cas, c'est que des morts sont toujours présents, coincés derrière les vitres.