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Maxine Preston

Sam 31 Oct 2015 - 20:52


Maxine Charlotte Preston
32 ans • Américaine (Alaska) • Institutrice • Emerald Freedom

i've got a war in my mind

.
On dit souvent qu’en grandissant on ressemble à l’un de ses parents. En plus de ça, vous subissez les mêmes remarques à tous les repas de famille. « Ah ! Elle est débrouillarde cette petite, tout le portrait de son père. » ou bien.. « Elle est douce, ça vient pas des Lawson ça ! ». Oui, Maxine n’a pas échappé à ça, elle y a eu le droit, comme ses frères avant elle.

Comme n’importe qui, le caractère de l’institutrice s’est formé pendant son enfance. Par l’éducation qu’elle a reçue, par les exemples qu’elle avait devant elle et par la vie qu’elle a vécue. Ce qui la rapproche le plus de sa mère est sans aucun doute sa douceur. Animaux ou humains, adultes ou enfants c’est exactement pareil. Et même si, malgré tout, elle reste assez autoritaire, elle ne donnera jamais aucun ordre en hurlant. Ne pas dire amen à tout est la clé d’une bonne éducation, selon elle. N’ayant pas beaucoup connu son père, la jeune femme prendra ses repères sur son beau père, Ray. Protecteur, il lui inculquera un grand sens de la famille et de l’amitié, elle n’abandonnerait jamais l’un ou l’autre qu’importe les circonstances.

Même ses frères ont participé à sa construction personnelle. Vous imaginez vous ? Grandir avec trois garçons plus grands tout en passant la majorité de son temps à l’extérieur ? Alors oui, Maxine a souvent été enfermée dans des hangars ou des bateaux alors que ses frères se marraient à l’extérieur. La petite fille douce et gentille a du apprendre bien vite à montrer les crocs et à être plus rusée. C’est sans aucun doute pour cela que Maxine est restée assez susceptible. Il n’est pas rare de la voir quitter une pièce, la mine fermée et ne plus donner signe de vie pendant trois à quatre jours. Car oui, pour compléter la susceptibilité, il fallait bien y ajouter un peu de rancune. Sinon c’est moins drôle.

Elle ne montrera pas vraiment les crocs d’ailleurs, elle se contentera de vous rembarrer avec une réponse peu aimable en vous soutenant du regard. Mais ça ne vous  empêchera pas de l’apprécier, il y en a bien un qui à eu le droit à ce fameux regard noir et qui, plusieurs années après lui promettait fidélité dans une église ! Comme quoi…c’est pas si horrible que ça.

Pour certain c’est le travail qui vous change ou vous, qui changez pour votre travail. Pour elle, nul besoin de changement, son métier c’est avant tout sa vocation, celui qu’elle voulait exercer depuis ses 6 ans. Un métier pas forcément valorisant, elle ne sauve aucune vie, ne règle aucun conflit. Ses journées de travail sont assez courte mais pour elle, l’impact n’est pas si différent. En aidant les enfants à se construire, à évoluer, à réfléchir et à se débrouiller, elle imaginait pouvoir changer légèrement la phase du monde.

Pourtant, il n’est pas rare que les gens disent qu’elle semble froide aux premiers abords. Effectivement, Maxine n’est pas spécialement avenante et même plutôt méfiante. Elle se sent à l’aise dans son cocoon familial, auprès des gens qu’elle connait, ses parents, ses frères, son mari et sa belle mère, voilà tout Elle est d’ailleurs prête à tout pour eux. Les éléments extérieurs qui s’approchent d’elle doivent faire preuve d’un peu de ténacité avant d’avoir accès à la véritable Max et encore plus désormais que les morts reviennent à la vie.

Mais, il n’est pas donné à tout le monde de la connaitre parfaitement. Une seule personne peut se venter de ça. C’est Jaden, son mari. Il l’a connait tout entière puisqu’il est le seul à pouvoir profiter de certains de ses aspects. Fidèle, ça, pas besoin de le dire. Déjà parce qu’elle l’a juré à l’église puis aussi parce que bon, soyons honnête, est ce qu’il est vraiment possible de trouver mieux ailleurs hein ? Parce qu’après six ans de relation dont quatre ans de mariage (et d’absence aussi oui oui…) elle reste éperdument amoureuse. Tellement que s’en est souvent douloureux même. Tellement, qu’elle savait pertinemment que malgré ses absences elle serait tout bonnement incapable de le quitter. Il aurait pu lui faire toutes les misères du monde, ses sentiments n’auraient pas changé.

