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Waban Tohotonime
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Abigaël O'Connor - Une longue journée
Mer 22 Fév 2023 - 10:23
what i am
Déterminée Débrouillarde Courageuse Honnête Curieuse Individualiste Entêtée Impulsive Désabusée Méfiante | Un jeans un peu troué, une paire de sneackers élimée, un sweat à capuche presque propre pour compléter le tout. Rien de criard ou d'extravagant, le confort et le pratique avant tout. La capuche a toute son utilité pour dissimuler sa chevelure féminine. Même en été Abi préfère garder ces chauds vêtements afin d'éviter d'exposer toute partie de son corps. Elle possède également un sac à dos, quelque peu rafistolé ci et là, qu'elle trimballe en permanence. Il semblant bien rempli. Outre quelques vêtements de rechange, on y trouve aussi le nécessaire pour être autonome dans la nature la plus sauvage, ainsi qu'un minimum de vivres pour tenir quelques jours. Sur le coté droit deux gourdes d'eau. Au fond de ce sac deux emballages en plastique. L'un contenant toute sortes de courriers et de missives qu'elle distribue au fil de ses rencontres, l'autre protégeant une carte de la région remplie de diverses annotations. Parfois, quand elle en trouve, elle y range aussi l'un ou l'autre livre qu'elle aura pu récupérer. Enfin, un petit carnet rempli de notes diverses, lui servant de pense-bête. Bien caché, emballé dans un vieux t-shirt, tout au fond du sac à dos, un revolver de poing non chargé. Quelques balles sont rangées dans une des poches du même sac. Dans un fourreau un peu bricolé, sur le flanc gauche du contenant, une machette de bonne facture, visiblement entretenue. Peu de coquetterie dans tout ça. Abi ne porte aucun bijou visible, rien avec une véritable valeur hormis ce qu'elle transporte sur son dos. Plusieurs années de privations et de sacrifices n'auront pas fait que du bien à la jeune femme, qui affiche aujourd'hui un physique plutôt longiligne et amaigri. C'est un format tout en légèreté qui se présente à vous, un corps déjà bien abimé malgré son jeune âge. Quelques mésaventures ont laissées des traces qu'elle n'expose pas vraiment aisément. Dans le concours des cicatrices, Abi a de quoi pas mal se défendre. Ce manque de robustesse est heureusement compensé par sa faculté à se glisser un peu partout et à détaler comme un lapin en cas de besoin. C'est un vrai petit chat, capable d'aller ramper là ou personne n'irait, de tenter des acrobaties vraiment peu raisonnables. Sa pointe de vitesse est sa petite fierté, même si elle n'est pas aussi endurante que d'autres au moins elle utilise sa vivacité pour se mettre la première à l'abri. Abi n'a donc vraiment pas une apparence menaçante, que du contraire, elle a gardée ce côté adolescente paumée qui cherche toujours de l'aide. Son visage arbore souvent un air renfrogné et boudeur. Rarement souriante, l'air soucieuse et concernée, il est aisé de remarqué qu'elle n'est pas d'une personnalité très exubérante. Elle garde toutefois un atout de taille dans sa manche : son regard. Véritable miroir de sa volonté farouche, elle n'hésite pas à vous fixer de ses prunelles d'un bleu intense. De part sa façon de vivre, il lui est compliqué d'arborer une tignasse correcte et bien entretenue. Ses cheveux ont constamment l'air de vouloir faire leur propre vie, Abi devant les attacher ou les ranger dans un bonnet pour avoir un air un minimum correct. La jeune femme pourrait faire un bon ménage là dedans, mais elle s'y refuse obstinément, c'est aussi une part de sa personnalité. Sa voix est comme son apparence et sa façon de vivre, discrète et juste, Abi est tellement habituée aux longues heures où le silence est d'or et elle n'est donc pas spécialement la plus bavarde. Même si elle ne rit plus aussi souvent qu'avant, cela reste un son qui dénote clairement de l'apparence qu'elle tente de se donner. C'est un des rares moments ou elle tombe le masque et révèle qui elle a pu être dans un passé pas si lointain. |
Psychologie
Abi était encore jeune quand tout est arrivé et c'est face à l'adversité et dans la nécessité de devoir survivre qu'elle s'est forgée son propre caractère. Rapidement isolée de ses proches, l'adolescente d'alors a dû vite comprendre où était sa place dans ce nouveau monde et comment se comporter pour espérer voir un autre jour se lever.
Demandez aux quelques personnes qui la côtoient comment définir Abi, ils vous répondront qu'elle fait preuve d'une réelle détermination dans ses choix de vie. Elle se choisit ses objectifs et fait tout pour y parvenir, quitte à parfois vouloir trop en faire, un peu bornée et n'acceptant que rarement la critique. Dans son esprit c'est elle qui fait le bon choix, qui pourrait en douter ?
La jeune femme considère que les autres survivants ne valent pas forcément la peine, sous pour autant les détester ou les éviter tout de même. Déceptions et trahisons l'ont simplement poussée à résolument se recentrer sur elle-même, n'accordant que peu sa confiance en autrui. Pour Abi c'est de toute façon comme cela que fonctionne cette société, le plus fort ou le plus malin survivra le plus longtemps, tout le reste n'est que mensonges et magouilles. Elle ne rechigne pas à la compagnie, c'est de toute façon vital, mais il en faut beaucoup pour gagner son amitié.
Quand l'heure est à la décision, peu d'hésitations et pas de réel questionnement sur le bien fondé de son choix. On y va et on verra. Quitte à se mettre un peu dans les emmerdes. Elle assume jusqu'au bout de toute façon, ne rechigne pas à la tâche et s'engage pleinement dans tout ce qu'elle entreprend. Elle se fiche un peu de se réputation en général, mais ne la prenez pas pour une mauviette ou une faible jeune femme, elle risque de vous détester.
Ce côté un peu tête brûlée est heureusement compensé par un bon sens de l'observation et de l'orientation, ainsi que par une étonnante vivacité. Elle a du apprendre à ne compter que sur elle-même, et quand on a pas une carrure de déménageur ou quand on n'est pas spécialement douée pour les armes, il faut compenser par d'autres points forts pour y arriver. Abi a conscience de ses propres capacités, mais aussi ses défauts, même si sur le moment elle a parfois tendance à occulter le tout, préférant l'action à la réflexion.
La parole et le respect de ses engagements est également fondamental pour la jeune femme, même si elle n'irait pas à se mettre en danger pour trois fois rien, faut pas exagérer. Toutefois, rien ne sert de mentir ou de manipuler, elle déteste d'ailleurs ce trait de caractère chez quelqu'un. On a beau ne pas tous avoir envie de passer notre vie ensemble, le minimum c'est de ne pas essayer d'entuber son prochain.
Si elle n'a pas pu poursuivre de vraies études, c'est heureusement un esprit vif et affuté. Aucun problème n'a sa solution, sinon comment aurait-elle pu s'en sortir aussi longtemps ? Abi aime découvrir et apprendre, comprendre et savoir, mais cela lui a hélas déjà joué quelques tours. Pour l'instant elle a toujours réussi à s'en tirer, mais est-ce que ça va encore durer longtemps ?
