Trouble beneath the surface | ft. Diaz
Lun 11 Sep 2023 - 22:48
Trouble beneath the surface
Diaz A. Wilson & Conrad Howlett
Ça ne fait pas bien longtemps que Conrad est revenu de son chantier de construction. La réhabilitation du barrage Lower Monumental étant la priorité de son nouveau groupe, ses compétences ont vite été mises à contribution, le poussant ainsi à se tenir loin de Walla Walla, le temps d’environ un mois. Plusieurs semaines durant lesquelles il aura retrouvé le goût du travail : celui-là même qu’il avait perdu à la suite de son accident en 2012, et qui aura nécessité des mois, pour ne pas dire des années, de rééducation intensive pour au moins retrouver un sens à la vie. Il y a donc une certaine ironie à accepter le fait que ce soit au bout de plus d’une décennie et après la chute du monde tel qu’il le connaissait jadis que l’électricien ait pu renouer avec sa passion d’antan, et se complaire dans des travaux manuels.
Alors forcément, le retour à la réalité fait un peu mal. Il ne peut pas être sur les chantiers constamment, Conrad, et fort heureusement. Le travail est après tout intensif et excessivement physique, et il n’est plus de toute jeunesse. Sans compter les soins auxquels il a droit à Walla Walla, et dont l’absence se sera fait sentir ces derniers jours, notamment vis-à-vis de sa jambe qui demeure parfois un peu plus douloureuse que la normale. Au final, il n’est pas franchement mécontent de retrouver ce qu’il peut appeler comme sa maison. Kit et lui n’ont pas démérité, et il y avait aussi certains visages familiers qui commençaient sérieusement à lui manquer.
C’est justement dans cet optique que le brun s’est décidé à sortir, parcourant les ruelles de Walla Walla en des pas lents, et réfléchis. Son sens de l’orientation déjà éprouvé alors qu’il est clair qu’il n’a pas suffisamment étudié la ville avant de partir pour le gros chantier, se sentant quelque peu stupide tandis qu’il rate à plusieurs reprises les rues qu’il voulait emprunter. Conrad en vient à soupirer, passablement ennuyé par ses neurones qui refusent de se connecter, et finit par se laisser porter par les bruits alentours, alors qu’il lui semble entendre en écho des voix porter jusqu’à une bonne distance de sa propre position. Rendu à la fois intrigué mais aussi soulagé d’avoir de quoi se repérer pour s’orienter quelque peu, l’homme n’hésite pas et fait confiance à son ouïe : pour une fois que celle-ci n’est pas trop récalcitrante malgré ses dysfonctionnements du côté droit, il ne compte pas s’en priver. Sauf qu’il doit bien avouer que ce qu’il entend ne fait aucunement sens : c’est du charabia, du volume qui s’accroit au fil de ses pas sans qu’il ne parvienne à réellement discerner les mots qui sont prononcés d’une tonalité excessivement tendue. Son ouïe diminuée à clairement ses limites, et l’électricien se contente d’avancer à l’aveugle au bout du compte, jusqu’à ce qu’il atterrisse au beau milieu d’un rassemblement qui le surprend.
Fronçant des sourcils, l’aîné Howlett se fige, observant ce qu’il se passe sous ses yeux : des gens, qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam, en fait, tout simplement de nombreux habitants de Walla Walla ont formé un attroupement et sont bercés par une vive colère qu’il ne comprend pas. « Ramenez nous notre Messie, lui seul peut nous sauver ! » qu’il croit entendre, quoi que cela sonne si grotesque qu’il se persuade d’avoir rêvé. Tâchant d’avancer parmi la foule qui a l’air de grossir à vue d’œil, l’homme à la canne acérée se voit obligé de donner des coups de coudes pour tracer un chemin. Mais celui-ci est plus compliqué que prévu, il est même un peu trop ardu, l’embout de sa propre canne ne sait d'ailleurs plus frôler le bitume. Conrad bute soudainement sur un manifestant, manquant de tomber à la renverse alors qu’il cherche à retrouver son équilibre. Penchant dangereusement en avant, c’est de sa main libre qu’il se rattrape à la première chose solide venue : ou plutôt, à la première personne qui ne tangue pas de colère devant lui.
