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saving private sienna
Mar 7 Mar 2023 - 22:04
Décembre 2022
Aux abords de Kennewick, Washington
Malgré le vent glacial qui s’échine à la geler jusqu’aux os, Sienna peut sentir un filet de sueur glacé lui courir entre les omoplates. Cela fait déjà plus de deux jours qu’elle se trimballe cette méchante fièvre, mais là c’est en train de prendre une tournure critique. Voilà ce qui se passe quand on échange le peu de médicament qu’on a contre de la nourriture. Voilà ce qui se passe quand on essaie de jouer les aventurières solitaires. Sur ses épaules frêles, son sac à dos rempli de choses qui ne pourront pas lui sauver la vie semble peser plus lourd qu’elle, achevant de l’enfoncer davantage dans la tapis neigeux. Il faut qu’elle trouve un abri pour échapper à la tempête, pour se poser et réfléchir un instant. Marcher au hasard ne servira à rien, et de toute façon c’est pas à peine si elle peut encore tenir debout. Ses pieds continuent de l’entrainer plus en avant dans les rues désertes de la ville, comme en pilote automatique. La plupart des bâtiments n’ont plus de fenêtres depuis longtemps et il y fait probablement aussi froid qu’à l’extérieur. Tout est en ruine. Pour être honnête Sienna aussi. Elle se fait violence pour continuer sa route jusqu’à tomber sur une vieille baraque aux fenêtres calfeutrées. La porte est défoncée, retenue à l’édifice par des gonds ayant connu des jours meilleurs, mais ça fera l’affaire. De toute façon elle n’a pas d’autres choix. Une sensation de vertige s’est enroulée autour d’elle dans une étreinte possessive et suffocante.
A quelques mètres de l’entrée, son sac à dos lui glisse des épaules pour tomber par terre, faisant crisser la neige. La jeune brune ne s’en rend même pas compte. Elle vient d’abandonner derrière elle tout ce qu’elle possède, elle peine à porter le propre poids de son corps émacié par les récentes privations. Ses pas sont lourds et trainants alors qu’elle pénètre dans la maison visiblement abandonnée depuis longtemps. Même si la porte à moitié arrachée empêche une isolation correcte, le vent ne s’infiltre pas à l’intérieur et rend la température ressentie plus supportable. Il faut qu’elle retire son sac et ses vêtements mouillés. Elle n’a plus de sac. Qu’est-ce qu’elle a bien pu en faire ? A peine le temps d’envisager de faire demi-tour pour le récupérer que ses jambes se dérobent sous elle. Dans un bruit sourd étouffé par ses vêtements trempés, Sienna s’écrase sur le sol face en avant. Son front semble aussi brûlant que ses mains sont glacées. Elle tente de lutter pour garder les yeux ouverts. Une petite voix pernicieuse dans un coin de sa tête la nargue avec méchanceté, lui fait comprendre que si elle s’endort, elle ne se réveillera plus jamais. Elle perd surement connaissance l’espace de quelques heures, car lorsqu’elle rouvre les yeux, la luminosité a baissé. Ou peut-être que ce sont ses yeux qui déconnent. Elle a l’impression de s’être fait piétiner par un cheval ou d’avoir sauté d’une bagnole en marche, clouée au sol par une force de gravité comme décuplée. Maintenant c’est sûr, elle va crever ici.
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Re: saving private sienna
Ven 10 Mar 2023 - 17:35
« Ça va, Kendale ? Tu suis ? » Je me retournai sur ma selle de l’étalon noir pour aviser l’ancien pompier, qui peinait à conserver son allure sur le dos d’Opium. Il fallait dire que le hongre s’y donnait à cœur joie, avec un débutant sur le dos, pour s’arrêter dès qu’une branche d’arbre passait à portée de sa bouche. On aurait pu croire qu’il était rassasié après plusieurs heures de marche jusqu’à Kennewick, mais il continuait à faire le clown. A nos côtés, le berger malinois trottinait en gardant le rythme, insouciant des problèmes rencontrés par mon collègue Trône. « On est presque arrivé. » Le rassurai-je un peu.
