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Shoot'em, before they aim | ft. Valérian

Ven 22 Déc 2023 - 22:44




Shoot'em, before they aim




Seul son souffle résonne aux premiers abords, tandis que ses pas s’enfoncent dans le sol couvert d’une végétation bien trop dense à son goût. Mais voilà bien des semaines qu’il en a fait son affaire, et qu’il apprécie fouler ces herbes trop hautes, signe que l’homme est prêt à retourner dans son refuge habituel. Cela remonte maintenant à quelques jours en arrière que Jarod a dû quitter celui-ci, poussé malheureusement par un besoin inextricable à sa condition humaine : la faim, tout simplement. Et si le Comté de Gold Bar lui apporte une paix providentielle, d’autant plus méritée après avoir passé des mois à vagabonder et à croiser des voyageurs de compagnie épuisante, ses ressources demeurent malgré tout limitées. Vivre dans un lieu déserté, c’est avantageux sur certains aspects, particulièrement quand on apprécie la solitude plus que de raison, d'autant plus quand il faut faire le tri dans ses pensées tumultueuses ; mais c’est aussi très inconvenant sur d’autres : quand il faut trouver de quoi se nourrir, par exemple, du moins si l’on espère trouver quelque chose qui tienne au ventre, de préférence, et qui ne soit pas uniquement constitué de chanvre bon à retourner les tripes, justement.

Alors forcément, s’il veut survivre un peu plus en ce bas monde, le scaphandrier doit faire avec, et prendre les mesures qui s’imposent. S’il doit quitter son refuge improvisé quelques jours durant, soit, ce n’est pas bien dramatique. Ce qui l’est plus, en revanche, c’est qu’à son approche des lieux familiers, il perçoit des sons qui eux, ne le sont pas. Jarod tend l’oreille à mesure que son ascension le mène au-devant de sa petite maisonnée, et il est bientôt obligé de poser un genou à terre, faisant de même avec les sacs qu’il se trimballe depuis un long moment à bras le corps. La source des bruits précédemment perçus est difforme, pis encore, elle est en réalité multipliée. Des voix, voilà ce dont il s’agit, et plus qu’une seule. Ce n’est pas un pauvre fou qui s’est perdu dans la cité que le plongeur risque de croiser, mais plutôt des brigands qui sont de fervents pratiquants du vol. Vol de la propriété d’autrui, notamment, puisqu’ils ont établi domicile chez lui. Chez lui. Et cette idée lui arrache un grognement mécontent qu’il tempère de par ses lèvres serrées, ses paumes vides de toute besace se contractant imperceptiblement alors qu’il maquille sa présence, pour mieux observer la situation. Jarod repère primairement trois silhouettes, employées à une vive discussion. Fronçant des sourcils, il se rapproche en catimini, suffisamment pour capter avec plus de clarté quelques mots qui l’intéresse. Un chuchotement, une question mûrement posée, qui lui permet d’affiner sa stratégie : « Et l’autre on en fait quoi ? On va pas l’garder indéfiniment là, on d’vrait se débarraser d’lui. » Le plongeur n’entend pas grand-chose du reste, et il s’en moque éperdument. Il ne songe qu’à cet autre être menacé par ces bandits, et entend bien en tirer son épingle du jeu. Parce qu’ici, on ne fait pas n’importe quoi de ce qui lui appartient. La propriété Parker doit rester entre ses mains, et uniquement les siennes.