Se redressant, c’est un électricien confus qui cligne plusieurs fois des yeux en dévisageant, une pointe de rougeur teintant ses joues, sa vis-à-vis. « Oh pardon, je ne voulais pas, j’ai failli me casser la figure et j’ai tenté de me rattraper, je n’ai pas fait exprès de vous agripper ! » s’exclame-t-il, inconscient qu’il est tout bonnement en train de beugler pour se faire entendre : lui-même ne s’entend pas parler, pour sa défense, tant les slogans autour d’eux sont prononcés avec une intensité qui pourrait le rendre sourd, s’il ne l’était pas déjà d’une oreille. « Excusez-moi, je vous dérange encore, mais savez-vous ce qu’il se passe ici ? Je ne comprends pas pourquoi on appelle le Messie ! » Il a l’air parfaitement idiot, Conrad, et il le sait. Mais il n’a pas encore assimilé le passif de cet imposant groupe, et découvre les affres causées sur le tard, face à ces gens remontés qui semblent prêts à tout détruire sur leur passage.
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Re: Trouble beneath the surface | ft. Diaz
Mer 13 Sep 2023 - 15:54
Il y avait un mouvement de foule depuis quelques jours déjà. Cela se passait essentiellement face à la clinique. Bien souvent, lorsqu'elle emmenait Alba à l'école, certains des adorateurs de l'Adonaï, lui offrait des regards biaisés qui reflétaient toute la colère dont ils étaient victimes. Les slogans étaient tous les mêmes, vociférés différemment selon les personnes présentes devant le centre de soins, mais toujours les mêmes : Qu'on leur rende leur leader, l'Adonaï, Ridchardson. Ils n'avaient donc rien compris. Mais c'était le propre du pervers Narcissique d'ainsi endoctriner les plus faibles pour les presser jusqu'à ce que plus rien ne sorte d'eux. Ce que ces gens ressentaient ce n'était que les symptômes du poison insufflé par cet horrible type.
C'était exactement ce qu'elle se répétait chaque jour. Ils étaient eux aussi les victimes des mensonges éhontés de cet homme. Et bien qu'elle tâchait de rester à l'écart de tout cela, simplement car elle avait une enfant à préserver, Diaz devait se mordre la langue pour ne pas leur rentrer dedans. Certes elle appréciait la diversité des opinions mais, concernant l'adoration de l'extrémisme, et peu importait que cela ait tout de même pu apporté un confort certain entre les murs qui les abritaient, la rebutait au plus au point.
Ce matin là, la Mexicaine terminait de coiffer la petite qui se dandinait sur la chaise face à elle. Alba avait hâte de retrouver ses copines. Elle n'avait aucune idée de ce qu'était le monde d'antan, pour elle ne comptait que celui ci et, sa mère l'espérait sincèrement, ne compterait que celui-ci. Terminant de lui nouer sa seconde natte, elle lui offrit un sourire. Allez, agrippe ton sac si tu n'veux pas être en retard. La petite fila comme une flèche et, bientôt, les deux Wilson gagnèrent l'école où la plus âgée s'accroupit pour faire face à la plus jeune. Sois sage cariño, je t'aime. Alba lui embrassa la joue. Si mamá, à tout à l'heure. Elle s'était déjà envolée sous le sourire de sa mère qui lui offrait un dernier signe avant de reprendre le chemin qui la menait à la clinique.
Lukas en avait évoqué l'idée, mais il n'y avait qu'elle qui pouvait s'y atteler. Sur la route, elle ramena une mèche derrière son oreille avant de glisser les paumes de mains contre son jeans. Elle devrait passer ce pilier de mécontents pour entrer et ainsi pouvoir s'entretenir avec l'un des médecins. Si elle aidait on lui apprendrait tout autant et elle serait plus utile encore. Au grès des pas qu'elle fit dans la direction voulue, Diaz entendait déjà les gens scander. Ça ne lui faisait pas peur, néanmoins se frayer un passage sans avoir à en devenir plus virulente lui serait difficile. Sur place, son regard noisette sonda la masse d'individus présente et elle fronça les sourcils. On ne s'entendait plus, on ne circulait quasiment plus. Tant et si bien qu'elle se fraya un chemin sans réellement pouvoir se rapprocher de la porte. Un soupir chevrotant quitta ses narines. Cela l'agaçait, ils empêchaient les gens d'aider, de soigner et ….
