Sur le chemin du convoi allant de Gig Harbor au camp principal, j'avais pu faire la rencontre de visages que je n'avais pas vraiment pu voir jusqu'ici. Beaucoup avaient cette expression sur leurs têtes, une vague impression d'avoir perdu encore un endroit à eux et de devoir reculer face au danger. Moi, dans cette histoire, j'avais la mauvaise sensation que Dieu jouait avec moi, mes habitudes et l'affection que je commençais à développer pour ma routine et l'attention que je récoltais ici, appréciant réellement la cuisine quotidienne que je faisais pour la base. Mais faut croire que c'est une page qui se tourne, des gens sont encore morts car des personnes osent encore étouffer la paix alors qu'elle s'était à peine formée.

Puis j'avais remarqué cette âme en peine, c'était une personne blessée, certainement victime de l'attaque qu'a subi le groupe sauf qu'elle est en vie. Nous avions fait connaissance et au fil des heures, je lui fis part de mon intention à rejoindre les groupes armés du camp principal. Ayant observé l'assurance des Valkyries dans leur démarche et la sécurité qu'elle semble mettre en oeuvre pour protéger les intentions du groupe sont honorables; avec ma détermination, j'aimerais en faire partie. Echangeant quelques bribes sur nos vies passées, elle m'invita à revenir la voir une fois quelques jours écoulées après notre arrivée à la réserve.

Cela fait maintenant quelques jours, et Erika et moi avions convenu d'un rendez-vous pour mettre en oeuvre les bases au corps à corps, de quoi commencer l'entrainement des entrainement pour pouvoir prétendre à rejoindre ensuite les rangs des groupes armés ici. J'étais enjouée, légèrement stressée mais surtout déterminée. Bien que je n'avais pas été touché par cette attaque, ces morts et ces lâches ayant attaqué l'endroit où je vivais avaient réveillé en moi une colère que je devais utiliser; maintenant plus rien pouvait me faire revenir en arrière, j'allais montrer aux autres ce que je pouvais devenir et à mon tour protéger les autres des malades de ce nouveau monde.


Habillée pour l'occasion dans un endroit égaré, comme convenu. J'attendais près des remparts en bois, dans un coin épargné des regards et du bruit, parfait pour pouvoir s'entrainer sans risquer d'être dérangé. J'avais mon chapeau fétiche fixé à ma tête, une chemise à carreaux avec les avants bras retroussés et un débardeur blanc en dessous. Pour le reste, j'avais un simple jean bleu et mes bottes habituelles, parfaites pour la marche et les travaux quotidiens maintenant habituels.

Je profitais du temps assez bon, le soleil brillait et il y avait un peu de vent ce qui était plaisant. Je sifflotais une chanson oubliée de ma mémoire et je souriais sans me rendre compte à observer la nature faire son train de vie sans se soucier de ma présence. Les oiseaux volent et chantent et certains écureuils courent pour espérer rejoindre un endroit qui ne sera pas dérangé par ma présence. Ainsi la beauté de la vie rythme les battements de mon cœur enjoué par ce spectacle.

Voyant la personne que j’attendais, arriver sur les lieux de l’entrainement que j’avais spécialement choisis pour le coup, je vis déjà au premier coup d’œil qu’elle avait pu se remettre un peu de ses mésaventures à Gig Harbor, bien qu’elle semblait encore blessée.

Prête, ayant revêtu sa tenue de combat que j’avais déjà pu apercevoir chez certains se baladant au camp, je voyais qu’elle n’allait pas prendre de pincettes et que son esprit guerrier résidait en elle peu importe la tâche qu’elle allait entreprendre. Me posant une question simple d’abord, je lui souris poliment avec une certaine sincérité, ravie de voir qu’elle se porte déjà un peu mieux.

- Salut Erika, je suis ravie de te voir dans un meilleur état que la dernière fois. Je vais mieux que jamais de mon côté, je me conforte dans l’idée de rejoindre les Valkyries. Et toi ? Tes blessures se referment ?

Je n’étais pas plus inquiète, c’était une guerrière et cela se voyait, une femme combattive au cœur humain, prête aujourd’hui à m’aider à atteindre mon objectif en faisant le premier pas. Alors que je buvais rapidement dans ma gourde posée à côté de mon sac-à-dos, je viens répondre à sa question lourde de réflexion, mais heureusement, je m’étais déjà fait la logique dans ma tête et je savais quel feu brûlait en moi.

- Tu sais, toute ma vie j’ai mis mon cœur et mon esprit au service des gens, cela m’a toujours fait plaisir. Malheureusement, le monde est tombé et depuis, j’ai lutté pour survivre pensant qu’une nouvelle époque de douleur avait commencé. Mais aujourd’hui, je suis ici et je vois la vie, je ne veux plus risquer perdre la sensation de vivre et que les autres la perdent aussi; Gig Harbor me l’a montré.

Soupirant légèrement avant de répondre, évitant de trop exposer mes sentiments. Je serrai la mâchoire, le regard plus déterminé.

- Si il faut que je forge mon corps pour arrêter ceux qui menacent la paix et la vie de mes amis, je n’hésiterai pas à tuer quiconque menacera mon groupe, je serai également prête à mourir pour mes objectifs et ceux du groupe; je trouve que les Valkyries, intrépides et résilientes arborent ces qualités, elles pourraient m’apprendre à devenir comme elles et à mon tour je pourrais servir les intérêts des Hallows.

Je trouvais que tous les guerriers du camp étaient des gens forts et honorables et qu’ils défendaient à merveille le camp, seulement, les valkyries, des femmes d’exception faisant face au danger, étaient celles qui pouvaient mener mon corps au sommet et ainsi me transformer en bouclier, le même bouclier qui protégerait cette vie si précieuse que je vois chaque au camp; je me reconnaissais plus en elles.

Dans mes yeux, on pouvait aussi bien lire l’altruisme et l’empathie, que la détermination et la colère. Les évènements de Gig Harbor rentraient évidemment en ligne de compte, cela avait été un déclencheur fort pour moi, qui a pu observer la paix mise en péril.