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there are other ways
Jeu 8 Aoû 2024 - 21:47
Les semelles de ses chaussures couinent d’une façon familière sur le linoléum du couloir, alors qu’elle avance à grandes enjambées vers la chambre de sa patiente du moment. Cela, au moins, n’a pas changé. Pour le reste, en revanche, il y a quelques petites choses à revoir. Le badge qui se balance à sa poitrine au rythme de ses pas n’annonce plus Sol Ozuna, MD, et son rôle dans les dossiers qu’elle transporte aujourd’hui se limite à quelques paroles réconfortantes. Elle qui avait pour habitude de sauver des vies tous les jours doit désormais se contenter d’administrer les soins les plus basiques possibles, si possible sans toucher au matériel médical. Pour autant, elle est satisfaite – autant qu’elle puisse l’être dans cette situation. Cet emploi d’infirmière à l’hôpital, c’est la garantie de pouvoir sortir de l’appartement qu’elle partage avec Remo. C’est la certitude de ne pas devenir tarée, à rester assise sur le canapé et fixer un point imaginaire sur le mur d’en face. C’est l’assurance qu’elle contribue, au même titre que le mexicain, à la bonne marche financière de leur foyer. Cet emploi, c’est bien la seule chose à laquelle elle puisse se raccrocher aujourd’hui. Cela, et voir Tilda chaque jour. Sa consolation quotidienne.
En atteignant la chambre de Daisy Newman, la panaméenne est surprise de voir son époux refermer la porte derrière lui, un petit sourire satisfait aux lèvres. Reculant d’un pas pour le laisser passer, tête basse en signe de déférence, Sol ne peut s’empêcher de laisser son regard dériver sur le dos de l’homme. Sa seule gueule lui donne envie de l’encastrer dans un mur. C’est à se demander comment sa toute jeune épouse tolère de le voir, et encore plus de l’avoir dans son lit. Mais compte tenu de la raison de sa présence ici, à peine neuf mois après leur mariage… Elle doit bien avoir trouvé un moyen. Surtout, et cela, Sol ne se fait aucune illusion, elle n’a pas le choix. Pas plus qu’elle n’a dû l’avoir en épousant cet homme.
Pinçant les lèvres, chassant Ethan Newman de son esprit, la trentenaire pénètre dans la chambre. Bonjour, Mrs Newman, comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Son sourire est feint. La vue de la jeune femme – une enfant, vraiment – dans le lit d’hôpital lui brise le cœur. Elle a l’air si fragile, avec ce ventre encore arrondi malgré la naissance, perdue au milieu des couvertures en désordre. Si seulement cette vision était le seul crime de New Eden, et de ceux qui la dirigent, alors Sol pourrait encore trouver en elle la force de leur pardonner. Mais savoir qu’une jeune fille d’à peine vingt ans a été forcée d’épouser un homme d’au moins le double de son âge, de subir ses assauts, de porter son enfant… Le pire, dans tout cela, c’est que Daisy semble heureuse de ce qu’il lui arrive. Fière, presque, d’avoir été choisie. C’est cela aussi, New Eden. Un lavage de cerveau contre-nature. Alors elle enrage. Silencieusement. Posant ses dossiers sur la table de chevet, Sol entreprend de retaper un peu l’oreiller, pour permettre à Daisy de s’asseoir de façon plus confortable, et chasser son propre trouble. Elle ne peut pas se permettre le moindre écart. Avancez-vous un petit peu, s’il vous plaît… Je vais vous faire la toilette, maintenant. Du mieux qu’elle peut, elle s’efforce de contrôler la colère et le mépris de sa voix. Sans un mot de plus, elle entreprend de laver la jeune fille dans son lit, en prenant soin d’éviter son regard. Mais soudain, elle interrompt son geste. Qu’est-ce que… Là, sur son gant. Du sang.
En atteignant la chambre de Daisy Newman, la panaméenne est surprise de voir son époux refermer la porte derrière lui, un petit sourire satisfait aux lèvres. Reculant d’un pas pour le laisser passer, tête basse en signe de déférence, Sol ne peut s’empêcher de laisser son regard dériver sur le dos de l’homme. Sa seule gueule lui donne envie de l’encastrer dans un mur. C’est à se demander comment sa toute jeune épouse tolère de le voir, et encore plus de l’avoir dans son lit. Mais compte tenu de la raison de sa présence ici, à peine neuf mois après leur mariage… Elle doit bien avoir trouvé un moyen. Surtout, et cela, Sol ne se fait aucune illusion, elle n’a pas le choix. Pas plus qu’elle n’a dû l’avoir en épousant cet homme.