Le fil de ses pensées fut brisé à l'instant précis où elle sentit la main d'un homme cercler son avant bras. Immédiatement son regard fila à la rencontre du faciès qui se hasardait à un tel geste. Un rideau de mèches brunes se redressa et, si à l'instant T elle sentait déjà une certaine hargne s'emparait d'elle, celle-ci se dilua lentement face aux excuses d'un homme qu'elle n'avait encore jamais croisé jusqu'à lors. C'était l'un de ceux arrivés en Juillet, il n'avait certainement conscience de rien en ce qui concernait les motivations de la foule qui les obligeait à se tenir aussi près les uns des autres. Remarquant la canne qu'il tenait, Diaz agrippa son bras libre et l'aida à se stabiliser tandis qu'il se confondait en excuses.
Es nada …. c'est pas grave, leurs œillères les empêchent de voir plus loin qu'le bout de leur nez. Quand l'homme fut plus droit sur ses jambes, elle le relâcha et l'observa un instant, il aurait pu réellement se blesser et que ce serait-il passé ensuite ? Ils n'auraient pas même pu atteindre les portes de la clinique avec ces imbéciles finis. A la question du brun, Diaz prêta l'oreille avant d’émettre un rictus plus acide. J'n'ai jamais compris non plus car il n'avait rien d'un messie. Elle devait élever la voix pour se faire entendre et, étant donné les regards que les plus proches lui lancèrent, elle invita l'homme à s'éloigner un peu de la foule. Si il restait là, étant donné qu'il avait sans doute du mal à se déplacer, d'où la présence de la canne, Diaz préférait encore éviter le pire. On va s'éloigner, autant leur éviter d'vous blesser …. son estúpidos !
Elle agrippa son bras et repoussa ceux qui fermaient l'accès au reste de l'avenue. Jouant des coudes, la Mexicaine parvint à leur offrir un peu plus d'oxygène mais, surtout, de quoi mieux s'entendre même si les voix vrombissaient encore comme s'il s'agissait d'une ruche en colère. Ils veulent que l'ancien leader reprenne le commandement, à croire qu'ils n'ont pas tous vécus ce règne de la même manière. Tout va bien ? IIs ne vous ont pas fait mal au moins ? Son regard revint croiser le sien. Comme bien des gens ayant rejoint New Eden sous le régime de Phillips, il n'avait certainement connaissance de rien, du moins rien de ce qui s'était joué, durant des années, entre ces murs.
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Re: Trouble beneath the surface | ft. Diaz
Mer 4 Oct 2023 - 13:52
Trouble beneath the surface
Diaz A. Wilson & Conrad Howlett
La manifestation perturbe Conrad plus qu’il ne l’aurait cru. Ce monde amassé, ces slogans scandés sans qu’il n’en comprenne les tenants et les aboutissants, lui donne la sensation d’avoir pénétré dans des lieux où il n’est plus le bienvenu, où il n’a plus tout à fait sa place. Mais l’électricien retombe également deux ans en arrière, au sein des Barbarians. Il revoit les hommes entassés dans la cour, à mener des combats et à parier sur l’issue, qui ne pouvait que s’achever par un écoulement conséquent de sang. Là, tout de suite, son palpitant tambourine, et il a le sentiment que cela va finir de la même façon : par la violence, tant elle est devenue si innée pour chaque être vivant.
Alors forcément, il n’est pas à son aise, et traverse la foule, à toute vitesse. Ce qui revient à avancer en une lenteur absolue, s’appuyant sur sa canne et s’efforçant de passer au travers de corps secoués par la colère et le ressentiment. Conrad grimace, essaye de s’excuser vainement. Il n’est pas remarqué pour autant, personne ne daigne lui accorder un regard ou s’écarter pour faciliter son ascension. Pour un peu, l’électricien en serait à deux doigts de s’étouffer, tant il se sent oppressé par la foule ambiante. Lorsqu’il bute sur un manifestant, le brun redoute les conséquences. Se répandant en excuses, autant par réflexe que par sincérité, il ne veut surtout pas participer à un déferlement de haine : il y en a assez autour de lui comme ça. Mais fort heureusement, la citoyenne à laquelle il s’est agrippé semble saisir sans mal son trouble, l’aidant à se dégager rapidement de la foule. Ils s’écartent quelque peu et inconsciemment, la respiration de l’électricien devient moins stressée, son cœur bat à un rythme à nouveau plus apaisé. L’inconnue l’aide à se stabiliser sur ses deux pieds alors qu’il a manqué de perdre l’équilibre, et il se raccroche autant à son bras qu’à sa canne pour se recentrer, et aviser la situation tout autour de lui, qui n’a rien de rassurant, moins encore quand on est nouveau dans le coin, d’autant plus après qu’il ait été envoyé sur un chantier pendant presque un mois complet.
