And no roads left but one | ft. Thaïs
Mer 22 Fév 2023 - 22:12
And no roads left but one
C’était un « sigh » épuisé qui résonnait, poussé par la femme blonde qui n’affichait pas une mine des plus enjouée. Quand on lui avait sommé de se rendre à la Péniche avec Brook, parce que le duo n’était ni plus ni moins que convoqué par la leadeuse des Gentle Bastards, Riley avait grincé des dents. Fortement, férocement même. Elle avait le sentiment de devoir rendre des comptes, alors même qu’il n’y avait aucune raison à cela, qu’elle ne devait rien à personne. Même si… même si ces gens avaient accepté de la soigner, finalement. En baissant les yeux sur son abdomen, Simmons posa sa paume par réflexe là où sa peau était encore fraîchement recousue sous sa couche de vêtements. La douleur était encore présente, diminuée malgré tout, le repos aidant, mais la blessure était réelle, toujours cuisante autant sur son corps que dans son esprit échauffé. La footballeuse n’avait pas bien saisi pourquoi elle et son amie avaient été attaquées, prises en chasse par de parfaits étrangers. A vif, elle n’avait pensé qu’à une chose : survivre. Courir, vite, et s’en tirer, à n’importe quel prix. Au bout du compte, Riley n’avait même pas vraiment été étonnée. Sa foi en l’humanité n’allait pas spécialement en s’arrangeant, et plus les années s’égrenaient, moins elle envisageait la cause différemment. Le monde était cruel, et parfois, il ne donnait même plus envie d’en faire partie. Il n’empêchait que les deux femmes s’en étaient sorties presque miraculeusement. Que se serait-il passé autrement, la mort se serait-elle décidée à les cueillir, enfin ?
Riley tressaillit à cette pensée. Peut-être, toutefois, qu’en l’occurrence, cette histoire était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Agacée de subir, continuellement, d’être ciblée pour le simple fait… eh bien, d’être encore en vie ? Tant de choses lui échappait, à Simmons, qu’elle ne cessait de s’interroger, de remettre en question son parcours. Quand donc ce calvaire prendrait-il réellement fin ? « Mm, je connais ce regard. » Riley releva la tête à l’interpellation de Brook, qui l’observait en silence depuis quelques minutes qu’elles se dirigeaient vers la péniche. « Plait-il ? » « Ne redescends pas sur cette voie, Riley. » Un avertissement, délicat, triste presque. C’était tout, mais suffisant. La buteuse hocha la tête, contenant un frisson. Son corps secoué tirailla automatiquement sa plaie mal cicatrisée, récente blessure oblige, et elle grimaça, arrachant une nouvelle moue inquiète à son amie. Elle leva la main pour la rassénérer, apaisant les ardeurs de la médecin. « Eh, ça va, je suis encore en un seul morceau, Brook. » « Grâce à nos nouveaux amis. Il s’en est fallu de peu. » Et c’était la vérité pure, le binôme en avait conscience. Si jamais des gens mal intentionnés s’étaient pointés sur cette île… leur fuite n’aurait servi à rien. « Qu’est-ce qu’elle nous veut, à ton avis ? »
