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Rencontre au bout du monde - Juillet 2007, Kaboul, Afghanistan -
Dim 1 Nov 2015 - 19:02
Bientôt deux ans que je suis revenu ici. Deux ans sans les revoir. Est ce que c'est long, ou court ? Je.. n'arrive pas à le définir. Parmi les souvenirs de mon dernier retour à Portland, certains semblent dater d'un autre âge, d'autres semblent proches comme si c'était hier. Ma famille me manque. Ma maison me manque. Le bonheur dans leurs yeux, quand enfin je franchis la porte. Ces soirées ensemble, à rire, à pleurer, à parler de tout, de rien, mais surtout pas d'ici. Non, ici, c'est la guerre. Ici, ce sont les ruines. Le désert. Et je ne veux pas que ce sable vienne ensevelir le sourire des miens. Je suis penché, sur la dernière lettre reçue. Elle date de quelques temps déjà. Je n'ai pas encore eu le temps ni l'inspiration de leur répondre. Il est grand temps de le faire.
"
Je vais bien, ne vous en faîtes pas pour moi. Ici, les choses sont plutôt calmes, en ce moment. Rien à voir avec ce qui s'est passé il y a un an. Je passe le plus clair de mon temps à retaper les engins et les fusils qu'à patrouiller, je dois dire. La poussière ici, c'est vraiment, VRAIMENT une plaie pour la mécanique. Hey, dis à papa d'arrêter de sourire ! C'est toi papa ? Bon, bah, répète la dernière phrase à maman !
Vous me manquez tous, je pense à vous tout le temps. Ces dernières nouvelles me réchauffent le coeur. Oh, c'est comme si je vous avais, là, près de moi, en ce moment même. Comme à chaque fois que je relis vos lettres. Je suis bien content de la réussite d'Elyse. Elle va enfin pouvoir se payer elle même son beurre de cacahuète, mouhahaha !
Et toi, papa, je suis si fier de toi. Tu as réalisé ton rêve, malgré le risque, et je suis heureux de savoir que ce garage marche bien. Enfin, compte pas sur moi pour crever des pneus et trafiquer les bagnoles pour gonfler ton petit panel de clients ! Haha.
Je suis désolé de tarder autant à répondre. C'est parfois difficile de trouver les mots, et de les coucher sur une feuille sans la noyer de larmes. Encore quelques temps à passer ici, loin de vous. Longtemps, ouais, je sais.. Mais je vous promet de revenir. C'est pas négociable et s'il y a vraiment un boss là haut, il le sait parfaitement. Je sais que maman ne cesse de lui répéter, haha.
J'espère avoir rapidement de vos nouvelles. Vous lire me fait tellement de bien. Je vous aime tous. Prenez soin de vous.
Love,
Arthur. "
Un soupir, plus long que les autres. D'une voix trop tremblante pour oser prétendre cacher mes émotions. Ouais, j'ai fais un choix, celui de rester, de signer ce papier, et je l'assume. Je ne le regrette pas. Et même si je savais que tout ça serait vachement dur, il y a des moments où ça l'est un peu trop. On connaît tous ça. Pas un seul des gars ici ne peut prétendre ne pas verser de larmes pour les siens. Ils ont tous quelqu'un qui est au pays. Parent, conjoint, enfant, p'tit chien..
" Yo smiley, bouge un peu ton cul de highlander là ! Si tu veux aller à cette connerie de mission humanitaire, c'est maintenant, on part. "
Je relève la tête, pour mieux observer " caramel ", un gars de mon escouade, et l'un de mes meilleurs amis ici. Caramel, ouais. On lui a trouvé ce surnom car c'est un métisse.. dont les paroles ont toujours un goût sucré, comme vous avez pu en juger. Et puis aussi, car on aimerait que parfois, sa grande gueule ne puisse plus s'ouvrir car ses dents sont collées, haha ! Je lui offre rapidement un sourire, qui contraste avec mes yeux légèrement rouges et humides.
" Tu te fous de ma gueule, mec ? Aaaah non, écoute, tu vas ranger cette connerie de lettre dans cette boite, là, y aura bien un troufion pour venir servir ta p'tite majesté et l'envoyer à ta famille. Bouge toi maintenant, j'sais bien que t'as pas envie de rater cette fête.. ce merdier.. qu'importe. "
" .. Okay Andy. T'as raison. Dis leur que j'arrive, okay ? J'en ai pour deux minutes. "
" ... Andy ? Mais d'où tu m'appelles par mon prénom, maintenant ? Putain, ça sonne comme si je devais encore récurer les chiot.. "
" J'arrive, caramel, mon doux caramel, haha. "
Honnêtement, j'ai préféré couper court à sa phrase. Je n'ai.. pas réellement envie de l'entendre parler du trône du boss pour l'instant. Notre boss à nous, hein, le lieutenant. Pas celui d'en haut. Je passe ma main dans mes cheveux, et je me bouge, comme conseillé par mon cher ami.