Conrad souffle un peu, darde ses yeux sombres sur la brune qui le soutient, et peste autant que lui. Certainement une civile bien plus alerte quant à ce qu’il se passe ici. Il ne la connait pas, mais Howlett ne s’en formalise pas : concrètement, il ne connait quasiment personne, à New Eden. Alors il se contente de se laisser porter par l’inconnue tandis qu’ils s’écartent des braillements qui ne cessent d’être répétés toutes les minutes, les termes de Messie et Adonaï devenant rapidement redondants. Ça en devient assourdissant pour un homme comme lui, et c’est dire, lui qui est sourd d’une oreille. Mais les bourdonnements sont d’autant plus désagréables, l’électricien aspire à un retour à la normale : à la tranquillité qu’il avait connu jusque-là, à Walla Walla. Comme quoi, tout n’est qu’apparence finalement. « Merci » souffle-t-il donc d’abord à l’étrangère qui lui permet de mettre de la distance entre eux et le reste du monde, à priori, sa canne s’appuyant plus facilement sur le bitume. C’est toujours mieux que de cogner contre des gens fous furieux.
« Je n’étais pas au courant qu’il y avait des manifs’ organisées ici… » entame-t-il ensuite, autant pour justifier son désarroi que pour faire la discussion, maintenant qu’ils peuvent s’entendre parler. « Je viens de rentrer d’un gros chantier, pour aider à la reconstruction du barrage » et donc, stabiliser l’électricité à New Eden, ce qui rentre dans ses cordes au moins « et je m’attendais à retrouver la ville comme je l’ai quitté. Tout ça, c’est… » Trop, peut-être. Conrad sonde sa vis-à-vis, se rendant compte qu’il part dans ses réflexions san avoir pris la peine de se présenter. Gêné, il se gratte l’arrière du crâne en tâchant de se rattraper : « Pardon, moi c’est Conrad au fait. J’essaie encore de prendre mes marques ici. » Visiblement, ce n’est pas encore gagné.
Il lui adresse un sourire timide, résigné aussi. New Eden reste toujours plus accommodant que tout ce qu’il a connu ces dernières années. Plus organisé, plus humain par bien des aspects, également. Pourtant, il y a tous ces travers auquel il a échappé qui semblent vouloir revenir en force, et qui laisse l’électricien quelque peu pantois. Quand l’inconnue en dit un peu plus sur les motifs de ces cris, il fait la moue. « Je ne comprends pas, n’y a-t-il pas eu une escalade de violence avec leur ancien leader aux commandes ? De ce qu’on m’en a raconté, la vie n’était vraiment pas juste ici avant, je me trompe ? » Il est curieux, d’un coup. Il songe aux termes rapportés, à la mention de disgrâce ou encore de mariage forcé. Ça reste abstrait pour Howlett, mais ça le rend amer malgré tout.
L’homme secoue la tête quand sa voisine lui demande s’il n’a pas eu mal, et il sourit doucement. « Je suis plus costaud que j’en ai l’air. Mais vous aussi, vous vous êtes perdue au sein de ce rassemblement ? » Puisqu’elle n’a pas l’air de partager la position de tous ceux regroupés ici. D’ailleurs, une nouvelle phrase est beuglée et reprise en chœur par des dizaines de personnes : On ne veut pas de votre poison, vous ne toucherez pas à nos enfants ! Howlett est médusé à l’écoute des propos, et se tourne une nouvelle fois vers la brune : « Je rêve, qu’est-ce qu’ils refusent au juste pour leurs enfants ? » Il n’a pas toutes les infos, Howlett, ne sait pas trop ce qui est assimilé au « poison » récrié par les manifestants. Mais… ça ne lui plait pas pour autant.
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