+ fire has surrounded you. (shepard)
Dim 1 Nov 2015 - 4:58
trente-quatre ans • américain • météorologue • travelers
Connor, c'est un petit malin. Il est taillé pour la survie, et ce depuis toujours ; avant c'était en fermant sa gueule, et depuis quelque temps c'est en l'ouvrant. Loin d’être un homme dépourvu de caractère, il a pris sur lui le temps qu'a duré son mariage, tentant, pour une fois, d'être patient. Les sourires forcés et les hochements de tête silencieux, éviter d’avoir à prononcer le moindre mot ; car lorsqu’il parle, impossible de le retenir. Impossible de lui faire dire autre chose que ce qu’il a au fond du coeur — ou du moins pas de manière convaincante. Pas de filtre, pas de pincettes. Le gars franc, celui qui toute sa vie a croisé les doigts dans son dos en faisant des promesses. Le genre à détester s’engager, à préférer sa liberté, mais à s’être finalement lié de la manière la plus formelle qu'il soit. Il a tenu quelques années, et puis comme pour le reste, il a craqué. Pas capable de se forcer. L'hypocrisie, ça n'a jamais été son truc. La patience non plus. C'était déjà un miracle d'avoir tenu aussi longtemps, dans une vie qui lui convenait aussi peu.
Depuis le début de l’épidémie, il a l’impression d’un nouveau vent de liberté. Les barrières de la société sont tombées, et lui, ça ne lui déplaît pas. Il peut vivre sa vie comme il l’entend, loin des institutions, sans que personne ne lui dise quoi que ce soit, ou ne le regarde de travers. Obéir aux ordres, ça n’a jamais été sa tasse de thé ; et depuis qu’il n’y a plus personne pour lui en donner, il ne s’est pas privé de se la jouer en solo. Alors il s'adapte, le débrouillard. Toujours une nouvelle idée pour se mettre à l'abri ou pour faire diversion, toujours un nouveau plan pour s'isoler. Il n'apprécie pas l'effet que les gens peuvent avoir les uns sur les autres, l'idée de la panique générale ou même de l'enfermement. Il n'aime pas penser à devoir obéir à quelqu'un, et encore moins à l'armée ; un certain refus de l'autorité, comme dirait l'autre. C’est un observateur suffisamment lucide pour comprendre lorsqu'il vaut mieux se tirer, mais pas toujours assez prévoyant pour se taire au bon moment. Un rancunier de premier ordre, un peu trop susceptible. Le genre à défendre ses intérêts — pour peu qu'il en ait —, tant avec les poings qu'avec la langue. La violence c'est pas le dernier moyen auquel il recourt, et de loin. Il la privilégiera parfois à la diplomatie. De toute façon, le monde est plongé dans une situation où le rapport de force ne sera que trop nécessaire. Pourquoi tenter de s'en cacher et de se mettre des oeillères ?
Il ne s'attache pas vraiment. Il ne s'est jamais vraiment attaché, pour tout dire. Ses rapports aux autres sont toujours en demi-teinte ; au final, on naît seuls et on mourra seul. Mais pour peu qu'on réussisse à lui donner une raison de se soucier du sort des gens, il s'en montrerait peut-être protecteur, ou bienveillant. Ça fait bien longtemps qu'il a perdu la foi en l'humanité et en sa bonté — Dieu sait s'il l'a jamais vraiment eue. La vie, c'est pas aussi donnant-donnant qu'on voudrait le faire croire, et il espère que tous les ingrats mourront en premier. Il espère que le monde sera nettoyé de toute la vermine qui s'y promène, et qui ne mérite rien de mieux qu'une balle en pleine tête, selon lui. Mais dans le fond, il sait que ça ne marche pas comme ça. Il sait que les pires partiront en dernier, comme chaque fois qu'l'humanité a décidé qu'un tri devait être fait.
Méfiant et distant, il se protège par les railleries et la mauvaise humeur. Mais dans le fond, c'est rien d'autre qu'un test. Rien d'autre que le coup de gueule longue durée d'un type qui en a eu par-dessus la tête d'être pris pour un con par la société. Maintenant que la fameuse société a passé l'arme à gauche, les choses finiront peut-être par changer.