Joueuse, il n’est pas rare qu’elle tente de lui faire des blagues (qui échouent à chaque fois) avant de se mettre à courir dans la maison pour ne pas subir les représailles.

Et même si elle refuse de l’avouer, elle sait que par bien des occasions, elle s’est reposée sur lui. Il n’est pas difficile pour elle de faire un choix  mais elle ne dispose pas d’autant d’assurance que son époux alors forcément…

Enfin, si elle refusait de l’avouer avant, il faut dire que maintenant elle n’a plus trop le choix. Vu les évènements, elle ne repose que sur lui. Pourtant, elle aimerait faire autrement parce que la situation doit déjà être bien assez difficile pour une personne toute seule sans avoir à supporter quelqu’un d’autre sur ses épaules mais, elle n’y peut rien. Elle fait des efforts mais pour l’instant l’horreur est trop récente


and blood on my hands



Octobre 2013, Jaden Preston.

Jay s'allongea dans le lit froid de sa chambre. Encore une nuit qu'il passerait loin de sa femme. La  petite lampe trônant sur la table de chevet éclairait la pièce d'une lueur tamisée. Posant la tête contre l'oreiller, il ouvrit le tiroir avec une certaine lenteur dans le geste, presque par résignation. Machinalement, Jaden souleva un petit tas de magazines et décrocha le faux fond. Il en extirpa un cadre photo, avant de remettre en place la plaquette de bois et de refermer le tiroir.

Ce qu'il y avait dans ce cadre, c'était tout ce qui le rattachait à son autre vie. L'unique chose à vrai dire. Maxine, sa femme, celle qui lui permettait de maintenir la tête hors de l'eau. Alors chaque soir, l'agent de la DEA restait de longues minutes à la contempler cette photo, la seule qu'il s'était permise d'emporter. Il s'imprégnait de cette image, à défaut de s'imprégner de sa présence.

De son regard surtout. Deux grandes billes vertes. Quand elle le regardait, il avait l'impression qu'elle le transperçait du regard. Comme si elle pouvait sonder son âme et voyait clair en lui. Chacun de ses regards le faisait tomber à la renverse. Il y a vraiment quelque chose dans ses yeux, c'était toujours dur pour lui de mettre des mots dessus. Les yeux du blond passèrent de ceux de sa femme au reste de ses traits. Ils suivirent la courbe anguleuse de sa mâchoire puis celle de ses lèvres fines, la trait dessiné par la petite cicatrice qu'elle avait à l'arcade gauche/droite. Contrastant avec la blancheur de son sourire, la noirceur de ses cheveux apportait d'autant plus de profondeur et d'intensité à son regard. Elle les portait mi-longs à cette époque mais ils avaient poussé depuis.

Effleurant le portrait du pouce, son regard glissa le long de son corps. Il s'imaginait derrière elle, la tenant près de lui, ses bras enserrant sa taille menue, sa tête posée sur son épaule contre la sienne. Maxine avait toujours été plus petite que lui évidemment, mais du haut de son mètre soixante-dix, elle n'était pas si petite que ça pour une femme. Sous le petit haut coloré qu'elle portait ce jour-là, il visualisait parfaitement le tatouage qu'elle avait sous le sein droit. Sept étoiles, les sept composant la constellation de la Grande Ourse, et une autre, l'Étoile Polaire. Si ensemble elles formaient le drapeau de l'Alaska, son état d'origine, Jay y avait trouvé une autre signification. Alpha Ursae Minoris, Cynosura, Polaris, peu importe son nom, cette étoile avait toujours pointé en direction du pôle nord céleste. C'était un peu ce que Maxine était pour lui. Son repère. Son Nord.

Jaden soupira. Embrassant la glace protégeant la photo du bout des lèvres, l'agent spécial posa le cadre sur le rebord de la table de chevet et éteignit la lumière avant de plonger dans un profond sommeil.

a storm is coming



• Alaska
de 1983 à 1996


Je suis née le 9 Février 1983, au Bartlett Regional Hospital de Juneau, en Alaska. Petite dernière d’une lignée de trois garçons, j’ai grandi bien loin de la ville. A l’époque nous habitions à Sterling, dans un chalet de pêche où mon père travaillait. Nous n’avons jamais manqué de rien, si ce n’est d’un peu de chaleur. Il faut dire que l’Aslaka n’est pas réputé pour ses températures chaudes, même l’été.