La blonde se pinça les lèvres à la question légitime de la doctoresse. Pourquoi la cheffe d’une faction prenait la peine de les convoquer dans son antre ? Pour les juger, pour les mettre aux fers, pour les jeter dehors maintenant qu’elles n’étaient plus naufragées ? Les possibilités pouvaient être multiples. « Je n’en sais rien mais… on va vite le découvrir. » Alliées ou ennemies, Riley et Brook ne savaient pas elles-mêmes comment se définir vis-à-vis de tout ça. De cette organisation, de ces gens acculés à Crescent Bay, de leur propre position, désormais. Un nouveau soupir s’ensuivit, puis le silence, alors qu’elles foulaient enfin la surface du navire. Rapidement orientées jusqu’à la leadeuse tant attendue, c’était d’abord son dos qu’elles eurent l’occasion d’observer, la silhouette de la cheffe se découpant dans l’ombre de la péniche. Riley retînt à grandes peines une réflexion, suspectant une tentative d’intimidation de la part d’une femme qu’elles ne connaissaient ni d’Eve, ni d’Adam. Du moins… jusqu’à ce que la concernée ne finisse par se retourner, et fasse pencher la tête de côté à la footballeuse, rendue déconcertée par les traits de ce visage qui lui semblait bien trop familier. Des années s’étaient peut-être écoulées mais… oui, elle ne l’oublierait pas, elle le connaissait. « Oh ça alors… Thaïs ? » Un instant, elle douta du son de sa propre voix, de son imagination également. Mais elle ne pouvait pas rêver, la brune, Brook et Riley avaient croisé son chemin, mieux, avaient profité de sa compagnie pendant un long moment. « Shit… on pensait que… Attends, ça remonte à combien de temps maintenant ? Est-ce que tu nous remets ? » Riley ne savait plus par où commencer alors autant savoir si les trois femmes étaient bien toutes logées à la même enseigne. Parce que les souvenirs des survivants côtoyés pouvaient vite s’effacer au profit des cadavres entassés, des morfales relevés et des galères traversées. Un calvaire sans fin, donc.
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Re: And no roads left but one | ft. Thaïs
Dim 5 Mar 2023 - 21:30
Thaïs a les deux mains posées sur la table et les yeux fixés sur la carte dépliée devant elle. Voilà plusieurs jours qu'elle cherche en vain où les pirates peuvent se cacher. Elle a rayé pas mal d'endroits, des îles inaccessibles ou trop loin, des endroits visités par les siens où ils n'ont rien trouvé, des déductions aussi de part leurs connaissances des lieux. C'est un mystère. Leurs ennemis semblent installer dans un endroit inatteignable, à l'abri de tous. C'est un juron qui lui échappe tandis qu'elle vient nerveusement fouiller ses poches pour en sortir un paquet de cigarettes. Elle en extrait une qu'elle vient porter à ses lèvres. Elle fume trop, c'est certain, et sa réserve fond rapidement, elle devrait ralentir mais c'est impossible. Elle se sent trop nerveuse, trop tendue par tout ce qu'il se passe. Les pirates les tiennent, le couteau sous la gorge et Sam et Reese comptent sur elle, sur eux. Voilà plus de deux mois qu'ils vivent tous tendus, stressés, apeurés. De son côté, c'est la colère qui gronde, elle déteste se sentir aussi prisonnière et qu'on la tienne par le chantage.
On frappe à la porte et elle lève les yeux au ciel. Putain. Elle avait oublié son rendez-vous. Elle doit rencontrer les deux femmes que Lee et les autres ont trouvé sur l'île de Hat Island. Il faut qu'elle les interroge pour savoir quel est leur lien avec les pirates, si elles en ont bien sûre. A première vue, il semblerait que non, elles n'ont pas de marquages au fer rouge sur le plexus et d'après les paroles qu'on lui a rapporté, elles se sont juste retrouvées là au mauvais endroit. C'est surement une perte de temps et un instant, elle songe même à les congédier, à leur demander de revenir plus tard. Elle soupire. Allez, non, autant se débarrasser de ça tout de suite. Elle lance alors un « Entrez » Elle prend du temps à se retourner tandis qu'elle raye une dernière indication sur la carte.
