Elle a l'impression de faire du surplace. C'est frustrant. Mais ça, Tori est bien la seule à le savoir. Chaque occasion est pourtant bonne pour essayer de trouver des indices, des informations. Chaque sieste des enfants est mise à profil de ses recherches au lieu de son repos. Dans ces circonstances, il est de toute façon impensable qu'un quelconque repos soit possible. Il faut l'admettre honnêtement : elle est comme Anya, terrifiée par ce qu'il se passe, par ces cauchemars qui s'enchainent.

Sa petite fille n'est finalement plus la seule à halluciner. Cette forêt, qui longe pourtant tout le domaine, est désormais la source de son angoisse la plus folle. Et ça n'est pas pour tranquilliser les enfants. De surcroit, au retour de sa fille et de Faith, sans les autres, et avec des nouvelles anxiogènes, ça a été un coup de massue supplémentaire sur les humeurs de tout le monde. Maintenant que tous sont revenus, et qu'Evan est le seul à être apparemment souffrant, Tori n'arrive même pas à se tranquilliser. Elle n'arrive pas non plus à tout comprendre. Et elle a peur pour son mari. Un bruit derrière, elle a un sursaut avant de reconnaitre Reed : Qu'est-ce que tu fais ?

Un dernier tour, elle s’était levée pour faire un dernier tout du propriétaire. Car c’était une des dernières fois ou elle pourrait profiter totalement de cette vue sur cette plage et cette mer. De cette forêt qui la lisière du camps, ces maisons en bois donnant un air d’un village du moyen-âge ou autre époque où les maisons n’étaient faites que de bois.

Reed faisait ses derniers adieux à ce lieu qu’elle avait considérer comme sa maison, le lieu où elle se sentait bien malgré toutes les galère qu’ils avaient tous. Mais il était temps pour elle de partir, temps pour elle de pensé un plus à elle, alors elle juste revenue dans ce lieu pour dire au revoir, à ceux qu’elle considère comme sa seconde famille, à ce foyer qu’elle avait protéger contre vent et marée ainsi que ses habitants.

Alors, elle profitait de ce moment ou tout le monde dormait pour la plus part, pour faire un dernier tour du propriétaire. Quand soudain, son regard fut attirer par une silhouette vers laquelle Reed se dirigeait faisant sursauté Tori « Désolée. » qui lui demandait ce qu’elle faisait là. « Rien de spécial. Je faisais un dernier tour du camp. Et toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? »

Je surveille, explique-t-elle à Reed après ses questions sur ce qu'elle fait. Oui, c'est tout ce qu'elle fait dernièrement. Surveiller, en espérant que rien n'arrivera quand elle ne regardera pas. Le problème, c'est sans doute que ça, Tori n'est pas capable de le contrôler vraiment, et c'est frustrant. Elle a peur de tout, dernièrement. Et surtout de ce qu'elle ne comprend pas. Elle a l'impression d'être en plein cauchemar, durant la période d'Halloween en plus... C'est particulier.

Ca va faire bizarre, ajoute-t-elle alors pour changer de sujet. Sans toi, signe-t-elle pour la précision. Elle lui offre un sourire. La décision de Reed est prise, et Tori n'a aucune idée de ce qu'en pensent les autres. Ils n'en ont pas discuté, n'ont pas eu franchement la tête à ça. Peut-être que certains pensent que ça ressemble à une fuite, surtout sur une période aussi dangereuse chez les Fuckers. Mais en même temps, sa soeur a besoin d'aide, qui sont-ils pour lui refuser de rejoindre sa famille ? Mais j'espère que ça ira pour toi et ta soeur, là-bas, ajoute-t-elle.

Un trait d’humour alors qu’elle prononçait les mots tout en signant à l’intention de Tori « De ne plus me voir me ramasser une branler à chaque fois. » Dans un sourire taquin. Mais elle devait avouer une chose, cette bande fou qu’était devenue sa seconde famille allait aussi lui manque. C’est alors sur un ton un peu plus sérieux qu’elle poursuivait tout en lui disant « Vous allez me manquer aussi. » Rajoutant avec humour « Markus un peu moins. »

Les mots de la Japonaise la touchent, elle ne sait comment les autres prirent la nouvelle, sait qu’elle part au plus mauvais des moment. Mais tout le savait également qu’ils auraient beau faire toute ce qu’ils voulaient pour la retenir, rien ne pourrait l’empêcherait de s’en aller.« Je sais que je pars au mauvais moment, mais elle est ma famille. C’est elle qui m’a élevé et je l’ai laissé trop longtemps de côté, au profit des autres.» Un sourire au coin des lèvres, car il était vrai, que Riley était passé au seconde plan bien trop longtemps, que cela soit au profit des IF où à la recherche d’une femme qui désormais semblait la détester. Elle laissait un soupir s’échapper d’entre ses lèvres, changeait quelque peu de sujet, pour en revenir sur Tori et son escapade nocturne « Qu’est ce qui te tracasse Tori ? » la blonde savait que ce n’était pas habituel de la jeune femme de sortir de cette manière pour surveiller les bois.