Au moins, les chevaux nous gardaient au chaud. Nos tenues intégrales de Trône avaient beau être aussi résistantes au froid que mon ancien treillis, je continuais à mal endurer le climat froid et humide de l’état de Washington plongé au cœur de l’hiver. C’était encore pire en étant à l’intérieur des terres. Si le vent était moins glacial, ce climat continental me mettait plus encore à rudes épreuves. Pourtant, après les derniers événements qui avaient secoué le QG, cette escapade de quelques jours en pleine nature était plutôt bienvenue. Il n’était question que de renforcer l’équipe sur place pour une poignée de jours, juste afin de s’assurer que les survivants de Seattle ne se prennent pas l’envie de débarquer quasiment à nos portes après nous avoir chassé de la capitale. Les risques étaient moindres, mais mieux valait faire preuve de précautions.
Je sortis une nouvelle fois la carte de Kennewick pour m’assurer de la position de la gare, même si le chemin était balisé. Les rôdeurs étaient rares dans le secteur. Nous ne risquions d’en croiser qu’en cas de forts passages. Les chevaux avaient l’avantage d’être discret et de savoir comment réagir. « Je dirais que nous y sommes d’ici une demi-heure, nous sommes toujours sur la bonne route. » Je fis ralentir ma monture pour attendre Kendale, au moment même où Ashe se mit à gronder, oreilles plaquées en arrière. L’agitation de Shadow me fit aussitôt penser à un rôdeur de passage. Je dégainai aussitôt mon fusil, le traquant du regard… avant d’apercevoir une silhouette vaguement féminine, face dans la neige, inerte au sol. « Elle est morte ? » Je l’aurais immédiatement cru, sans l’agitation palpable des animaux.
Je descendis de mon cheval et en confiai les rênes à Kendale, lui signalant d’un geste de la main que j’allais vérifier. Les deux mains refermées sur mon fusil, je me rapprochai à pas de loup jusqu’à elle, retournant le présumé cadavre du bout de mes rangers, d’un coup dans l’épaule. J’attendis un peu, le canon de mon fusil en direction de sa tête, sans bien savoir comment réagir. « C’est bizarre, personne ne l’a trépané et… » Elle ne bougeait pas. Je fis signe à Kendale de me couvrir, repassant mon fusil à mon épaule pour me pencher vers elle. Je retirai un de mes gants pour vérifier son pouls. « Elle est encore vivante. Et brûlante, même. » Heureusement pour elle, celui qui m’accompagnait était un ancien pompier. Il saurait encore mieux que moi quoi faire, avec mes maigres connaissances de premiers secours acquises dans les forces spéciales.
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Re: saving private sienna
Mer 15 Mar 2023 - 23:06
«Quelle merde… Putain. » Que je marmonne alors que River m’interpelle pour me demander si j’arrive à suivre. Je relève la tête vers mon coéquipier affichant une mine blasée. Je ne comprends pas pourquoi j’ai accepté d’aller patrouiller sur le dos de ce foutu canasson. Y’a rien à faire, ma monture n’en fait qu’à sa tête depuis qu’on est parti. Malgré toute ma bonne volonté, il ne m’écoute qu’à moitié. Et s’il suit bien volontiers son copain, quelques mètres devant nous, il comme à user ma patience. «Avance ! Allez ! » Il faut plusieurs coups de talons pour qu’il daigne avancer un peu plus, se mettant à trottiner. Je suis secoué, évidemment, n’arrivant pas à m’asseoir et à me relever correctement, comme me l’a montré River. Pire, Opium semble vouloir rejoindre l’autre finalement. L’animal fait quelques foulées de galop, sans prévenir, et me voilà qui m’accroche comme je peux à sa crinière pour ne pas tomber. «Ah mais j’t’ai pas dit de galoper, p’tain ! » Heureusement, une fois à hauteur de River, il s’arrête comme si de rien n’était…
«Je te préviens c’est la dernière fois que je patrouille à cheval. J’ai mal au cul, p’tain. » Je grogne, encore une fois. Alors quand il m’annonce qu’il nous reste encore une demi-heure de route, je soupire. «Sérieux ?! Encore une demi-heure ?! J’te préviens que s’il continue à s’foutre de ma gueule, j’rentre à pied. » Que je dis en désignant mon cheval, qui m’arrache brusquement les rênes pour brouter quelques touffes d’herbes. Je bascule brusquement vers l’avant, parvenant difficilement à récupérer les rênes en donnant quelques coups de talons pour lui faire comprendre que je ne suis pas d’accord.