Lorsqu'enfin, elle fait face aux deux femmes, la militaire a un bref instant d'hésitation. Elle croit halluciner tandis que se tiennent devant elle deux anciennes connaissances. « Wow, ça alors » souffle-t-elle en réponse à Riley. Ah ça, si elle les remet... Une multitude de souvenirs lui reviennent alors à l'esprit, bons pour la plupart. La dernière fois qu'elle les a vu, ça remonte à leur fuite de ce groupe, elle était avec Evan à l'époque. Il est malheureusement décédé depuis. « Pour une surprise... Je ne m'attendais pas à vous voir là... » annonce-t-elle, sans trop savoir comment réagir. « Je vous pensais morte » affirme-t-elle. Inutile d'y aller par 40 détours, Riley et Brook ont certainement fait les mêmes déductions pour Evan et elle. L'attaque de leur groupe n'a pas dû laisser énormément de survivants.
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Re: And no roads left but one | ft. Thaïs
Lun 13 Mar 2023 - 13:34
And no roads left but one
De toute évidence, Riley n’était pas la seule à être surprise de cette fortuite rencontre. Dérivant ses orbes sur sa meilleure amie, elles échangèrent toutes deux une moue étonnée, en haussant légèrement les épaules, avant de fixer ardemment la brunette. Simmons n’allait pas s’en cacher, elle était décontenancée par cette soudaine apparition. Mirage inespéré, nostalgie imprégnant sa gorge alors qu’elle se faisait lentement à l’idée qu’une ancienne partenaire de survie revenait d’entre les morts, et ce, bien des années après avoir été persuadée de sa tragique disparition. Chancelant sous le poids des mémoires qui revenaient soudainement à la surface, ce fut Brook qui rompit la première l’état de choc, secouant la tête : « Et nous donc, j’ai l’impression de voir un fantôme là. Ça fait quoi, cinq ans qu’on s’est toutes perdues de vue ? » Lâchait-elle sans retenue, son regard accrochant toujours autant Thaïs, comme pour s’assurer qu’elle n’allait soudainement pas s’évaporer sous ses yeux.
La footballeuse passa une main fébrile dans ses cheveux, ses lèvres tirées par une moue à la fois rassénérée et toujours autant médusée. Un petit rire nerveux accompagna la déclaration de la cheffe de clan, lui arrachant un gémissement douloureux alors que sa plaie fraîchement suturée réagissait encore à ses soubresauts. « Damn, je te le fais pas dire… On ne pensait pas que qui que ce soit avait survécu à… ce massacre. » Décidément, Riley était loin de se douter qu’elle n’aurait pas fini d’employer ce terme pour désigner certaines atrocités des vivants. Toujours était-il qu’elles en étaient remisées là, toutes les trois, à se dévisager alors que les prémisses d’un passé enfoui dans un coin de leur crâne étaient brutalement ravivés juste sous leurs iris ébahis. « Bon dieu, si j’avais su… Peut-être qu’on aurait pu revenir sur nos pas et qu’on aurait cherché des survivants. J’étais persuadée que personne n’avait pu en réchapper… » Le commentaire filtrait à travers les lippes de la buteuse, qui avait sa vision soudainement embrumée, perdue dans le vide. Devait-elle regretter d’avoir autant fuit les vivants par la suite ? La présence de Thaïs devant elle la faisait certainement douter. Brook pressa doucement son bras, comme pour la rappeler à la réalité, et Simmons soupira, développant un peu plus : « On a eu de la chance, Thaïs. Quand ces hommes se sont pointés, armés jusqu’aux dents, Brook et moi on s’était quelque peu écartées du camp, comme ça nous arrivait parfois pour nous retrouver toutes les deux. » La médecin fronça les sourcils, les explications sonnant vraiment ambiguës à ses yeux, et Riley se reprit précipitamment : « Enfin, ce que je veux dire, c’est qu’on était à l’orée du campement quand on a entendu les premiers coups de feu. On s’est précipité vers celui-ci, mais le temps qu’on rejoigne le groupe… c’était déjà trop tard. On a juste pu être témoin de l'exécution de nos compagnons... Ces fumiers les ont abattus sans aucune pitié. » Et cela la hantait encore, l’attaquante n’allait pas se mentir. Son amie acheva : « On a voulu agir mais… » Elles s’étaient finalement cachées, terrorisées. « Quand ils ont commencé à foutre le feu partout, on s’est tiré. » Et elles avaient pratiqué le sprint de leurs vies. « Je suis désolée, Thaïs, je n’avais pas la moindre idée que t’avais pu t’en sortir. » La blonde croisait ses prunelles soudainement humidifiées avec celles de son interlocutrice, l’observant avec attention.