Depuis le début de l’épidémie, il a l’impression d’un nouveau vent de liberté. Les barrières de la société sont tombées, et lui, ça ne lui déplaît pas. Il peut vivre sa vie comme il l’entend, loin des institutions, sans que personne ne lui dise quoi que ce soit, ou ne le regarde de travers. Obéir aux ordres, ça n’a jamais été sa tasse de thé ; et depuis qu’il n’y a plus personne pour lui en donner, il ne s’est pas privé de se la jouer en solo. Alors il s'adapte, le débrouillard. Toujours une nouvelle idée pour se mettre à l'abri ou pour faire diversion, toujours un nouveau plan pour s'isoler. Il n'apprécie pas l'effet que les gens peuvent avoir les uns sur les autres, l'idée de la panique générale ou même de l'enfermement. Il n'aime pas penser à devoir obéir à quelqu'un, et encore moins à l'armée ; un certain refus de l'autorité, comme dirait l'autre. C’est un observateur suffisamment lucide pour comprendre lorsqu'il vaut mieux se tirer, mais pas toujours assez prévoyant pour se taire au bon moment. Un rancunier de premier ordre, un peu trop susceptible. Le genre à défendre ses intérêts — pour peu qu'il en ait —, tant avec les poings qu'avec la langue. La violence c'est pas le dernier moyen auquel il recourt, et de loin. Il la privilégiera parfois à la diplomatie. De toute façon, le monde est plongé dans une situation où le rapport de force ne sera que trop nécessaire. Pourquoi tenter de s'en cacher et de se mettre des oeillères ?
Il ne s'attache pas vraiment. Il ne s'est jamais vraiment attaché, pour tout dire. Ses rapports aux autres sont toujours en demi-teinte ; au final, on naît seuls et on mourra seul. Mais pour peu qu'on réussisse à lui donner une raison de se soucier du sort des gens, il s'en montrerait peut-être protecteur, ou bienveillant. Ça fait bien longtemps qu'il a perdu la foi en l'humanité et en sa bonté — Dieu sait s'il l'a jamais vraiment eue. La vie, c'est pas aussi donnant-donnant qu'on voudrait le faire croire, et il espère que tous les ingrats mourront en premier. Il espère que le monde sera nettoyé de toute la vermine qui s'y promène, et qui ne mérite rien de mieux qu'une balle en pleine tête, selon lui. Mais dans le fond, il sait que ça ne marche pas comme ça. Il sait que les pires partiront en dernier, comme chaque fois qu'l'humanité a décidé qu'un tri devait être fait.
Méfiant et distant, il se protège par les railleries et la mauvaise humeur. Mais dans le fond, c'est rien d'autre qu'un test. Rien d'autre que le coup de gueule longue durée d'un type qui en a eu par-dessus la tête d'être pris pour un con par la société. Maintenant que la fameuse société a passé l'arme à gauche, les choses finiront peut-être par changer.
Connor, c'est un mètre quatre vingt plutôt bien bâti. Le sport, ç'a jamais été son truc, mais la junkfood non plus. Il n'a jamais eu un organisme qui avait tendance à emmagasiner le gras, et jamais eu un rythme de vie qui lui en laissait vraiment la possibilité. Il n'est pas bien athlétique, mais il s'entretient suffisamment pour ne pas laisser sa part au chien lors d'une bonne baston. Et il a l'excellent cardio que tout bon survivant se devrait de posséder.
Niveau fringues, il ne s'est jamais vraiment soucié des apparences. Tout ce qui a toujours compté, c'était d'être à l'aise dans ce qu'il mettait. Sa femme a tenté de réguler tout ça et de le forcer à avoir un peu plus d'allure, mais ça l'a bien vite gonflé. Il a pris sur lui jusqu'à foutre le camp, et il a finalement laissé toutes les chemises exactement là où elles étaient : au fond de la penderie, à attendre le prochain toy-boy qu'elle se trouverait. Les seuls vêtements qu'il a pris, ce sont ceux qu'elle avait foutus au fond de cartons, et qui se résument à quelques jeans, des t-shirts, des chaussures et des vestes convenant plus à une vie en forêt qu'en ville. Il n'a pas besoin de beaucoup plus pour survivre.