Pinçant les lèvres, chassant Ethan Newman de son esprit, la trentenaire pénètre dans la chambre. Bonjour, Mrs Newman, comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Son sourire est feint. La vue de la jeune femme – une enfant, vraiment – dans le lit d’hôpital lui brise le cœur. Elle a l’air si fragile, avec ce ventre encore arrondi malgré la naissance, perdue au milieu des couvertures en désordre. Si seulement cette vision était le seul crime de New Eden, et de ceux qui la dirigent, alors Sol pourrait encore trouver en elle la force de leur pardonner. Mais savoir qu’une jeune fille d’à peine vingt ans a été forcée d’épouser un homme d’au moins le double de son âge, de subir ses assauts, de porter son enfant… Le pire, dans tout cela, c’est que Daisy semble heureuse de ce qu’il lui arrive. Fière, presque, d’avoir été choisie. C’est cela aussi, New Eden. Un lavage de cerveau contre-nature. Alors elle enrage. Silencieusement. Posant ses dossiers sur la table de chevet, Sol entreprend de retaper un peu l’oreiller, pour permettre à Daisy de s’asseoir de façon plus confortable, et chasser son propre trouble. Elle ne peut pas se permettre le moindre écart. Avancez-vous un petit peu, s’il vous plaît… Je vais vous faire la toilette, maintenant. Du mieux qu’elle peut, elle s’efforce de contrôler la colère et le mépris de sa voix. Sans un mot de plus, elle entreprend de laver la jeune fille dans son lit, en prenant soin d’éviter son regard. Mais soudain, elle interrompt son geste. Qu’est-ce que… Là, sur son gant. Du sang.
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- Sol Ozuna
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Re: there are other ways
Sam 17 Aoû 2024 - 6:36
there are other ways.
Daisy n’avait d’yeux pour lui. Ce petit bout qui était désormais entièrement sien, elle ne souhaitait voir que lui, le partager avec d’autre, nourrice ou qui ce que soit lui semblait tout simplement aberrant. La jeune mère ne pouvait imaginer l’amour qu’elle portait pour ce parfait étranger, il était sien. Elle s’était promis de le protéger coûte que coûte. Sa mère ne lui avait jamais parlé de cet état d’euphorie qui lui traversait le corp, comme une décharge, un état désormais pollué par la présence de son époux.
Ethan Newman n’était que mots et paroles, ses actes n’étaient pas à la hauteur de ses vaines promesses. Daisy connaissait l’envers du décor, ce qui se cachait derrière les rideaux épais et les moulures de la maison qu’elle devait appeler désormais son foyer. Les cris, les pleurs des petites têtes brunes, les bras cassés, les bleus sur leurs dos et leurs jambes … Elle en avait frissonné des nuits entières, impuissante, dévastée alors qu’elle devait écouter les pleurs et les suppliques des enfants face à leur bourreau. Son fils qu’elle aimait désormais plus que tout au monde, plus de son époux, ne pouvait pas connaître ce destin. Elle se l’était promis, il fallait désormais qu’elle trouve une porte de sortie. La désillusion était si grande, elle qui n’avait été que la plus parfaite des futures épouses, bouche en coeur, ambitieuse, assez pour fermer les yeux… C’était donc ça, le prix à payer ? Elle ne réussissait pas à se faire à l’idée…
Il entra alors, Newman. Elle avait oublié qu’ici, elle était sur son territoire. À la merci de ses moindres envies et désirs. Son grand sourire l’accueille, alors qu’elle croit, naïvement, encore, qu’il vient pour s’assurer que tout allait bien. Après tout, la jeune toute jeune Daisy venait de lui donner un fils. Il n’en était rien, il était là pour tout autre chose. Une chose pour laquelle elle n’était pas préparée, une chose qui lui était déconseillée. Il était médecin, pour l’amour de Dieu. Il poussa le couffin, assez pour qu’elle s’en inquiète, mais elle sourit, bêtement, dirait-on.
Son corps en feu, elle tendit la main vers le couffin pour le rapprocher d’elle, alors que son fils dort tranquillement, heureusement. La porte coulisse à nouveau, une femme approche. N’avait-elle pas eu assez de visites aujourd’hui ? Pour une vie. Son ventre en feu, elle regarde la femme qui s’approche d’elle, alors que son premier réflexe, inconscient, est de se défaire de leur proximité. Daisy ne supportait pas cette vulnérabilité apparente, les draps défaits, sa faiblesse physique, ce que venait de lui faire subir Newman, son corps douloureux, ses désillusions.