Effectivement, les fantômes de l'infirmerie se demanderont où tu es passée, plaisante-t-elle. Reed a toujours eu le chic pour squatter cet endroit un peu plus que les autres. Pas forcément une question de maladresse, à ce niveau de toute façon, Tori est plus qu'au fait qu'il ne s'agit pas de ça. Plutôt de malchance. Et elle se doute que ça ne changera pas malgré l'endroit où elle se trouvera. Au moins, sa soeur semble avoir du personnel compétent pour parvenir à la soigner au cas où.

Tu n'as pas à t'excuser. Il n'y a pas de bons ou de mauvais moments aujourd'hui, et tu n'as pas à te justifier non plus, précise Tori. De toute façon, elle ne lui a rien demandé à ce sujet. Ni à l'annonce de son départ, ni maintenant. Alors pourquoi le préciser aujourd'hui ? Quant à savoir ce qu'elle a, la japonaise reste silencieuse : Je... L'hésitation la tient évidemment, comme à chaque fois : Je suis juste mal à l'aise depuis la naissance de Kimiko, l'impression qu'il y a toujours quelque chose qui rôde dans les environs, fait-elle.

Un regard se posant sur Tori, comprenant l’état d’esprit de celle-ci. La vie ne cessait de jouer au yoyo avec eux, leur offrant de brefs instants de repos pour mieux les replonger dans une certaine paranoïa. Une vie qui pensait de plus en plus sur leur épaule, les empêchant de dormir alors que tout ce qu’il demandait était juste de vivre en paix. Mais il faut croire que la nature avait décidé de rendre coup pour coup face à cette maltraitance que l’homme s’était évertué à lui infliger, aider par la noirceur de leurs âmes. « Je comprends. » Puis elle rajoutait à l’intention de la Japonaise « Mais le groupe entier est là pour vous protéger toi et les enfants. Mais je comprends, j’ai du mal aussi à dormir ces derniers temps. »

Elle aussi se réveillait la nuit, parfois ayant l’impression d’être encore sur le chemin de Tortuga, parfois qu’elle était encore près de ce feu de camp, rêvant qu’aucune d’eux ne s’en était sortis. Alors elle comprenait pourquoi Tori n’arrivait pas à fermes les yeux, pourquoi elle était là à scruter au loin. Un soupir se faisait entendre de la part de la blonde. Elle regardait à son tour au loin, essayait d’être rassurante, même si sa propre humeur n’était pas à cela. « Il y a une chose qu’on ne peut pas retirer au Fuckers. C’est qu’ils sont présents pour chaque membre de cette famille. C’est ça qui a toujours fait la force de ce groupe et malgré tout ce qu’on a vécu ici que ce soient les Skinners, les pirates, c’est grâce à ça qu’ils n’ont jamais eu raison de nous. » Elle se voulait confiante, pour rassurer quelque peu Tori, mais également se rassurer elle aussi. Qu’importe ce qui lui arriverait, elle sait que ce groupe fera face à ceux qui les menaces qu’elle soit là où non. « Après tout, les Fuckers, sont famille avant tout. » Un sourire à Tori. Puis elle baissait la tête, soufflait légèrement, alors que sont esprit se retournait vers Riley, avec l’espoir qu’ils allaient la retrouver, avec cette crainte de savoir dans qu’elle était, ils allaient la retrouver également.

Oui, tu as raison, signe-t-elle. Elle ne peut pas dire mieux que ça. L'esprit de cette faction, c'est aussi cette famille dysfonctionnelle et entière pourtant, qui fait qu'elle est vivante. Tori sait qu'elle ne serait rien sans eux tous, consciente qu'elle leur doit à tous sa survie. Même Reed, qui s'en va pour retrouver sa soeur ainée surtout, et tenter de renouer avec elle comme il le faudrait. Elle se souvient encore de quand elles ont découvert pour sa nièce.

Elle en a le coeur lourd. Si nous devons partir d'ici à cause de ces gens, nous nous retrouverions encore sans abri, sans maison, elle soupire, tout ça lui fait mal au ventre, au coeur, à la tête. Tout en même temps. Ce n'est pas juste d'avoir peur chez soi, mais c'est comme ça, jusqu'à ce qu'ils règlent le problème. Il faut trouver des solutions pour avancer, faire en sorte en tout cas que ça aille mieux au bout d'un moment. Pourvu que ça arrive vite. Quand est-ce que tu dois partir ? Demande-t-elle, curieuse.