Il sentait de la fébrilité. Ses doigts étaient légèrement tremblants. Oui, il avait l'impression de faire une bêtise. Il avait l'impression qu'ouvrir la porte mentale à quelque chose qu'il s'interdisait depuis toujours. Là, dans ce placard sombre qui sentait la poussière, quelque chose se passait, et … il n'avait pas envie de le laisser filer. Il avait peur que la part de lui qui avait tout le temps le contrôle revienne à cet instant, et alors … que la magie disparaisse.

Ses yeux se fermèrent brièvement tandis qu'il le parsemait de baisers, humant son odeur. Les mains descendues jusqu'à l'arrondi de ses fesses, ce fut Derek qui se pressa un peu plus à lui, électrisant le jeune Lewis au passage. Il se souvint, par flash, de cette nuit-là, à la plage. Quand il était assez alcoolisé pour laisser tomber les barrières. Aujourd'hui, seulement, pas d'alcool. Juste … une audace qu'il ne se connaissait pas.
Son visage se redressa pour capter les yeux du tatoué. Dans ceux de Milow, un doute, un questionnement. Une gêne. Son cœur battait si lourdement que Derek devant le sentir, ainsi collé à lui.

Il déglutit, laissant son corps se tendre sous l'énième assaut de son aîné. Impossible d'ignorer l'effet qu'il lui faisait. Impossible également pour lui, à cet instant, de cacher le sien. Et … ça aussi, ça le mettait mal à l'aise.

Désirable, lui ?

Il ne put s'empêcher de lâcher un bref soufflement de nez vaguement médisant. Pas contre Derek, mais contre ce qu'il lui disait. Plutôt que de répondre, il glissa l'une de ses mains dans sa tignasse, colla un baiser le long de sa mâchoire. Il y eut un instant de flottement, ou alors était-il le seul à le ressentir ?

Est-ce qu'on … on … sort ?

Sa voix était vaguement tremblotante, un peu plus rauque que d'ordinaire. Sortir ? Il n'avait pas vraiment envie. Néanmoins, il se sentait bloqué. Il se souvenait pourtant que c'était lui qui avait prit les devants, la dernière fois. Mais là … il ne connaissait pas. Il risquait de s'y prendre mal. D'être ridicule. Il ne connaissait pas la marche à suivre ou s'il y en avait une.
Il laissa ses doigts dégringoler lentement le long de son dos, se glisser à la lisière de son boxer, avec l'envie irrépréssible et honteuse d'aller toujours plus, de sentir un peu plus Derek contre lui. Rien que d'imaginer ... ça le faisait frissonner.

Je ... je sais pas ... trop comment ...

Il fronça le nez. Bien sûr qu'il ne savait pas comment fiaire et Derek le savait, depuis le temps. Il ne savait pas si ça se faisait dans un putain de placard. S'il fallait qu'ils soient allongés ou pas. Jusqu'où ils devaient aller, ou pas. Ce que lui devait faire, ce que devait et pouvait faire Derek. C'était débile. Il était débile, bordel de merde, et avait l'impression d'être un putain d'attardé face à son amant bien plus expérimenté.