La route n'est pas bien longue pour arriver au lieu de rendez vous. Et sans réels soucis, mis à part peut être le regard assassins de certains habitants. J'essaye de ne pas trop y faire attention. Après tout, ont ils réellement tort ? Nous sommes arrivé au petit campement monté par la mission, au milieu de la ville. Un coin de la ville qui a plutôt été ravagé par les combats. Pas des ruines, non, mais des murs criblés d'impacts de balles. Des impacts dispersés, dessinant presque parfaitement le geste aléatoire d'un pauvre gars qui sait à peine se servir de son arme, et sûrement pas en gérer le recul. Nous descendons, les uns après les autres. Eux, ils bossent. Moi j'suis en perm'. Deuxième jour. Je reprend après demain. Pourquoi je suis ici alors ? Pour aider la mission, voyons ! Vous ne le saviez pas ? Je suis un soldat au grand coeur. J'aime venir aider ces gens quand j'en ai le temps. Ils en ont bien besoin, c'est loin d'être la joie ici. Les habitants sont souvent dans la misère. Certains n'ont plus rien, à cause de cette guerre, et quand leur regard se pose sur vous, vous restez humble devant eux. Même si c'est vous qui donnez la soupe. Même si c'est vous qui avez eu droit à une douche ce matin.
J'observe les alentours. Je cherche ma place. En fait, on commence à me connaître ici. C'est pas la première fois que je bosse avec eux. Au loin, un des types régulier me fait un signe pour me saluer, et m'indique où commencer. Je suppose qu'il viendra me voir plus tard. Il est débordé, en ce moment. C'est bien pour ça que je suis là, non ? Bref, je suis ses indications, et je sers les assiettes à ceux qui me tendent la main. J'ai toujours un sourire amical pour ces gens, même si souvent, eux, restent impassibles, balbutiant un " thank you " approximatif, qui malgré tout je le sais, leur vient du coeur.
L'un d'entre eux reste là à me fixer. Il attend, simplement, une réaction de ma part. Je ne le vois pas encore, non, car mes yeux sont occupé à tout autre chose.. Ils sont en train d'observer un ange. Ils l'étudient, ils enregistrent chacun de ses gestes, tentent de deviner chacun de ses mots, d'anticiper et d'ordonner à mes lèvres de suivre ses sourires.
Le pauvre a beau tenter de me ramener à la réalité, je suis perdu dans l'un de ces moments.. coup de foudre. Croyez moi ou pas, j'entends des violons. J'imagine que c'est ce con de caramel qui en joue, tout en lâchant des commentaires du genre " Regarde moi ça quel joli p'tit .. * HUM * ", son sourire fraternel aux lèvres. Et c'est bien cette hallucination qui me fait enfin sortir de mes rêveries. Ca.. c'est étrange.. non ?
" Missie.. " .. m'implore le pauvre homme. Je lui présente toutes mes excuses, et lui offre une double part, avant de poser ma main sur son épaule et de lui sourire, un peu honteux de lui avoir offert un tel spectacle. Et je recommence, à la regarder, cette fille que je n'avais encore jamais vue. Je développe une technique pour me rendre capable de servir le repas, sans la lâcher des yeux. Une précision d'orfèvre.. Je sais parfaitement où se trouve la casserole, et où se trouve l'assiette. Plus ou moins. Je sers la bouffe, et je l'observe. Quand finalement.. le contenu de la louche finit par tâcher les bottines de caramel. Il les regarde, puis me regarde, la tête légèrement penchée qui hoche, me fixant de ses petits yeux marrons plissés. Hum.. Je répond à son expression en ouvrant grand les yeux et la bouche, mimant un " oups " que je n'arrive pas à articuler.
" Putain Happy, t'es vraiment ... Bon, bouge ton cul de blanc et va la voir, j'vais te remplacer. Si si, je te jure, je vais le faire, pour toi mec, même si tu fous ta merde pour chien sur mes pompes. Et tu sais pourquoi ? Parce que j't'aime bien enfoiré. Et surtout parce qu'un jour, tu me revaudra ça. "
" Euh.. Okay.. Merci.. "
" J't'en foutrai des merci.. "
Caramel secoue la tête en soupirant, et se met à gueuler que la bouffe est servie, le tout agrémenté de quelques jurons plus ou moins mélodieux. Ainsi donc, libre de mon engagement pour quelques instants, je me racle la gorge et.. me dirige vers cette fille qui me fait tourner la tête. Je me retrouve bien con, une fois devant elle. Elle me regarde de ses grands yeux. J'imagine que dans une bande dessinée, le dessinateur n'aurait pas hésité à mettre un joli " ? " juste au dessus de sa tête. Je n'ai strictement aucune idée de ce que je vais lui dire. Alors je gonfle mes joues, pinçant mes lèvres, ouvrant de grand yeux et levant mes bras de chaque côtés. Puis je souffle doucement, pour.. j'en sais rien. Tenter d'aborder le sujet de tout ce boulot qu'il y a ici ? Tout ces gens qui attendent notre aide ?
" Bonjour ! ", lui dis je finalement. Et en me raclant encore la gorge, j'enchaîne sur quelque chose que je n'aurai en aucun cas imaginé dire en une telle situation.
" C'est dingue toute la poussière qu'il y a dans ce pays, vous ne trouvez pas ?! "
Je hausse les sourcils, comme pour la supplier de m'aider avec une réponse sympathique. D'ordinaire, c'est vrai, j'suis pas le plus doué avec les filles, mais là.. Hum. Je suis une " catastrophe ". C'est bien ce que caramel dirait. C'est sûrement ce qu'il dira.
"
Papa, maman, et toi sale peste d'Elyse, haha.
Je vais bien, ne vous en faîtes pas pour moi. Ici, les choses sont plutôt calmes, en ce moment. Rien à voir avec ce qui s'est passé il y a un an. Je passe le plus clair de mon temps à retaper les engins et les fusils qu'à patrouiller, je dois dire. La poussière ici, c'est vraiment, VRAIMENT une plaie pour la mécanique. Hey, dis à papa d'arrêter de sourire ! C'est toi papa ? Bon, bah, répète la dernière phrase à maman !