Story of survival
Pre-apocalypse
Voilà le début de mon histoire, finalement assez banale et chiante. Elle aurait même dû continuer comme ça, un jour je serais partie à la fac, j'y aurais rencontrée l'homme de ma vie et à notre tour nous aurions dû participer à la grande roue de la vie.
Sauf que ça a vachement dérapé depuis.
Alors oui mon enfance c'était quand même cool. Chez nous c'était une grande famille, fière de ses origines irlandaises. Quand le clan O'connor se réunissait, il y en avait du monde. Le genre d'événement où on mange des tas de hot-dogs et où les grands s'enfilent des bière en refaisant le monde. La famille a émigrée aux Etats-Unis lors de la grande famine, il y a un moment donc, elle a pas mal voyagée pour finalement se retrouver tout à l'ouest du pays. Je ne sais plus laquelle génération j'étais, mais c'était déjà bien loin.
Mon père avait sa propre société dans l'import-export, ça marchait si bien que ma mère ne devait pas travailler. A ce moment-là on habitait la banlieue de Seattle, à Renton, c'était une jolie maison avec un grand jardin, que pour moi parce que je suis fille unique. Je ne sais pas si mes parents ont fait exprès de s'arrêter à moi, je n'ai jamais pu leur poser la question.
On partait en vacances chaque été, et j'avais droit à tous mes caprices. Même le jour ou j'ai voulu mon cheval, mon père a cédé. Je crois que quelque part il compensait aussi ses nombreuses absences pour son boulot. Pas qu'il n'était jamais là, mais c'est vrai qu'on vivait souvent sans lui. Quelque fois j'entendais des mots plus hauts que d'autres entre eux, je sais que son rythme de vie pesait parfois sur l'ambiance à la maison, mais le succès dans son boulot semblait vraiment quelque chose d'important.
Et si mon paternel n'avait pas trop le temps pour suivre mes passions, ma mère elle pouvait m'emmener un peu partout. J'ai fais de l'équitation pendant pas mal d'années, et j'étais pas mauvaise en fait. Aussi de la danse classique, ça c'était moins mon choix mais ça me plaisait bien quand même. J'ai essayée la musique mais j'étais nulle. En fait dans l'art en général je suis pas douée. Dès que je rentrais des cours elle était là pour moi, toujours.
A l'école tiens d'ailleurs. Je n'étais pas trop mauvaise et je m'imaginait déjà faire de grandes études. Grande avocate comme à la télé .Enfin à ce moment là je pensais plutôt à profiter de la vie, de mes passions. Gamine modèle, une américaine typique en quelque sorte. Un tas d'amies plus ou moins proches. Quelques petits copains. En cumulant le monde des cours, de mes loisirs et de toutes mes connaissances, j'avais une vie sociale pas mal remplie pour mon jeune âge.
Mon monde se limitait pas mal à Renton, ou j'étais née et ou j'ai grandi, C'est là aussi que j'allais en cours. Parfois on allait un peu plus loin pour la famille, mais pourquoi se déplacer quand tout est à proximité ? Mais d'un autre côté, de part les voyages ,j'ai pu découvrir un peu du monde extérieur. J'ai quitté pour la première fois les Etats-Unis à six ans. On a même eu la chance d'aller à Paris. J'avais pas vraiment l'âge de comprendre les autres cultures et de m'y intéresser, mais j'ai encore quelques souvenirs en tête.
J'avais donc à peine treize ans quand tout est arrivé. Une vie comme toutes les autres, presque un cliché de film, j'étais bien plus préoccupée par les garçons que par les infos de plus en plus bizarres sur le net. Tout a changé. Ma famille, mes amis, mes habitudes, ma certitude du lendemain. Plus rien de tout ça.
Le début d'un cauchemar dans lequel je suis bien obligée de tenter de survivre.
Post-apocalypse
• Octobre 2015 / Renton - WA : Celle qui est perdue.
Ce n'est jamais facile de me remémorer les quelques jours avant la fun du monde. Tant de différences entre deux vies qui me semblent appartenir à deux personnes bien différentes. Même dans mon esprit, dans ces images et ces souvenirs, tout a comme une sorte de relief particulier. Quand je pense à mon enfance, je vois de la lumière et de la chaleur dans chaque souvenir, alors qu'étrangement tout ce qui suis cette journée du 18 octobre 2015 est coloré de gris et semble si glacé.
Evidemment, tout s'oublie et tout s'efface, un peu comme le visage de mes parents dont j'ai de plus en plus de mal à me souvenir avec précision. Et c'est encore pire pour ces quelques journées que j'ai l'impression de n'avoir vécu que par intermittence, par moments brefs et succins qui sont les seuls à être restés dans ma mémoire. Cela donne une étrange impression de soirée diaporama, avec ses couleurs fades et ses images tremblotantes.
L'une de ses images me resitue pendant mes cours. Je crois que c'est l'un des derniers que j'aurai l'occasion de suivre d'ailleurs. Personne ne semble vraiment concerné par ce que raconte notre professeur. Lui-même fini par interrompre sa longue explication sur une obscure règle mathématique pour s'asseoir sur son bureau et parler avec nous. Des rumeurs folles courent de plus en plus, une sorte de maladie dont on ne sait pas grand chose. Certains affirment connaître quelqu'un qui connait quelqu'un qui l'aurait vu de ses propres yeux. Il y en a qui sont persuadés que c'est un coup des irakiens, leur oncle Bobby l'a bien affirmé hier après sa huitième Bud.
Moi j'écoute, ça m'intrigue tout ça, et j'évite de participer à ce débat. Le soir, quand mes parents pensent que je suis en train de dormir, je regarde des vidéos sur mon Iphone. De drôles de choses se passent. On dirait une sorte de canular, de tendance bizarre. Mais il y a un côté si réel.
Mais la diaporama qui marque le plus ces quelques jours où tut à changé, c'est le soir ou notre Président s'est exprimé à la télé. Quelque chose de grave est en train de se passer. C'est là, dans mes tripes. Moi qui ne suis pas des plus pratiquantes, jamais je n'ai autant priée Dieu que cette nuit là.
• Octobre 2015 / Renton - WA : Celle qui dois fuir.
Mon grand album de souvenirs avance d'une poignée de jours. Je suis incapable de vous dire ce que j'ai fais entre ces deux moments, j'ai tout oubliée. Mais par contre je me remémore parfaitement de cet instant là.
Mes parents m'avaient déposée plus tôt dans la journée chez Maddie, mon amie d'enfance. Elle savait tout de moi, et je savais tout d'elle. Sans aucune jalousie. C'est Maddie qui a su la première que j'avais embrassée un garçon pour la première fois quelques semaines auparavant. D'ailleurs personne d'autre ne l'a jamais su, et d'ailleurs maintenant tout le monde s'en fout. Aux cours, toujours ensembles. Le week-end, toujours ensembles. Même nos familles respectives se connaissaient plutôt bien. Maddie était ma vie, la sœur que je n'avais pas.
La soirée venait à peine de débuter quand mon père avait refait surface. Il était venu me chercher, C'était urgent, il fallait vite partir. Des quelques mots échangés avec la mère de ma confidente de toujours, je comprenais qu'il lui conseillait de faire comme nous, de ramasser ses affaires et de s'en aller. La situation était perturbante, je n'étais pas sûre de bien comprendre ce qu'il comptait faire.
