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After all, life goes on x Hoani ;

Mer 26 Avr 2023 - 23:11

« Merci.. Merci pour tout... » souffle Tasya à Ada, la jeune baby-sitteur que Jacob et elle ont engagé depuis le retour des jumeaux. La jeune femme s'apprête à partir faire un tour en poussette avec les enfants pour que la mexicaine puisse se reposer un peu. Pour être tout à fait honnête, c'est compliqué. Eva et Elio ne reconnaissent pas leur maman après autant de temps de séparation et Tasya est tellement traumatisée par ce qu'elle a vécu à Colville qu'elle est tout sauf sereine. Les jumeaux le ressentent et sont forcément inquiets en sa présence. Ils pleurent beaucoup. C'est un déchirement pour la mexicaine qui peine à se sentir pleinement épanouie dans son rôle de maman. Elle les aime, plus que tout, mais le traumatisme est plus fort. Seule Alba est fidèle à elle-même : calme et imperturbable, probablement car toute sa grossesse, Tasya l'a vécue dans la peur et le stress. C'est surement son lot tristement quotidien pour le bébé.

Et ce n'est pas tout. Depuis quelques jours, à intervalles réguliers, des anciens disgraciés de Colville viennent sonner chez eux. C'est une rencontre par hasard avec une ancienne patiente du dispensaire de Colville qui a déclenché un engrenage compliqué. Tasya a proposé de la soigner car la jeune femme avait peur de se rendre à la clinique. Il règne encore beaucoup de crainte chez les anciens de Colville. Et puis, cette femme en a parlé à un autre, qui en a parlé à un autre et c'est ainsi qu'elle a vu plusieurs personnes débarquer dans la maison qu'elle partage avec Jacob. Tantôt un petit bobo à soigner, une autre fois des maux de gorge ou une plaie infectée, Tasya ne peut pas les mettre à la porte, mais elle n'est pas à l'aise avec tout ça.

La mexicaine soupire tandis que quelqu'un sonne à nouveau à la porte. Elle tente de reprendre du poil de la bête mais c'est compliqué. Physiquement, elle est encore faible et moralement, elle peine à se remettre. Les nuits sont mouvementées, remplies de cauchemars. Elle craint que Alec réapparaisse aussi, plus que tout. La peur est omniprésente. La porte s'ouvre et elle reste un instant prise de surprise. La personne sur le pas, elle la reconnait immédiatement. « Hoani » souffle-t-elle. La surprise passée, elle s'avance et la serre dans ses bras. Elles se l'étaient promises : elles ont tenu. Elles ont réussi à s'en sortir. L'émotion lui serre la gorge et les larmes lui montent aux yeux.

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Re: After all, life goes on x Hoani ;

Dim 30 Avr 2023 - 14:46



AFTER ALL, LIFE GOES ON


ft. Tasya & Hoani





Les jours s’écoulent et aucune conséquence ne tombe. C’est étrange, surréaliste même. J’ai peine à croire que la liberté est là, caressée du bout des doigts depuis notre évasion du Bidonville, presque empoignée à pleines mains : encore faudrait-il qu’on sorte de cette foutue ville. On n’en est pas encore là, mais je ne vais pas me plaindre de pas avoir été envoyée dans un autre avant-poste de New Eden. Peut-être que le remplaçant de Richardson ne sait pas quoi faire des disgraciés, peut-être qu’il réfléchi pour se débarrasser de nous. Je n’ai pas franchement une foi en lui comme en aucune autre figure de l’autorité de cette ville, mais je me prépare déjà au pire. Mais surtout, je profite de pouvoir être de nouveau libre de mes mouvements pour aller et venir au sein des différents districts. Qu’importe les regards emplis de haine et de jugement que je récolte sur mon passage.

Aujourd’hui n’échappe d’ailleurs pas à la règle, alors que je foule le bitume, résolue, une destination précise bien en tête. Voilà plusieurs jours que la populace s’est accrue à Walla Walla. Il n’y a pas que le Bidonville qui a sauté, il y a aussi Colville qui est tombé, pour mon plus grand plaisir. Et les survivants de ce qui pourrait être désigné comme d’une affreuse catastrophe ont été rapatriés à la ville-mère. Concrètement, je me fiche un peu de toute cette situation. Si je suis contentée qu’une nouvelle abomination ait été abolie, je ne suis intéressée que par certaines choses, ou plutôt personnes, en particulier. Je n’ai cessé de songer à Tasya depuis l’annonce de la chute de Colville, et il aura fallu un certain délai avant que la nouvelle ne me parvienne. Mais enfin, enfin, la mexicaine est revenue parmi nous, en un seul morceau. Enfin, en vie, devrais-je dire surtout. Pour le reste, je ne peux qu’imaginer les tourments qu’elle a dû amasser, au fil de son temps passé dans un lieu équivalent à la définition même de l’enfer. Ironie, quand tu nous tiens, New Eden s’est moqué du monde jusqu’au bout.