Il aurait probablement été plus avisé de tourner les talons et de s’installer autre part, tout bonnement. Néanmoins, Jarod a trop investi dans ce havre de paix pour l’abandonner aussi facilement. Peut-être aussi qu’il y a un appel, plus insidieux, qui est en train de se déclencher, au contact de ces êtres de toute évidence malintentionnés. Qu’importe, Parker est déjà en train de miser sur ses atouts et sa connaissance précise des lieux, longeant la verdure et les murs pour se rapprocher de l’arrière de la bâtisse. Hissant sa grosse carcasse à travers une fenêtre qu’il n’a jamais pris la peine de barricader complètement, il pénètre dans la zone ciblée sans se faire repérer, refermant ses doigts précieusement autour du manche de son épée sanglée à son dos. Quoi qu’il ait un doute sur la présence d’autres ennemis potentiels dans la maison, les bruits étouffés qui émanent au travers des murs donnant sur la pièce à coucher du gîte le convainc de s'y rendre en priorité. Ouvrant la porte avec délicatesse, ce qui détonne quelque peu avec sa carrure imposante, les prunelles de Jarod analysent rapidement l’intérieur des lieux qui se dévoilent depuis son embrasure. Il en distingue une unique silhouette agenouillée, à priori en fort mauvaise posture. Bien, voilà donc cet autre mentionné plus tôt, vraisemblablement fait prisonnier.

Un doigt sur ses lèvres, le scaphandrier se signale à l’inconnu, l’incitant à ne plus marmonner quoi que ce soit en le constatant bâillonné, préférant s’intégrer dans l’environnement dans le silence le plus parfait. S’immisçant rapidement dans la chambre, Jarod referme la porte derrière lui, et jauge un instant l’homme attaché. Il faut croire qu’il n’est pas bien aimé pour avoir été simplement remisé dans la pièce, pieds et poings liés. Mais Parker se contrefiche des torts de l’étranger. A travers ses iris ambrés brille un éclat vif, d’où l’on peut déterminer une colère difficilement contenue. Ses lèvres s’ourlent en un rictus d’animal hostile, et il s’agenouille à son tour pour se ranger au même niveau que le prisonnier. « Toi, tu ne devrais pas être là. » Un fait énoncé avec simplicité, quoi qu’il ne considère aucunement son statut de captif. Ce survivant ne devrait littéralement pas être ici, chez lui. Et ça boue en son for intérieur, le plongeur ne peut pas laisser couler une telle violation de son être : ces saligauds se sont appropriés son abri, l’ont transformé en une vulgaire planque pour contenir leur victime séquestrée, voilà qu’ils ont simplement piétiné tout ce qui constituait son tranquille asile. C’est impardonnable, et Jarod attrape la hachette rangée à sa ceinture, la brandissant devant l’inconnu ; qu’il n’a toujours pas détaché, ni même débarrassé du tissu enfoncé à même sa gorge pour le faire taire, au demeurant. « Tu te sens l’envie de nettoyer les lieux avec moi ? » C’est une question presque rhétorique, en fait. L’étranger a l’air d’avoir de bonnes raisons pour leur rendre la monnaie de leurs pièces, à ces intrus. Quelque chose d’étouffé lui répond, d'ailleurs, un son qui ne veut rien dire en l’état, mais que Jarod estime similaire à un acquiescement. Soit, ça se prend. « Hm. » Un regard qui s’éternise encore, l’idée de s’occuper du cas de cet homme plus tard le traverse, mais il y a un problème : dans l’équation, le plongeur est bien seul, il y a même un calcul inconnu, car il ne sait pas à quel nombre exact s’élève le nombre de bandits engagés ici. Alors le scaphandrier daigne enfin libérer ses cordes vocales, et interroge son vis-à-vis, froidement : « On peut se les faire, oui ou non ? » Il pourrait demander combien ils sont, mais Parker préfère passer directement au résultat final, plutôt que de gérer les additions. Patientant sa réponse, le jaugeant durement, il avise les liens de l’inconnu, et souffle doucement. Prouvant alors sa bonne volonté en tranchant ceux qui entravaient ses chevilles, puis approchant le métal de sa hache contre les poignets de l’autre, qu’il peut autant libérer que découper, en fonction de ce qu’il peut en tirer. La méfiance est de mise quand on s’introduit chez lui, on lui excusera son manque de manière et son évidente hostilité à quiconque n’est pas invité ici.