Et alors que je compte me plaindre, encore une fois, River semble repérer quelque chose à quelques mètres de là. Les réactions d’Ashe et des chevaux nous le confirment bien vite. Nous avançons doucement dans sa direction avant de constater qu’il s’agit du corps d’une femme. River descend de son cheval, il me tend les rênes de Shadow pour aller jeter un œil.
Je l’observe, pas franchement à l’aise. Si les chevaux se mettent à faire les cons, je risque de finir le cul par terre. Mais ils restent calmes heureusement. C’est alors que River se redresse, m’annonçant que la jeune femme est vivante, mais fiévreuse. «Récupère les chevaux, j’arrive. » Je mets pieds à terre, soulagé de descendre enfin de ma monture. Je fais basculer mon sac à dos devant moi, avant de le poser près de la jeune femme. Je m’accroupis à côté d’elle, reproduisant le même geste que River pour vérifier son pouls, puis sa respiration. «Ok, elle respire mais elle n’a pas l’air en grande forme. Ses vêtements sont trempés, elle va mourir frigorifiée si elle reste comme ça. » Je sors dans un premier temps une couverture de survie de mon sac puis avec précaution, j’attrape la main de la jeune femme pour la serrer entre mes doigts. «Hé mademoiselle ? Vous m’entendez ? Serrez ma main si vous m’entendez. » J’attends une réaction de sa part avant d’ajouter «Je m’appelle Kendale. Je suis pompier. Je suis là pour vous aider. Réveillez-vous. »
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Re: saving private sienna
Mer 15 Mar 2023 - 23:53
Elle ne bronche pas lorsqu’on la retourne du bout du pied, à vrai dire de toute façon elle ne s’en rend même pas compte. Elle est tellement sonnée par la fièvre et le froid que le monde pourrait s’écrouler tout autour d’elle sans qu’elle s’en aperçoive. Son corps est inerte. Une première fois, elle sent quelque chose l’effleurer au niveau du cou. Si elle en avait eu la force, elle aurait probablement agité la main pour chasser le visiteur indésirable. Elle veut pouvoir dormir encore, profiter un peu avant de devoir aller à l’école. Est-ce qu’on est samedi ? Ou bien dimanche ? Elle va être obligée de se lever pour préparer le petit-déjeuner, et aussi pour aider le petit dernier à s’habiller et à se préparer pour la journée. Il y a du mouvement autour d’elle, et bientôt, elle sent à nouveau quelque chose lui toucher le cou. « Déjame dormir... » Sienna reconnait à peine sa propre voix, et dans la foulée, elle est secouée par une quinte de toux. Sa bouche est sèche et pâteuse, et sa voix est aussi rauque que si elle s’était amusée à se poncer les cordes vocales avec du papier de verre. Elle n’arrive même pas à ouvrir les yeux, éblouie par la lumière environnante. De toute façon elle n’en a pas envie. Si on lui demandait son avis, elle choisirait probablement de dormir jusqu’à la fin du monde pour oublier la douleur dans ses membres perclus de courbatures.
Tout son corps lui semble lourd et engourdi, et tout ce qu’elle sent, c’est le vent qui s’infiltre par le col de son manteau pour venir lécher sa peau déjà trempée par la sueur. On la recouvre d’une couverture, et un fin sourire vient étirer ses lèvres gercées par le froid. Dans son esprit brûlant de fièvre, elle s’imagine de retour chez elle, comme si l’apocalypse n’avait été qu’un vilain cauchemar. La voilà de retour dans sa chambre d’enfance, avec des posters stupides sur les murs et sa peluche d’enfance posée au bout du lit. Elle est de retour dans sa maison de Phoenix, avec le soleil du Sud et Johnny Cash à la radio. Elle n’a jamais été obligée de déménager à Portland. Elle sent la main de son petit frère venir se glisser dans la sienne et instinctivement, ses doigts se referment autour des siens. Le contact est plus réconfortant qu’une bonne tasse de chocolat chaud avec des petits marshmallows dedans un soir d’hiver. Pourtant, elle fronce les sourcils. Elle est malade, son petit frère ne doit pas l’approcher d’aussi prêt. Elle ne veut pas le contaminer. « No te acerques, Daniel… Creo que estoy enferma… » Dans son délire, elle occulte complètement les bruits autour d’elle. Elle n’entend pas la voix de l’homme qui s’est accroupi à côté d’elle pour essayer de la faire sortir de sa torpeur, elle ressent sa présence sans vraiment la comprendre, et elle s’accroche à sa main comme si sa vie en dépendait.