Vous me manquez tous, je pense à vous tout le temps. Ces dernières nouvelles me réchauffent le coeur. Oh, c'est comme si je vous avais, là, près de moi, en ce moment même. Comme à chaque fois que je relis vos lettres. Je suis bien content de la réussite d'Elyse. Elle va enfin pouvoir se payer elle même son beurre de cacahuète, mouhahaha !
Et toi, papa, je suis si fier de toi. Tu as réalisé ton rêve, malgré le risque, et je suis heureux de savoir que ce garage marche bien. Enfin, compte pas sur moi pour crever des pneus et trafiquer les bagnoles pour gonfler ton petit panel de clients ! Haha.
Je suis désolé de tarder autant à répondre. C'est parfois difficile de trouver les mots, et de les coucher sur une feuille sans la noyer de larmes. Encore quelques temps à passer ici, loin de vous. Longtemps, ouais, je sais.. Mais je vous promet de revenir. C'est pas négociable et s'il y a vraiment un boss là haut, il le sait parfaitement. Je sais que maman ne cesse de lui répéter, haha.
J'espère avoir rapidement de vos nouvelles. Vous lire me fait tellement de bien. Je vous aime tous. Prenez soin de vous.
Love,
Arthur. "
Un soupir, plus long que les autres. D'une voix trop tremblante pour oser prétendre cacher mes émotions. Ouais, j'ai fais un choix, celui de rester, de signer ce papier, et je l'assume. Je ne le regrette pas. Et même si je savais que tout ça serait vachement dur, il y a des moments où ça l'est un peu trop. On connaît tous ça. Pas un seul des gars ici ne peut prétendre ne pas verser de larmes pour les siens. Ils ont tous quelqu'un qui est au pays. Parent, conjoint, enfant, p'tit chien..
" Yo smiley, bouge un peu ton cul de highlander là ! Si tu veux aller à cette connerie de mission humanitaire, c'est maintenant, on part. "
Je relève la tête, pour mieux observer " caramel ", un gars de mon escouade, et l'un de mes meilleurs amis ici. Caramel, ouais. On lui a trouvé ce surnom car c'est un métisse.. dont les paroles ont toujours un goût sucré, comme vous avez pu en juger. Et puis aussi, car on aimerait que parfois, sa grande gueule ne puisse plus s'ouvrir car ses dents sont collées, haha ! Je lui offre rapidement un sourire, qui contraste avec mes yeux légèrement rouges et humides.
" Tu te fous de ma gueule, mec ? Aaaah non, écoute, tu vas ranger cette connerie de lettre dans cette boite, là, y aura bien un troufion pour venir servir ta p'tite majesté et l'envoyer à ta famille. Bouge toi maintenant, j'sais bien que t'as pas envie de rater cette fête.. ce merdier.. qu'importe. "
" .. Okay Andy. T'as raison. Dis leur que j'arrive, okay ? J'en ai pour deux minutes. "
" ... Andy ? Mais d'où tu m'appelles par mon prénom, maintenant ? Putain, ça sonne comme si je devais encore récurer les chiot.. "
" J'arrive, caramel, mon doux caramel, haha. "
Honnêtement, j'ai préféré couper court à sa phrase. Je n'ai.. pas réellement envie de l'entendre parler du trône du boss pour l'instant. Notre boss à nous, hein, le lieutenant. Pas celui d'en haut. Je passe ma main dans mes cheveux, et je me bouge, comme conseillé par mon cher ami.
La route n'est pas bien longue pour arriver au lieu de rendez vous. Et sans réels soucis, mis à part peut être le regard assassins de certains habitants. J'essaye de ne pas trop y faire attention. Après tout, ont ils réellement tort ? Nous sommes arrivé au petit campement monté par la mission, au milieu de la ville. Un coin de la ville qui a plutôt été ravagé par les combats. Pas des ruines, non, mais des murs criblés d'impacts de balles. Des impacts dispersés, dessinant presque parfaitement le geste aléatoire d'un pauvre gars qui sait à peine se servir de son arme, et sûrement pas en gérer le recul. Nous descendons, les uns après les autres. Eux, ils bossent. Moi j'suis en perm'. Deuxième jour. Je reprend après demain. Pourquoi je suis ici alors ? Pour aider la mission, voyons ! Vous ne le saviez pas ? Je suis un soldat au grand coeur. J'aime venir aider ces gens quand j'en ai le temps. Ils en ont bien besoin, c'est loin d'être la joie ici. Les habitants sont souvent dans la misère. Certains n'ont plus rien, à cause de cette guerre, et quand leur regard se pose sur vous, vous restez humble devant eux. Même si c'est vous qui donnez la soupe. Même si c'est vous qui avez eu droit à une douche ce matin.
J'observe les alentours. Je cherche ma place. En fait, on commence à me connaître ici. C'est pas la première fois que je bosse avec eux. Au loin, un des types régulier me fait un signe pour me saluer, et m'indique où commencer. Je suppose qu'il viendra me voir plus tard. Il est débordé, en ce moment. C'est bien pour ça que je suis là, non ? Bref, je suis ses indications, et je sers les assiettes à ceux qui me tendent la main. J'ai toujours un sourire amical pour ces gens, même si souvent, eux, restent impassibles, balbutiant un " thank you " approximatif, qui malgré tout je le sais, leur vient du coeur.
L'un d'entre eux reste là à me fixer. Il attend, simplement, une réaction de ma part. Je ne le vois pas encore, non, car mes yeux sont occupé à tout autre chose.. Ils sont en train d'observer un ange. Ils l'étudient, ils enregistrent chacun de ses gestes, tentent de deviner chacun de ses mots, d'anticiper et d'ordonner à mes lèvres de suivre ses sourires.