C'est un homme de petites mesures, et de petites possessions. Il n'a pas de grande valeur à l'argent, et n'en a d'ailleurs jamais eu. Alors depuis qu'il a fallu quitter son appartement, il voyage plutôt léger, faut avouer. Toujours de quoi bouffer pour les jours où il ne trouverait pas de quoi se ravitailler. Toujours de quoi se défendre — un couteau de chasse, toujours attaché à l'arrière de sa ceinture, caché sous sa veste mais à portée de main ; un glock 22 et un fusil de chasse avec lunette de précision. Il n'a pas vraiment de permis pour le premier, mais qui s'en soucie aujourd'hui ? Ceci et son véhicule mis à part, il n'est pas lourdement chargé. Depuis quatre ans qu'il est du genre à vivre au jour le jour, avec son camping-car comme seul logement, ne pas savoir de quoi demain sera fait c'est un rythme qu'il connaît. Pour un lendemain inconnu, pas vraiment besoin de s'encombrer. Alors il se contente d'être armé, de garder des provisions en bouffe, en clopes et en alcool. La vie est affaire de petits plaisirs, mes amis.
Depuis quelques semaines, un compagnon à quatre pattes s'est mis à jouer les indésirables. L'animal, un berger allemand, s'est pris pour lubie de le suivre partout où il allait — après qu'il l'a croisé une première fois dans un camping où le chien semblait errer. Une bestiole un peu trop gentille à son goût ; il doute qu'il fasse un bon chien de garde pour défendre ses affaires. Il a tenté de s'en débarrasser en lui laissant un morceau de bouffe et en essayant de le distancer pendant qu'il mangeait. Résultat, Le Chien a trouvé quelqu'un pour le nourrir, et ne le lâche plus d'une semelle. Au moins, ça fait un autre crétin incompris avec qui parler lorsqu'il s'ennuie.
Niveau fringues, il ne s'est jamais vraiment soucié des apparences. Tout ce qui a toujours compté, c'était d'être à l'aise dans ce qu'il mettait. Sa femme a tenté de réguler tout ça et de le forcer à avoir un peu plus d'allure, mais ça l'a bien vite gonflé. Il a pris sur lui jusqu'à foutre le camp, et il a finalement laissé toutes les chemises exactement là où elles étaient : au fond de la penderie, à attendre le prochain toy-boy qu'elle se trouverait. Les seuls vêtements qu'il a pris, ce sont ceux qu'elle avait foutus au fond de cartons, et qui se résument à quelques jeans, des t-shirts, des chaussures et des vestes convenant plus à une vie en forêt qu'en ville. Il n'a pas besoin de beaucoup plus pour survivre.
C'est un homme de petites mesures, et de petites possessions. Il n'a pas de grande valeur à l'argent, et n'en a d'ailleurs jamais eu. Alors depuis qu'il a fallu quitter son appartement, il voyage plutôt léger, faut avouer. Toujours de quoi bouffer pour les jours où il ne trouverait pas de quoi se ravitailler. Toujours de quoi se défendre — un couteau de chasse, toujours attaché à l'arrière de sa ceinture, caché sous sa veste mais à portée de main ; un glock 22 et un fusil de chasse avec lunette de précision. Il n'a pas vraiment de permis pour le premier, mais qui s'en soucie aujourd'hui ? Ceci et son véhicule mis à part, il n'est pas lourdement chargé. Depuis quatre ans qu'il est du genre à vivre au jour le jour, avec son camping-car comme seul logement, ne pas savoir de quoi demain sera fait c'est un rythme qu'il connaît. Pour un lendemain inconnu, pas vraiment besoin de s'encombrer. Alors il se contente d'être armé, de garder des provisions en bouffe, en clopes et en alcool. La vie est affaire de petits plaisirs, mes amis.
Depuis quelques semaines, un compagnon à quatre pattes s'est mis à jouer les indésirables. L'animal, un berger allemand, s'est pris pour lubie de le suivre partout où il allait — après qu'il l'a croisé une première fois dans un camping où le chien semblait errer. Une bestiole un peu trop gentille à son goût ; il doute qu'il fasse un bon chien de garde pour défendre ses affaires. Il a tenté de s'en débarrasser en lui laissant un morceau de bouffe et en essayant de le distancer pendant qu'il mangeait. Résultat, Le Chien a trouvé quelqu'un pour le nourrir, et ne le lâche plus d'une semelle. Au moins, ça fait un autre crétin incompris avec qui parler lorsqu'il s'ennuie.