De toute évidence, l’ancienne militaire se portait bien, autant que le binôme, à vrai dire. A ceci près qu’elle était isolée, présentement, ce qui obligea Riley à exprimer la question qui lui brûlait les lèvres : « Et Evan, il est avec toi aussi ? » Quelque chose lui disait que non, mais il fallait bien qu’elle s'en assure, par acquis de conscience. Des fois que. Un soupir souleva ensuite longuement sa poitrine, avant qu’elle n’écarte les bras en un signe de défaite, d’incertitude aussi. Parce que cela ne changeait rien au présent, toute cette histoire, n’est-ce pas ? « Dans tous les cas, qu’est-ce qu’on fout là, Thaïs ? Qu’est-ce que tout ça signifie, qu’on est censé se considérer comme des ennemies, maintenant ? » Une ombre teinta son visage, alors qu’elle insistait : « Parce que je ne te cache pas qu’on ne comprend rien à ce qui se passe, Brook et moi. Si ce n’est que je me suis fait tirer dessus comme un lapin il y a quelques jours à peine, et que maintenant, je me retrouve face à toi, sans savoir ce qu’il va advenir de nous. » Brook gardait le silence de son côté, pas trop certaine de savoir quoi rajouter. Tout était flou, dans cette histoire. Riley désespérait d’éclaircir les choses, de saisir cette situation dans laquelle elles étaient toutes deux complètement emmêlées, sans aucun indice pour les aiguiller sur la route à suivre.
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Re: And no roads left but one | ft. Thaïs
Jeu 23 Mar 2023 - 14:52
« Quelque chose par là, oui » affirme Thaïs : un paquet d'années s'étaient écoulées depuis la dernière fois qu'elles s'étaient vues. 4 ans et demi ou 5 ans. En post-apocalypse, c'était un sacré bout de temps vu que la mort semble être à chaque coin de rue. Séparées par un évènement indépendante de leur volonté et les forçant à croire aux décès des uns et des autres, elles sont désormais réunies ici aujourd'hui et la surprise est de taille pour toutes. « Evan et moi non plus. Nous étions persuadés d'être les seuls rescapés. » confirme-t-elle alors à Riley. « On a pu s'échapper de justesse mais nous étions blessés. Nous aussi, nous avons seulement pu voir de loin qu'ils les exécutaient de sang froid. » Ainsi, ils étaient au même moment à des endroits différents, probablement aux deux extrémités du campement.
« Ne t'excuse pas... Je peux en dire de même pour nous, personne ne pouvait savoir... » Un sourire soulève le coin de ses lèvres. A l'évocation d'Evan, le regard de Thaïs dérive lentement vers le fond du bureau. La perte de son petit-ami de l'époque a été douloureuse. « Evan est mort à peu près un an après l'attaque des hommes. Nous avions trouvé un camping car et des hommes ont voulu nous le voler. » Si elle ne poursuit pas sa phrase, ce n'est pas difficile de comprendre qu'il avait perdu la vie ce jour-là. « J'ai survécu quelques temps toute seule avant de tomber sur une ancienne connaissance ici, à Seattle. » La description est assez vague, elle a conscience mais elle veut surtout connaitre leur histoire à elles deux. « Et vous ? » demande-t-elle alors.