Le pauvre a beau tenter de me ramener à la réalité, je suis perdu dans l'un de ces moments.. coup de foudre. Croyez moi ou pas, j'entends des violons. J'imagine que c'est ce con de caramel qui en joue, tout en lâchant des commentaires du genre " Regarde moi ça quel joli p'tit .. * HUM * ", son sourire fraternel aux lèvres. Et c'est bien cette hallucination qui me fait enfin sortir de mes rêveries. Ca.. c'est étrange.. non ?
" Missie.. " .. m'implore le pauvre homme. Je lui présente toutes mes excuses, et lui offre une double part, avant de poser ma main sur son épaule et de lui sourire, un peu honteux de lui avoir offert un tel spectacle. Et je recommence, à la regarder, cette fille que je n'avais encore jamais vue. Je développe une technique pour me rendre capable de servir le repas, sans la lâcher des yeux. Une précision d'orfèvre.. Je sais parfaitement où se trouve la casserole, et où se trouve l'assiette. Plus ou moins. Je sers la bouffe, et je l'observe. Quand finalement.. le contenu de la louche finit par tâcher les bottines de caramel. Il les regarde, puis me regarde, la tête légèrement penchée qui hoche, me fixant de ses petits yeux marrons plissés. Hum.. Je répond à son expression en ouvrant grand les yeux et la bouche, mimant un " oups " que je n'arrive pas à articuler.
" Putain Happy, t'es vraiment ... Bon, bouge ton cul de blanc et va la voir, j'vais te remplacer. Si si, je te jure, je vais le faire, pour toi mec, même si tu fous ta merde pour chien sur mes pompes. Et tu sais pourquoi ? Parce que j't'aime bien enfoiré. Et surtout parce qu'un jour, tu me revaudra ça. "
" Euh.. Okay.. Merci.. "
" J't'en foutrai des merci.. "
Caramel secoue la tête en soupirant, et se met à gueuler que la bouffe est servie, le tout agrémenté de quelques jurons plus ou moins mélodieux. Ainsi donc, libre de mon engagement pour quelques instants, je me racle la gorge et.. me dirige vers cette fille qui me fait tourner la tête. Je me retrouve bien con, une fois devant elle. Elle me regarde de ses grands yeux. J'imagine que dans une bande dessinée, le dessinateur n'aurait pas hésité à mettre un joli " ? " juste au dessus de sa tête. Je n'ai strictement aucune idée de ce que je vais lui dire. Alors je gonfle mes joues, pinçant mes lèvres, ouvrant de grand yeux et levant mes bras de chaque côtés. Puis je souffle doucement, pour.. j'en sais rien. Tenter d'aborder le sujet de tout ce boulot qu'il y a ici ? Tout ces gens qui attendent notre aide ?
" Bonjour ! ", lui dis je finalement. Et en me raclant encore la gorge, j'enchaîne sur quelque chose que je n'aurai en aucun cas imaginé dire en une telle situation.
" C'est dingue toute la poussière qu'il y a dans ce pays, vous ne trouvez pas ?! "
Je hausse les sourcils, comme pour la supplier de m'aider avec une réponse sympathique. D'ordinaire, c'est vrai, j'suis pas le plus doué avec les filles, mais là.. Hum. Je suis une " catastrophe ". C'est bien ce que caramel dirait. C'est sûrement ce qu'il dira.
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Re: Rencontre au bout du monde - Juillet 2007, Kaboul, Afghanistan -
Mar 3 Nov 2015 - 22:32
Jour n°46 – Kaboul, Afghanistan
La journée a été calme. Je suis restée au camp de base pour m’occuper des inventaires et des missions à venir. Il faut toujours penser à tout… La nourriture, l’eau, les médicaments… Sans compter la gestion de l’équipe, l’analyse de la topographie des environs, l’étude des itinéraires à prendre, tout ça en collaboration avec les autorités militaires qui assurent notre sécurité. Demain nous devons assurer une distribution de denrées alimentaires dans un quartier de Kaboul. Ce n’est pas franchement le coin le plus sûr pour une telle opération mais c’est ma priorité. Ils m’ont dit que c’était risqué, qu’il y avait eu des combats récemment. Qu’importe, les civils ont besoin de notre aide et je ne les laisserais pas tomber. J’ai dû batailler pas mal de temps pour me faire entendre. Si j’avais été un homme ça n’aurait, très certainement, pas traîné aussi longtemps, j’en suis sûre. A mon avis c’est la première fois qu’ils ont affaire à une femme comme responsable de missions. C’est agaçant mais j’essaye de ne pas le montrer, passer pour une emmerdeuse ça n’arrangerait pas mon cas… J’ai toujours été du genre diplomate… Enfin, en acceptant de reporter la mission de deux jours, j’ai pu les convaincre de nous y escorter. Et je pense qu’ils ont compris que lorsque j’ai quelque chose en tête, il est très difficile de me faire changer d’avis. C’est déjà un bon point. Maintenant je n’ai plus qu’à croiser les doigts pour que tout se passe bien demain…
Isabel avait lâché un soupir avant de laisser son crayon rouler jusque dans le creux formé par les pages de son carnet. Elle s’était frotté les paupières, il se faisait tard et la journée qui l’attendait le lendemain risquait d’être longue. Elle avait prévu de se lever vers cinq heures du matin pour les derniers préparatifs. En gros, elle n’allait dormir que quelques heures… Mais à vrai dire, elle avait l’habitude. Avec un métier comme le sien, il ne fallait pas s’attendre à avoir des horaires fixes, se tenir à un quota d’heure, espérer un salaire élevé… Si elle avait voulu tout ça, elle serait restée travailler dans un bureau à Washington. Et franchement, c’était ça qu’elle avait fui en se lançant dans l’humanitaire… Parce que justement, chaque journée était singulière, il était difficile de prévoir ce qu’il pouvait arriver. Puis il y avait le danger, les risques… Et ça rendait le jeu d’autant plus excitant…***
La nuit avait été courte, néanmoins Isabel c’était levée à l’heure prévue, et même un peu avant. Après s’être habillée et avoir fait un brin de toilette, elle s’était reconcentré sur la mission du jour. Vers sept heures, une fois la majorité de l’équipe levée, elle avait reprécisé quelques petits détails autour d’une tasse de café. Puis ils s’étaient mis à charger les véhicules, il y avait pas mal de choses à prendre, il était prévu de monter un campement provisoire… Deux ou trois jours maximum… Bien trop court pour la jeune femme, mais ça, elle n’avait pas eu le choix...
