J’ai mal au cul. Je vais surement mourir de la pire façon qui soit et tout ce que j’arrive a penser c’est que j’ai mal au cul ? C’est pathétique. En même temps, accroupie ou je suis, derrière un amas de ferrailles, sans pouvoir changer de position au risque d’être découverte, je suis condamnée a attendre que les 4 survivants qui sont là, partent. 3 mecs adultes et un tres jeunes que j’ai pris pour une fille, je lui donne 15 /16 ans max.  Dans tous les cas, ca va faire au moins une heure, voir 10 ans a en croire mon cul, qu’ils sont là a parler comme des gros lourds dans un bar en cherchant dans cette décharge pleine de ferrailles,je ne sais quoi.

En d’autres moments je me serais montrée pour tenter ma chance en me disant qu’il n’y a pas que des connards dans ce bas monde. Sauf que là tentative de viol que j’ai subie il y a peu, qui m’a laissée des séquelles, et le fait que leurs conversations ne laissent pas la place au doute sur le fait que c’est des connards, je préfère me faire discrète. Car oui, les types sont en train se marrer en parlant d’une famille qu’ils ont gentiment zigouillé et du fait qu’ils sont frustrés car la mère s’est tirée une balle dans la tête avant qu’ils puissent « s’amuser. » Bref, des mecs qu’on rêve de croiser quand la nuit va tomber dans une décharge de ferrailles loin de tout.

Putain, j’ai trop mal là… je crois que j’ai une crampe au cul ! Je ne savais même pas que c’était possible. Je suis au bout de la vie fessière quand les types commencent a réagir sur le fait qu’ils ont cru voir quelqu’un. Je devrais me dire que c’est ma chance, que c’est le moment mais j’ai un coté concierge qui me perdra. Je tends l’oreille et comprends qu’ils ont repéré un mec qu’ils croient seuls et veulent le piéger. Franchement, ça serait vraiment le meilleur plan pour me barrer… je penche la tête et distingue que trois adultes se mettre en embuscade et le plus jeune aller vers un homme avec un air de gamin paumé super bien joué.

« M’sieur… s’il vous plait… ma famille a été attaqué…je… j’ai réussi a me sauver avec ma petite sœur… mais… mais je la retrouve plus… j’ai… j’ai besoin d’aide… s’il vous plait… »

Il lui montre la décharge comme si une enfant y était cachée.   Certes, je suis encore fraiche et jeune, mais j’ai passé l’âge d’exciter les pédophiles depuis des lustres.

« Je vous en prie… il ne me reste qu’elle… »

Tendue, les mains sur mes armes, j’observe la scène au point d’en avoir oublié que j’ai mal au cul, comme quoi, ce n'est peut etre pas qu'une histoire de fesses ce qui se passe.

si tu es joueurs:

La nuit tombait tandis que Jon avançait d'un pas sûr, aux abords d'une immense décharge. La journée avait été rude, une vingtaine de cadavres ambulants décimés à coups de hache, afin de passer le temps, mais aussi pour libérer la route. Une activité comme une autre j'ai envie de vous dire. Cela faisait des semaines que Jonathan n'avait pas croisé de vivants, pas que ça lui manquait, mais parfois, ce n'était pas désagréable de faire un peu de causette. Voir plus si affinité... hum. L'univers lui répondit du tac au tac puisqu'il aperçut ce qu'on aurait dit être un adolescent lui foncer dessus. Jon attrapa son poignard et attendit d'un pas ferme. Mais qu'est qu'il fou ce con ? se dit-il, le voyant débouler à toute vitesse vers lui. Espérons pour lui que ce n'était pas sa technique d'attaque, sinon il ne donnait pas chère de sa peau.

Le jeune garçon bafouillait, tremblait presque en expliquant à Jon sa dite situation. L'ex militaire, son poignard toujours en main, fronça les sourcils, tout en lui demandant : "Tu as perdu ta petite sœur ?!" Oui, il lui faisait presque la morale, à la fois pour jauger sa réaction, et le déstabiliser si toutefois il mentait. Si lui avait aux alentours de quinze ou seize ans, quel âge devait avoir cette petite ? L'adolescent en remit une couche, prétextant les paroles adéquates pour qu'un parfait inconnu accepte de vous aider lors d'une situation critique. Jon en profita pour observer rapidement s'il avait une quelconque arme sur lui. Ça n'avait pas l'air d'être le cas. Jon finit par accepter de le suivre sur quelques mètres, avant de bien voir par où ce jeunot voulait le faire passer. Une sorte de chemin escarpé, à moitié encombré par des déchets, sans qu'on en voit la fin. Il s'arrêta net. "Qu'est qui est arrivé à ta famille ?" dit-il sans détour à l'ado, en restant à proximité de lui, tout en observant discrètement les alentours.

Je serre mes fesses qui ont déjà dû gagner en fermeté plus qu’après plein de séances d’abdo cuisses fessiers avec cette histoire. Je n’arrête pas de penser très fort « non non non c’est un piège !! Ne le suis pas ! » comme si cela pouvait influencer la potentielle victime qui parle avec un ado un peu trop rodé a ce petit jeu visiblement. « Allez !! Fais un effort !! Dis non ! SAUVE TOI !!» En même temps, me connaissant, je serais tombée dans le panneau la tête baissée, d’ailleurs, le fait que je n’en profite pas est assez parlant en soit.

Pour autant, je garde beaucoup d’espoir dans le nouveau venu, pas seulement parce qu’il pose des questions mais plus a cause de ma malédiction personnelle. De ce que j’aperçois de lui il a l’air carrément mignon et pour le moment, la règle a été que tous les mecs que j’ai trouvé craquants ont été soit des sales connards soit en couple, et je n’ai pas idée a quel point je suis dans le vrai avec le héros du coin : Capitaine Seattle. Mais peu importe, ces critères étant cumulables, et moi très mauvaise en math, j’estime que ca lui donne une forte probabilité de rien en avoir a carrer de cette histoire de sœur perdue.

Mais je sens bien que celui a qui il parle n’est pas comme ça. Une preuve en barre, de ce que j’aperçois, je le trouve mignon et c’est prouver, y’a que les connards ou les mecs en couple que je trouve mignon, et souvent c’est les deux. Bref, de fortes chances qu’il s’en tamponne sauf que je me rends compte que non seulement je ne sais toujours pas gérer des stats mais qu’en prime je ne suis pas une medium capable d’envoyer des messages subliminaux en entendant un "Qu'est qui est arrivé à ta famille ?".

Je soupire en silence. Encore un mec qui a besoin qu’on soit plus direct pour lui expliquer les choses.  Ils sont ou les princes charmants qui anticipent ce que veulent les princesses ?!! Je vous jure ! Faut vraiment tout faire de nos jours. En attendant, la princesse que je suis censée être décide d’enfin bougé dans un 4 pattes peu gracieux pour aller vers un des deux qui semblent jubiler de sa cachette ; Pour eux, l’affaire semble plié pour le type.

J’arrive a ne faire aucun bruit pour aller vers ma cible, pestant intérieurement sur tout ce qui m’arrache les mains et les genoux malgré mes gants et pantalon. Des que je suis a proximité je saute sur le type pour lui donner un grand coup de bolas dans la tête, assez pour le sonner et brailler un :

« C’EST UN PIEGE !!!! »

La suite va très vite. L’autre adulte tire vers moi et j’ai le temps de plonger derrière une carcasse rouillée de voiture.

« PUTAIN ?!! C’EST QUI CETTE PUTE ?!!!  MEVILL ?!!! MAX !! ELLE A EU MEVILL !!!»

Ca craint vraiment. De là où je suis, j’aperçois que le môme à sorti une arme à feu et braque le type en lui annonçant la couleur:

« On aurait pu avoir la méthode douce mais je vois que t’es moins con que t’en a l’air. Tu vas lever les mains et jeter tes armes bien loin avant de dire a ta chienne de se rendre aussi ou je t’explose le crâne. »

Son visage comme sa voix n’ont plus rien d’un enfant en détresse. C’est rude et menaçant. Néanmoins, je vois bien qu’il lance des regards nerveux vers l’arrière d’où un de ses amis est au sol, juste bien KO et l’autre a arrêté de tirer et je n’ai aucune idée d’où il peut être. Mais je ne suis pas tranquille et n’ose jeter un œil. J’essaye de capter le regard de celui que j’ai essayé de sauver, sans trop savoir si j’ai réussi, en espérant qu’il aura une idée que je serais capable de comprendre d’où je suis.

si tu es joueurs:

Que faire dans ce genre de situation ? Que faire quand un gamin vient vous demander de l'aide ? Écouter son instinct ? Celui qui vous dit de dire à ce gosse d'aller se faire foutre et que de toute façon sa sœur serait largement mieux partout, ailleurs qu'ici ? Écouter son cœur alors ? Qui vous dit qu'il reste en vous une once d'humanité, que vous êtes encore celui que vous étiez et que de ce fait vous devez encore apporter votre aide à quelqu'un qui vous le demande. Qui écouter ? Comment savoir si la personne que vous rencontrez n'allait pas être la dernière ? Question récurrente ces dernières années dans la tête de Jon qui avait parfois écouté l'un, parfois l'autre.

Oui pendant un temps, pendant longtemps même, Jon n'avait plus été lui-même. Habité par la haine et la rancune, restant en vie que par soif de vengeance et de sang. Mais il comprit rapidement que tout ça ne le mènerait à rien sauf à sa perte triste et inutile, que toutes les vengeances du monde ne lui ramènerait pas ses proches disparus et qu'il pouvait destiner le reste de sa vie à faire mieux. Aujourd'hui, Jon a retrouvé l'humanité qui le caractérisait si bien autrefois, avec une petite touche de hardcore quand il le faut, je vous l'accorde.

Mais est-ce que c'est un ninja qui vient de sauter de la décharge pour assommer un gars là-bas ? Putain de merde ! Cette soirée qui s'annonçait ennuyeuse devenait tout de suite plus excitante ! Inquiétante aussi, quand Jon entendit le mot PIEGE. Il voulu attraper la hache qui était attachée à son dos, mais le gamin innocent de y'a 5 minutes s'était transformé en un putain de Rambo à la con, braquant une arme sur Jon. "P'tit enfoiré..." dit-il sans pouvoir se retenir, un peu admiratif du jeu d'acteur mais carrément sur les nerfs de s'être fait prendre pour un con. Il jeta son poignard, ainsi que sa hache, sans geste brusque comme lui dicta son jeune tortionnaire. Il mit doucement les mains en l'air.

"Je peux pas lui demander ça, tu sais pourquoi ?" dit-il en prenant une attitude ironiquement paternante. "Car si je la fais sortir et que tu nous tu tous les deux, les coups de feu vont attirer mes gars qui viendront s'occuper de ton p'tit cul et celui de tes potes." Ce dernier étant resté un peu à l'arrière, cherchant sûrement par où était parti la ninja.

Euh oui, Jonathan lui aussi avait misé sur ses talents d'acteurs, pas digne d'un oscar mais de quoi mettre le doute au mioche, qui après avoir hésité avait regardé une nouvelle fois vers là où son pote se trouvait. Ni une ni deux Jon tapa fort et sec dans le poignet du gosse pour faire tomber son arme, puis l'attrapa par la veste quand il voulut la reprendre, le releva et lui mit une belle petite droite, non pas pour le massacrer, juste histoire de l'assommer un peu. Si ce morveux était assez mature pour faire des menaces, il l'était aussi pour une correction amplement méritée. Jon prit l'arme sans attendre et la pointa vers la dernière localisation du troisième type. C'est alors qu'il entendit du bruit venant de la vieille carcasse de voiture qu'il s'empressa de rejoindre, prudemment...