« Des ennemies ? » Thaïs fronce les sourcils. « Non, bien sûre que non. Installez-vous » Elle montre les deux fauteuils face au sien, derrière le bureau. Deux fauteuils en bon état, recouverts d'un velours rouge, probablement très coûteux fut une autre époque. Le bureau de la militaire est assez confortable, bien décoré. Elle s'installe dans le sien. « Mettez-vous à l'aise. Vous voulez boire quelque chose ? Ou manger ? » La militaire ne sait pas quel sort a été réservé aux deux femmes. Elle ne s'en préoccupait pas vraiment à vrai dire, bien trop concentrée sur les pirates, à tort du coup. « Je suis la leadeuse des Gentle Bastards, le groupe qui tient cette péniche. On organise du divertissement » Inutile de préciser quoi pour le moment « Dernièrement, nous avons été attaqués par des pirates alors que nous donnions une soirée ici. Depuis, ils retiennent des otages de chez nous. Nous sommes donc un peu méfiants des inconnus » explique-t-elle. « Vous vous êtes faites tirer dessus ? Tu peux m'en dire plus ? » Est-ce que ça a un rapport avec leurs ennemis ? Elle n'en a aucune idée.
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Re: And no roads left but one | ft. Thaïs
Mar 11 Avr 2023 - 14:13
And no roads left but one
C’était une moue qui tirait les traits de Riley, accompagnant les explications de la brune. Secouant la tête alors que le constat était on ne peut plus évident : « En sommes, on était tous les quatre au même endroit, au même moment, et on s’est juste complètement raté, c’est ça l’idée ? » Il y avait un peu de dépit dans son ton, qui n’était pas aussi narquois qu’elle aurait voulu le laisser paraître. A vrai dire, Simmons se sentait surtout stupide de s’être tapie dans un coin avec Brook lorsque leur groupe avait été massacré. Peut-être qu’avec un peu plus de jugeote, les deux amies auraient pu s’en sortir et rejoindre le binôme à temps. Cela aurait sûrement changé radicalement la donne pour leur propre survie, par la suite. Mais c’était trop tard désormais, et ce fut la médecin qui haussa les épaules, déclarant simplement : « On ne peut pas réécrire le passé, de toute façon. » A quoi bon ressasser leur plus grand échec, mises ainsi devant le fait accompli ?
La conversation se poursuivit, la footballeuse se mordillant les lèvres. Thaïs marquait un point, dans tous les cas, personne n’aurait pu deviner ce qui allait se passer, ni comment ils allaient tous réagir, à l’époque. Se sentant malgré tout étouffée par le poids de la culpabilité, la blonde hoqueta de surprise à l’évocation d’Evan, et de son funeste sort. Même si elle s’y attendait, en ne le voyant pas aux côtés de la femme devant elle, Riley espérait se tromper. « Mince… je suis désolée d’apprendre ça. » Mais lui présenter ses condoléances des années après, ça ne la servirait probablement pas. « Et c’est grâce à cette connaissance que tu es à la tête d’un groupe, maintenant ? » La curiosité était attisée, même si au fond, ça ne changeait rien à la situation. Riley semblait découvrir l’existence même de factions alors que jusque-là, elle évitait soigneusement de trop s’informer sur ce qu’il se passait autour d’elle. Peut-être qu’elle aurait dû voir les choses autrement, au bout du compte. « Mhm, honnêtement ? Nous on a passé plus de temps à bouger et à fuir tout le monde qu’autre chose. On s’est arrêtées par-ci par-là à certains endroits, aidant des survivants contre gîte et couvert, principalement. Mais par deux fois, on a rejoint un groupe et ça s’est mal passé alors… on avait pas trop envie de recommencer une troisième fois. » Exception faite de cette bande de miraculés vivant en gravité, au sein même de cabanons plantés dans les arbres. Mais c’était juste l’exception qui confirmait la règle.