La route avait été calme, ils avaient installé le camp assez rapidement pour pouvoir commencer la distribution. Isabel, elle, coordonnait le tout. Occupée à indiquer à chacun sa tâche, elle n’avait pas vraiment remarqué le groupe de militaire qui était arrivé, pour prêter mains fortes. Et si la jeune femme avait toujours apprécié le geste, elle n’avait jamais vraiment entretenu de rapport avec ces hommes, hormis ceux qui coordonnaient les opérations. Ce n’était vraiment pas par ignorance ou par volonté de ne pas se mêler à eux… Disons que ce genre de mission, c’était toujours la course pour elle et qu’elle n’avait pas vraiment le temps de discuter avec beaucoup de monde… Sans compter qu’elle n’était pas vraiment du genre à aller naturellement vers les autres, non pas qu’elle soit solitaire, mais elle avait toujours été plutôt réservée. Facette de sa personnalité qu’elle essayait néanmoins de dissimuler au possible…
Dans toute cette agitation, Isabel n’eut pas le temps de remarquer l’intérêt certain qu’elle semblait porter à l’un des soldats venu pour aider à la distribution de nourriture. Ça aurait pu être n’importe qui, elle n’y aurait prêté aucune intention. Les hommes ? Elle ne s’y intéressait pas… Totalement dévouée à son boulot, aux personnes qu’il fallait aider à tout prix. Sa dernière relation ? A vrai dire c’était plutôt simple, il s’agissait d’un garçon rencontré durant sa première année de fac. Et ça n’avait duré que quelques mois. Depuis, c’était le calme plat… Et bien évidemment, son métier n’arrangeait pas forcément les choses. M’enfin, se marier, faire des enfants, elle n’y pensait pas… Pas le temps… D’ailleurs, elle ne fit pas attention à cet homme qui s’avançait à présent vers elle alors qu’elle aidait à transporter les caisses de nourriture. Du revers de sa main elle essuya la sueur qui commençait à perler sur son front. Il faisait plutôt chaud aujourd’hui. Elle portait un t-shirt de couleur clair, un pantalon kaki assez large et des chaussures de marche robustes. Il y avait mieux comme accoutrement, mais franchement, ici c’était le confort qui primait. Elle avait attaché sa longue chevelure blonde en une queue de cheval, bien plus pratique également.
Puis l’homme en question se posta alors devant elle. Elle s’arrêta, portant toujours la caisse à bout de bras. Elle releva alors les yeux vers lui, l’air interrogatif. Elle resta muette, jusqu’à ce qu’il se mette à parler après l’avoir saluée. Avait-elle bien compris la question ? Etait-il réellement en train de lui parler de la poussière de ce pays ? Vu la mine perplexe qu’elle affichait, elle n’était pas vraiment sûre d’elle. Son regard toujours posté sur le soldat, elle observa un instant son visage. Il n’avait pas l’air méchant, plutôt sympathique même, cependant il semblait apparemment… Embêté ? Elle n’en était pas certaine, non plus. Mais en tout cas, cette situation était plutôt embarrassante…
« Je… Euh… Oui, peut-être... » Cette réponse était stupide. Bien sûr que c’était normal qu’il y ait autant de poussière dans ce pays. Pourquoi avait-elle bafouillé aussi bêtement ? Elle ne savait plus où se mettre… Et d’un coup, ses joues déjà rosies par le soleil devinrent bien plus rouges. Pourquoi se sentait-elle aussi… troublée ? Elle ne savait même pas si c’était vraiment ça… Elle chercha alors quelque chose à dire pour se rattraper, mais aucun mot ne réussit à sortir de sa bouche. Elle se contenta de rester face à lui, les lèvres légèrement entrouvertes, ne faisant même plus attention à la caisse plutôt lourde qu’elle avait toujours dans les bras. Ah ça, ils avaient l’air vraiment idiots, tous les deux…
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Re: Rencontre au bout du monde - Juillet 2007, Kaboul, Afghanistan -
Dim 8 Nov 2015 - 15:08
C'était à prévoir, mon approche n'a pas vraiment pour effet d'engager une discussion franche et ouverte, de laquelle pourrait déboucher quelque chose d'intéressant.. Une idée aussi soudaine ne pouvait de toutes façons qu'être étrange. Parler de la poussière ? En Afghanistan ? Non mais je suis sérieux ? L'écho de ma phrase résonne dans ma tête, ce qui fait bien rire ma conscience. D'ailleurs, son commentaire, c'est bel et bien celui de Caramel. Là, je les vois, tout les deux, dansant dans une chorégraphie digne d'un hit de la pop, scandant le refrain " Happy t'as pas les moooots ". Ouais, ma conscience et la vision de mon meilleur ami se foutent de ma gueule dans mes propres pensées. Et ça, c'est dur.