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Re: Shoot'em, before they aim | ft. Valérian

Jeu 25 Jan 2024 - 21:27

« - M’est avis qu’on d’vrait lui couper les couilles. 
- Du calme, Vince ! 
- Mais il l’a tuée, tout comme il a tué Matthew ! Tu l’as vu ! Pourquoi devrions-nous faire preuve de clémence ? Cet enfoiré ne mérite pas notre pitié ! 
- On pourrait les lui faire bouffer : je suis sûr qu’il crierait comme une fillette. En plus d’jacasser comme une prie, ce type est une vraie donzelle. J’doute que nous trouvions autre chose que des oeufs de caille dans son froc. 
Il les a tués, je vous dis ! Vous commettez une erreur en le sous-estimant ! »

Depuis la pièce voisine, Valérian, excédé, prenait son mal en patience en écoutant à travers la porte fermée les délibérations animées de ses geôliers. Voilà des heures qu’ils débattaient de son sort, incapables de se mettre d’accord : certains arguaient qu’il fallait à tout prix l’abattre ; quand d’autres refusaient de s’y résoudre, rejetant vivement l’idée de commettre un meurtre de sang-froid. À plusieurs reprises, gagné par l’indignation et une impatience grandissante, le grec avait tenté d’attirer leur attention. En vain : à cause du bâillon qu’ils avaient enfoncé dans sa bouche - fatigués de ses incessantes interventions, les plaidoiries enflammées dans lesquelles il aurait aimé se lancer se transformaient invariablement en suite de sons étouffés. Ulcéré, Valérian s’était par conséquent muré dans le silence. Le front creusé d’une ride, il réfléchissait rapidement à une solution pour se tirer d’affaire - tout en se morigénant intérieurement de s’être laissé prendre avec autant de facilité. Quel imbécile ! Les recherches qu’il menait activement depuis plusieurs semaines avaient accaparé toute son attention, au point qu’il avait fini par baisser sa garde.

« - C’est lui qui a tué ma Marilyn ! Lui et ses connards de potes ! Je le reconnais ! Ils nous nous sont tombés dessus un soir et ils n’ont eu aucune pitié : ils ont tué Marilyn ! Ils lui ont tranché la gorge, et, après m’avoir assommé, ils ont volé toutes nos possessions ! 
- Tu es sûr que c’était lui ? 
- Certain ! Je reconnaitrais son accent entre mille ! »

Une ombre enveloppa le visage du grec. Il savait parfaitement à quel événement cet homme faisait référence. Une bouffée de remords se relâcha dans son organisme, tels des relents toxiques ; ils lui donnèrent l’impression de ronger sa chair jusqu’à l’os, mettant à nu le sentiment de culpabilité qu’il y avait profondément enterré. Valérian se rappelait très bien de cette « Marilyn. » Après avoir été capturée en compagnie de son mari par Baer, Kettler, Graham et lui-même, elle avait tenté de faire faux bond à ses tortionnaires en attrapant sans crier gare l’arme de Baer. Kettler avait cependant réagi en premier et, sans l’ombre d’une hésitation, l’avait égorgée. Le cri d’agonie de son compagnon avait longuement résonné dans la nuit. Sidéré, il avait fallu quelques secondes au grec pour se ressaisir : il avait alors rentré en lui tout le dégoût qu’il ressentait, élevant de solides remparts mentaux pour se protéger de cette horreur. Retrouver Elena. C’était tout ce qui importait à cette époque. C’était dans ce but qu’il avait si longtemps voyagé en compagnie de ces salopards, fermant à contrecoeur les yeux sur leurs frasques. Et il était sur le point d’en payer le prix.

