Voilà quelques temps que j'étais malade, j'avais franchement vu la mort de prêt il faut dire que ce n'était plus comme à l'époque où l'on prenait un doliprane, où on allait au docteur avant de passer la semaine devant Netflix sous une plaid. Là c'était le froid qui fallait supporter, la malnutrition - même si être dans ce camps avait clairement changé mes repas pour le mieux - mais aussi la peur de la mort qui approche. J'avais eu le temps de réfléchir à beaucoup de choses à ma vie principalement et à ce que je voulais en faire.
Ce jour là j'avais profité du peu de jour pour aller aux écuries, c'était l'endroit où je passais le plus de temps, surtout pour aller voir Cupcake un cheval que j'avais appris à aimer et qu'il ne m'avait pas vu depuis pas mal de temps maintenant.

J'arrivais alors à pas lents, j'étais encore épuisée par la maladie d'ailleurs j'étais plus blanche que mes draps et cela se voyait que ce n'était pas la grande forme mais au moins je parvenais à sortir de mon lit. J'approchais du box de l'animal quand celui ci me vit. Il me fixa un moment avant de venir vers moi en hennissant joyeusement. - Toi aussi tu m'as manqué mon beau. dis je avec tendresse en caressant le haut de son museau puis ses joues avec douceur. Je me laissais même à poser mes lèvres sur sa joue chaude. - Promis bientôt on pourra retourner pour de belles balades ! Ils ont été sympa avec toi hain ? Ah j'ai un truc pour toi .. . dis je en fouillant dans ma poche pour en sortir une carotte. - Chutt ce sera notre secret ok ? dis je avec un petit sourire avant d'entendre des pas. Je fronce les sourcils la main sur mon couteau. Oui nous sommes dans le camps mais depuis quelques temps maintenant personne n'est tranquille, nous avons tous peur de voir apparaitre nos ennemis mais c'est Lennox qui me surprend. - Ah c'est toi...tu m'as fais peur. Salut. . dis je avec un petit sourire sincère en lui faisant un signe de la main avant de continuer à caresser le cheval sans pour autant le quitter des yeux. J'espérais qu'il allait bien tout comme ses enfants que j'avais également appris à apprécier.

Le retour a été fait y'a longtemps et depuis, les nuits s'enchainent à Yakima sans trop voir le jour. Je me concentre sur ce qu'il faut, m'adaptant à un autre style de vie avec les gamins. Le premier hiver ici pour nous, indique qu'on doit se faire à cotoyer le soleil que quelques heures par jour, parfois deux, sur les plus longues journées d'hiver. En été, ça sera différent. Je sais pas trop comment on fait pour vivre ici en réalité, la neige est embarrassante, et la chaleur sur la saison chaude pourrait nous faire du tort.

J'ai moi-même un sursaut quand je suis tiré de mes pensées par une petite exclamation. Erika est là. Trop dans mon crâne, je l'ai pas entendu non plus. On a bien l'air con, là : Désolé, que j'entame directement sans en rajouter, un soupir m'échappe. Je sonde autour de nous à la recherche d'un outil : Ca va et toi ? C'est un peu lapidaire, j'ai la tête ailleurs faut bien dire. Qu'est-ce que tu faisais ? Que je lui demande, par curiosité.

Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de parler ces derniers temps avec Lennox mais c'est quelqu'un que j'estime un minimum, rien que pour le fait de s'occuper de ses enfants que j'apprécie particulièrement.
Il me demande si ça va et je lui offre un petit sourire - Mieux ! Au moins je suis toujours en vie, même si je dois ressembler à un marcheur. dis je en passant ma main sur ma nuque l'air un peu bête. Mais il n'a pas l'air dans son assiette alors je fronce les sourcils un instant. J'allais lui demandait ce qu'il avait quand il me posa une question. Je regarde Cupcake et le caresse à nouveau. - J'ai été malade alors j'ai pas pu venir le voir depuis un moment. Je viens m'assurer qu'il va bien. dis je simplement avant d'entrer dans le box pour m'occuper un peu de lui.