J’ai eu une enfance relativement paisible, mes frères et moi passions tout notre temps dehors puisque nous n’avions pas d’autres choix. Mais en même temps, tout s’offrait à nous. Lacs, forêts, montagnes, nous étions habitués aux choses simples. J’étais la plus calme, la plus douce et surtout la plus discrète de la fratrie Lawson et finalement, même si mon père avait boudé un temps après ma naissance en voyant qu’il n’aurait pas de quatrième garçon, il s’avéra que notre relation fut toute particulière.

Nous étions coupés du monde, la neige et le froid étaient notre quotidien. Nous n’avions pas conscience qu’il pouvait en être autrement ailleurs en réalité. A l’âge de 6 ans, j’ai perdu mon père, emporté par un cancer des poumons sans doute du aux trois paquets de cigarette qu’il s’enfilait par jour. Comme n’importe quel enfant, je n’ai pas bien vécu la chose, il m’a fallut plusieurs années et l’aide précieuse de ma mère pour m’en remettre.

Olivia Lawnson était une femme exemplaire. Douce, patiente et intelligente. Elle avait tout quitté pour suivre mon père jusqu’en Alaska et elle s’était concentrée sur notre éducation. Trois ans après la mort de mon père, Ray vint s’installer à la maison. Nous avions un beau père. Cet homme aux traits durcis par le travail en extérieur s’occupa de nous comme de ses propres enfants. Tous les week end, il nous emmenait à la chasse et ce, même lorsque la neige recouvrait toute la ville. Je n’aimais pas spécialement ça mais durant ces longues heures de recherche à travers les bois, Ray et moi partagions un moment qui n’appartenait qu’à nous. Il était mon confident, celui qui me donnait toujours les bons conseils.


• Seattle
de 1996 à 2006


Au fur et à mesure des années, mes frères s’envolaient pour leurs études, afin d’intégrer le lycée de Seattle. Et un beau jour, ce fut mon tour. Nous vivions chez une tante du côté de ma mère. Mes premiers mois furent compliqués, tout allait bien trop vite pour moi qui venait de la campagne profonde. J’ai pourtant pris rapidement mes repères et je suis tombée sous le charme de cette ville immense.

Elève studieuse, j’étais la plupart du temps au fond de la classe, cachée derrière mes lunettes, à écouter le cours avec concentration. Je ne faisais pas parti des personnes populaires, ni de ceux qu’on martyrisait. J’étais discrète simplement, sans être timide. Mon groupe d’amis était à mon image, discret et bosseur. Nous étions rarement invités aux soirées et loin de nous l’idée d’être élu roi ou reine du bal de promo. La présence de mes frères suffisait pour avoir la paix. Je n’ai pas cherché à côtoyer ces gens et les rares fois où j’ai du le faire ce fut pour des travaux de groupe.

Et je dois dire que les deux expériences que j’ai eu avec ces « populaires » ne m’ont pas donné envie de m’intégrer à eux. Le premier, Stan Wilson. Le parfait cliché du mec populaire mais complètement stupide. J’ai fini par tout faire toute seule. Puis, le deuxième. Jaden Preston qui était un cas un peu plus particulier. Dans l’ombre, il ne me rendait pas insensible. Il n’était pas le plus populaire du lycée mais il faisait parti de leur clique et à l’époque, je le trouvais très… « À mon goût » sans pour autant que l’idée de tenter quoi que ce soit ne me traverse l’esprit. Nous étions de deux mondes complètement différents et son attitude avec moi n’avait fait que le confirmer, anéantissant tout intérêt que j’avais pu lui porter. Après Stan l’imbécile, je me coltinais Jaden le désagréable. Mais n’ayant pas ma langue dans ma poche, je ne m’étais pas gênée de lui rappeler que moi non plus je n’avais aucune envie de travailler avec lui mais que j’y étais bien obligée.

• Chicago / Seattle
de 2006 à 2009


J’ai eu mon diplôme en 2001 et j’ai continué mes études afin d’accéder à la formation pour devenir institutrice en me spécialisant dans le langage des signes. En 2006, je décrochais mon premier boulot dans une école maternelle de Seattle. Pourtant, j'avais fais la rencontre de Sean, originaire de Chicago. Je faisais les allers retours tous les week end, je m'étais coupée du monde en passant tout mon temps libre avec lui. Ca a duré trois ans pour que finalement, la distance nous pèse et que nous décidions d'arrêter là.