Je cligne des yeux, comme pour en laver l'image, et reporter mon attention sur .. Oh.. Son magnifique visage. Si belle. Si naturelle.. et si.. perplexe ! Je remarque la couleur changeante de ses joues, mais je n'arrive pas à définir s'il s'agît de quelque chose de positif ou de négatif.. Vous voulez mon avis ? Je crois qu'elle meurt d'envie d'éclater de rire pour se moquer de moi. Oh et d'aller rejoindre le spectacle dansant dans ma tête. Il faut que je trouve quelque chose.. Je dois rattraper le coup ! C'est possible !
" Faudrait vraiment un.. aspirateur géant ! ", lui dis je, un large sourire aux lèvres, mimant même l'acte de nettoyage de mes deux mains. Oh non.. Voilà, elle va m'associer à ce vendeur d'aspirateur ! Vous savez, ce mec au sourire éclatant, qui frappe à votre porte, ou qui vous aborde à l'entrée d'un magasin électroménager, abusant de votre précieux temps pour tenter de gonfler son chiffre d'affaire tout en vous offrant une sympathie approximative.
" Mais.. enfin je ne.. je ne vend pas d'aspirateur. "
Vous avez sûrement déjà vécu ça. Imaginez.. Une finale de coupe du monde. Les deux équipes en sont aux tirs au but. C'est au tour de l'attaquant critiqué, oh celui qui jadis fût une gloire pour l'équipe, mais qui aujourd'hui n'est plus ce valeureux héro du ballon rond, à cause d'une dispute avec le coach. La tension monte, car il sait que s'il rate, son équipe connaîtra la défaite. Mais il a confiance. Lui, le buteur, qui a déjà offert la coupe quelques années plus tôt, contre la même équipe. Il s'élance et... envoie la balle sur la barre. Ca s'appelle " merder ". Et si j'avais autant de spectateur que l'équipe, y en aurait sûrement, des visages dissimulés sous des mains. Je lance un regard à Caramel. Il lève ses pouces vers le haut, un large sourire amusé au lèvres, me harcelant de cette question, à laquelle je ne peux répondre que par une légère grimace évoquant clairement une négation. Et mon ami s'agite, lançant ses bras en l'air, faisant mine de hurler un non digne d'un manchot frais découvrant alors la réelle identité de son père. A genoux, il se tape le front de sa main gauche, et agite son pouce droit vers le bas, avec énergie. Non, vraiment, il en fait trop, vous ne trouvez pas ? Suis je si pénible ?
" Je.. hum.. C'est un peu bizarre, je suppose.. Enfin.. Oh, mais vous êtes nouvelle ici ?! Je n'ai pas encore eu le plaisir de vous voir ! Moi, c'est Arthur, mais tout l'monde m'appelle Happy. Je suis soldat américain, et je viens aider ici quand.. enfin dès que je le peux. "
J'avance ma main, comme pour serrer la sienne, et je me rend compte que la pauvre est chargée comme une mule. Autant dire que c'est pas gagné pour la poignée d'main. Les yeux grand ouverts encore, la bouche grande ouverte, j'affiche une expression désolée et je tente de me rattraper - encore - en jouant les hommes galants. Je pose les mains sous la lourde caisse.
" Oh mais, attendez, je vais vous aider.. ! Hum. C'est.. quoi votre prénom ? "
Entre embarras, honte, gêne, et grand sourire, je ne sais plus quel visage afficher. J'espère sincèrement .. ne pas avoir tout foiré. Non, vraiment, car elle est vraiment mignonne ! Et surtout, si elle est ici, c'est qu'elle doit être une personne de valeur. Le genre de valeur que j'apprécie particulièrement..
Un dernier regard vers Caramel, bien plus occupé à étudier mon approche qu'à continuer de servir la bouffe. Me voir proposer mon aide semble le rassurer, il lève de nouveau son pouce vers le haut, et se met à mimer quelque chose qui semble être une suite logique pour lui, mais qu'en aucun cas je ne me permettrai de décrire. Bon sang Caramel.. On en est pas là ! Mais alors pas du tout ! Heureusement, elle lui tourne le dos.. Oh mon dieu, si elle se retourne.. Ce qui n'est pas improbable, vu les signes que je lui adresse. En particulier ce hochement négatif de la tête, espérant lui faire arrêter ses singeries !
Je cligne des yeux, comme pour en laver l'image, et reporter mon attention sur .. Oh.. Son magnifique visage. Si belle. Si naturelle.. et si.. perplexe ! Je remarque la couleur changeante de ses joues, mais je n'arrive pas à définir s'il s'agît de quelque chose de positif ou de négatif.. Vous voulez mon avis ? Je crois qu'elle meurt d'envie d'éclater de rire pour se moquer de moi. Oh et d'aller rejoindre le spectacle dansant dans ma tête. Il faut que je trouve quelque chose.. Je dois rattraper le coup ! C'est possible !