Pourtant je garde tout de même mon attention sur l'homme. - Tes enfants vont bien ? Tu as pas l'air dans ton assiette...ça me regarde pas mais...tout vas bien ? demandais je intriguée. Nous étions un groupe ; une équipe alors, en mon sens on devait prendre soin les uns des autres et veiller à ce que tout le monde se porte au mieux. C'était non seulement important pour une bonne colocation mais aussi pour les combats, si quelqu'un avait un soucie cela pouvait se répondre et poser problème un peu à la façon d'un domino.

T'as choppé quoi ? Je la fixe un temps, un peu soucieux. J'espère qu'elle est plus malade, sinon j'risquerais de ramener ça à la maison et ça me rend pas jouasse. Mais elle a bonne mine, donc ça m'rassure en partie, on va dire. J'crois qu'après tout c'temps passé dehors, ça me ferait vraiment chier de revenir en sécurité et d'chopper la mort notamment. Oui, ils ont pas été malade de l'hiver, c'est miraculeux en soi, que je soupire, soulagé.

D'habitude, Rosie choppe tout ce qui traine, à croire qu'elle essaie une nouvelle collection, je secoue la tête, c'est l'propre de tous les gamins en réalité. Mais comme le groupe récupère des vaccins, j'ose croire que ça va s'arranger, elle sera peut-être moins fragile. Cela dit, Erika change de sujet et j'ai un temps : Ouais, disons que les nouvelles de l'extérieur sont pas engageantes mais bon, c'est comme ça j'imagine, je hausse les épaules. C'est pas nécessaire de l'inquiéter plus que ça, pas vrai ? Rien va en s'arrangeant, que je soupire, en me pinçant l'arête du nez.

-  Une grippe je dirais ou peut être juste une crève mais ça deviens vite assez dangereux maintenant. dis je simplement en haussant les épaules, j'en étais sortis s'était le principale et j'allais faire plus attention l'hiver prochain pour ne pas en ravoir, j'avais eu tellement peur de mourir. Les enfants semblaient aller bien et je souriais. -   Voilà une très bonne nouvelle. Ils sont précieux ces petits coeurs ! dis je sincèrement. Plus je vieillissais et plus l'aimais les enfants, surtout aujourd'hui ils me semblaient tellement important pour notre survis, pour notre bonheur aussi. Parfois ils étaient réellement comme des petits rayons de soleil pleins d'innocences - enfin pas autant qu'il le faudrait malheureusement. -

Il m'inquiète un peu en affirmant que Rosie avait la santé fragile, bien qu'il le prenne sur le ton de l'humour. -  Et bien j'espère qu'elle a changé de collection, les maladies c'est pas vraiment les meilleures. dis je en souriant également. Puis je lui demandais si tout allait bien car ça n'avait vraiment pas l'air. Il affirme que les nouvelles du dehors ne sont pas bonnes, je me montre alors plus sérieuse. - Tu peux m'en dire plus ? Je suis curieuse et puis, ça fais du bien de discuter tu sais ? dis je calmement en laissant un peu ma monture pour me rapprocher de lui, sans pour autant entrer dans son cercle vital si je puis dire. Il était assez distant comme homme et je ne voulais pas le gêner mais je voulais tout de même en savoir plus sur l'extérieur et puis le soulager un peu par la même occasion.

Parce que tu es psychologue maintenant ? Que j'lui demande en fronçant les sourcils. Et surtout, est-ce que j'ai une gueule à avoir besoin d'parler à quelqu'un ? Certains sont fascinant par ce qu'ils appellent humanité, mais qui m'touche pas le moins du monde. Cela dit, rien sert de s'en prendre à elle, elle y est pour rien à priori et elle a pas déclenché de problème de son côté. Du coup, j'essaie d'pas être trop sombre.

Une épidémie qui s'répand dehors visiblement, j'ai pas réussi à rentrer en contact avec ceux qui en sont responsable, donc j'en sais pas beaucoup plus, seulement que c'est la bonne merde, que j'lui explique sans prendre de gants pour autant. Un peu comme avec Tessa, je sais que c'est rude à encadrer mais bon, y'a pas de bonne manière de faire. J'espère que tu connais pas des gens dehors qu'tu penses à l'abri, que j'ajoute. Le problème des maladies, c'est qu'ça connait pas les frontières, malheureusement.