•  Seattle
de 2009 à aujourd'hui


J’ai donc récupéré mes cartons et j’ai commencé à travailler avec une classe où deux enfants muets m'étaient confiés. J’ai retrouvé plusieurs de mes amis de lycée avec qui je sortais régulièrement le soir. De fil en aiguille j’ai réussi à croiser la route de pas mal de mes anciens camarades. Nous avions tous changé, moi la première. Je ne portais plus de lunettes et je ne me cachais plus derrière des vêtements simples aux couleurs sombres. J’étais épanouie professionnellement et dans ma vie de célibataire.

Même si Seattle regorgeait de bars, il n’était pas rare que l’on se retrouve tous aux même endroits. Les soirées branchées, où toute la tranche 25/30 ans se retrouvait. C’était en Février 2009, que ma rencontre avec un ancien élève fut la plus surprenante. Quelques jours après mon anniversaire, Angie, une amie du lycée, m’avait trainé à cette soirée. Je n’étais pas très enthousiaste mais je m’étais finalement laissé prendre au jeu. J’eu la belle surprise d’avoir tous mes amis présent à l’intérieur, surexcités à l’idée de boire à mon année supplémentaire. Mais ce ne fut pas là, ma plus grande surprise de la soirée.

Je l’avais vu. Il était de profil et contrairement à certain autre où je mettais plusieurs minutes à me remémorer leur nom, pour lui l’information fusa en quelques micro secondes. Jaden Preston. Il n’avait pas beaucoup changé, enfin si mais je ne m’y attardai pas. Pour quoi faire de toute manière, j’étais persuadée qu’il ne me reconnaitrait même pas. Je n’avais aucune raison d’aller l’aborder et les quelques souvenirs qui me restait de lui ne me donnait pas envie de le faire alors j’ai continué à profiter de mes amis, tout simplement.

Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il m’intercepte. Au début, j’avais vérifié s’il s’adressait bien à moi, mais personne ne se tenait ni à ma droite, ni à ma gauche. Pas de doute possible. Sur le moment je me suis surtout demandé ce qu’il me voulait. Comme je l’ai dis, nous n’avions aucune raison de nous parler, nous n’étions même pas amis au lycée et à moins qu’il ait redoublé une paire de fois, nous n’avions aucun travail de groupe à faire. Un peu réticence au début, j’étais plutôt surprise de constater que le Jaden qui se trouvait en face de moi ne ressemblait plus beaucoup à celui que j’avais connu sur les bancs de l’école.

J’avais l’impression d’être sur une autre planète, ou d’avoir trop bu et d’être en plein délire. Pourquoi un homme comme lui s’intéressait à une femme comme moi ? En écoutant son histoire, son parcours professionnel, je me résignai à l’idée qu’il m’avait adressé la parole simplement par politesse ou nostalgie. Qu’est ce qu’un ancien militaire ayant fait l’Afghanistan pouvait bien trouver à une nana qui apprenait l’alphabet et les couleurs à des enfants de trois ans ? Sans trop y croire, j’ai pourtant accepté qu’on se rappelle.

Encore aujourd’hui, j’ai du mal à expliquer comment tout cela a bien pu m’arriver. Après quelques rendez vous, nous sommes sorti ensemble. J’en étais déjà follement amoureuse après la seconde rencontre mais je m’étais bien gardée de lui montrer. Deux ans après, je changeais de nom en l’épousant le 11 Juillet 2011. Surréaliste, je vous dis. Nous nous sommes mariés peu de temps avant qu’il ne soit envoyé en mission d’infiltration, histoire de marquer le coup.

La belle vie que nous avions durant nos deux premières années s’effrita progressivement. Et malgré notre mariage, j’eu rapidement la sensation de me retrouver seule. Je passais la plupart de mes semaines sans lui, ne sachant jamais réellement lorsqu’il rentrerait. De nature patiente, j’ai attendu en gardant le silence, me réjouissant des périodes où il passait plus d’une journée à la maison. Puis j’ai progressivement commencé à ne plus supporter cette vie, à réaliser que j’étais seule et à ne plus comprendre son métier. Notre relation s’est peu à peu dégradée. J’étais parfois tellement triste qu’il m’arrivait de ne pas m’approcher de lui-même lorsqu’il rentrait à la maison. Je voulais le faire réagir, lui faire prendre conscience que malgré son métier qui le passionnait, il me perdait peu à peu.