Faut croire que les relations saines et longue durée, ça n’a jamais été son truc. Même avec sa famille, c’était pas vraiment ça. Les parents pas vraiment négligents, mais pas non plus spécialement intéressés. Le gamin qui grandit un peu seul, avec sa tendance à tenir tête à tout et à tout le monde, son caractère un peu distant et un peu méprisant aux yeux des autres, et son foutu esprit de contradiction. Celui qui préfère jouer seul, plutôt que d’être mal accompagné par tous ceux qu’il décrit déjà comme des hypocrites et des sales cons. Les parents Shepard ont peut-être pensé que ça venait de son statut d’enfant unique. Toujours est-il qu’une petite dizaine d’années plus tard, on lui a pondu un autre petit être dont il était censé être plus proche que les autres. Un petit truc à protéger. Un machin tout rouge et tout fripé, qui l’a fait grimacer la première fois qu’il a posé le nez dessus. Pour un peu, il aurait presque demandé « c’est quoi, ça ? », s’il n’avait pas vu le ventre de sa mère grossir depuis neuf mois. Et cette chose-là, c’était Megara.
Megara, elle a vite arrêté d’être rouge et fripée, et de pleurer à des heures impossibles la nuit. Mais elle n’a pas arrêté de le faire chier, et la différence d’âge n’a rien arrangé. Alors à la petite soeur, il lui a appris toutes les conneries qu’il pouvait, montré toutes les mauvaises astuces qui la conduiraient à se faire engueuler. Il lui a fait porter le chapeau tant qu’il a pu, et il a appris astucieusement à faire diversion. Dès qu’elle tournait le nez plus de quatre secondes, le garnement disparaissait, bien heureux d’avoir trouvé une nouvelle technique pour s’échapper. Elle a bien rapidement été capable de se démerder sans lui et de se garder toute seule, la gamine. Et aujourd’hui, avec le recul, il dira qu’il a aidé à lui forger le caractère. Que quand elle est entrée à l’école et qu’elle a commencé à fréquenter des groupes d’enfants, elle jouait déjà dans la cour des grands, et qu’ils n’allaient pas l’avoir avec leurs petites ruses à la con. Meg, elle était déjà parée à toutes les éventualités sur le sujet. Et merci qui ? Merci lui.
Et dès qu’il a eu l’âge, il s’est tiré. Pour les études en météorologie, pour s’enfermer dans un petit appartement miteux, où on pouvait se laver les dents et prendre un bain de pieds tout en étant aux toilettes, tant la salle de bain était microscopique. Ça valait le coup, pour prendre sa vie en main, pour apprendre à se démerder. S’éloigner de la famille, les garder dans un coin de sa tête, et progresser. Prendre des petits boulots, toucher à tout, travailler autant au noir que de manière réglo. Et puis, étudier. Pas besoin de se secouer le cerveau et de trop se motiver : les capacités aidant, le peu de travail fourni à la maison faisant le reste, il s’est retrouvé avec le diplôme en poche et l’emploi tout offert sur un plateau d’argent. Parce que le caractère un peu dégingandé et parfois impudent n’a pas nécessairement déplu, et que son implication et son talent ont comblé les lacunes de son sale caractère. On lui a offert un poste dans une station importante, et il y a travaillé pendant de longues années. C’est là-bas qu’il l’a vue pour la première fois, à vingt-trois ans.
Si on lui avait dit ce soir-là qu’il l’épouserait, il aurait probablement éclaté de rire, le nez dans son white russian, à n’en plus pouvoir s’arrêter. Il la trouvait bien superficielle et bien arrogante, de l’autre côté de la salle, à se pavaner avec sa margarita. Mais peut-être qu’au bout du compte, c’est ce qui l’a attiré. Peut-être que c’est pour ça qu’il est allé la voir, avec le franc souhait de l’interrompre devant toutes ses amies, et de lui tenir la grappe sans y avoir été invité. Elle l’a pris pour un gros con suffisant, et il l’a prise pour une princesse orgueilleuse. Le premier abord passé, la suite de la discussion s’est révélée tout à fait intéressante, et la fin de la soirée s’est perdue au fond des draps. Ils se sont revus, et de fil en aiguille, ils s’en sont mariés. Un mariage ponctué d’autant de disputes que de périodes calmes — voire peut-être un plus de remous. Elle a voulu qu’il se pose, elle a voulu qu’il change. Ça a commencé à moins bien aller quand ils ont pris la jolie petite maison, qu’elle lui a fait comprendre qu’il devait arrêter de s’habiller comme un « étudiant paumé », et qu’elle a commencé à lui faire des sermons en tout genre. Ç’a empiré quand elle s’est mis à avoir de plus en plus de réunions qui finissaient étrangement tard, et des excuses bidons à tout va pour ne pas rentrer. Au bout du compte, mieux aurait valu qu’ils écoutent leurs premières impressions. Elle était bien une princesse orgueilleuse, et il était bien un sale con.