" Faudrait vraiment un.. aspirateur géant ! ", lui dis je, un large sourire aux lèvres, mimant même l'acte de nettoyage de mes deux mains. Oh non.. Voilà, elle va m'associer à ce vendeur d'aspirateur ! Vous savez, ce mec au sourire éclatant, qui frappe à votre porte, ou qui vous aborde à l'entrée d'un magasin électroménager, abusant de votre précieux temps pour tenter de gonfler son chiffre d'affaire tout en vous offrant une sympathie approximative.
" Mais.. enfin je ne.. je ne vend pas d'aspirateur. "
Vous avez sûrement déjà vécu ça. Imaginez.. Une finale de coupe du monde. Les deux équipes en sont aux tirs au but. C'est au tour de l'attaquant critiqué, oh celui qui jadis fût une gloire pour l'équipe, mais qui aujourd'hui n'est plus ce valeureux héro du ballon rond, à cause d'une dispute avec le coach. La tension monte, car il sait que s'il rate, son équipe connaîtra la défaite. Mais il a confiance. Lui, le buteur, qui a déjà offert la coupe quelques années plus tôt, contre la même équipe. Il s'élance et... envoie la balle sur la barre. Ca s'appelle " merder ". Et si j'avais autant de spectateur que l'équipe, y en aurait sûrement, des visages dissimulés sous des mains. Je lance un regard à Caramel. Il lève ses pouces vers le haut, un large sourire amusé au lèvres, me harcelant de cette question, à laquelle je ne peux répondre que par une légère grimace évoquant clairement une négation. Et mon ami s'agite, lançant ses bras en l'air, faisant mine de hurler un non digne d'un manchot frais découvrant alors la réelle identité de son père. A genoux, il se tape le front de sa main gauche, et agite son pouce droit vers le bas, avec énergie. Non, vraiment, il en fait trop, vous ne trouvez pas ? Suis je si pénible ?
" Je.. hum.. C'est un peu bizarre, je suppose.. Enfin.. Oh, mais vous êtes nouvelle ici ?! Je n'ai pas encore eu le plaisir de vous voir ! Moi, c'est Arthur, mais tout l'monde m'appelle Happy. Je suis soldat américain, et je viens aider ici quand.. enfin dès que je le peux. "
J'avance ma main, comme pour serrer la sienne, et je me rend compte que la pauvre est chargée comme une mule. Autant dire que c'est pas gagné pour la poignée d'main. Les yeux grand ouverts encore, la bouche grande ouverte, j'affiche une expression désolée et je tente de me rattraper - encore - en jouant les hommes galants. Je pose les mains sous la lourde caisse.
" Oh mais, attendez, je vais vous aider.. ! Hum. C'est.. quoi votre prénom ? "
Entre embarras, honte, gêne, et grand sourire, je ne sais plus quel visage afficher. J'espère sincèrement .. ne pas avoir tout foiré. Non, vraiment, car elle est vraiment mignonne ! Et surtout, si elle est ici, c'est qu'elle doit être une personne de valeur. Le genre de valeur que j'apprécie particulièrement..
Un dernier regard vers Caramel, bien plus occupé à étudier mon approche qu'à continuer de servir la bouffe. Me voir proposer mon aide semble le rassurer, il lève de nouveau son pouce vers le haut, et se met à mimer quelque chose qui semble être une suite logique pour lui, mais qu'en aucun cas je ne me permettrai de décrire. Bon sang Caramel.. On en est pas là ! Mais alors pas du tout ! Heureusement, elle lui tourne le dos.. Oh mon dieu, si elle se retourne.. Ce qui n'est pas improbable, vu les signes que je lui adresse. En particulier ce hochement négatif de la tête, espérant lui faire arrêter ses singeries !
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Re: Rencontre au bout du monde - Juillet 2007, Kaboul, Afghanistan -
Mar 17 Nov 2015 - 22:55
Sérieusement ? Etait-il réellement en train de parler d’aspirateur ? Et voilà qu’il faisait mine de le passer… Cette situation était franchement embarrassante pour la jeune femme. Elle aurait sûrement dû rire mais elle était trop étonnée pour le faire. Il termina alors en disant qu’il ne vendait pas d’aspirateur, elle ne put s’empêcher de laisser ses paupières papillonner durant une fraction de seconde. Non, ce n’était pas possible… C’était une blague ? Elle ne savait plus trop quoi penser… Cet homme semblait plus maladroit qu’autre chose. Le souci, c’était qu’elle était plutôt mal à l’aise face à tout ça. Elle ne répondit donc rien, laissant le soldat continuer. Heureusement, la conversation dévia sur quelque chose de bien plus « normal ». Après avoir fait remarquer à Isabel que son entrée en matière était plutôt étrange, ce qui fit sourire la jeune femme d’ailleurs, l’homme se présenta et lui demanda si elle était nouvelle. Là, il tendit alors la main, pour la saluer… Mais il remarqua très vite que la blonde était bien trop chargée pour échanger une poignée de main. Une fois encore, il afficha un air désolé, tentant de se reprendre comme il pouvait. Il lui proposa alors de l’aider à porter ce qu’elle portait. Enfin, il demanda quel était son prénom. Quelque peu décontenancée, Izzy le laissa faire. Une fois débarrassée de la caisse de nourriture, elle lui sourit de nouveau, les bras croisés sur sa poitrine. Une légère brise vint alors faire voleter l’une de ses mèches blondes, tout en la replaçant derrière son oreille elle répondit enfin. Et autant dire que ses paroles furent aussi constructives que les phrases qu’elle avait soufflées quelques minutes plus tôt. « Merci… Euh… Je… Non… Je suis là depuis… Quelques mois… Déjà… Isabel Anderson, mais on m’appelle Izzy, généralement… »
