Le froid est... compliqué. Le froid rend tout bien plus compliqué. Les déplacements, la chasse, la couverture des diverses traces. Le chauffage était une denrée que tout survivant avait fini par arrêter de chercher. Emmitouflé dans un manteau qu'il avait chapardé des mois auparavant, Abel tentait de récupérer des plantes, cherchait des traces d'animaux. Abel savait que les gens avaient dans l'idée de faire des potagers. Mais en hiver, pour le moment, ce n'était pas envisageable. Il n'avait aucune connaissance en jardinage mais se doutait que le froid avait le même effet sur les Hommes que les plantes. La maladie, la mort.

Installé sur une branche suffisamment épaisse pour soutenir son poids, Abel poussa un soupire. Si le froid n'était pas du tout agréable, il n'empêche qu'être en dehors de la prison avait son lot de bonheur. Bien que Gig n'avait pas beaucoup de survivant présent, il y avait déjà trop de gens à son goût. La solitude lui plaisait suffisamment pour pouvoir la rechercher constamment. " Tu vas finir frigorifié... " Soupire Louis à son plus jeune frère.

- Je ne suis pas stupide. Je rentre si j'ai trop froid.

Que grommelle l'adolescent. Abel se laisse tomber en arrière, les jambes pliés sur la branche pour le maintenir dans le vide. Ce qu'il pouvait apprécier se pendre n'importe comment lorsqu'il était plus jeune. Que ce soit les arbres ou les balançoires, il ne cessait de se balancer ou de laisser ses bras pendre en direction du sol, laissant la graviter étirer sa colonne jusqu'à ce que le sang ne lui monte à la tête. D'ici quelques minutes, il devra se redresser.

Abel prend une profonde inspiration, la tête en bas, son regard se perdant sur les barricades entourant la prison. " Qu'est ce que tu fous... Il hausse les épaules, l'adolescent, un sourire enfantin sur le visage l'espace d'un instant. Il profite du silence. Une forme attire son attention à droite. Une personne emmitouflé dans ses vêtements, quelques mèches rousses au loin. " Redresse toi ! Et part pitié, essaye de pas te faire avoir cette fois ! " Cette fois. Abel lève les yeux au ciel avant de se redresser sur sa branche, ses jambes restent dans le vide alors qu'il glisse la main sur sa hanche. Et plus la femme s'approche, moins Abel ne voit la nécessité d'avoir la hache à la main. Elle a l'air inoffensive et gentille.

- Non mais regarde là, elle va rien me faire.

Qu'il murmure à son frère. Il devinerait presque un roulement d'yeux de sa part à ses murmures. Alors Abel soupire, fronce les sourcils et tend le bras vers la jeune femme.

- T'es qui, toi..