J'en ai ras le cul sérieux, je peux faire quoi, moi comme ça, avec cette putain d'attelle qui retient mon mollet, alors que c'est ma foutue cheville qu'est cassée, mais on a pas trouvé mieux. Enfin, Roan avait trouvé ça avant qu'on ait ce putain d'accident, cette putain d'erreur, ce putain de piège. Mais on s'en est sorti... Franchement, j'avoue qu'on peut se sentir heureux, ces enfoirés nous ont piégés mais on est vivant. Seulement le fait de pouvoir très peu bouger, d'avoir aucunes béquilles et devoir boiter comme une conne à chaque fois que j'ai le courage de me lancer dans une balade, bah ça me plaît pas des masses alors quand Roan frappe et finit par rentrer dans ma chambre, je grogne.

"Frangin... Sérieux... Frapper une fois, on est plus à la maison imbécile ! Punaise, imagine si javais un mec merde !"

Sauf que j'en ai plus. Evan il est avec Faith et puis, j'sais même pas si on était vraiment ensemble. J'ai l'habitude d'être la cinquième roue du carrosse pour tout les mecs qui finissent par me baiser... C'est marrant... Mais c'est pas avec Roan que j'ai envie d'en discuter, j'veux juste que mon frère comprenne que j'ai ma vie privée quoi !

"La prochaine fois j'te casse la gueule grand frère !"

Bon, évidemment que j'vais pas le faire. Déjà parce que vu comment il a gonflé, j'pense que c'est lui qui gagne, mais il osera jamais frapper sa soeur. Puis bon, justement, c'est mon grand-frère et j'ai l'respect. Et d'l'admiration pour lui j'avoue. Il a traversé tout l'pays quand même merde.

"Bref... Et toi ta blessure mon con ? On dirait que ça va mieux où tu veux voir ta soeur en mode kiné ? J'te préviens ça sera pas gratuit si j'dois commencer à te consulter. Va voir Faith si c'est ça et encore..." J'me marre d'avance. Même si j'vois bien qu'il va carrément mieux que quand j'ai dû tanguer jusquà son chevet, j'sais pas si c'est lui ou moi qui avons eu le plus de chance en fait. J'peux bouger mais ça va mettre plus de temps à guérir contrairement à lui qui est déjà presque remis ou complètement ? "T'auras une dette à rembourser haha !"

Mais bon, j'ravale ma mauvaise humeur et j'bouge finalement du lit en boitant pour aller déposer un baiser sur la joue et j'le toise, en espérant qu'il me réponde malgré mon comportement. Quand on était petit et qu'il me voyait énervé, Roan se barrait tout simplement parce que les conflits, à moins qu'il ait changé, j'sais qu'il a jamais apprécié.

"J'rigole frangin, j'ai planqué une bouteille de whisky dans mon armoire, on picole comme les irlandais qu'on est ou tu préfères décliner ? On est blessé j'te rappelle ! On a le droit de soulager notre douleur hé ! " Et pas qu'un peu hé ! Ouais j'me répète ! Mais putain, on en a pas encore eu l'occasion et j'compte rien faire de cette saloperie de journée qui vient de commencer. "Ouais il est tôt mais allez. Au fait, comment que tu t'appelles depuis que tu nous as rejoint ?  C'est toujours Arhur ou Petee t'a filé un nom de viking comme nous tous pour codé ?"

Oh et putain j'ai encore tout un tas de questions à lui poser mais avant ça, j'sers deux shots et j'lui en tends un avant d'avaler le mien d'une traite et de tousser.

"Kof-kof ... Allez frangin, si tu picoles pas à 9h, t'es pas un O'Malley !! Kof-kof-kof..."

Let's go pour une discussion épicée !

Ma commotion cérébrale a disparu fort heureusement mais j'avoue que j'ai encore mal à l'épaule. Faith n'a pas été tendre avec moi et je me suis senti comme un con allongé alors qu'elle faisait la fête dans sa tête de me voir comme ça. Mérité ? Je sais pas, franchement je fais chier personne ici. Mais dehors on aurait pu y passer. Je me suis senti coupable qu'elle ait mal, qu'on l'approche, qu'on lui fasse mal. J'aurais été debout, conscient, je les aurais défoncés. On a eu une chance inouïe. On a rapporter les infos ici et j'espère que ça ne va pas rester impuni. J'ai la rage, on me l’enlèvera pas. Mais c'est plus pour venger ma sœur que pour moi.

Personne la touche c'est clair !?

Alors quand je toque et que je rentre je l'écoute ronchonner avant de balancer Je lui casserais la gueule avant même que tu me touches. Elle est hargneuse mais je le suis encore plus...

Rooh, je ne veux plus entendre ce prénom... réponds-je lorsque Chiara me sort le prénom "Faith". Rien que d'en parler j'ai la commotion qui reviens. Moi ça va mieux je venais voir ma p'tite sœur adorée, je lui tire un peu les joues lorsqu'elle me fait la bise. Ça me réjouit, de la voir ainsi.