« - Il l’a égorgée, hein ? Alors j’propose de le saigner comme un porc. Et je prendrai sa langue aussi tant qu’à faire. Ce type parle beaucoup trop. Ça me donne mal au crâne. 
- Vince, juste ciel, tu es une brute ! Mais je partage ton avis. Je déteste m’en remettre à ces méthodes barbares, mais il faut faire payer à cet homme ses crimes. 
- Massacrons ce connard ! J’ai vu une hache dans le garage, je vais aller la chercher ! »

Un frisson d’horreur remonta l’échine de Valérian. La vitesse à laquelle ces hommes s’étaient mués en bourreaux sanguinaires était proprement effrayante. Il s’agita plus frénétiquement que jamais, le coeur battant à tout rompre. Un bouillonnant mélange de panique et d’adrénaline se déversait en torrent dans ses veines. Il avait abattu d’un coup de feu le quatrième compagnon de ses bourreaux lorsqu’ils lui étaient tombés dessus sans crier gare, luttant comme un beau diable pour tenter de leur échapper ; aussi, le grec s’était-il attendu à subir leur courroux tôt ou tard. Mais à présent que leur sentence était sur le point de s’abattre sur lui, la réalisation de l’imminence de sa mort le traversait avec la force d’une lame de fond. Putain, putain, putain !

Tout à coup, la poignée de la porte s’actionna. Quelqu’un poussa le battant avec une infime précaution et Valérian eût la surprise de découvrir dans son encadrement l'imposante silhouette d’un homme à la chevelure grise. Les sourcils froncés, celui-ci l’intima au silence en posant un doigt sur ses lèvres avant de se glisser dans la chambre à pas feutrés. Il avait beau avoir la carrure d’un ours, le nouveau venu se mouvait avec une agilité féline : il se fondait dans la pénombre ambiante comme le plus discret effluve au coeur d’une tempête ; et, médusé, le grec le regarda approcher en écarquillant les yeux. Après l’avoir jaugé d’un air profondément contrarié, comme s’il avait été une vilaine tache sur son tapis, l’homme consentit à s’agenouiller à côté de lui. À sa remarque laconique, d’une plate évidence, Valérian se contenta de lui rendre un regard consterné. Il s’agita ensuite lorsque l’autre brandit une hachette sous son nez ; puis, indigné, poussa des gémissements de protestation devant le stoïcisme de son compagnon d’infortune qui rechignait de toute évidence à le libérer de ses entraves. Enfin, au terme de longues considérations intérieures, il lui retira son bâillon. « Pouah, bon sang ! (le grec expectora en faisant la grimace) quelle horreur ce truc ! Cet idiot l’a enfoncé trop profondément ! J’ai cru étouffer ! Pouah ! » Il fit fonctionner sa mâchoire, savourant cette aisance retrouvée, puis lança un regard courroucé à son bienfaiteur : « alors, qu’est-ce que tu attends, grison ? Dépêche-toi de me libérer ! Ces cinglés vont débarquer d’une minute à l’autre et nous découper en rondelles ! » Il s’agita de nouveau, comme si cette démonstration d’impatience avait eu le pouvoir de convaincre l’autre homme. « L’un de ces types est parti chercher une hache, et je doute qu’il soit disposé à entendre raison ! Quelle bande de crétins… tu as une arme à me prêter ? Ils m’ont pris mon revolver. Jamais je n’aurais dû baisser ma garde… »

Il réalisa tout à coup que l’autre homme n’avait pas bougé d’un pouce et s'impatienta : « mais qu’est-ce que tu attends ?! Dépêche-toi ! »


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Re: Shoot'em, before they aim | ft. Valérian

Sam 24 Fév 2024 - 14:34

ET BEN ZUT JE ME SUIS FOIREE :




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Re: Shoot'em, before they aim | ft. Valérian

Lun 29 Avr 2024 - 14:06

« Me taire ? » répéta Valérian, déconcerté, ne voyant certainement pas l’intérêt d’une telle idée. Les yeux écarquillés, il continuait de dévisager ouvertement l’inconnu comme s’il avait été l’apparition la plus saugrenue qu’il lui eût été donnée de voir depuis longtemps : massif, les muscles puissants, l’homme arborait un regard fauve et une longue chevelure grisonnante qui ajoutaient à l’aura de mystère qui l’entourait. Pour parachever cette étonnante vision, le nouveau venu était équipé d’une épée, ce qui n’était, en soi, pas commun, d’autant plus qu’il avait sanglé celle-ci dans son dos. Quelle drôle de pratique… à part lui, le grec, confondu, se fit la réflexion que cet énergumène avait tout l’air d’un preux chevalier, tout droit sorti d'un roman, que le destin aurait placé sur son chemin au moment le plus opportun. Quelle étrange plaisanterie !