Et face à Thaïs ? Elle ne savait pas trop encore comment envisager les choses, jusqu’à ce qu’elle les invite à s’asseoir en face d’elle. En prenant plus, la sportive déclina sa proposition, très vite reprise par Brook d’un coup d’épaule : « De l’eau, si t’as, on ne dit pas non. Ou quelque chose de plus fort aussi, pour se remettre de nos émotions. » Levant les yeux au ciel, pourtant, Simmons ne contredit pas son amie, attendant des confidences de la brune. « Les Gentle Bastards ? » D’accord, le nom sonnait bizarrement à ses oreilles, Riley ne savait pas si elle devait l’interroger sur son origine. « Quel genre de divertissement ? » se renseigna-t-elle plutôt alors que la tournure de la conversation devenait moins lustrée, la réalité les rattrapant vite. « Ah oui, c’est ce qu’a raconté Allïa quand elle nous a trouvé sur l’île. Je ne pige pas, qu’est-ce que vous veulent ces pirates au juste ? » Peut-être la blonde était-elle trop naïve pour saisir la nécessité de retenir en otages certains des membres du groupe de Thaïs. Toujours était-il que de son côté, elle n’en menait pas large non plus : « Eh bien, c’est flou, je ne vais pas te mentir, on peine encore à recoller les morceaux avec Brook. » La concernée opina de la tête. « On repassait par les côtes de Seattle, quand on a remarqué qu’on nous pistait. » Depuis combien de temps avaient-elles été ciblées ? Impossible de le dire. « Dès qu’on a remarqué qu’on était suivie, des étrangers se sont mis à nous courser. Ils nous ont tiré dessus et… on s’en est sorti grâce à un sacré coup de bol. » Simmons n’en revenait pas elle-même. « Il y avait un bateau amarré, on pense qu’il leur appartenait, peut-être bien qu’ils avaient prévu de nous embarquer, va savoir. On a pas réfléchi, on a pris les devants, on a fait démarrer le navire et… » « La suite, tu connais, on s’est échouées, on a pas pu éviter les balles de nos assaillants. » Et le pourquoi, le comment, le qu’est-ce qu’elles avaient fait pour mériter ça ? dansaient toujours autant dans son cerveau, tourmentant Riley malgré elle.
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Re: And no roads left but one | ft. Thaïs
Dim 16 Avr 2023 - 18:07
« Exactement » soupire Thaïs. Comment les choses se seraient-elles passées si Riley et Brook avaient pu fuir avec la militaire et son compagnon ? Ce dernier serait-il toujours en vie ? Thaïs serait-elle à la tête des Gentle Bastards aujourd'hui ? Personne ne peut le dire. La seule certitude c'est que survivre seule l'avait obligé à prendre des chemins indispensables pour ne pas mourir et c'est probablement ce qu'il l'a amenée ici, dans ce bureau, dans cette péniche. « Non, on ne peut pas, et on se retrouve aujourd'hui, c'est le principal, non ? » Même s'il y avait un absent, bien entendu. Thaïs n'est, de toute manière, pas du genre à ressasser le passé ou à culpabiliser de n'avoir pas fait tel ou tel acte. « C'était notre destin. » souffle-t-elle alors.
A l'évocation de sa "connaissance", Thaïs hoche la tête. « Oui et non. Zola m'a présenté au groupe et quelques mois après, elle est partie suivre ses propres démons. » En créant les Scarecrows donc et en mourant tragiquement dans la lutte contre New Eden. « J'ai pris sa place de bras droit et quelques temps après, le leadeur, Bill, s'est fait enlever par les Oblivions... Alors me voilà. » C'était résumer en quelques mots des longs mois d'action, de remaniement, d'épreuves en tout genre, mais pour le moment, inutile de rentrer dans les détails.
Elle écoute avec attention le récit de Riley. Les deux femmes ne se sont jamais vraiment posées jusqu'à présent, elles ont surtout fui et eu de mauvaises rencontres. Thaïs se mord la lèvre, la survie à deux est plus simple, si Evan n'était pas mort, elle n'aurait pas cherché à se rapprocher d'un groupe elle aussi. « Dommage... » affirme alors la brune lorsque Riley glisse qu'elles ne veulent pas intégrer un groupe pour la troisième fois. « On cherche à recruter un peu de monde en plus... Donc si jamais ça vous tente... Réfléchissez-y quand même. » Elle ne fait pas cette proposition à n'importe qui, mais l'amitié qui la liait à Riley et Brook était forte.