C’était l’heure de sa toilette. Mortifiée à l’idée d’avoir pu être surprise … Daisy tente de faire bonne figure. Elle se redresse.
Seulement voilà, l’infirmière se rend bien vite comme que quelque chose cloche. Ce n’est rien.. fit-elle.
Pouvez-vous juste m’aider à nettoyer ce désordre et me changer ?
@Sol Ozuna
- - you're such a bitch sometimes. Well.. i mean yeah. more like all the time.
- Daisy L. Trevi-Donaldson
- Survivor
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Re: there are other ways
Ven 6 Sep 2024 - 18:22
there are other ways.
Il lui faut un temps pour réaliser ce qu’il se passe. La gynécologie-obstétrique est loin d’être sa spécialité, et Sol se dit, dans un premier temps, qu’il doit s’agir d’un saignement normal. Après tout, la jeune femme a accouché il y a seulement quelques jours, il ne doit y avoir rien d’alarmant. Mais en repensant au sourire satisfait de Newman, qui sort tout juste de la chambre… Son esprit s’enflamme, et la fureur la prend. Serrant les dents, elle balaie du regard le lit, les couvertures défaites, les cheveux en bataille, l’air perdu de Daisy. Toutes ces choses qui auraient dû lui sauter aux yeux dès le départ, si elle n’avait pas décidé de regarder ailleurs. D’ignorer que la personne dont elle avait la charge aujourd’hui était un être humain, qui avait fait ses choix mais qui subissait également ceux des autres. Relevant les yeux vers la toute jeune mère, Sol accrocha son regard au sien. Ce n’est pas rien, non… Malgré elle, sa voix tremble. De colère, de dégoût, de désespoir. Il n’y a donc rien qui ne leur sera épargné. Qui ne sera épargné à Daisy.
Reculant d’un pas, d’abord, la chirurgienne ôte son gant pour le reposer sur le chariot où se trouve tout le matériel nécessaire aux soins. Ses mains tremblent, elles aussi. S’il y avait vraiment quelqu’un, là-haut, comment pouvait-il tolérer cela ? Comment pouvait-il laisser faire cela ? La gorge nouée par la fureur, Sol regarde partout ailleurs, sauf le lit. Sauf Daisy. Un léger cri attire alors son attention et elle remarque, avec un trop long temps de retard, que le nouveau-né est là. Dans son berceau de plastique transparent, emmailloté, ses petits bras s’agitant en signe de protestation contre le monde. Soudain, Sol a la nausée et, perdue, pose à nouveau les yeux sur la jeune femme. C’est une blague ? demande-t-elle d’une voix blanche, qui appelle au déni. Qui hurle de lui prouver par a+b que Ethan Newman ne vient pas de violer son épouse convalescente avec leur bébé de quelques jours dans la même pièce. Elle n’est pas la victime de ce drame, pourtant elle a envie de pleurer, de casser tout ce qui lui tombe sous la main. Elle voudrait sortir de cette chambre comme une furie, sprinter jusqu’à retrouver ce déchet, lui sauter dessus pour le battre, le battre, le battre, jusqu’à réduire en bouillie ce sourire satisfait. Jusqu’à voir s’injecter de sang ces yeux glacés. Jusqu’à sentir le dernier souffle de vie quitter ce corps abject.
Au lieu de quoi, le cœur soulevé par le dégoût, la haine, Sol passe une main sur son visage. Pour se rappeler de ne pas hurler, de ne pas effrayer la jeune femme. Encore tremblante, elle s’approche du lit et agrippe le montant en plastique. Est-ce que vous pouvez vous lever ? Marcher ? Je vais vous accompagner jusqu’à la salle de bain… Elle ne sait pas d’où sort cette voix, mais elle ne ressemble pas à la sienne. Du moins, elle ne paraît pas contenir toute la rage qu’elle sent s’agiter dans son corps, frapper contre les murs, hurlant pour sortir. Réfléchissant à la marche à suivre, elle ferme les yeux un instant. Dans un autre monde, elle aurait appelé la police, fait procéder à un examen médical, pour établir toutes les preuves de la culpabilité de Newman. Ici… ce qu’il venait de se passer n’était certes pas moral, mais n’était pas condamnable. Pas quand il s’agissait d’un mari et de son épouse. Inutile de songer à préserver les preuves. Accablée par ce constat, elle rassemble ses esprits pour prononcer encore quelques mots : Je m’occuperais de changer les draps pendant que vous prendrez une douche. Ou si vous préférez, je peux vous aider pour ça…
@daisy l. trevi-donaldson
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