Au terme de longues considérations intérieures, l’homme se décida finalement et trancha habilement les derniers liens de Valérian. « Ah, enfin ! » se félicita celui-ci. Avec un soupir de soulagement, il se massa aussitôt les poignets : les cordes, trop serrées, avaient entaillé sa peau. Quel idiot il avait été de s’être laissé prendre avec autant de facilité ! se morigéna-t-il intérieurement. S’il avait un jour l’occasion de raconter ses mésaventures à Sasha, elle ne manquerait pas de lui reprocher son imprudence. Elle qui l'avait si souvent jugé paranoïaque… Surpris, Valérian leva les yeux vers l’arme que lui tendait son complice d’infortune : une hachette au manche boisé. Il fronça les sourcils. « Que veux-tu que je fasse avec ça ? » s'indigna-t-il. « Je ne suis pas un barbare, enfin ! (il aperçut alors le revolver attaché à la cuisse de l’homme et le lui désigna sans hésitation) ça, je saurais en faire quelque chose ! Donne-le moi, et je t’aiderais à nous débarrasser de ces salopards ! » Pour l’heure, il se gardait bien d’expliquer à son bienfaiteur la raison de la colère de ces hommes à son égard. D’une part, parce qu’il ne souhaitait pas se priver du seul soutien dont il bénéficierait certainement à des kilomètres à la ronde, d’une autre parce qu’il n’en aurait de toute manière pas le temps. Ils devraient agir vite et bien s’ils voulaient avoir une chance de prendre l’avantage sur leurs assaillants. En son for intérieur, Valérian répugnait à les abattre. Ils avaient été des individus tout à fait ordinaires autrefois : des pères de famille, des maris, avant que l’épidémie ne fasse basculer leur existence, les projetant dans un univers où la violence seule prévalait. Ils n’étaient pas bien différents de lui, au bout du compte...  

Néanmoins, la vitesse à laquelle ils s’étaient transformés en bourreaux sanguinaires, tournant irrémédiablement le dos à toute possibilité d’absolution, avait affermi la détermination du grec. Qui qu’ils aient été autrefois n’avait plus la moindre importance : ces hommes avaient évolué au contact de ce monde impitoyable, devenant, à l’image des rôdeurs mus par la seule volonté de dévorer les vivants, des créatures assoiffées de violence. L’heure n’était donc pas aux scrupules. Ils feraient le nécéssaire pour survivre.

Après avoir hésité, l’autre homme céda finalement son arme à feu à Valérian - non sans lui avoir au préalable lancé un long regard d’avertissement. « Sois sans crainte » lui dit le grec d’un ton aigre en attrapant l’arme. « je ne suis pas suffisamment idiot pour me priver de ton aide. Mais soit : je m’occupe de notre ami parti au garage. (avec un hochement de tête, il accepta la main que lui tendait l’inconnu pour l’aider à se redresser. Une fois debout, il vacilla un instant sur ses appuis, les muscles de ses jambes ayant été ankylosés par cette immobilisation prolongée) Et je ne partirai pas. Je me suis peut-être fait prendre comme le roi des crétins, mais je ne suis pas un lâche. Je t’aiderai à récupérer ton… euh (d’un rapide coup d’oeil, il prit en compte l’état quelque peu insalubre des lieux où s’était accumulée une impressionnante quantité de poussière) bien. » Et avant que l’autre ne quitte la pièce, le grec, mût par un instinct soudain, le retint par le bras pour lui confier : « quoi qu’il se passe là-bas, n’hésite jamais : eux ne te feront pas de quartier. Sois-en certain. »  

Il échangea un bref regard avec son complice ; puis, l’arme à la main, lui emboîta le pas hors de la petite chambre. Dès qu’il en eût l’opportunité, Valérian prit néanmoins la direction du garage pendant que Jarod, lui, s'engageait dans la cuisine…