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Re: saving private sienna
Dim 9 Avr 2023 - 10:26
Un ricanement m’échappa à l’entendre râler en toile de fond. J’aurais peut-être dû lui donner un autre cheval qu’Opium qui n’en faisait qu’à sa tête, conscient d’avoir un débutant sur le dos. Mais je ne connaissais pas cheval plus placide. Non, en vérité, le problème était Kendale. Autant dire ce qui était, l’ancien pompier était un bien piètre cavalier. « Accompagne ton cheval ! » Lui rappelai-je, alors qu’il menaçait de passer par-dessus bord en quelques foulées de galop à peine.
Heureusement que l’instinct grégaire des chevaux lui évitait que celui-ci ne décide de me fausser compagnie. J’essayais de ne pas sourire à l’entendre maintenant se plaindre de douleurs au postérieur. « On s’habitue. » Une demi-heure de route encore, ce n’était rien. Pourtant, c’en était déjà trop pour Kendale. Je partis dans un nouveau rire à le voir se faire arracher les rênes par Opium, qui profitait de cette brève halte pour brouter l’herbe toute proche. Il y en avait au moins un qui avait tout compris.
Mais cette parenthèse prit fin quand nous croisâmes la route, non pas d’un cadavre de plusieurs jours, mais d’une jeune femme sur le point de mourir. Elle n’avait pas de blessures apparentes, rien qui me renseigne concernant son état de santé hormis cette puissante fièvre qui semblait la faire complètement délirer. J’obéis à l’ancien pompier sans discuter, récupérant les rênes des chevaux pour le laisser prendre le relais. Si j’avais des notions de premiers secours, il était clairement plus compétent que moi dans ce domaine. Qui plus est, Kendale ne partait jamais sans un minimum de matériel en cas de problèmes.
Il me fit rapide compte-rendu de la situation avant de la couvrir d’une couverture de survie. « Nous avons un bâtiment provisoire à la gare de Kennewick pour accueillir les blessés, avec du matériel, quelques médicaments… » Lui rappelai-je. « Elle est transportable ? » Heureusement que nous n’étions pas venus à pied, finalement. Je pouvais parfaitement la maintenir sur ma monture le temps qu’il faudrait.
Je tendis l’oreille à l’entendre prononcer quelques vagues mots, avant de pousser un grognement irrité en comprenant de quoi il était question. « C’est de l’espagnol. Elle délire juste. » Il allait vraiment falloir que nous ramassions une mexicaine de plus ? J’imaginais que c’était trop tard pour dire à Kendale de laisser tomber et qu’elle était bien là par terre. Et, même si je ne les supportais pas, je ne me voyais pas non plus tourner ostensiblement le dos à une femme en détresse. Je fis un effort presque insurmontable pour lui répondre dans sa langue natale, avec un espagnol pourtant très fluide, même si je n’aimais pas l’employer : « Te llevamos a la seguridad. Kendale te curará*. » Je fis signe ensuite au pompier. « On se met en route ? »
- Spoiler:
*On t'emmène en sécurité. Kendale va te soigner.
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Re: saving private sienna
Sam 29 Avr 2023 - 20:52
Y’a pas moyen, plus jamais je monte sur le dos d’un de ces foutus canassons. Ça vaut mieux pour eux, comme pour moi. Et ce n’est pas que je ne les aime pas ! Mais je préfère être à côté d’eux plutôt que de me faire balloter dans tous les sens et essayer de les contrôler. C’était vraiment une idée à la con ! Bon, ça a l’air de faire marrer River et je crois que c’est la première fois que je le vois rire aussi franchement. Mais forcément, je râle parce que j’ai vraiment l’impression qu’il se fout de ma gueule.