Lorsque Brook demande si elle peut avoir de l'eau ou quelque chose de plus fort, Thaïs sort trois petits verres et les pose devant elles avant d'attraper une bouteille de whisky. Elle remplit les trois récipients et le lève devant elle. « A nos retrouvailles ! » lance-t-elle avant de boire le liquide ambré. Elle pose également deux bouteilles d'eau filtrée devant ses deux amies. « Les Gentle Bastards, oui » Pourquoi ce nom ? Aucune idée, une lubie de Bill. « On propose essentiellement des combats avec tout un système de paris qui va avec. Les gens viennent, paris sur ceux leur champion et on récolte une partie de la mise. Et cela fonctionne plutôt bien. On a un bar aussi et de temps en temps, on organise des soirées plus spéciales avec des jeux divers. » Et le système était assez bien rodé, suffisamment pour leur rapporter un peu chaque mois.
Concernant les pirates, Thaïs prend le temps de leur expliquer : « Chaque mois, ils reviennent et nous prennent de la nourriture, des munitions, de l'essence, des médicaments... Et si on honore pas le paiement, ils menacent de buter les otages. Sam et Reese, ce sont les deux femmes qu'ils retiennent prisonnières. Nous sommes une grande famille, on ne peut pas les abandonner. On les a cherché un peu partout, c'est pour ça qu'Allïa est partie sur cette île avec une équipe. » Et ils ont fait chou blanc jusqu'à présent.
La militaire écoute leur histoire attentivement. « Vous n'avez pas de nom, rien ? Ou un prénom de l'un d'eux ? N'importe quoi qui permettrait de les relier à un groupe du coin... » Elle se mord la lèvre, pensive, réfléchissant aux groupes dont elle a connaissance et qui auraient pu être responsable de cette attaque mais rien ne lui vient à l'esprit.
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Re: And no roads left but one | ft. Thaïs
Lun 24 Avr 2023 - 15:43
And no roads left but one
Brook et Thaïs semblaient plus pragmatiques, plus enthousiastes aussi que Riley qui s’attardait peut-être trop sur les actes manqués. Elle soupirait, pas entièrement convaincue que le présent soit la seule chose à compter, bien qu’il ne lui était aucunement possible de changer leur passé commun. A quoi bon, de toute façon ? En se mordillant les lèvres, la blonde se forçait à rejoindre l’avis de ses deux comparses. « Sûrement oui, c’est ce qui compte, qu’on soit toutes les trois ici. » Quant à dire si c’était le destin, c’était une autre paire de manche. Riley avait cessé d’y croire bien des années en arrière, bien même avant qu’elle ne devienne adulte. Mais c’était une manière de voir les choses.
Elle écouta toujours plus attentivement la brune, qui mentionnait cette connaissance sans pour autant trop s’épancher sur le sujet. Ce n’était probablement pas plus mal, alors qu’il était question d’une séparation entre les deux, la Zola en question ayant à priori ses propres combats à mener. Et pour la footballeuse, ça ne l’intéressait pas trop de se renseigner plus à ce sujet. D’autant plus alors que les noms des uns et des autres s’accumulaient dans la discussion, perdant quelque peu la blonde dans le récit. « Je crois bien qu’on a vécu sur une île avec Brook, on a échappé à tout ça, à tous ces racontars. Enfin, on entendait bien certaines choses quand on passait au No Man’s Land… » du moins quand celui-ci existait encore, « mais on avait préféré fermer les yeux et couvrir nos oreilles, par facilité. Je suis contente de savoir que tu as pu trouver ta place, mieux, mener ton propre groupe, Thaïs. Tu mérites certainement ce rôle. » Elle connaissait suffisamment bien la militaire, après tout, pour ne pas douter de ses compétences de leader. Quand bien même elles s’étaient perdues de vue, c’était une évidence que la brune était la plus apte à gérer un groupe.
