Y'a des moments où je me sens un peu comme un rat de laboratoire. J'ai parfaitement conscience que c'est nécessaire et qu'il faut bien ce genre de choses pour essayer de comprendre un peu mieux cette maladie qui nous pourrit le quotidien depuis des semaines mais... Pourquoi fallait que ça tombe sur moi ? Bon, faut dire qu'apparemment je suis un bon sujet d'analyse, puisque je suis trop con pour arrêter de gratter toutes ces plaques qui n'arrêtent pas de se faire de plus en plus nombreuses. Mais j'y peux rien, ça gratte beaucoup trop !

Enfin bref. Comme tous les jours depuis une petite semaine, je me rends au laboratoire pour mon rendez-vous avec la scientifique qui s'occupe de ça. Moira. En toute honnêteté, y'a des moments où elle me fait un peu flipper, quand elle se penche au-dessus de mes plaques et observe le tout sans dire un mot. C'est... Inquiétant, quand même.

Quoi qu'il en soit, j'entre au laboratoire, prend le même chemin que d'habitude après m'être annoncé et vais patienter dans la salle où les expériences sont menées chaque jour ces derniers temps. Lorsque j'entends des bruits de pas, la porte qui s'ouvre, je tourne la tête en direction de la brune qui entre dans la pièce et la salue d'un signe de main, un petit sourire fatigué au coin des lèvres. Bonjour Moira. Alors, c'est reparti pour un tour? Ouais, j'essaie de dédramatiser un peu hein. Je crois qu'on a pas trop d'autre solution de toute manière.

Un léger sourire étire mes lèvres quand Moira apparaît et qu'elle se défait de ce tissu lui couvrant le visage. C'est vrai que j'en oublierais parfois qu'elle est malade, elle aussi. Ça doit vraiment pas être simple pour elle de se retrouver à devoir bosser tout en faisant face à la pathologie qui sévit dans le camp. Franchement, quelle merde. Si seulement on avait pu ne serait-ce qu'imaginer qu'une telle chose se produirait, quand on a été dans ce camp...

Je prends une grande inspiration et hausse les épaules, grimaçant légèrement à la question de la scientifique. Pas pire, pas mieux. C'est toujours pareil, en quelque sorte. J'imagine que je peux pas vraiment me plaindre, parce qu'en soit je suis toujours en vie. Et c'est toujours un plus. Par contre, quelque chose me tracasse et j'imagine que la meilleure personne à qui parler de tout ça est bien la brune en face de moi. Après tout, je suis ici pour lui servir de sujet d'études. Donc autant être franc et ne rien lui cacher, si je veux garder espoir que ceux qui bossent dans ce laboratoire parviennent à en apprendre plus sur la maladie et puissent trouver un remède.

Par contre, j'ai eu de nouvelles plaques au cours de la nuit. J'en ai dans le bas du dos, et une autre qui commence à venir au niveau de ma hanche. Relevant mon haut, je finis par complètement le retirer en fin de compte pour qu'elle puisse avoir une vision globale du haut de mon corps. De toute manière, j'en ai aussi sur les jambes des plaques, mais elle les a déjà vues et normalement j'en ai pas remarqué d'autres. C'est déjà ça j'imagine.