Je ne voulais pas partir, je sentais au fond de moi que l'idée n'allait pas me plaire. Mais je n'avais pas trop le choix. J'ai bien tentée de le persuader, mais il semblait si paniqué, si inquiet. Lui qui n'élevait jamais la voix sur moi se fâchait même et devenait menaçant.
Alors j'ai cédée. J'ai serrée Maddie dans mes bras, on s'est promises de rester en contact et de vite se voir quand tout ça sera passé.
C'était la dernière fois que j'ai vu Maddie. On s'est parlé deux ou trois fois par téléphone, mais rapidement les réseaux sont tombés en panne. Vous savez, encore aujourd'hui je me demande ce qu'elle est devenue. il est probable que je n'ai pas du tout envie d'avoir la réponse à cette question.
Mais peut-être ....
• Décembre 2015 et janvier 2016 / Un camp de réfugié près de Seattle - WA : Celle qui souffre.
Quel âge j'ai ? Je vous avoue que j'ai un peu perdue le compte, tant les repères sont devenus difficiles à garder.
La dernière fois où quelqu'un a pensé à me le souhaiter c'était le jour de mes treize ans. Et ce n'était pas vraiment le plus beau jour de ma vie. La peur et le froid, voilà tout ce dont je me souviens. Mes parents avaient fuit la ville en emportant ce qu'ils pouvaient, mais rapidement l'armée nous avait arrêtés. Obligés de continuer à pieds, pour se rendre dans une sorte de camp provisoire.
Son nom m'est bien resté en tête. CenturyLink Field.
J'ai détesté cet endroit dès le début. Un rassemblement de misère humaine où des hommes en uniformes distillaient leur autorité avec un mélange de haine non dissimulé. Pas question de désobéir, pas question de protester, la seule loi était celle de celui qui tiens l'arme par le bon côté.
Selon eux c'était pour notre bien, eux seuls savaient ce qu'ils faisaient. Dehors c'était l'anarchie. Bien obligés de les croire, il était interdit de s'aventurer hors du périmètre du camp. D'ailleurs on entendait fréquemment des tirs d'armes automatiques, aussi bien le jour que la nuit.
Pour une gosse comme moi, il n'y avait pas vraiment de vie possible. Plus d'école, plus de copines, et même plus de téléphone pour accéder au monde de dehors. Je passais une partie de mes journées à attendre, l'autre à faire des corvées que je trouvais débile. Je crois que je n'ai jamais autant nettoyée et récurée que durant cette période. Et toujours sans se plaindre, chacun et chacune à sa place. Les envies d'égalités ca attendra la fin de tout ça. Pour moi c'était couture et cuisine, même pas la peine d'imaginer faire autre de mes doigts. Vraiment génial.
J'ai vite compris que tout ça était parti pour durer. Les semaines ont commencées à défiler les unes après les autres, toujours sur ce même ton répétitif. Pas de projection dans le futur, pas de but à atteindre. Toujours ce monde de violence et discipline que je détestait au plus haut point.
Quelques mois ont suffit à rendre pas mal de gens totalement marteaux. De plus en plus de contestations et d'émeutes. Jamais réprimée dans le sang, mais bien sous la menace des armes. Je ne l'ai compris que plus tard, mais c'était bel et bien le début de la fin pour ce qu'il nous restait de semblant de civilisation. Quand l'homme ne peut plus régner que par la peur, il arrive un beau jour où tout se casse la figure.
C'est arrivé une nuit de janvier. Je ne me rappelle plus de la date précise., ce n'était pas très longtemps après un semblant de fête de nouvel an. L'après-midi il y avait eu de l'agitation, et des tirs de la part des soldats censés nous protéger. Seulement, si d'habitude ces bruits n'attiraient que quelques rodeurs isolés, cette fois ce fut bien pire. Une horde de ces cauchemars ambulants devait être dans les parages, je ne sais pas trop. Ce qui est sûr c'est qu'au milieu de la nuit l'alerte a été donnée. Mais les armes si modernes n'ont pas suffit à stopper cette meute affamée et déterminée.
Quand les premiers marcheurs ont pénétrés l'enceinte du camp, la panique a été générale. Pour l'immense majorité d'entre nous, moi y compris, c'était notre première rencontre avec eux. Complètement novices et incapables de réagir efficacement. Certains ont tentés d'utiliser le feu pour s'en débarrasser. On sait tous maintenant que c'est inutile et contre-productif.
Rapidement de fut l'enfer dans l'enfer.
J'ai perdue mon père de vue. Il a été des premiers volontaires à tenter de défendre l'impossible. Je crois qu'il savait que c'était peine perdue, mais ça nous laissait au moins une chance. Ce n'était peut être pas le héros des bandes dessinées, mais je crois que cette nuit là il aura été le miens jusqu'à mon dernier souffle.
Avec ma mère nous avons tentés de fuir. C'était presque gagné en fait, nous avons pu sortir du camp en suivant la troupe des survivants.
Mais là aussi il y avait des rôdeurs, tellement de rôdeurs.
Ces quelques instants sont encore plus flous que tous les autres. Tout est imprimé comme au ralenti dans mon esprit. Je revois cette chose se saisir de ma mère et lui planter sa mâchoire dans le cou. J'entends encore son cri de douleur. Je n'oublierai jamais le regard qu'elle m'a lancée à cet instant.
Puis une main d'adulte m'a prise le bras en m'entrainant dans la nuit.
J'ai aussi perdue de vue ma mère. Parfois je me demande si elle a vu cet inconnu tenter de m'entrainer vers un possible salut. J'espère qu'au moment de son dernier moment elle a pu espérer que j'allais m'en sortir. Oui c'est un peu idiot comme idée, mais je m'y accroche.
Tout ça n'a duré que quelques minutes. Une fraction de temps dans une vie. Mais c'est bien suffisant pour tout perdre. Je n'avais plus de famille, plus aucune de mes affaires, plus aucun repère. Le début d'une longue période d'errance.
• Mars 2016 / Rochester - WA : Celle qui reprend confiance.
Les gens de CenturyLink Field se sont regroupés pour certains, perdus pour d'autres. Pas mal de visages devenus familiers ont totalement disparus depuis cette fameuse nuit. Il parait qu'un gros groupe s'était dirigé vers les hauteurs, mais pour ma part je me suis retrouvée ailleurs. Je ne sais pas précisément où, mais on marchait vers le sud. Un bon moment d'ailleurs. J'ai eue l'impression de devoir traverser la terre entière vers je ne sais quoi.
La fuite en avant était constante. Une obligation pour survivre dans ce mode devenu complètement fou. Durant quelques semaines j'ai errée avec un petit groupe de survivants, pas vraiment à ma place à vrai dire, mais il leur restait au moins assez d'humanité pour accepter une gamin qui était plus un poids qu'un avantage. C'était nouveau pour moi cette vie. La nature et les ruines de notre civilisation. La violence n'était pas partie, il fallait souvent se défendre. Les nouveaux adultes remplaçaient ceux qui tombaient face aux rôdeurs. La mort que j'avais pu seulement voir pour la première fois quelques semaines auparavant était devenue une amie de chaque instant maintenant.