Et voilà que ses joues venaient de rougir encore un peu plus. Pourquoi diable réagissait-elle de la sorte ? Elle, qui faisait pourtant preuve d’assurance dans son travail. Etait-ce à cause de la façon dont il s’était présenté ? La manière dont il l’avait interpellée ? Ou était ce regard azuré, presque irrésistible ? Ou encore ce sourire qu’elle semblait vouloir partager avec lui ? Isabel n’en avait aucune idée. Tout ce qu’elle voyait à ce moment, c’était le ridicule qu’elle devait dégager face à ce grand et imposant soldat… Qui pourtant, d’habitude… Ne l’impressionnait pas plus que cela. Faisant tout son possible pour dissimuler sa gêne, elle repensa alors aux questions que le dénommé Arthur lui avait posées. Elle prit alors une profonde inspiration, puis se mit à parler « C’est, c’est très gentil de votre part de venir nous aider. On a toujours besoin d’hommes forts… Comme, comme vous et… Euh, non, je ne suis pas nouvelle ici. » Elle n’arrivait définitivement pas à aligner deux mots sans bafouiller. Et puis franchement ? Des hommes forts ? Ça, elle aurait pu s’empêcher de le dire. Faire des compliments aux soldats ? Ce n’était pas du tout dans ses habitudes. Elle haussa légèrement les épaules, un sourire embarrassé aux lèvres. Elle se fit également la réflexion, comme quoi, c’était étrange qu’ils ne se soient pas déjà croisés avant… Etant donné qu’elle était arrivée depuis plusieurs mois déjà. Enfin… Elle garda tout ça pour elle avant de reprendre « Je suis la responsable de cette mission. Et… »
La jeune femme remarqua alors que son vis-à-vis ne semblait plus tellement intéressé par ce qu’elle était en train de dire. Il avait l’air occupé à jeter des coups d’œil vers ce qu’il se passait derrière la jeune femme. Des sortes de grimaces, des signes négatifs de la tête… Izzy fronça légèrement les sourcils, puis une moue perplexe se dessina sur ses lèvres. Elle se retourna alors. A vrai dire, elle n’eut pas vraiment le temps de voir ce qu’il se passait dans son dos. L’homme qui était en train de servir à manger se figea brusquement. Il lui sourit avant de se remettre à la tâche, comme si de rien n’était... La jeune femme n’avait pas vu grand-chose, mais c’était tout de même étrange… Elle n’était pas dupe, elle connaissait suffisamment bien les soldats pour savoir comment ils pouvaient se comporter. Elle se retourna alors vers Arthur, le regard visiblement soupçonneux. Si c’était une mauvaise blague, elle n’avait pas tellement envie de rire… « Vous le connaissez ? » Demanda-t-elle alors, d’un ton peut-être un peu trop sec.
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Re: Rencontre au bout du monde - Juillet 2007, Kaboul, Afghanistan -
Ven 4 Mar 2016 - 20:40
Décontraction. Enfin.. Je souffle doucement, et laisse apparaître la sérénité sur mon visage, petit à petit. Même si quelques blancs entre nos mots justifient l'étrange coloration de nos joues, la conversation commence à prendre forme, et j'en suis ravis. Être là, devant elle, qui me parle, je me sens si léger, même si je porte cette énorme caisse qui doit au moins peser le poids de onze éléphanteaux. Précisément.. Hum.
Cela faisait longtemps que je ne m'étais plus évadé de la sorte. La réalité est très dure ici, assez pour briser mon imagination, et mon inspiration.. que ce soit sur ma guitare ou devant une feuille blanche, quand j'essaye de répondre à mes parents, ou à Elyse. Quand je regarde droit dans les yeux d'Isabel, comme elle vient de me le dire, je sens cette chaleur qui monte, et me donne l'envie d'écrire, de jouer, de chanter.. de danser. J'en oublie ce pourquoi nos sommes ici. Guerre ? Faim ? Réfugiés ? Morts ? Alertes ? Au diable. Laissez donc à un guerrier le temps d'apprécier un peu de douceur.
Je hoche de la tête à chacun de ses mots, buvant ses paroles. Je ne décroche plus de ses lèvres, que lorsque je surprend encore et toujours Caramel dans son petit cirque. C'est affligeant.. Je tente plusieurs fois de le calmer, de lui demander de cesser de manière totale et immédiate, mais rien à faire, ce vieux singe est déterminé à continuer ses grimaces. Mon attention décroche, assez pour que la belle puisse s'en rendre compte. Elle se retourne et.. Aie.. Catastrophe.
A ce moment précis, Caramel mimait une fessée tout en nous offrant l'agilité de son déhanché.. d'avant en arrière. Je plains sincèrement celle qui partage son lit, à moins qu'elle ne soit extrêmement portée sur ce genre de délires. Par pitié, rappelez moi de lui coller un pain - très sec - s'il ose s'approcher d'Elyse ! Ah mais ... ! Bref..
Elle a vu. Je me fige sur un geste, lorsque je la vois porter les yeux sur Caramel. La main a plat, devant ma gorge. Elle allait de gauche à droite, une seconde plus tôt, s'appuyant de mes lèvres hurlant un " arrête bordel ! " que je devais garder silencieux.
Elle se retourne sur moi, et je laisse ma main cacher mes yeux et mon front. Merde Caramel.. Là, c'est toi qui foire. Je peux pourtant voir son regard, et en sentir le poids. J'ai tellement honte.. Je laisse la main glisser sur mes lèvres, offrant un millier d'excuses à travers mon regard. Que répondre à sa question. