C'est toute confuse que Skye s'est réveillée dans un coin de la scierie. Un coup de blues la veille au soir lui a donné un élan de nostalgie, et elle a eu envie de retrouver des sensations connues et confortables au travers de l'odeur de bois et de sciure. Comme lorsqu'elle traînait dans l'atelier de son père et l'aidait un peu, ou que chacun vaquait à ses occupations. Elle en train de noircir une page blanche à coups de fusain, son père terminant de sculpter un morceau de bois pour satisfaire la demande d'un client.
En fermant les yeux, Skye avait eu le sentiment de se retrouver là-bas, près de son père, et elle s'est endormie sans s'en rendre compte, apaisée. Pour se répandre mille fois en excuses auprès de Caleb le matin venu, pour s'être ainsi imposée et avoir occupé son espace personnel toute la nuit. Le bûcheron lui avait assuré tout autant de fois qu'elle n'avait pas dérangé, mais avait finalement préféré laisser le dernier mot, ou plutôt la dernière excuse, à l'artiste, qui aurait pu tenir ainsi toute la journée.

Le moment était encore très matinal et une fois sortie de la scierie, Skye eût envie de marcher un peu avant de commencer sa journée. Sa jambe raide allait sûrement protester, mais celui lui ferait du bien, et permettrait à la jeune femme de pleinement se réveiller pour être en forme. Les premières lueurs du jour commençaient doucement à poindre, et c'était probablement le moment que Skye trouvait le plus beau, et le plus sûr. A cette heure où la majorité des vivants dormaient encore et où la nature s'éveillait à peine, c'était un entre-deux parfait pour éviter les rôdeurs et les ennuis.
Ce qui tombait très bien puisque l'artiste avait besoin de chercher de nouveaux pigments au travers de fleurs et plantes poussant librement dans la nature. C'est sans s'étonner, qu'elle trouva l'armurerie déjà investie, et elle réclama poliment un couteau, expliquant son intention de sortir. Skye sursauta en entendant une voix résonner dans son dos, et adressa un sourire reconnaissant à Wald, qui venait de proposer de l'accompagner. Pour faire preuve de plus de précision, Wald venait de déclarer qu'il venait avec elle, mais l'un dans l'autre, elle n'avait pas l'intention de protester.
C'est donc ensemble et dans un silence serein qu'ils s'éloignent tous deux des abords du campement, les yeux de Skye rivés au sol pour trouver ce qu'elle cherchait pendant que Wald, lui fouillait du regard les alentours.

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