Se renfonçant dans son siège, Riley fronça les sourcils, dévisageant son interlocutrice, indécise quant à ce qu’elle venait d’entendre. C’était Brook qui lâchait un soupir, obligeant quelque peu à reconsidérer la situation à la place de son amie : « Eh bien… peut-être que ça ne ferait pas de mal de changer nos habitudes, ça ne nous a pas plus réussi jusque là d’être dans notre coin. » C’était un sombre commentaire qui arracha un soupir à la sportive à ses côtés, qui lui rendit un regard éberlué. « On est en vie au moins, que je sache. » La médecin était prête à insister mais Simmons soupira. « Je ne sais pas trop, je ne sais pas ce qui est le mieux. Pourquoi cherchez-vous à recruter ? Par les temps qui courent, tout le monde pourrait être un danger. » Fit-elle alors en abordant le problème sous un autre angle, mais qui se solderait vite par la suite de la discussion. De toute façon, avant de prendre une décision, mieux valait en savoir plus sur ce groupe en question, non ?
Une aparté, brève et secondaire, fut bienvenue sitôt que Thaïs leur versa du whisky. « Wow, ça fait une éternité que je n’en ai pas bu. » Confessa Brook d’abord, appuyé d’un hochement de tête par Riley qui s’autorisa un sourire beaucoup plus sincère : « Carrément. A nos retrouvailles, au plaisir de se réunir toutes les trois ! » Comme le bon vieux temps, ou presque, Evan manquant à l’appel. Les Gentle Bastards se présentèrent alors plus directement, le divertissement annoncé se dévoilant enfin. « Des combats ? Comme de la boxe, donc ? » Loin d’être une combattante, Simmons ne savait quoi faire de l’idée. Le bar en revanche, était plus attrayant, les jeux divers, intriguants. « Vous devez avoir du succès avec une telle offre. Chaque membre de ton groupe participe à ces jeux ? »
Le sujet des pirates revint alors, et elle soupira de dégoût, énervée par la situation dessinée. « En somme, ils vous tiennent par les couilles. Ils veulent rien branler alors ces pirates forcent le peuple à travailler pour eux comme… comme des esclaves ? Bon sang, on est revenu autant en arrière dans l’histoire des USA ? » « On comprend mieux pourquoi Allïa et les autres sont allés jusque sur l’île… mais je n’ai pas l’impression qu’ils aient trouvé des traces des pirates, je me trompe ? » Interrogea la médecin, alors que la suite s’enchaînait naturellement. Brook fronçant les sourcils en se creusant la tête, la buteuse soufflant doucement. « Nope, je crois pas… on était plus occupé à éviter les balles qu’à les écouter honnêtement. Tout ce que je sais, c’est que j’en ai blessé un, je lui ai tiré une flèche en plein dans l’épaule, je ne pense pas qu’il se resservira de son bras correctement de sitôt, il aura sûrement nécessité des soins. » « A moins qu’ils aient un docteur avec eux aussi. Je me demande si quelqu’un n’a pas hurlé son prénom d’ailleurs. Karl… Karsten… un truc comme ça ? » Riley haussa les épaules. « C’était la première fois qu’on les voyait, ils avaient l’air suffisamment organisés pour savoir se montrer qu’au moment où ils pensaient attraper leurs proies. Je ne suis pas sûre qu’ils soient habitués à échouer, encore moins à perdre quelque chose qui leur appartient. » Leur bateau notamment, qu'ils avaient mitraillé plutôt que de le laisser leur être volé. Et cette analyse ne lui plaisait pas grandement.
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