Puisque je n'avais pas d'autres solutions, j'ai suivie l'avis général de notre groupe, et nous sommes partis vers un supposé nouveau camp, assez loin de là tout de même. Le trajet ne me laisse pas un bon souvenir. La faim et le froid, voilà surtout ce dont je me souviens. Je crois qu'à un moment j'avais moins peur du rôdeur que de mourir par manque de nourriture sur le bord d'une route. Mais nous y sommes finalement arrivés. Pas tous, oh non loin de là.
Un autre nom dans ma mémoire. Skyranch. Plus sky que ranch quand même hein.
C'est bien plus tard, par les cartes que j'ai sur moi, que j'ai pu déterminer que nous étions près de Rochester. Le camp, on peux lui donner ce nom, était installé aux abords du petit aéroport local. La région était à la fois reculée et assez peu peuplée, tout en offrant quelques petites villes et un bon nombre de fermes à proximités. Les rôdeurs étaient bien présents, mais en moins grand nombre.
Je vais être honnête, l'idée de me retrouver à nouveau entourée de plein d'inconnus ne m'emballais pas vraiment. Mais je n'avais pas vraiment le choix de toute façon. C'est jeune treize ans pour faire son introspection, mais quand tout s'effondre autour de vous on a pas le choix. C'est soit sombrer dans le délire le plus total, soit se forcer à grandir et à essayer de passer une journée de plus vivante.
C'était une sorte de communauté où un semblant de démocratie avait été mis en place. Ici pas de grade ou de titre, chacun avait sa voix. Et c'est d'ailleurs par ça que tout à commencé, puisque les habitants ont votés notre acceptation parmi eux. Nous avons ensuite été répartis au mieux après avoir dressés la liste de qui est qui.
Etant seule, on m'a confiée à Elisabeth. Lizzie pour les intimes. Une femme déjà âgée, mais qui avait élevée cinq garçons. Lizzie était à la fois aimante et dure avec moi. Je crois qu'elle savait quel monde j'allais connaître, plus encore maintenant que les règles ont changées, et ça devait la rendre un peu triste. Elle et moi ça n'a jamais été un partage total, il y a eu toujours eu une sorte de barrière entre nous. Mais elle prenait bien soin de moi. Et ça me faisait du bien.
Un semblant de vie normale s'est petit à petit installé. Intelligemment géré, le petit camp tournait plutôt bien. J'avais ici aussi des corvées, mais je n'étais pas cantonnée aux taches typiquement féminines. Pas non plus d'école à proprement parler, même si l'un des adultes avait été prof durant sa première vie. Il nous distillait un peu de savoir pour tenter d'au moins mieux éduquer les quelques jeunes du camp. Par contre l'autre école, celle de la survie, tournait à plein régime. Les travaux étaient pour la plupart manuels, mais c'était vraiment utile et intéressant. Chacun pouvait partager son savoir et ses connaissances, dans le but de former l'ensemble des habitants à faire face à notre nouveau monde.
Le camp était bien organisé, avec une vraie palissade de récupération. Quelques armes étaient disponibles pour nos gardiens, mais quand on s'aventurait à l'extérieur c'était plutôt en tout discrétion. Après je dois l'avouer, je ne suis sortie que rarement, et le plus souvent pour donner un coup de main à la pisciculture. Oui c'est pas une blague. Dans la ville, pas très loin, il y avait un de ces élevages de poiscaille semi-industriel. C'était en quelque sorte la marque de fabrique de Skyranch. L'élevage ne tournait surement pas comme du temps ou tout allait bien, faute de fournitures et d'électricité constante, mais il y avait quelques panneaux solaires pour un peu dépanner. Le seul souci c'est que ça puait tellement le poisson ...
Cette nouvelle vie m'a pas mal apportée, m'a pas mal changée. Je me suis liée d'amitié aves les quelques jeunes présents. Comme moi ils étaient paumés. Aucun ne s'en sortait indemne. Mais au moins nous formions quelque chose de cohérent et rassurant. Et leur présence était essentielle pour continuer de progresser et de grandir.
Alors que les mois ont défilés, je me suis même autorisée à avoir des sentiments. Après tout la vie doit continuer, et le cœur a ses raisons que la tête ignore. Thomas. Je revois encore ses beaux yeux verts. La chaleur de ses bras. Il était un peu plus âgé que moi, mais les critères de ce genre on les rangent vite quand c'est l'apocalypse. Nous étions novices en amour, meurtris par ce que nous avions vécus, mais nous nous aimions. Sincèrement je pense.
Il a ouvert son cœur et s'est dévoilé, j'ai réussie à en faire de même. J'avais alors dans les quatorze ou quinze ans, je ne suis plus sûre. Jamais je n'oublierai notre première nuit. Oui, nous nous sommes aimés.
Voilà qu'après avoir tout perdu, mon univers se remplissait petit à petit de nouvelles personnes. Des personnes qui ne remplaçaient pas celles que j'ai perdues, mais elles ont comptés pour moi. Je me suis sentie bien, rassurée et aimée. J'avais enfin quelques projets en tête, des plans sur la comète et des idées folles, mais c'était bien plus agréable de rêver de ça que de tout le reste.
• Janvier 2019 / Rochester - WA : Celle qui désespère.
Presque en parallèle avec ma toute première histoire de cœur, ce sont déroulés quelques événements assez marquants pour notre communauté. Malgré une relative sécurité, le monde continuait d'être dangereux et mortel, et la population que j'avais connue au tout début avait bien changée plus de deux années plus tard.
Ce semblant de démocratie qui avait réussit à s'installer ne devait hélas pas durer indéfinitivement. Je crois que le point de bascule était l'arrivée du pasteur. C'était quoi son nom encore ? Phillips ou quelque chose du genre. Il ne voulait pas qu'on prononce son nom, mais plutôt son titre. Quelque part ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Même le moment précis de son arrivée reste flou dans ma tête. Je dais être à Skyranch depuis peut-être un an et demi, pas beaucoup plus.
Alors soyons clairs, je n'ai rien contre les religions. Pour être honnête je suis moi même croyante. Je garde toujours une croix catholique autour de mon cou. C'est rassurant d'un côté. Mais cela reste une conviction personnelle, une affaire entre Dieu et moi, c'est tout.
Mais revenons au pasteur. il avait pas mal d'idées bien arrêtées sur les choses à faire et ne pas faire, et aussi un sacré charisme pour transmettre ses idées il faut dire. Alors petit à petit, mois après mois, le pasteur s'est doucement imposé comme celui qui compte vraiment dans la communauté. Au point d'en être un jour élu comme dirigeant. Moi aussi j'ai votée pour lui, c'est un peu con avec le recul, mais j'avais vraiment confiance.
Tout ne s'est pas dégradé tout de suite. Au début c'était même encore mieux. Juste quelques petites règles très peu liberticides, de quoi donner une bonne morale à tous nos actes surtout. C'était le tout début de ma relation avec Thomas, et elle ne posait pas encore de problèmes.
Petit à petit le ton s'est durci. Les préceptes édictés par le pasteur étaient force de loi. Quand la première milice interne est apparue, la messe était dites si je peu oser cette comparaison. Les premières tensions sont apparues, l'organisation du camp a changée. Nous n'avions plus vraiment l'impression de travailler pour la communauté; mais plutôt pour permettre au pasteur de nous faire prospérer. Une nuance subtile mais importante.
