Plusieurs pistes doivent être explorées ; cela ne sera pas simple… J’écoute les propositions des autres avec attention. Lorsque l’aîné des Howlett me demande si je peux faire jouer mon réseau, je hausse légèrement les épaules. « Je peux essayer de mettre quelques personnes sur le coup. » A vrai dire je ne suis pas l’homme le plus apprécié de Walla-Walla, affichant clairement des idées allant à l’encontre de l’ancienne politique. Mais j’ai des connaissances de longues dates à qui je peux faire confiance.

Conrad propose d’approcher Tony avec son frère, j’acquiesce d’un signe de la tête. Benjamin explique qu’il pourra s’occuper de Cliff puis il évoque l’idée que je puisse rencontrer Joann. « Bien. Je convoquerai Joann pour un entretien. » J’ignore encore comment je vais pouvoir lui expliquer les raisons d’une telle convocation, mais je trouverai bien… « Retrouvons-nous chez moi dans une semaine pour faire le point. Si vous avez des informations avant, n’hésitez-pas à venir me trouver, qu’importe l’heure. Bonne chance. » Dis-je finalement alors que notre réunion prend fin.

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Trois jours que je réfléchis à la façon dont je vais aborder cet entretien. Trois jours que j’ai convoqué le dénommé Joann pour une rencontre, qui je l’espère, me permettra d’en savoir plus sur cet homme. Pour l’occasion, j’ai enfilé mon plus beau costume ; Elandra serait fière de moi. Quand on frappe finalement à la porte de mon bureau, je me lève pour aller ouvrir. C’est le moment pour moi de sortir le grand jeu. « Bonjour. Installez-vous, je vous en prie. » Je l’invite à s’asseoir avant de rejoindre mon fauteuil. Puis, je reprends « Bien, avant de commencer, je vous remercie d’être venu. » Je tente de paraître le plus naturel possible pour ne pas éveiller de soupçons chez lui.

« Si je vous ai fait venir, c’est pour vous proposer du travail. J’ai entendu parler de vos compétences sur le terrain. Plusieurs expéditions se préparent et j’ai besoin d’homme comme vous dans mes équipes. » Je lui expose finalement mes projets. L’homme ne semble pas plus concerné que ça, il ne dit pas grand-chose. Mais je ne laisse pas abattre. Je poursuis mon monologue, jusqu’à lui souffler « Évidemment, vous pouvez prendre votre temps pour réfléchir. » Joann n’a pas l’air très emballé et j’ai le sentiment qu’il cache quelque chose. Oui, y’a quelque chose qui cloche, j’en suis certain ! Et si l’idée de creuser un peu me traverse l’esprit, je préfère le congédier. « Revenez me voir dans quelques jours, quand vous aurez pris votre décision ! Il n’y a pas d’urgence ! » L’homme se lève sans tarder, pas franchement bavard. « Bonne journée ! »