Amnesty
Dim 9 Avr 2023 - 15:37
Je n’avais pas fait parler de moi les jours qui avaient suivi le festival. Pendant que tous les Trônes étaient mobilisés à rétablir l’ordre, j’avais déserté du secteur. Je n’étais pourtant pas si difficile à trouver. Il suffisait de se rendre à l’hôpital du District 4 ou directement à mon quartier. Conformément à ce que j’avais fait comprendre à Armand, ma priorité était avant tout ma famille. Son coup d’état sonnait avant tout pour moi comme la fin d’une ère et le début d’une autre. J’aurais certainement pu les aider à contrôler les débordements au District 5. J’avais toujours été dans les premiers à partir sur les fronts les plus difficiles, dès que cela s’avérait nécessaire… mais pas aujourd’hui.
Je passais le plus clair de mon temps à monter la garde au District 2, pour m’assurer que les disgraciés ne déboulent pas dans ce secteur en réclamant vengeance. Il ne faisait pas bon vivre dernièrement dans les trois premiers districts. Nous avions faim comme tout le monde. Nous manquions d’électricité comme tout le monde. Et surtout, on se prenait la vindicte populaire de plein fouet. Tous les avantages que nous possédions avaient disparu, mais l’animosité restait envers les forces armées qui avaient dû consentir le pire pour maintenir l’ordre en place.
Les jugements allaient bon train également. Je me demandais vaguement si mon propre dossier ne finirait pas par passer de main en main avant qu’une convocation ne soit laissée à mon domicile par Ortega. J’avais pris les devants en réclamant une entrevue avec Armand. Etrangement, malgré la situation plus que tendue, il avait accepté assez rapidement de me recevoir. Peut-être se doutait-il déjà qu’il ne m’avait pas convaincu et qu’il me faudrait plus que des belles paroles pour m’inciter à rester. Je n’étais pas non plus qu’un simple soldat. J’étais devenu Trône sans même suivre la formation, en recevant les honneurs durant la guerre à Glenwood. J’avais le respect d’une bonne partie des soldats, entre ceux que j’avais personnellement formé à Spokane et ceux qui me devaient la vie sur le front. Mon opinion avait du poids parmi eux.
Je ne me formalisais pas que les gardes présents devant le bureau temporaire du Général Philips me fouillent et me dépouillent de mes armes. Il avait de bonnes raisons de craindre qu’on essaie de nouveau de le tuer, comme lors du festival. La porte se ferma pourtant derrière moi pour me laisser seul à seul avec mon supérieur. « Général Philips… » Le saluai-je d’un signe de tête. Je ne m’assis pas devant lui, pas plus que je ne mis au garde-à-vous. Je n’étais pas un de ses soldats qui venait prendre ses ordres aujourd’hui. « C’est toujours ainsi qu’on doit t’appeler ? » Je me demandais si le pouvoir lui montrait à la tête comme l’Adonaï, à vouloir qu’on le traite en sauveur ou en messie. « J’imagine que tu sais déjà pourquoi j’ai réclamé qu’on puisse se voir ? »
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Re: Amnesty
Ven 14 Avr 2023 - 14:14
La situation restait effectivement tendue. Incertaine aussi en quelque sorte. Si le putsch en lui-même avait été contrôlé, il semblait que les éléments avaient décidé de ne pas jouer en leur faveur. Quel concours de circonstance ! Pour que les disgraciés choisissent de se révolter pile au même moment ! Que Colville s’embrase aussi en symbiose ! La reconstruction avait toujours été un défi. Il était aujourd’hui d’autant plus grand…- Bonjour River, c’est bien que tu prennes le temps de venir aujourd’hui. Ils n’avaient guère eu l’occasion de discuter depuis tout ça. Surtout pas en tête à tête.
Il n’en voulait pas au Trône de se focaliser sur ses proches en ce moment. Ou à la sécurité de son District. Il se rendait utile à sa manière. L’afro-américain avait effectué un passage bref à Spokane quelques jours auparavant pour aller chercher des renforts. Il avait eu alors l’occasion aussi de retrouver brièvement Mason…- On va s’en tenir à ça oui, répondit-il à ce statut de Général. Pour être un militaire dans l’âme, une part de lui aimait véritablement le blason de ce récent grade.Mais entre nous, tu n’es pas obligé de te montrer si formel. Il le précisait, car il ressentait chez la plupart des gens comme une distance avec lui. Comme si ces derniers le sondaient pour définir ses ambitions. Grand Chef Suprême ? Roi ? Armand pouvait répéter qu’il n’avait pas fait tout ça par soif de pouvoir, personne ne semblait vraiment le croire.J’imagine que tu veux parler de l’après. Que tu as des doléances…
Pour tout dire, le militaire n’était pas le premier à s’entretenir avec lui. En privé. Beaucoup étaient inquiets. Sur leur sort ou celui de leurs familles. Mon père disgracié sensément à tort sera-t-il gracié ? J’ai torturé pour l’Adonaï, serai-je jugé ? Ce genre de choses… Armand ne pouvait évidemment pas recevoir tout le monde et il avait sérieusement commencer à filtrer ces requêtes. Ce n’était pas le cas des Trônes. Ces hommes gardaient encore aujourd’hui un rôle essentiel dans la stabilité future de New Eden. Ils restaient aussi ses hommes, alors il les chouchoutait.- Je t’écoute, mais avant ça, dis-moi. Comment va ta femme ?
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