Alors au bout de quatre ans, Connor, il a décidé de foutre les voiles. Ça a coïncidé avec la demande de divorce qu’elle avait pris sur elle pour lui formuler. Après une série de disputes particulièrement corsées, une voix moqueuse qui déclare se douter de l’aventure qu'elle entretient depuis longtemps — « j'suis pas né de la dernière pluie, merci » —, et les reproches acerbes de trop, il a fait son sac en même temps qu’elle a posé les papiers de séparation sur la table. Elle a claqué la porte pour aller temporairement vivre chez son amant, en attendant qu’ils règlent la question de la maison. Elle était même prête à la lui laisser, et il en a bien ri, l'arrogant. Qu’elle la garde, sa maison. Qu’elle la garde, sa putain de vie de luxe dont il n’avait jamais vraiment voulu. Qu’elle garde les chemises qui allaient avec et qu’elle les offre à son nouveau toy-boy. Son sac sur l’épaule, ne signant rien, il est parti. Bien heureux de la bloquer, sachant qu’elle n’oserait lui piquer de scandale pour le moment. Il a suivi le projet de disparaître et de retourner progressivement vers Seattle, ville natale dont il s’était bien éloigné. Elle a bien pensé à lui courir après, folle de rage, mais elle s’est retrouvée coincée en Huxley-Shepard, avec du mal à lui mettre la main dessus. Les poursuites ont finalement attendu, elle avait autre chose à régler. Et pendant ce temps, lui avait décidé de refaire sa vie. De retrouver, pour de bon, sa liberté.
Quitter son boulot, sa baraque, sa femme chiante. Quitter sa vie, ses attaches. Pas de nouvelles à la famille, pas d’amis pour s’inquiéter — ou dont il se serait soucié d’informer de sa destination. La putain de liberté solitaire dont il avait toujours rêvée. Alors il s’est mis à faire le rêve de gamin qui l’avait toujours poursuivi. Et il a commencé à chasser les tempêtes, comme il avait vu tant de gars le faire, entendu tant de gens en parler. Prenant la route pour suivre et observer ces phénomènes météorologiques qui l’avaient toujours fasciné, et s’approcher au plus près du danger. Se laisser traiter de fou, s’approcher des endroits que tous fuyaient. Pendant presque quatre ans ç’a été ça, sa vie. Et puis il a décidé d’arrêter, du jour au lendemain. De commencer à chercher un véritable toit à se mettre au-dessus de la tête, et un boulot pour faire rentrer de l'argent à la fin du mois. Il a fait des CVs. Il a envoyé des courriers un peu partout aux États-Unis, dans l’espoir de dégoter un nouvel emploi dans une station de recherche. Retournant aux abords de Seattle, profitant de ce qu'il pensait être ses derniers instants de liberté, à pouvoir vivre véritablement la vie qu'il entendait. Et finalement, quand les réponses positives lui sont parvenues, le monde avait déjà commencé à sombrer dans le début de sa fin.
Megara, elle a vite arrêté d’être rouge et fripée, et de pleurer à des heures impossibles la nuit. Mais elle n’a pas arrêté de le faire chier, et la différence d’âge n’a rien arrangé. Alors à la petite soeur, il lui a appris toutes les conneries qu’il pouvait, montré toutes les mauvaises astuces qui la conduiraient à se faire engueuler. Il lui a fait porter le chapeau tant qu’il a pu, et il a appris astucieusement à faire diversion. Dès qu’elle tournait le nez plus de quatre secondes, le garnement disparaissait, bien heureux d’avoir trouvé une nouvelle technique pour s’échapper. Elle a bien rapidement été capable de se démerder sans lui et de se garder toute seule, la gamine. Et aujourd’hui, avec le recul, il dira qu’il a aidé à lui forger le caractère. Que quand elle est entrée à l’école et qu’elle a commencé à fréquenter des groupes d’enfants, elle jouait déjà dans la cour des grands, et qu’ils n’allaient pas l’avoir avec leurs petites ruses à la con. Meg, elle était déjà parée à toutes les éventualités sur le sujet. Et merci qui ? Merci lui.