L'une de ses grandes préoccupation était de former "sa jeunesse". Il nous disant être fier de nous, mais qu'il fallait aussi un vrai guide pour nous permettre de devenir de bons adultes. Et cela passait bien évidemment par une liste de péchés à ne pas commettre. Et voilà, ma relation avec Thomas n'était pas vraiment dans ce qui était convenable de faire. Deux jeunes qui entretiennent une relation aussi intime, avant le mariage, ça ne peux pas être acceptable. Sauf que moi je ne voulais pas entendre ce genre d'arguments, je venais d'avoir seize ans, et si dans l'ancien monde je n'aurait pas été considérée comme une adulte, dans ce présent j'estimais avoir assez vécu et assez vu pour ne plus être un enfant.
Alors j'ai protestée contre les interdits. Car oui notre relation fut finalement prohibée, après avoir été exposée sur la place publique. C'était sa technique. Le pasteur utilisait la communauté et ses règles pour brimer psychologiquement ses ouailles.
Voir ma vie dictée par un homme qui n'a aucun lien avec moi, ça ne passais pas vraiment. Nous avons continués notre relation, en cachette, comme d'autres en fait. Pendant que rapidement la communauté abordait un virage de plus en plus extrémiste, avec une rapidité étonnante. Comment les gens peuvent-ils à ce point changer de mentalité ? Même ceux que je considérais comme des amis m'ont tournés le dos. Lizzie en a fait partie, elle m'a finalement jetée dehors comme une moins que rien.
Ma relation avec Thomas en souffrait de plus en plus. Je ne sais pas pourquoi il prêtait plus l'oreille aux paroles du pasteur, mais je le sentais s'éloigner petit à petit. Impuissante face à tant de force de conviction.
C'est celui qui était tout pour moi qui décida en fait de mon destin. Juste par deux actes. Deux décisions que je ne pouvais pas comprendre.
Tout d'abord l'annonce de notre rupture, il avait finalement cédé aux pressions du pasteur et de son entourage, m'emballant tout ça dans un beau paquet plein de "c'est mieux pour toi aussi blablabla". Mais oui c'est sûr que c'est mieux d'être seule et isolée dans ce camp de plus en plus hostile à mon égard. Mais le coup final fut d'apprendre quelques jours à peine après l'annonce de ses fiançailles avec une autre fille. Tout avait été parfaitement orchestré, un plan dont je ne faisais clairement pas partie.
Pour moi, plus rien. J'étais celle de trop, que les autres regardaient de côté. Une longue descente aux enfers, alors que je pensais pas que c'était possible de creuser encore plus bas que nos vies misérables dans cet enfer sur terre.
Alors je suis partie. Pas entièrement de mon plein gré. On ne m'a pas poussée dehors, mais on ne m'a pas retenue non plus. Tout a été fait pour me fournir l'équipement nécessaire à la survie, une carte et des provisions. Sans doutes pour se donner bonne conscience. Et si je crève le lendemain au fond d'un bois, ça ne sera de toute façon plus leur problème.
• Février 2019 / Grande banlieue de Seattle - WA : Celle qui pleure.
Dans ma grande bibliothèque d'images et d'instantanés, Jack y tiens une place toute particulière. Il est des rencontres qui parfois bousculent tout. Celle que je fis un petit matin est résolument de celles qui ne pourront jamais s'effacer de ma mémoire.
Resituons donc. A la fin de cette première période de survie que fut ce camp de naufragés, et suite aux divers événements que je vous ai énoncée, je me suis retrouvée toute seule face à mon destin. Et sacrée destinée que celle d'une gamine de seize ans, paumée et affamée, sans quasi aucun moyen de survivre. Soyons francs et honnêtes, mon histoire aurait normalement dû s'arrêter là.
Mais un matin, quelques jours après ma fuite, Jack apparu. J'ai oubliée son nom de famille, je ne sais même plus si il me l'a dit, mais pour moi c'est juste Jack. La quarantaine, l'air décidé et sûr de lui, un côté baroudeur qui ferait fondre la moitié des nanas de la côte ouest si nous n'étions pas en voie d'extinction. Il me trouva alors que je dormais dans l'arrière boutique d'une épicerie, un refuge provisoire et plutôt précaire que je m'étais dénichée peu avant.
Mon sauveur m'a d'abord filée une trouille d'enfer. Imaginez voir surgir un adulte, armé de surcroit, pile devant vous alors que vous venez de vivre l'une des pages les plus horrible de votre courte vie. Pour être honnête, je me suis crapahutée sans demander mon reste. Pas bien loin. La faim et les privations m'avaient rendue maladroite, et je n'ai pu faire quelque mètres avant de m'étaler de tout mon long. Sur le moment, en le voyant s'approcher, je croyais vraiment que c'était la fin.
Bon pas besoin de suspens, si je suis encore là c'est que finalement Jack ne m'a pas étripée. C'est plutôt le contraire, il m'a prise avec délicatesse dans ses bras afin de m'emmener dans un lieu bien plus sûr.
Doux, gentil, attentionné. Comprenant ma peur il ne m'a pas brusquée, se contentant de me nourrir et de me loger. Petit à petit le contact s'est établi, nous avons échangés nos premiers mots. Il m'a parlé de lui, de sa vie d'avant et de sa famille. Moi je n'avais pas grand chose à raconter mais il m'écoutait tout de même avec attention. La confiance s'est installée, une relation étrange entre deux inconnus dans cet apocalypse infernal, mais au bout de quelques semaines nous nous sommes apprivoisés.
Vous savez, à cette période de ma vie je croyais encore en mon prochain. Le départ forcé de Skyranch m'avait laissée un gout amer sur les sentiments et la confiance réciproque, mais pas au point de refuser une main tendue. Jack était tout aussi heureux de ne plus être seul, et pour ma part je me sentais à nouveau sous la protection d'un adulte.
Les semaines se sont succédées. Jack se déplaçait souvent, connaissait pas mal de gens, et moi j'écoutais attentivement. Nous n'étions pas toujours bien reçus, mais toujours il me gardait la meilleure ration et le meilleur couchage. De cette époque j'ai gardée pas mal de contacts, même si la plupart du temps j'étais "la fille de Jack", histoire d'éviter tout malentendu. Encore bien plus tard j'ai gardée cette étiquette, que j'ai un peu de mal à effacer.
Jack avait l'habitude de rendre de menus services à une communauté qui passait régulièrement sur Seattle. C'était toujours aussi dangereux d'aller en ville, mais nécessaire pour la survie à long terme. On allait au No Man's Land, il rencontrait des gens de toutes sortes, et bien que je laissais les adultes parler bien sagement, c'était un peu pour moi aussi une sorte d'école à ciel ouvert. Une idée de ce que je deviendrai quelques années plus tard.