Je lui fait un regard en biais pour sa dette. Au cul, la dette. En famille il y a pas de dette mis à part si elle me pique ma bouteille perso. D'ailleurs, elle a pas perdue la main, elle en sort une. Oh c'est tôt... Mais pour fêter quoi ? Putain tu sais parler à ton frérot toi. C'est ma seule réponse. On a qu'à dire qu'on fête notre rétablissement. Plus pour moi que pour elle. Elle a chargé et ça me rend fou... Allez, Roan, renferme ses pensées de vengeances... C'est pas pour maintenant.

Donne moi ça, fais-je en prenant l'autre verre de shot. Je t’accompagne tu vas faire que des conneries sinon. Elle me sert un verre que j'avale d'un trait. Ca fait du bien là où ça passe bordel... Arthur le gros dur, je réponds pour sa question sur le nom. Et Roro pour les intimes. Mais il sont peu à m'appeler ainsi. J'imagine Faith m'appeler Roro et je souris comme un con car... j'imagine pas du tout en fait.

Et comment ça va toi ? Ils t'ont pas loupé... Je m'assois sur son lit et me ressert avant de faire de même pour elle. Elle est grande et dans la famille on sait gérer. Si j'avais été debout, putain... fais-je en me brûlant la gorge avec le liquide ambrée. Et non, j'étais endormi après un shoot sur ma gueule. Chut Roan, fait terre cette colère de merde. Qu'ils aillent brûler en enfer ces connards.

Mmh... Je vois qu'on a tout les deux gardés la provocation typique aux O'Malley. Mais à ce jour, c'est moi la plus cinglée, n'en déplaise à mon aîné et pour lui montrer, je vais attendre un petit temps... Juste le temps de finir nos salutations atypiques et lui faire baisser sa garde avec l'alcool préféré de chaque irlandais ! Mais il ne le sait pas encore alors je me contente de le regarder avec un sourire mi-malicieux, mi-narquois.

"Rira bien, qui rira le dernier... Et je pouffe, encore plus quand il a l'air blasé par le simple fait d'évoquer ma mentor. "Tu ne diras pas que je ne t'avais pas prévenu n'est-ce pas ?

A croire qu'il cherchait à se faire taquiner en venant frapper à ma porte plus qu'a me dire bonjour ou à s'enquérir de ma blessure. Minime quand je repense à ce qui aurait pu se passer. Minime mais ça fait quand même bien chier !

Tu venais te faire tailler par ta petite sœur adorée car tu sais qu'elle est bien énervée hein avoue sale maso !

J'continue juste à le faire marcher mais j'vois bien que lorsqu'il s'agit de dettes, il ne me prend pas au sérieux. Genre moi ? Faire payer mon frangin préféré ? Jamais, il le sait. Alors même si je râle un coup à cause d'un faux mouvement, je passe aux choses sérieuses en degoupillant ce foutu liquide ambrée.

"T'as plutôt intérêt à m'accompagner. C'est du Jameson, le whisky préféré du père. On va lui rendre hommage. A Patrick ! Et à Arthur, le fils adoré dont il a toujours rêvé !"

Autant en rigoler... Même si Roro risque de moins faire rire nos leaders si il se fait pas aux prénoms qu'on nous a donné pour de prochaines escarmouches avec ces fumiers, ou d'autres encore. Peu importe, j'lui ferais entendre raison à ce moment là. En attendant c'est un premier cul sec qui remplit mes veines de chaleur avant d'accepter qu'il ne me réserve sans manières.

"Écoute hein... J'ai pas vraiment envie de parler de ça parce que j'ai la putain de haine qu'on se soit fait avoir comme des bleus... A l'entendre lui aussi. On est bien les mêmes bordel. Alors j'avale de nouveau d'une traite en lui retendant mon shot et lui enfilant dans la main. "Perds pas Belfast." Encore une référence à notre cher père pour qui c'était la manière de dire "le Nord" ou "la main". "J'vais bien et on va les retrouver... Ensuite..."

Et c'est la que je voulais en venir des le début, j'attends que mon short soit posé à l'abri et tant pis pour le sien mais en boitant je me dirige jusqu'à mon oreiller et lui balance à la figure, même s'il l'attrape au vol et j'en profite pour choper le pied de chaise taillée en lancette que je cache sous celui ci pour le lancer pile dans le mille et trouer le premier.

"Tu vois grand frère, moi j',ai qu'une cheville foulée, alors c'est moi qui t'pete la gueule et après j'irai m'occuper de leurs cas"

Bien sûr je me marre, parce que le geste était calculé et que ça méfait marrer de le voir presque s'offusquer.

"Allez grand frère, fais pas le prude, si j'avais voulu te tuer, ça serait déjà fait" Conclus-je en rattrapant mon short et en allant me recaler à côté de lui et en déposant un baiser sur sa joue. "Sans rancune, c'était une blague... Et santé !!!"

Et au prochain shot à venir, j'aime quand l'alcool me chauffe les oreilles dans des moments privilégiés comme celui-ci.