Je parviens donc enfin à mon objectif, mes talons accrochant le sol brusquement alors que je m’arrête devant une maison. Celle qui accueille Tasya et les siens, et depuis laquelle je vois s’éloigner une fine silhouette guidant une poussette, ce qui m’arrache malgré moi un soupir de soulagement. Ah, moins il y a de bébés ou d’enfants à ma proximité, mieux je me porte. Après un petit temps de flottement, donc, je me décide à m’avancer sur le perron. Amenant ma main à former un poing qui va cogner à la porte, de légers coups signalant ma présence tandis que j’en viens à patienter son ouverture. Qui ne tarde pas, d’ailleurs, quoi qu’il y a un nouveau temps d’arrêt sitôt que mon amie se dessine devant moi. Nous nous dévisageons un bref instant. Je dénote sa surprise, ait cru l’entendre soupirer, aussi, avant de me nommer. « La seule et l’unique. » C’est tout ce que je trouve à dire, d’abord, et j’observe sa carrure, diminuée, ses traits, cernés, creusés. Si nous avions faim au Bidonville, il semble que ce soit carrément la famine qui ait frappé l’avant-poste, et j’avale difficilement ma salive. Ne sachant pas trop quoi déclarer, ni comment me comporter. Mais Tasya réduit tout doute pour moi, alors que nous nous rapprochons, et qu’elle me serre prestement dans ses bras. Le soulagement m’enivre alors, je glisse mes mains délicatement contre ses omoplates en renforçant notre étreinte. Quelques secondes durant, je ferme les yeux, contentée, rassénérée, presque heureuse. Chuchotant à ses oreilles, mes lèvres s’étirant en réflexe : « Hey, je te l’avais bien dit. Ce n’était pas la dernière fois qu’on se voyait. » Je fais écho à nos derniers mots échangés, il y a des mois de cela. Ravivant notre promesse, tenue jusqu’au bout, envers et contre tout. Je me décolle alors légèrement d'elle, désignant son antre du menton : « Tu me fais entrer ? je crois qu'on a pas mal de choses à rattraper, toi et moi. » Sitôt qu’on se glisse à l’intérieur, d’ailleurs, je souffle avec humeur, comme pour atténuer la lourdeur qui pèse sur nos épaules respectives : « Tu devrais cacher ta joie, je ne suis pas toujours de mauvaise compagnie, tu sais. » Mon sourire faible retranscrit ma taquinerie, alors que je ne peux qu’être témoin des conséquences de ces derniers mois. Me doutant que Tasya a un long chemin à parcourir, avant de remonter la pente. Et moi aussi, finalement.

Ⓒslytbitch.





You pushed me to the edge and I slipped,
And then I fell, like a villain.


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Re: After all, life goes on x Hoani ;

Dim 7 Mai 2023 - 23:58

Tasya hoche la tête, émue par les paroles de son amie. Effectivement, ce n'était pas la dernière fois qu'elles se voyaient, il y a quelques semaines, dans le bidonville. « Oui, on a réussi » souffle-t-elle. Du moins, elles sont toujours en vie. Pour le reste, elle ne veut pas crier victoire trop vite. Elle a toujours peur qu'on vienne la chercher pour l'enfermer à nouveau. La brune reste persuadée que New Eden n'effacera pas aussi facilement son "crime". Elle est tout de même, accusée d'avoir tué un Evêque et même si Armand dirige maintenant leur groupe, elle doute qu'effacer leur "casier" fasse partie de sa nouvelle campagne. Alors quand viendra-t-on la chercher ? La questionner ? La juger peut-être aussi ?

Lorsqu'Hoani lui demande si elle peut entrer, Tasya se recule assez précipitamment : « Oh oui, bien sûre. » Effectivement, elles ont beaucoup de choses à se dire et ce n'est pas sur le pas de la porte qu'elles pourront discuter de tout ça. Il s'est passé tant de choses depuis la dernière fois qu'elles se sont vues. Un bref sourire vient finalement soulever ses lèvres. « Ah oui ? ça t'arrive encore de sourire ? » la taquine-t-elle même si, au fond, cela a un peu de vérité. Hoani arrive-t-elle encore à sourire après tout ce qu'elles ont traversé ? Cela semble si difficile à Tasya désormais. C'est comme si Colville avait réussi à enlever sa joie de vivre. Elle est plus éteinte, plus renfermée sur elle-même, parfois même absente, perdue dans ses souvenirs. Il lui faudra du temps pour passer outre, c'est certain.

« Tu veux du thé ? » propose-t-elle alors, ne sachant pas vraiment par quoi commencer. Une multitude de questions se bousculent dans son esprit, mais elle ne veut pas brusquer son amie. Et soudain, elle plante son regard dans celui d'Hoani et lâche : « On m'a dit... On m'a dit que Ray n'avait pas survécu.. » La phrase est surement abrupte, mais, la mort de son ami l'a profondément attristé. Qui d'autre n'a pas réussi à s'en sortir ? « Il ne méritait pas ça » souffle-t-elle, tristement. « Ni lui, ni nous... » Personne ne méritait le destin funeste que leur réservait New Eden. Et même si elles sont encore en vie, elles ont payé un lourd tribut.

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Re: After all, life goes on x Hoani ;

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