Si le but initial de la visite à Agate était de mettre en situation le gadget de Zack visant à améliorer la sécurité du camp, cela ne m'a en rien empêchée de faire d'une pierre deux coups en allant rendre visite aux gardes mis en faction à l'avant-poste. Après tout, il est de mon devoir de me renseigner au mieux sur les différents événements indésirables qui auraient pu survenir récemment et les gérer. Tout comme le fait de m'assurer que les personnes en poste soient toujours à même d'effectuer leur travail, sans quoi il faudrait immédiatement opérer à un changement dans les effectifs.

Levée à l'aube, comme souvent, je me rends donc au poste de surveillance du bâtiment afin de rejoindre la personne chargée de la ronde du matin. Les relèves sont assurées toutes les trois heures, de fait j'arriverai juste une petite demie-heure après que celle-ci n'ait été faite. Cela me permettra d'avoir les informations que je souhaite obtenir.

Lorsque mes pas me mènent à l'extérieur, je viens serrer mon écharpe autour de mon cou afin de me protéger de la fraîche brise qui souffle et serait capable de glacer n'importe qui jusqu'aux os en quelques secondes à peine. Cependant, malgré des conditions de travail déplorables, il est nécessaire de tenir bon. Leokadia, bonjour. Arrivant dans le dos de la blonde, il me semblait nécessaire de m'annoncer afin de ne pas l'effrayer. Je me place à ses côtés, mon iris observant l'horizon pendant quelques instants.

Quelles sont les nouvelles, tant dans les alentours qu'au sein de l'avant-poste ? Bientôt les équipes changeront et vous pourrez retourner au Fort. Arrivez-vous à tenir bon ? Droite, professionnelle, il serait bien complexe de douter de ma position de responsable ainsi que du professionnalisme avec lequel j'effectue ma tâche sans rechigner depuis de nombreuses années. La femme à mes côtés étant une ancienne militaire, tout comme moi, je sais d'avance que cela ne la choquera en rien. Après tout, bien que les années aient passé, notre formation restera sans le moindre doute quelque chose qui nous collera à la peau jusqu'à ce que nous poussions notre dernier soupir.

Certains éléments présents dans cet avant-poste ont été assignés à la surveillance des lieux plus tard que d'autres, cependant cela n'empêchera pas quiconque se trouvant de garde d'être en capacité de répondre à mes questions. Il semblerait que le sort ait décidé de placer Leokadia sur ma route. Qu'il en soit ainsi, j'avoue n'avoir aucun problème particulier avec la polonaise. Une militaire sachant écouter les ordres sans chercher à créer une quelconque opposition lorsque cela n'a pas d'intérêt. Un élément précieux que j'apprécie d'avoir dans nos rangs.

Dès lors que nous nous sommes saluées, je ne perds pas de temps avant d'entrer dans le vif du sujet. Sans préambule, je l'interroge donc au sujet du moral global des troupes présentes à l'avant-poste ainsi que des informations à savoir sur les événements survenus à l'extérieur ces derniers temps. Hochant la tête d'un air entendu, j'avoue être satisfaite d'apprendre qu'il ne semble pas y avoir de souci particulier au sein des éléments déployés à Agate en ce moment. Cela m'apporte toujours une dose considérable d'agacement lorsque je me retrouve à devoir gérer des crises de nerfs et autres problèmes de ce genre. Quant à l'extérieur, rien à signaler de particulier. Voilà une bonne nouvelle.

Soulagée, je prends une grande inspiration et m'autorise un léger relâchement en venant glisser ma main dans mes cheveux pour remettre en place les quelques mèches échappées de ma coiffure à cause du vent qui souffle sur nous. La mission s'est déroulée sans encombres, Zack pourra donc travailler sur les améliorations de son dispositif afin de le rendre opérationnel au plus vite. Dès que ce sera le cas, je ferai en sorte que cela soit installé dans les plus brefs délais. Cela pourra permettre à ceux qui sont de faction dans les différents avants-postes d'avoir un atout supplémentaire pour leur surveillance et leur protection du camp principal et de ses alentours.

Cependant, alors que je prenais le temps de lui répondre, j'ai bien remarqué que l'attention de la militaire avait été attirée ailleurs. Fronçant les sourcils, je lance un regard dans la direction dans laquelle est pointée son arme, n'ayant pas besoin d'interroger la blonde pour avoir rapidement des explications. Un bruit suspect. Hm. Non, je n'ai rien entendu pour ma part, mais cela ne m'empêche pas de prendre au sérieux les doutes de la femme à mes côtés. Venant saisir mon arme à ma ceinture, au cas où, j'invite alors Leokadia à quitter son poste pour que nous allions voir de quoi il en retourne. Avez-vous constaté un comportement étrange de la part des animaux récemment ? Indiquant potentiellement l'arrivée d'indésirables dans les alentours ?