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Re: Shoot'em, before they aim | ft. Valérian

Mar 30 Juil 2024 - 13:48




Shoot'em, before they aim




Il y aurait de quoi se vexer à ce que l’autre s’offusque du choix initial de Jarod à lui prêter sa hachette. Mais visiblement, les stéréotypes américains sont trop ancrés dans la tête de certain. L’homme réclame son révolver, et c’est en maugréant que le scaphandrier finit par accepter sa requête. « Grumpf. Tiens, pour ton âme sensible. » Il juge forcément qu’une balle n’est pas moins barbare qu’une attaque au corps-à-corps mais soit, tous deux n’ont pas suffisamment de temps pour débattre sur le sujet.

Bon gré mal gré, les deux inconnus forcés de s’allier s’entendent sur la marche à suivre. Et si le Grec se targue de ne pouvoir se passer de l’aide de Parker, le concerné n’en reste pas moins méfiant. Ses traits ne s’adoucissent donc pas pour autant, pas plus quand le bavard jauge l’état de sa baraque. « J’y compte bien. » Qu’il ne s’enfuit pas, et qu’il ne le lâche pas tant que son bien n’aura pas été complètement récupéré. Et peu importe que son abri ne soit pas à la hauteur des goûts du bougre. C’est sa maison, et ils viennent de tout ruiner, littéralement. Jarod a trop perdu, pour accepter cet énième vol. Il n’a rien d’autre pour lui, après tout. « Hmpf. » en vient-il donc à conclure sans plus de cérémonie, se contentant d’un grognement en guise d’encouragement. Ou de menace voilée, c’est selon. Il est généralement difficile de traduire ce qu’il entend par ses onomatopées limitées.

Toujours est-il que leurs chemins se séparent brièvement, se calant dans la cuisine, prêt à cueillir Tic et Tac qui jouent au plus malin avec lui. Et s’il n’a jamais eu l’habitude de réellement porter les coups en premier auprès d’autres êtres humains, sitôt qu’une première ombre franchit le seuil de la porte, il n’hésite pas. Probablement galvanisé par les propos du Grec lui ayant assuré que leurs ennemis, eux, ne feront pas de fioritures, Jarod se retrouve à suivre ses conseils et à attaquer à toute volée. Shlac, son épée dessine une fine ligne sur la gorge du premier venu, Tic, dirait-il, qui tente vainement de balancer son arme en avant pour se défendre, avant de vite perdre ses moyens. L’intrus trébuche, porte une main à son cou en émettant des bruits de gargouillis qui ne laissent pas de doute sur l’acte accompli par Parker. Sa victime en vient à s’écrouler en avant, et son compagnon déboule dans la foulée, en lâchant un cri rageur : « VINCE ! Non, tu vas me le payer ! » L’autre contre-attaque, se précipite dans la foulée. Il agit, à toute vitesse, surprenant le scaphandrier qui se recule pour encaisser son assaut, relevant son bras pour que son épée en vienne à cogner le canon scié de son fusil, juste au moment où la détente est pressée sans le moindre doute. La détonation, si proche du visage de Jarod, l’assourdit, et manque de lui faire perdre l’équilibre, alors il repousse l’autre de toutes ses forces. Pas suffisamment pour lui faire lâcher son arme, à tel point que désormais, ils se retrouvent face à face. Deux cowboys aux armes inégalées, qui n’auront qu’une milliseconde pour intervenir, et prendre le dessus sur l’autre. « Assassin. » râle l’inconnu, à destination d’un fils de meurtriers reconnus, quoi qu’il ne le sache pas. Et peut-être, finalement, que Parker est le digne enfant de ses géniteurs.