Au bout d’un moment nous avions plus l’air de colocataires que d’époux. A force de ne voir aucun changement, je m’étais complètement renfermée, mes soirées se résumaient à pleurer assise sur le sol de la cuisine, ayant pour seule compagnie notre chien. Je ne l’’appelais même plus puisque je tombais sur sa boite vocale la plupart du temps. ll n'était pas rare que je parte en vacances ou en week end chez mes parents sans même lui laisser un mot.


on the highway to hell

Quatre années sont passées depuis le début de sa mission. La ville commençait à s’agiter et je n’avais aucune idée de s’il se retrouvait mêlé à tout ça. Plusieurs parents n’emmenaient plus leurs enfants à l’école, de plus en plus de disparition étaient signalées chaque jour. Puis, l’annonce de cette grippe, plus féroce que celle que nous connaissions jusque là. Elle rendait les gens agressifs visiblement.

Je n’avais plus que la moitié de ma classe lorsque les sirènes retentirent dans toute la ville, aux informations les tirs de policiers sur des civils faisaient la une, ainsi que les diverses manifestations à l’encontre des forces armées. Tous les enfants furent récupérés par leurs parents et alors que je traversais la ville pour rentrer à la maison, le bruit des hélicoptères me fit lever le nez. Les rues grouillaient de personne qui sautaient sur les voitures, hurlant des slogans anti police tout en détruisant les vitrines des magasins qui n’avaient pas jugé bon de descendre leur rideau.

Paniquée, mon premier reflexe fut d’appeler Jaden qui m’ordonna de rentrer le plus vite possible à la maison, de m’y enfermer voire même de m’y barricader. Il insista sur le fait que je ne devais ouvrir à personne, sous aucun prétexte et qu’en l’attendant je devais remplir la baignoire et armer le fusil. Je n’ai pas réfléchi et surtout je n’ai posé aucune question. Après avoir garé la voiture, j’ai aperçu l’un de nos voisins qui avançait au milieu de la route. J’ai tenté plusieurs fois de l’appeler en lui disant de rentrer chez lui mais il ne semblait pas m’entendre. Son comportement était bizarre alors je suis rentrée à l’intérieur et j’ai exécuté les ordres que mon mari m’avait donné.

La nuit arriva et Jaden n’était toujours pas rentré. A travers les rideaux des fenêtres situées à l’étage, j’observai l’extérieur, la trouille au ventre. Je n’avais aucune idée de ce qui était en train de se passer. A la télévision, les mêmes recommandations tournaient en boucle. Rester enfermé chez soit, ne pas approcher les personnes malades et éviter le centre ville où les émeutes devenaient de plus en plus virulentes. J’étais seule,  Jaden ne répondait plus au téléphone. Était-il réquisitionné pour les émeutes ? Est-ce qu’il lui était arrivé quelque chose ? Était-il malade ? Ou était-il encore en pleine mission ?

Postée devant ma fenêtre, j’eu une once d’espoir en voyant des phares de voiturer s’avancer dans notre rue. Mais finalement, il s’agissait de la voiture des Cooper, nos voisins d’en face. Toujours cachée, je les observais en train de sortir du véhicule. Madame Cooper fut visiblement aussi intriguée que moi en voyant notre voisin, Monsieur Pierce, déambuler sur le trottoir. Contrairement à moi, elle s’approcha de lui avant de se mettre à reculer et à hurler. Les yeux ronds, j’assistais à la scène, impuissante, rongée par la peur. L’homme s’élançait à la poursuite de Madame Cooper. Et alors qu’elle s’apprêtait à contourner la maison pour rejoindre son jardin, il l’attrapa et se jeta littéralement sur elle. La scène se situait trop loin pour que je puisse réellement voir ce qu’il était en train de lui faire, mais les hurlements que poussait la mère de famille me glacèrent le sang alors que les larmes me montaient aux yeux.

J’ignorais combien de temps encore j’allais devoir attendre Jaden. Je le haïssais en essayant de le rappeler, en larme, complètement paniquée par ce que je venais de voir.

time to meet the devil

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Re: Maxine Preston

Sam 31 Oct 2015 - 20:57

Maxine Preston 1442386177 Maxine Preston 1442386177 Maxine Preston 1442386177
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