Et dès qu’il a eu l’âge, il s’est tiré. Pour les études en météorologie, pour s’enfermer dans un petit appartement miteux, où on pouvait se laver les dents et prendre un bain de pieds tout en étant aux toilettes, tant la salle de bain était microscopique. Ça valait le coup, pour prendre sa vie en main, pour apprendre à se démerder. S’éloigner de la famille, les garder dans un coin de sa tête, et progresser. Prendre des petits boulots, toucher à tout, travailler autant au noir que de manière réglo. Et puis, étudier. Pas besoin de se secouer le cerveau et de trop se motiver : les capacités aidant, le peu de travail fourni à la maison faisant le reste, il s’est retrouvé avec le diplôme en poche et l’emploi tout offert sur un plateau d’argent. Parce que le caractère un peu dégingandé et parfois impudent n’a pas nécessairement déplu, et que son implication et son talent ont comblé les lacunes de son sale caractère. On lui a offert un poste dans une station importante, et il y a travaillé pendant de longues années. C’est là-bas qu’il l’a vue pour la première fois, à vingt-trois ans.
Si on lui avait dit ce soir-là qu’il l’épouserait, il aurait probablement éclaté de rire, le nez dans son white russian, à n’en plus pouvoir s’arrêter. Il la trouvait bien superficielle et bien arrogante, de l’autre côté de la salle, à se pavaner avec sa margarita. Mais peut-être qu’au bout du compte, c’est ce qui l’a attiré. Peut-être que c’est pour ça qu’il est allé la voir, avec le franc souhait de l’interrompre devant toutes ses amies, et de lui tenir la grappe sans y avoir été invité. Elle l’a pris pour un gros con suffisant, et il l’a prise pour une princesse orgueilleuse. Le premier abord passé, la suite de la discussion s’est révélée tout à fait intéressante, et la fin de la soirée s’est perdue au fond des draps. Ils se sont revus, et de fil en aiguille, ils s’en sont mariés. Un mariage ponctué d’autant de disputes que de périodes calmes — voire peut-être un plus de remous. Elle a voulu qu’il se pose, elle a voulu qu’il change. Ça a commencé à moins bien aller quand ils ont pris la jolie petite maison, qu’elle lui a fait comprendre qu’il devait arrêter de s’habiller comme un « étudiant paumé », et qu’elle a commencé à lui faire des sermons en tout genre. Ç’a empiré quand elle s’est mis à avoir de plus en plus de réunions qui finissaient étrangement tard, et des excuses bidons à tout va pour ne pas rentrer. Au bout du compte, mieux aurait valu qu’ils écoutent leurs premières impressions. Elle était bien une princesse orgueilleuse, et il était bien un sale con.
Alors au bout de quatre ans, Connor, il a décidé de foutre les voiles. Ça a coïncidé avec la demande de divorce qu’elle avait pris sur elle pour lui formuler. Après une série de disputes particulièrement corsées, une voix moqueuse qui déclare se douter de l’aventure qu'elle entretient depuis longtemps — « j'suis pas né de la dernière pluie, merci » —, et les reproches acerbes de trop, il a fait son sac en même temps qu’elle a posé les papiers de séparation sur la table. Elle a claqué la porte pour aller temporairement vivre chez son amant, en attendant qu’ils règlent la question de la maison. Elle était même prête à la lui laisser, et il en a bien ri, l'arrogant. Qu’elle la garde, sa maison. Qu’elle la garde, sa putain de vie de luxe dont il n’avait jamais vraiment voulu. Qu’elle garde les chemises qui allaient avec et qu’elle les offre à son nouveau toy-boy. Son sac sur l’épaule, ne signant rien, il est parti. Bien heureux de la bloquer, sachant qu’elle n’oserait lui piquer de scandale pour le moment. Il a suivi le projet de disparaître et de retourner progressivement vers Seattle, ville natale dont il s’était bien éloigné. Elle a bien pensé à lui courir après, folle de rage, mais elle s’est retrouvée coincée en Huxley-Shepard, avec du mal à lui mettre la main dessus. Les poursuites ont finalement attendu, elle avait autre chose à régler. Et pendant ce temps, lui avait décidé de refaire sa vie. De retrouver, pour de bon, sa liberté.