Je ne suis guère surprise de découvrir que les choses ne sont pas des plus calmes à l'avant-poste. Après tout, il est du devoir de ceux qui sont en faction ici de s'assurer que le danger n'aille pas plus loin et ne risque pas de menacer le camp principal. J'ai pleinement confiance en les capacités de ceux que j'ai pu envoyer ici, de fait je ne me formalise en rien de la position en tête de notre duo de la militaire polonaise. Arme en main, je la suis avant de m'arrêter dès lors qu'elle semble avoir fait une découverte. Sourcils froncés, je jette un rapide regard en direction de mon poignet bandé, dissimulant la griffure ayant découlé de notre escapade de test du dispositif de Zack.

Un soupir m'échappe et je reporte mon attention sur Leokadia, troquant mon Desert Eagler contre mon couteau habituellement attaché à ma taille. Discrètement, le plus possible. Veillez à ne pas vous faire surprendre. Bien entendu, je ne prétends pas lui apprendre quoi que ce soit, évidemment. Je ne doute en rien des capacités de la blonde, aussi je ne perds pas davantage de temps avant de lui confier un côté par lequel attaquer quand je prends en charge le second.

Après m'être avancée discrètement, profitant de la végétation pour me dissimuler au mieux, je repère rapidement quelques morts errant non loin de ma position. Il ne me faut pas longtemps pour approcher le premier, me faisant malheureusement remarquer par ce dernier en marchant malencontreusement sur un bout de bois sec au sol. Et bien, tant pis. S'il a le temps de tourner la tête dans ma direction et de tendre un bras vers moi, il n'a pas bien plus de marge d'action avant que je ne vienne enfoncer ma lame à l'arrière de son crâne après l'avoir contourné. D'un geste sec, je retire mon couteau de l'orifice fraîchement créé et passe au suivant. De la même manière, je me charge de trois autres de ses compères, mettant fin à leur errance de cette manière.

De son côté, je vois que la polonaise n'est pas en reste. Au moins, nous parviendrons en toute logique à gérer ce problème sans mal. En espérant bien évidemment qu'ils ne soient pas les premiers annonceurs de la venue d'une horde dans la direction de l'avant-poste. Cela serait bien plus problématique, de fait.

Je me dois d'avouer que je ne prends pas réellement le temps de m'assurer du bon déroulement de l'affrontement du côté de Leokadia. La sachant anciennement militaire et ayant pris ce paramètre en compte lors de son affectation à l'avant-poste, je ne me fais évidemment aucun souci quant au fait qu'elle sache gérer quelques mordeurs un peu trop proches de nos structures.

Pour ma part, je suis suffisamment concentrée sur les macchabées qui s'approchent de moi pour ne pas prendre le luxe de me déconcentrer. J'ai déjà fait cette erreur récemment lors de ma sortie avec Zack pour tester son dispositif de sécurité, ce qui en a résulté cette griffure sur mon poignet dissimulé sous un bandage de fortune. Hors de question que je laisse une telle chose se reproduire à nouveau. Il en va de mon honneur et de ma réputation tout de même.

Les corps s'enchaînent dans mon champ de vision, et il me faut prendre rapidement la décision de savoir quelle sera ma première cible. Avisant de la distance me séparant de l'un des cadavres, je décide de m'élancer dans sa direction en premier. Sous l'impact de ma lame entrant jusqu'à la garde dans son œil, il s'écroule l'instant d'après. Et il en va de même pour deux de ses congénères quelques minutes plus tard, au découlé d'une intense lutte contre le troisième larron.

C'est alors que la voix de la blonde me parvient, attirant mon attention sur la direction de laquelle elle provient. Je la cherche du regard avant de finir par poser mon iris sur sa silhouette. M'approchant de l'ancienne militaire, je l'avise un instant avant de me rendre compte qu'elle n'a plus son arme. Il semblerait qu'il n'en reste plus qu'un seul. Tu as perdu ton arme ? Comment ? Tu es blessée ? Par pitié, que la réponse ne soit pas positive car je dois avouer que mes nerfs risquent de ne pas apprécier l'organisation et la gestion d'une évacuation d'urgence.