Il avait une soif d'apprendre et de transmettre. Je crois qu'il était une sorte de garde-chasse avant tout ça. Enfin c'est ce que je pense avoir compris. Du coup, la nature et la survie c'était son truc. Heureusement, parceque niveau compétences pour vivre au milieu de nulle part, bah c'était pas mon truc. Alors je l'observais avec curiosité. Je n'ai pas eue le temps d'apprendre beaucoup de choses, juste quelques bricoles assez basiques. Il y a juste un truc sur lequel il a insisté, c'est de pouvoir me servir d'une arme à feu. Histoire de survivre qu'il disait. Il avait sur lui un pistolet et une bonne réserve de balles, et il arrivait que l'on se fasse quelques cartons pour m'entrainer avant de vite décamper du coin où on était. J'ai jamais été une grande tireuse, mais je savais au moins par quel bout sa tire et comment viser à peu près correctement.
Est-ce que Jack était pour moi une sorte de père ? Non, pas vraiment. J'ai aimée Jack, mais pas de cette façon. Il y avait entre nous une sorte de distance pudique et une ligne qu'il ne fallait pas franchir. Malgré tout je ne pouvais pas ne pas remarquer les regards appuyés qu'il avait sur moi parfois. Un mélange de fierté et de tristesse. De ma si courte expérience de la vie je n'arrivais pas à déchiffrer la signification. Après tout je m'en fichais un peu, j'étais juste enfin rassurée et il y avait même un peu d'espoir en moi.
Vous l'attendez le "sauf que" ?
Sauf que Jack avait par le passé un vieux démon. Il m'en avait un peu parlé à l'occasion, mais toujours à demi-mots. Cette part sombre de lui était maintenant un peu cachée du fait du manque de tout. Et surtout d'alcool.
Sauf que un beau jour, dans l'exploration d'une station service, Jack est tombé sur Jack. Une bouteille complète remplie de ce liquide brunâtre et infect. Ce soir là il n'avait pas eu faim, mais très soif. Etrangement silencieux, occupé a vider Jack tout en continuant de me regarder. Moi ça me filait une grosse boule au ventre, jamais Jack avait été comme ça. Mais je me suis dis que le lendemain ça sera oublié, qu'il avait le droit à sa part de faiblesse. Alors j'ai été me coucher, comme à notre habitude, dans mon sac de couchage.
C'est la sensation d'un poids sur moi, et celles de mains sur mon corps, qui m'on tirée de mon sommeil.
Ma première pensée était qu'un de ces rôdeur nous avait trouvé, et que Jack était trop saoul pour l'avoir entendu. Mais rapidement j'ai senti cette haleine puante d'alcool toute proche de moi. Les mains n'étaient pas celles d'un inconnu, mais bel et bien celles de celui qui était ma vie depuis quelques mois. Il maugréait quelques paroles difficilement intelligibles, me faisant comprendre son envie masculine et mon devoir de le satisfaire, en récompense de tous ces efforts. Je n'ai eue besoin que d'une dizaines de secondes pour totalement comprendre ce qu'il se passait. Mais Jack fait son poids, et ce n'est pas simple de se débarrasser d'une telle force de la nature. J'avais peur de crier et d'attirer quelque chose d'autre. Et lui devenait de plus en plus entreprenant, de plus en plus indécent.
Cherchant autour de moi un moyen de me défendre, j'ai aperçu Jack sur le sol. Pas l'homme qui tentais d'abuser de moi, mais bien le catalyseur de toute cette décharge de négativité. Alors sans trop y réfléchir j'ai pris Jack par le goulot, et j'ai frappée.
Vous avez déjà essayé d'utiliser une bouteille en verre comme arme ? Si elle est ronde, elle cassera à coup sûr dès le premier coup porté. Mais Jack lui est carré. Et quand on percute la cible avec le côté saillant, c'est vachement solide en fait.
Jack a fini par se briser après la troisième rencontre avec la tête de l'autre Jack. Qui s'est effondré sur le sol en gémissant, le visage en sang.
J'ai du rapidement prendre une décision. L'aider et le soigner ? Me dire que demain il s'excusera ? Et que se passera t-il lors de la prochaine bouteille ? Si je ne me réveille pas aussi vite ?
Mon choix était au final simple. Partir. Loin. Et tant pis pour Jack qui m'avait trahie, plus que jamais on ne l'avait fait.
Je me suis habillée et j'ai rassemblée mes affaires pendant que mon ancien ami gémissait sur le sol. Essayant d'être méthodique malgré tout je me suis efforcée de prendre tout le nécessaire pour me donner au moins une chance. Tout en laissant à Jack de quoi subvenir à ses besoins, je ne pouvais pas l'envoyer à une mort certaine. Si toutefois il survivrait à la nuit.
Ma seule hésitation fut son arme. Est-ce que je n'allais pas trop loin ? Je savais de toute façon à peine m'en servir. En regardant Jack, toujours étendu sur le sol, je ressenti à nouveau ses mains parcourir mon corps. Je crois n'avoir rarement autant frissonnée de toute mon exitance, tant que je me rendais enfin compte de la situation. Alors j'ai décidée de la prendre, l'emballer dans un vieux t-shirt pour la ranger au fond de mon sac.
Enfin sûre de moi et de mon choix, j'ai jetée un dernier regard à Jack. Il a levé les yeux et m'a aussi regardé. J'y ai vu de la pitié et de la tristesse. De la peur. J'ai pleuré.
Je suis partie.
Encore.
Tout recommencer.
• Janvier 2020 / Près de Tacoma - WA : Celle qui tire.
J'ai recroisée Thomas. Et ce n'était pas un beau moment.
L'hiver est froid. La saison que je déteste le plus. Non seulement on se les pèlent, mais en plus tout est plus dangereux. Quand on est comme moi, du genre un peu solitaire, c'est le moment ou la sécurité d'un camp manque le plus. Je ne compte plus les amis dont j'ai perdue la trace une fois la neige disparue. Sans doutes morts de froids ou bouffés par un rôdeur.
J'étais donc occupée à me trouver un refuge pour la nuit, dans un bled tout paumé, quand j'ai fais une rencontre assez inattendue. Thomas était là, avec un type inconnu au prénom déjà oublié. En mission d'exploration et de récupération.
Alors non les retrouvailles n'ont pas été chaleureuses. Il n'a pas été des plus agréables. Un ton sec, désagréable. Je ne reconnaissais plus celui que j'ai aimé. Et que dire de son état d'esprit ? Le pasteur l'avait encore plus acquis à sa cause, il ne parlait que de lui et de ses projets. Et pendant qu'il me racontait tout ça, l'autre lui parlait à voix basses, tout en me couvant du regard.
Thomas a enchainé en me racontant une histoire totalement rocambolesque. A le croire mon départ aurait été un vrai déchirement pour la communauté. Mon cul oui. Comme si ça avait pleuré dans les chaumières. Il avait même le culot de me dire que je devais rentrer avec eux, que tout allait s'arranger. Et toujours l'autre type qui parlait et qui souriait.
A force de côtoyer ce qu'il y a de plus bas dans l'être humain, j'ai finie par développer une sorte de sixième sens pour les plans foireux. Et là, cette situation puait clairement. Du coup j'ai refusée. Thomas a insisté. J'ai encore refusée. Le ton est monté rapidement. Il a prit mon bras et il a tenté de me retenir. D'un coup sec je me suis dégagée pour m'enfuir.
Courir dans la neige avec tout un barda, poursuivie par deux types aux idées pas très claires, c'est pas le meilleur moment de votre vie. D'autant plus que je pouvais croiser n'importe quoi en chemin. Et si les deux gus étaient armés ? D'ailleurs, moi je le suis !