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Re: Shoot'em, before they aim | ft. Valérian

Jeu 15 Aoû 2024 - 18:11

À pas de loup, Valérian prit la direction du garage. Concentré sur la nécessité de se faire discret, il retenait inconsciemment son souffle tandis que, dans sa poitrine, son palpitant cognait à grands coups. Il savait qu’il n’avait pas d’autre choix que d’abattre ses détracteurs. Ces hommes étaient animés d’une fureur telle à son égard qu’ils n’abandonneraient jamais leur traque. Qui qu’ils aient été autrefois n’importait plus désormais : leur précédente identité avait disparu au profit de cette sauvagerie, de cette soif de sang que seule sa mise à mort pourrait à présent étancher. Une part de Valérian, aiguë, regrettait profondément le rôle qu’il avait joué dans cette transformation : quoi qu’il se passe, il porterait toujours en lui le poids de cette responsabilité.

Tandis que la nuit déployait son lourd manteau de velours sur le monde et que les premières étoiles se mettaient à flamboyer, le grec traversa comme une ombre le jardin et atteignit la porte ouverte du garage. La flamme d’une bougie dispensait un faible éclairage à l’intérieur. Depuis sa position, Valérian perçut alors la voix étouffée de l’homme. « C’est pour toi que je le fais, ma chérie. » ânonnait-il d’un air absent, comme s’il s’était adressé à une figure fantasmagorique, fruit de son esprit torturé. « Je ne le laisserai pas s’en tirer à bon compte. Je te le promets. » Tenant fermement le revolver de Jarod, Valérian jeta un coup d’oeil dans le garage : il aperçut l’homme qui lui tournait le dos, une hache à la main. Son dos était voûté et ses bras pendaient mollement le long de son corps, comme si l’horreur de la tâche qui lui incombait l’avait écrasé de tout son poids - le laissant échoué dans une fange d’hébétude, déchiré entre la promesse adressée à ses fantômes et les vestiges de son humanité. Telle une figure de pierre, le grec resta immobile de longues secondes. Finalement, il s’arma d’un courage qui lui parût pourtant bien dérisoire et pénétra dans le garage. L’homme l’entendit et fit volte-face. « Toi ! » cracha-t-il. « C-comment… où sont Vince et Steven ?! »

Valérian s’entendit répondre d’une voix plus froide qu’il l’avait imaginée : « morts, probablement. Mais nous n’avions pas à en arriver là. » Il sentait la colère le gagner : contre lui-même, contre ces hommes et la quête stupide dans laquelle s’étaient lancés qui les avait conduits à pareilles extrémités, et, plus que tout, contre ce monde qui les corrompait tous jusqu’au dernier. « Vous auriez pu vivre ! » poursuivit-il rageusement. « Mais au lieu de ça, vous avez choisi de poursuivre cette quête insensée de vengeance ! Idiots que vous êtes ! » Immobile, les yeux rivés à l’arme braquée dans sa direction, l’homme ne disait rien. « Pour ce que ça vaut, je suis désolé. »

Une éternité parut s’écouler. Puis, tout à coup, l’homme se mit en mouvement : poussant un grand cri de fureur, il bondit en avant et... BLAM ! La détonation transperça le silence vespéral et le faucha en plein vol. Avec un bruit sourd, il s’effondra lourdement par terre. L’expression indéchiffrable, Valérian contempla longuement son cadavre ; puis, sans cérémonie, tourna les talons pour regagner la maison d’où s’élevaient des cris et des bruits de lutte. « Assassin ! » entendit-il le dernier homme maugréer au moment où il pénétrait dans la cuisine. Devant la fenêtre, les silhouettes des deux adversaires se découpaient parfaitement sur la pénombre nocturne. Le grec ne perdit pas de temps : il brandit une nouvelle fois son arme et pressa la détente. Avec une puissante déflagration, la balle fusa et vint faire exploser la main de l’homme qui, avec un hurlement de souffrance, lâcha le fusil à canon scié.