Bref, je n’ai pas vraiment le temps de râler plus que ça. On tombe sur une jeune femme qui n’a pas l’air très en forme. Une excuse pour décoller mon cul de cette foutue selle et mettre pied à terre. Je me retrouve rapidement près d’elle pour la prendre en charge. Elle a l’air de divaguer un peu, je ne comprends pas vraiment ce qu’elle me dit. Je lève la tête vers River, lui faisant signe d’approcher. «Tu parles espagnol ? » Que je demande avant de reporter mon attention vers la jeune inconnue. Cette dernière s’accroche fermement à ma main lorsque je saisis la sienne. «Tout va bien. » Que je lui souffle, tenant de la faire réagir. Je pose doucement sa main sur son front, elle est brûlante. «La fièvre est peut-être due à une morsure, faut checker ça avant d’pouvoir la transporter là-bas. » Je prends le temps de vérifier. «Y’a rien. » Doucement, je la redresse pour venir poser sa tête sur ma cuisse, puis j’attrape ma gourde pour qu’elle puisse boire un peu d’eau. «Dis lui qu’elle peut boire. »
C’est alors que River s’adresse à la jeune femme. Je relève alors la tête, surpris. «Eh bah p’tain, t’as l’air de gérer ! Demande-lui comment elle s’appelle. Et explique lui qu’on va la mettre sur un des chevaux. » Cela sera certainement plus rapide… «Tu peux la prendre avec toi tu crois ? » Aucune idée de si la bestiole peut supporter le poids de deux personnes. De toute façon, vaut mieux pas qu'elle vienne avec moi... J'ai déjà du mal à gérer mon cheval en étant tout seul. Si ce n’est pas le cas, je lui laisserai la place sur le mien… Franchement, ça ne me dérange pas de courir à côté…
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Re: saving private sienna
Lun 1 Mai 2023 - 10:31
Des mots parviennent jusqu’à ses oreilles, mais elle réalise rapidement qu’il ne s’agit pas de la voix d’un des membres de sa famille et entrouvre péniblement un œil pur essayer de comprendre ce qui se passe autour d’elle. En contraste avec la luminosité rendue douloureuse à cause de la neige, elle distingue deux hommes vêtus d’une combinaison de protection un peu étrange penchés au-dessus d’elle. Celui qui s’est approché d’elle en premier a un visage peu amène, et la petite brune se figure qu’il est peut-être en train de se demander s’il ne ferait pas mieux de la laisser là et de l’abandonner à son sort plutôt que de s’embarrasser d’un cadavre ambulant qui ne passera peut-être pas la nuit. Difficile de lui en vouloir. Le second a quelque chose de plus doux, à la fois dans la voix et dans le regard, et elle se laisse faire sans rechigner lorsqu’il se met en tête d’inspecter son corps à la recherche d’une éventuelle trace de blessure. « Pas… Mordue… » Elle balbutie quelque chose pour tenter de le rassurer, bien que consciente qu’il ne la croira surement pas sur parole et qu’en tout état de cause, elle parle surement trop doucement pour qu’il l’entende avec le vent qui souffle sur eux avec fureur. Une petite grimace de douleur vient déformer ses traits juvéniles lorsqu’elle sent qu’on la redresse un peu, parce que le moindre mouvement fait crier ses muscles courbaturés à la manière d’un vieil escalier grinçant sur le point de s’effondrer. Elle ne s’est jamais sentie aussi mal.
Elle ne voit pas la gourde que le pompier approche de son visage, mais lorsque le goulot touche ses lèvres, elle ne se fait pas prier pour boire plusieurs petites gorgées qui font autant de bien que de mal à sa gorge en feu. L’homme au visage sévère reprend la parole, et à la grande surprise de la petite brune, les mots qui sortent de sa bouche résonnent dans sa langue natale, et malgré le soupçon de mauvaise grâce qu’elle croit deviner, elle n’en apprécie pas moins l’effort. Kendale, c’est le nom de l’inconnu auquel elle est toujours accrochée comme à une bouée de sauvetage, lui demande alors de s’enquérir de son prénom, pensant peut-être qu’elle ne parle pas anglais et qu’il ne pourra pas s’adresser à elle sans un traducteur. « Sienna… Je m’appelle… Sienna… » Elle serre sa main entre ses petits doigts engourdis pour attirer son attention tandis qu’elle essaye de parler d’une voix éteinte, avec cette impression plus que désagréable de s’être fait frotter les cordes vocales au papier de verre. Ils semblent décidés à l’emmener avec eux pour aller… Quelque part. Quelque part où elle pourra recevoir des soins. Elle se demande si ce n’est pas encore la fièvre qui la fait délirer, et si elle n’est tout simplement pas en train de s’imaginer tout ce qui est en train de se passer tandis qu’elle vit ses derniers instants, à moitié ensevelie sous la neige qui continue de cascader sur son corps. Lâcher prise semble être la solution la plus simple, mais elle ne peut pas s’y résoudre.
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