J'ai bifurquée vers la droite au lieu de m'enfuir dans la forêt, vers ce qui semble être une sorte de vieille usine. Pas le temps de lire le nom à moitié effacé sur la face. Vite à l'intérieur, en priant qu'aucun rôdeur n'y ai élu domicile. J'entendais leur course dans la neige non loin de moi, mais ma pointe de vitesse m'avait au moins permit d'un peu les distancer.
Profitant de la pénombre à l'intérieur du bâtiment, je me suis rapidement cachée dans une petite remise. Je devais la jouer discrète. J'ai donc déposée mon sac dans le but de le cacher sous un tas de crasses. Mais avant j'ai sortie le Smith. Pas question de me laisser prendre comme ça. Jamais de la vie je ne retournerai là-bas, et depuis que j'ai reprise mon indépendance je suis bien décidée à mener moi-même ma vie.
Ainsi donc armée je me suis déplacée plus encore dans l'usine, cherchant un coin ou j'avais une possibilité de me défendre. Des deux autres, plus de nouvelles, juste des bruits de pas qui résonnaient dans ce bâtiment abandonné. J'étais l'animal traqué, malgré cet engin de mort entre mes doigts, j'avais peur. Ce petit jeu aurait pu durer des heures, j'espérais au fond de moi qu'il finiraient par se lasser et s'en aller. Mais la chance est parfois très capricieuse. Ou le destin, aucune idée des deux qui est le pire.
Alors que je me cachais à nouveau dans une petite pièce, les bruits de pas se sont fait de plus en plus proches. Et tout à coup la lumière d'une lampe torche. J'avais pas pensée à ça. Bon sans user des piles pour me retrouver, il faut vraiment le vouloir ... Le résultat était quand même là, le rayon de lumière m'a subitement éclairée, m'éblouissant par la même occasion. Mon réflexe a été de pointer le canon de mon arme vers cette source d'ennuis. Une voix s'est entendue, celle d' l'inconnu qui appelait Thomas. Il est rapidement arrivé. La proie n'était pas aussi en sécurité qu'elle le pensait en fait.
A nouveau le ton est monté, ils m'ont menacée en me donnant l'ordre de laisser tomber mon revolver. Ma main tremblait et était plein de sueur. Mon cœur lui battait comme jamais auparavant.
Et puis il y a eu un mouvement brusque de la torche.
Mon instinct a prit le dessus.
Un claquement sec.
Quelques secondes interminables avant que la torche ne tombe sur le sol, précédée par son porteur. Le cylindre métallique a roulé quelques instants, avant de repointer vers le corps étendu par terrer, éclairant son visage.
Au milieu de son front un petit trou. Du sang coule doucement. Honnêtement je visais plus ou moins le torse, c'était un tir chanceux.
Rapidement j'ai repointée le canon vers Thomas, qui semblait ne pas comprendre la situation. Je crois qu'il ne me pensait pas capable de presser sur la détente. Moi pareil hein, c'est même pas mon cerveau qui a agit. Mais il fallait avoir l'air sûre de moi. Je lui ai crié dessus. Qu'il disparaisse. Si je devais aussi le tuer, ça aurait été vraiment de trop.
Il m'a regardé. J'au vu la haine. Sans un mot il a tourné les talons.
• Décembre 2022 / Quelque part près d'Olympia- WA : Celle qui survit.
Le feu crépite doucement. Pas bien grand, juste de quoi procurer une douce chaleur aux quelques occupants de la pièce. La lente respiration des dormeurs est recouverte par un ronflement masculin, l'une des silhouettes cachée sous une couverture commence à s'agiter. Une tignasse brune hirsute dépasse rapidement du couvert protecteur, suivie d'un visage encore à moitié endormi. Une main vient passer au milieu de ces mèches rebelles, tandis qu'Abi pousse un long soupir.
La vache quel série de rêves bizarres encore. Ca faisait un moment que je n'avais pas aussi bien dormi, mais sans repenser à ces dernières années ça aurait encore mieux. Tout est encore un peu flou dans mon esprit, je n'ai plus que quelques bribes de mes récents songes, une collection d'images comme si on assistait à une exposition dans un musée.
La jeune femme continue d'émerger, sortant de son abri. Elle redescend son t-shirt afin de convenablement se couvrir, avant d'aller réalimenter le feu. Elle y pose ensuite une petite bouilloire.
Finalement, malgré toutes ces emmerdes et tous ces coups bas, j'ai réussie à m'en sortir. Ces mauvaises rencontres m'auront appris à rester méfiante envers mon prochain, à retenir le bon et écarter me mauvais. Ok c'est pas toujours simple, je continue sans doutes d'envie la vie bien plus tranquille de ceux qui restent derrière les palissades, mais je crois que j'ai finie par trouver ma vraie place dans tout ce merdier.
Je voyage. Beaucoup. Ca me permet de faire une sorte de liens entre ceux qui restent à la même place. Internet et la poste ça existe plus, alors c'est moi qui me charge des petits messages et des grandes déclarations. Le bon côté des choses c'est qu'on me réserve souvent un bon accueil. Je suis pas dangereuse ni belliqueuse, et si parfois j'apporte de mauvaises nouvelles, au moins les proches gardent une sorte de contact.
Evidemment j'ai des habitudes. Comme tous les Traverlers j'ai fréquentée No Man's Land. Au tout début c'était avec Jack, l'endroit sentait encore bon la liberté. On va pas se le cacher, ça a bien changé depuis. J'y ai vécu ma dose de mauvais moments. On était dans les environs quand on a commencé à retrouver des gens pendus. Et quand tout le monde est tombé malade. Si j'ai eue la chance d'éviter l'épidémie, j'ai perdue un ami dans la tente des Barnett.
Heureusement, d'un certain côté, j'étais loin quand New Eden a prit le pouvoir. Mais on m'a racontée ce qu'il s'est passé. Encore cette nuit, rien que d'y repenser, je frissonne. Ca a été un choc difficile à encaisser. No Man's Land c'était pas une maison et ou un refuge, mais comme un phare au milieu d'un océan d'emmerdes.
J'ai longtemps évitée le coin, c'est que la bande de New Eden je suis pas spécialement fan. Du coup je me retrouvais là-bas qu'en cas de vraie nécessité. Et le moins longtemps possible. Même si Providence à l'air tout idéal comme ça, il y a un truc qui me gêne et qui me dérange. Je connais les plan ou tout est super génial, c'est bien rarement la vérité.
Maintenant tout leur plan semble vachement tombé à l'eau. J'ai vue au loin les flammes et la fumée. J'ai etendue les rumeurs qui disent qu'ils se sont fait dégager. Bon débarras.
Soupirant une nouvelle fois, la brunette s'étire à nouveau, vérifiant le bon positionnement de la bouilloire.
Etre tout le temps sur les routes me permet aussi d'avoir des yeux et des oreilles un peu partout. Et comme je suis du genre discrète et que je ne fais pas de vagues, je suis plutôt bien acceptée là ou je vais. C'est un peu comme ça que j'ai croisée le chemin d'un groupe qui semble faire sa vie à part des autres, les S.T.A.R.S. Je n'ai pas forcément leurs objectifs, mais j'arrive à leur rendre service. Et c'est un échange profitable pour moi également. Tant que ça ne me met pas dans les emmerdes, c'est un deal acceptable.