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Re: Shoot'em, before they aim | ft. Valérian

Lun 16 Sep 2024 - 21:31




Shoot'em, before they aim




Oui, à n’en point douter, Jarod avait rejoint la triste tradition familiale. Si jusque-là, le fils Parker s’était retenu de porter des assauts fatals envers qui que ce soit, aujourd’hui, tout a changé. Il n’aura suffi que d’une seule seconde pour qu’il devienne comme eux : autant comme ses géniteurs, que comme celui qui lui fait face, la mine éberluée, les yeux rendus globuleux par le désarroi et le choc, à tel point que l’on pourrait le confondre avec une mauvaise parodie de personnage animé. Mis devant le fait accompli, le scaphandrier ne peut que renvoyer des orbes furibonds envers son adversaire. Assassin, le terme, parfaitement approprié, transperce son palpitant, même s’il n’en montre rien. Plus que les coups reçus, que le saccage de sa maison, cette insulte lui fait mal. Elle le dévore de l’intérieur, le consume alors qu’il se retrouve figé, sans bien savoir quoi répondre à ça : à ce simple fait. Riposter ne lui vient pas immédiatement à l’esprit. Tiré de son combat par l’affront injurieux, Jarod en est presque à envisager une autre approche.

Et puis, c’est une déflagration qui résonne. Une de plus, mais qui ne vient pas, cette fois, de son rival. Ce dernier pousse un cri de douleur, alors que sa main lâche brusquement le fusil tenu avec fermeté jusque-là, et qu’il la rabat en sang contre son buste. « Aaaah, sale fils de puuuu » Il ne termine pas son terme, mais il n’en a guère besoin. Le dénommé Steven tourne le dos un bref instant à Jarod pour faire face au nouveau joueur annoncé : le Grec en personne, qui vient certainement de sauver la mise au plongeur, même s’il lui faut encore quelques secondes pour bien saisir le retournement de situation. « TOI ! Vince avait raison, espèce d’enfoiré. On aurait dû te saigner comme un porc dès le début, et te faire bouffer ta propre langue. » Il s’écrie, d’une haine qui déborde en lui, par tous les pores de sa peau. Inconsciemment, Parker se rapproche de lui, à pas de loup, sans quitter des yeux ni l’un, ni l’autre. « C’est de ta faute ce qu’il s’est passé ! On aurait dû te découper en rondelles, comme Vince le disait ! » L’autre poursuit son laïus, imperturbable, ou plutôt trop empêtré par son ressenti, trop imprégné du meurtre des siens pour envisager une autre issue. Sa vie ? Elle ne semble plus avoir d’importance, alors qu’il éructe, les yeux révulsés : « Alors quoi, tu espères qu’on va être quitte si tu me laisses la vie sauve ? Dans tes rêves, je vais te faire payer tes crimes ! Je te jure que si tu ne saisis pas cette chance et que tu ne me tues pas ici et maintenant, si tu ne me flingues pas dans la sec-ggh... »

Ça a été vite. Trop, même pour lui. Pourtant, c’est dans une lenteur absolue que Jarod retire son épée depuis la nuque de l’homme, qui s’effondre dans un silence presque religieux. Le scaphandrier, suit sa chute presque pathétique des yeux sans porter un mot de plus à son attention. Il lui faut quelques secondes pour relever le menton vers le Grec, et se justifier sèchement : « Il parlait trop. Plus que toi. » C’est dire, donc. Mais ce n’est qu’une façade. Un argument aussi blanc que les traits de son visage résolument fermés. Ce deuxième meurtre le secoue plus qu’il ne veut bien l’admettre. Et sa main tremblante qui fait râcler sa lame contre la table de la cuisine le trahit, tandis qu’il ravale difficilement sa propre bile. Il est devenu comme eux. Un assassin. C’était donc ça, la solution de ce monde ? Soudainement, Parker n’est plus trop sûr d’avoir eu raison d’agir, même pour récupérer son bien. Ou pour sauver la vie de cet autre être volubile, qu’il ne connait ni d’Adam, ni d’Eve.

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Your blades are sharpened with precision ; Flashing your favorite point of view. I know you're waiting in the distance, Just like you always do, just like you always do. ☾☾ sign by Beloved ☾☾ Song The Emptiness Machine by Linkin Park
Jarod E. Parker
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Re: Shoot'em, before they aim | ft. Valérian

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