Pendant la sieste de Polly, j’ai décidé d’aller prendre un peu l’air. J’étouffe à l’intérieur, mais c’est mon cœur qui suffoque en fait… D’être dehors à croiser des gens, ça va m’empêcher de pleurer encore aussi. On trouve les trucs qu’on peut il faut croire…

De nulle part on cri mon nom et je finis avec quelqu’un dans les bras.

- Oh ?! Est-ce que ça… Pas le temps de terminer ma phrase qu’en retenant cette inconnue, je redécouvre un visage qui m’est familier en fait. Birdie ! Je suis surprise et à la fois tellement touchée par sa réaction.

Oui, voilà, j’ai encore des larmes plein les yeux. Dans un mélange de tristesse, de fragilité, mais aussi parce que ça m’émeut sa réaction. Qu’elle soit contente de me voir, qu’elle soit affectueuse de la sorte, ça me réchauffe un peu le cœur et je ne sais pas si je le mérite. Pas après avoir laissé tomber les miens comme je l’ai fait…

- Je vais mieux, les autres aussi. Physiquement c’est vrai au moins. Ils sont ici aussi.

Je la laisse s’écarter et remarque enfin son petit ventre tout rond. Je couve d’un sourire tandis que j’essuie les larmes qui perlent sur mes joues. Je ne sais pas trop quoi répondre quand elle dit être désolée pour l’attaque. Ce sont des choses qui arrivent ? Ça a un goût trop amer même simplement dans mes pensées.

- Tu es choux. Nous avons pu transporter des vivres ici avant… Donc pour l’instant, nous vivons un peu serrer, mais nous ne manquons de rien. Que j’essaie de la rassurer. Les autres ne sont pas loin sans doute. Je regarde autour de nous : peut-être au réfectoire, à la marine ou en extérieur ? Tu as mangé ? Tu es loin de chez toi ! Tu es venue avec d’autres ? Déjà je lui offre ma main pour la guider au réfectoire.

- Sûre ! Que je rassure Birdie.

Elle ne m’a réellement pas fait mal, mais je ne lui aurais pas dit si ça avait été le cas. Je refuse qu’elle culpabilise pour ce genre de chose. Un élan d’affection comme ça, ça nous rend vulnérables et la dernière chose que j’aurais voulue, c’est la blesser. Je suis plutôt touchée par sa réaction en fait.

- Oh c’est nouveau cette ânesse ! Ça me fait sourire de plus belle.

Il y a un moment qu’on a pas vu Demetra, je suis presque soulagée en vrai. Je m’en serais voulu à mort qu’elle soit là durant l’attaque. Pareil pour Mary… Je perds complètement mon sourire alors que Birdie m’explique ce qui est arrivé à son groupe. J’ai déjà les yeux humides. Les pauvres. Je tiens pas et je la serre contre moi, doucement.

- Je suis désolée d’apprendre ça ma chérie. Tu es toute seule ? Je m’écarte un peu pour trouver son regard.

J’espère que non, la pauvre. Sinon… je sais qu’on est pas dans une situation idéale, je sais même pas encore si les autres veulent rester ensemble, s’ils vont pas me virer, mais… je me dis que si BJ est seule, moi je veux bien d’elle. Si elle me tolère… Si elle veut bien. Puis… les Brotherhood. Je m’en veux de les haïr. C’est bien la première fois que je ressens de la haine, même si ça me fait culpabiliser, les gens qui sont venus chez nous ne nous on pas épargnés et ça… ça je peux pas les excuser.

- Pour l’instant on est ici, mais je sais pas ensuite. C’est sûr qu’on aura besoin d’aide en tout cas, mais on a pas grand-chose à offrir en échange. Je sais que c’est pas vendeur, mais si tu es toute seule tu peux nous rejoindre hein ? On se connait un petit peu et même si on vient de perdre beaucoup, on ne va pas refuser de t’aider. Je prends les devants, mais je pense pas que les autres vont refuser quand même. The Hallows récupère aussi les gens et il y a d’autres groupes qui passent dans le coin, alors t’en fait, t’es pas obligée de venir chez nous juste parce que je te le propose, d’accord ? Je voudrais surtout pas lui tordre un bras et qu’elle accepte par gentillesse !