Je crois que mon habileté à aller un peu n'importe où et à observer les choses autour de moi, ça leur plait. Qui aurait pu croire que quelqu'un allait un jour s'intéresser à moi ? Pour l'instant je trouve le deal intéressant, j'espère juste que ça va pas foirer, comme un peu tout le reste de ma vie.
Abi farfouille dans son sac et en sort un bout de viande séché, qu'elle mâchonne tout en restant dans ses pensées. Machinalement, de sa main libre, elle se masse les orteils tout en couvant le feu du regard.
Tous ces échecs là où je me suis établie m'ont pas mal fait cogiter. Finalement, je ne peux pas entièrement jeter la pierre au pasteur ou à Jack. Je crois qu'ils voulaient plus de moi, quelque chose que je n'étais pas prête à offrir, un sacrifice d'une part de ma personnalité que je me refuse de concéder.
Souvent les sédentaires me disent à quel point j'ai de la chance de vivre ma vie. Sur le moment je les trouvent un peu con. Je passe ma vie à me peler les fesses et à me demander si rien ne va venir me bouffer pendant la nuit. Je compte tout ce que je mange et tout ce que je bois, car je ne suis jamais sûre de retrouver un vrai ravitaillement. Mais c'est vrai que je ne dois rien accepter qui soit contre mon gré. Enfin si, mais très peu. Je connais de nombreuses femmes, et aussi quelques hommes, qui ont dû accepter une situation ou un arrangement pas vraiment génial, le tout pour avoir la sécurité d'un abri permanent.
Oui dans ce sens là, j'ai de la chance. Mais ça me force parfois à faire des choses qui hantent mes rêves la nuit. Jamais je n'oublierai les larmes de Jack. Jamais je n'oublierai le regard incrédule de cet inconnu que je venais d'abattre. Et encore pas mal d'autres choses, j'en ai un petit stock d'histoires compliquées et foireuses de ce genre.
Au final, je crois que je m'en fiche un peu de leur avis sur la question. C'était moins le cas avant, mais ça fait si longtemps que tout ça est arrivé, j'ai bien du devenir adulte ou crever. Alors je fais mon chemin, j'essaie d'avoir quelques principes, je profite de chaque bon moment en me disant que ça peu basculer très très rapidement.
Je m'appelle Abigaël, et je suis née lors d'une froide journée de décembre. Je continue de grandir dans un monde devenu fou, et je prie chaque jour pour ne pas perdre la raison à mon tour.
Survie
Tant d'années se sont écoulées, mais j'ai encore en tête la routine de chaque matin quand le monde était normal. Ma mère me réveillait en douceur, par de gentils mots, en terminant par un doux bisou sur mon front.
C'est devenu bien moins agréable.
Dès le moment où mes yeux s'ouvrent, mon cerveau se met en marche. Il pense survie. Où que je sois, avec qui que ce soir, c'est d'abord la survie. Je regarde autour de moi, j'essaie d'appréhender mon environnement. Parfois il est calme et serein, j'ai droit à un vrai lit et à de prendre un vrai petit-déjeuner. Souvent je me contente d'un abris de fortune et de mon sac de couchage, avec un vieux bout de pain ou un autre trucs à moitié sec pour démarrer la journée.
Ensuite c'est encore la survie. Pour ça je dois bouger, être mobile. Si je n'ai pas la possibilité de prendre soin de moi, je repars le plus tôt possible pour avoir toujours l'avantage du mouvement sur le danger. De toute façon je dois me démerder pour trouver de quoi manger les prochains jours, et c'est pas en me tournant les pouces que ça va le faire.
Selon si j'ai actuellement un job précis ou non, je me met à la tâche. Le temps de me repérer sur ma carte et c'est parti. C'est ça mon vrai trésor, ce bout de papier que j'annote depuis des années. Je connais mes points de repères, là où c'est sans risque ou au contraire un potentiel danger. A force d'arpenter les chemins et de partager mes maigres connaissances avec les autres Travelers, je suis devenue une vrai spécialiste de tout ce qui se trouve entre Seattle et Olympia. Plus loin je n'y vais que rarement. Il y a déjà assez à faire ici de toute façon.
En général je consacre les deux tiers de ma journée au déplacement ou à diverses tâches telles que de l'observation ou de la recherche d'objets. Le dernier tiers me sert à me rendre à un point sûr, si c'est possible, pour avoir toujours trop de temps devant moi et pouvoir partir sur un plan B ou C en cas de pépin. Une précaution qui m'a déjà été utile, quand vous arrivez près de votre refuge pour y trouver une bande de rôdeurs, il vaut mieux avoir encore une paire d'heure avant la nuit pour se trouver un autre endroit.
La nuit est souvent synonyme de discrétion et de dangers. Je dois évidemment éviter toute source de lueur ou de fumée. Pas que pour les rôdeurs, certains hommes seraient trop ravis de tomber sur une jeune femme isolée. J'essaie de trouver un endroit qui soit isolé et caché, d'où je peux tout aussi bien observer que fuir rapidement. Ce n'est pas toujours possible. Ces nuits là je ne dors pas vraiment bien.
Mon régime alimentaire n'est pas souvent des plus amusants. Je subis les désagréments des saisons et je dois essayer de m'y adapter. En été tout se gâte rapidement et l'eau est en permanence tiède, tandis qu'un hiver je dois parfois risque un petit feu pour vite me réchauffer quelque chose. J'ai de toute façon l'habitude de connaître des périodes de disettes quand je suis livrée à moi-même, j'essaie donc de profiter de mes quelques moments de répits dans un camp ou chez des amis pour mieux remplir mon estomac.
C'est une drôle de vie. Sans beaucoup de repères et de stabilité. C'est dur et j'en souffre. Mais je l'aime au final.
time to meet the devil
La méthode inclusive vous permet de commencer le jeu directement avec le |
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Re: Abigaël O'Connor - Une longue journée
Mer 22 Fév 2023 - 10:28
Bienvenuuuuuue !
Et bon courage pour ta fiche !
Et bon courage pour ta fiche !
Light this world
ANAPHORE
- Neela J. Yeo-Jeong
- Administratrice
She-Hulk | Neenja
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Re: Abigaël O'Connor - Une longue journée
Mer 22 Fév 2023 - 10:42
Bienvenue parmi nous et bonne rédaction de fiche
- Riley Tejera
The Rogues | Leader
Modératrice | Riri La Furie
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Re: Abigaël O'Connor - Une longue journée
Mer 22 Fév 2023 - 10:43
Bienvenue Abi ! Bon courage pour la suite de ta fiche !
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Re: Abigaël O'Connor - Une longue journée
Mer 22 Fév 2023 - 10:44
Bienvenue Abi ! Bon courage pour la suite de ta fiche
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one
- Spoiler:
- Axelle M. Parker
- Modératrice | Corbeau énervé
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Re: Abigaël O'Connor - Une longue journée
Mer 22 Fév 2023 - 11:38
Bienvenue Abi ! J'adore la bouille de cette actrice.
Bon courage pour la rédaction de ta fiche !
Bon courage pour la rédaction de ta fiche !
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