Wyatt a dû s'éclipser pour aller chercher à manger, j'en profite pour sortir prendre l'air. Visiblement, vivre d'amour et d'eau fraiche, ce n'est malheureusement pas possible et vu l'heure avancée, il est grand temps de se restaurer un peu avant la nuit. Mes yeux explorent les alentours mais je n'ose pas vraiment m'aventurer plus loin que le mobil-home de Wyatt. J'aurais l'air bien maline si je me perds. Le campement a l'air grand, beaucoup plus que tout ce que j'ai connu jusqu'à présent. C'est un peu impressionnant. Plusieurs personnes s'affairent autour pour préparer le fameux grand déménagement sans se préoccuper de moi.

Je suis arrivée un peu plus tôt dans la journée et je n'ai encore croisé personne de connu. Il faut dire qu'on vient de passer plusieurs heures enfermées dans le petit logement à refaire le monde avec Wyatt. Je suis pourtant venue là pour donner un coup de main et je me promets de m'y mettre demain, dès le réveil. Je frotte mes mains l'une contre l'autre. Il fait assez froid dès que le soleil décline à l'horizon, j'aurais dû prendre davantage de vêtements chauds.

Je m'assois sur une des chaises présentes sur la petite terrasse et j'étire mes jambes. Le long trajet en vélo pour venir jusqu'ici ne m'a pas épargné, je risque d'avoir de bonnes courbatures demain. Ce n'est pas grave, il va falloir que je m'y habitue, le vélo va probablement devenir mon meilleur allié pour les mois à venir avec la pénurie d'essence. Lorsque j'entends des pas, je me retourne et lance : « Te revoilà ! » Wyatt a fait plus vite que prévu, les cantines ne doivent pas être loin. Pourtant, lorsque mon regard se tourne vers le nouvel arrivant, je me rends vite compte que ce n'est pas mon petit-ami mais une jeune fille. « Oh, toutes mes excuses, je pensais que c'était Wyatt, il est parti chercher à manger » Je balaye l'air de ma main et je pique un fard. « Désolée, c'est chez toi ? » Je montre le mobil-home. Wyatt m'a dit qu'il avait des colocataires, c'est probablement l'une d'eux, non ?