Quitter son boulot, sa baraque, sa femme chiante. Quitter sa vie, ses attaches. Pas de nouvelles à la famille, pas d’amis pour s’inquiéter — ou dont il se serait soucié d’informer de sa destination. La putain de liberté solitaire dont il avait toujours rêvée. Alors il s’est mis à faire le rêve de gamin qui l’avait toujours poursuivi. Et il a commencé à chasser les tempêtes, comme il avait vu tant de gars le faire, entendu tant de gens en parler. Prenant la route pour suivre et observer ces phénomènes météorologiques qui l’avaient toujours fasciné, et s’approcher au plus près du danger. Se laisser traiter de fou, s’approcher des endroits que tous fuyaient. Pendant presque quatre ans ç’a été ça, sa vie. Et puis il a décidé d’arrêter, du jour au lendemain. De commencer à chercher un véritable toit à se mettre au-dessus de la tête, et un boulot pour faire rentrer de l'argent à la fin du mois. Il a fait des CVs. Il a envoyé des courriers un peu partout aux États-Unis, dans l’espoir de dégoter un nouvel emploi dans une station de recherche. Retournant aux abords de Seattle, profitant de ce qu'il pensait être ses derniers instants de liberté, à pouvoir vivre véritablement la vie qu'il entendait. Et finalement, quand les réponses positives lui sont parvenues, le monde avait déjà commencé à sombrer dans le début de sa fin.
Son attention s'est bien vite détournée des stations de recherches et des tornades. Focalisé sur les images à la télé, il n'a pas été bien long avant d'arrêter de se voiler la face : rien n'allait s'arranger. C'était trop prévisible. Tout le monde l'avait déjà vu à la télé, au moins dix fois si ce n'est plus. Et là, c'était en train d'arriver. Il avait commencé à faire mine de plier bagage pour retourner vers les grandes villes, mais il avait ralenti l'allure aux abords de Seattle. Le temps de regarder l'évolution des choses, la mine sceptique et le coeur rempli de moqueries pour les gens plein d'espoirs qui pouvaient s'asseoir dans les cafés à côté de lui. Le temps de voir que la merde s'enlisait, et de sentir le roussi se rapprocher. Là où une bonne épidémie prend quelques mois avant de se propager de manière aussi considérable, celle-ci avait réussi à semer le chaos à Seattle en moins d'une trentaine de jours. Et il avait beau en ricaner, il a bien vite arrêté. Pas capable de savoir si de voir le chaos se répandre lui déplaisait véritablement, mais tout à fait capable de s'arrêter un instant, et de s'inquiéter.
Pas de nouvelles de papa, pas de nouvelles de maman. Leur retraite sur la côte ouest pourrait leur avoir réussi qu'il n'en saurait rien ; mais au vu des récents événements, il ne donne pas plus cher de leur peau que de celle des autres. Et puis, pas de nouvelles de Megara. Pour elle, il essaie de ne trop s'en faire. Elle sait se débrouiller, la gamine. Elle va en surprendre plus d'un sur le chemin. Il l'a élevée à la dure, et il essaie de se rassurer en se disant qu'il a bien fait son boulot. Que dans la vie, ce sont les pires qui partent en dernier. Rien que pour honorer le proverbe, Meg' s'en sortira.
Il est resté aux abords de Seattle. Il s'est établi dans un camping en lisière de la ville, quand toute cette histoire a commencé. C'est là que Le Chien, un berger allemand visiblement errant, avait commencé à le suivre partout où il allait et quoi qu'il fasse. Et pour le moment, le Shepard reste là, espérant que le monde lui foute la paix. Il devrait s'éloigner et il le sait. Mais pour le moment, rien n'y fait. Y a une part de lui qui veut voir la société se disloquer, et qui veut y assister. Une part de lui qui se dit que Meg n'est peut-être pas si loin, qui sait. Et une petite voix qui lui demande si c'est vraiment mieux ailleurs. Alors, il reste. Pas qu'il manque d'instinct de survie, loin de là. De toute manière, les routes sont bouchées jour et nuit par ceux qui veulent s'en aller vers un ailleurs peut-être tout aussi précaire, alors à quoi bon ? Pour le moment, il ne bouge pas. Il a regardé les autres fuir au fur et à mesure, s'éloigner de la ville ou chercher à aller rejoindre leurs familles. Lui, il n'a personne à aller vraiment chercher, et dans le fond c'est pas pour lui déplaire. Son camping-car fait largement l'affaire pour vivre, et le Chien qui dort devant en assure plus ou moins la garde. Une vie à prendre au jour le jour. Après tout, peut-être que certains ont raison, et peut-être que ça s'arrangera. Il n'y croit pas. Mais comme il se dit chaque jour depuis quatre ans : advienne que pourra.
Bien que cette aventure-ci semble d'ores et déjà s'avérer plus risquée que de chasser des tornades, il reste là. Attendant on ne sait quoi.
Pas de nouvelles de papa, pas de nouvelles de maman. Leur retraite sur la côte ouest pourrait leur avoir réussi qu'il n'en saurait rien ; mais au vu des récents événements, il ne donne pas plus cher de leur peau que de celle des autres. Et puis, pas de nouvelles de Megara. Pour elle, il essaie de ne trop s'en faire. Elle sait se débrouiller, la gamine. Elle va en surprendre plus d'un sur le chemin. Il l'a élevée à la dure, et il essaie de se rassurer en se disant qu'il a bien fait son boulot. Que dans la vie, ce sont les pires qui partent en dernier. Rien que pour honorer le proverbe, Meg' s'en sortira.
Il est resté aux abords de Seattle. Il s'est établi dans un camping en lisière de la ville, quand toute cette histoire a commencé. C'est là que Le Chien, un berger allemand visiblement errant, avait commencé à le suivre partout où il allait et quoi qu'il fasse. Et pour le moment, le Shepard reste là, espérant que le monde lui foute la paix. Il devrait s'éloigner et il le sait. Mais pour le moment, rien n'y fait. Y a une part de lui qui veut voir la société se disloquer, et qui veut y assister. Une part de lui qui se dit que Meg n'est peut-être pas si loin, qui sait. Et une petite voix qui lui demande si c'est vraiment mieux ailleurs. Alors, il reste. Pas qu'il manque d'instinct de survie, loin de là. De toute manière, les routes sont bouchées jour et nuit par ceux qui veulent s'en aller vers un ailleurs peut-être tout aussi précaire, alors à quoi bon ? Pour le moment, il ne bouge pas. Il a regardé les autres fuir au fur et à mesure, s'éloigner de la ville ou chercher à aller rejoindre leurs familles. Lui, il n'a personne à aller vraiment chercher, et dans le fond c'est pas pour lui déplaire. Son camping-car fait largement l'affaire pour vivre, et le Chien qui dort devant en assure plus ou moins la garde. Une vie à prendre au jour le jour. Après tout, peut-être que certains ont raison, et peut-être que ça s'arrangera. Il n'y croit pas. Mais comme il se dit chaque jour depuis quatre ans : advienne que pourra.
Bien que cette aventure-ci semble d'ores et déjà s'avérer plus risquée que de chasser des tornades, il reste là. Attendant on ne sait quoi.
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MATT RYAN <bott>CONNOR SHEPARD</bott>
recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
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SHEPARD
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MÉTÉOROLOGUE
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Re: + fire has surrounded you. (shepard)
Dim 1 Nov 2015 - 12:11
* Arrive en hélico, saute en parachute et vient câliner, puis repart sur un vélociraptor. *
!
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Re: + fire has surrounded you. (shepard)
Lun 2 Nov 2015 - 4:44
dwight, haooon, thanks. contente qu'il te plaise.
arthur, hey, moi aussi j'veux un raptor, attends-moé, y a bien d'la place pour deux non ? :126: ( )
arthur, hey, moi aussi j'veux un raptor, attends-moé, y a bien d'la place pour deux non ? :126: ( )
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Re: + fire has surrounded you. (shepard)
Lun 2 Nov 2015 - 15:24
Tu es maintenant validé(e) ! Tu vas pouvoir commencer à survivre par tes propres moyens !
Si tu as la moindre question supplémentaire, tu peux contacter le staff par MP pour de plus amples informations.
Afin que ton intégration se passe bien :
• Poste ta fiche de liens pour trouver des copains ♥
• Mais aussi tes annexes
• Et pour te lancer dans l'aventure viens faire une demande de RP !
N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD et sur la CHATBOX, nous serons content de t'y accueillir !
Le staff au complet te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD ♥
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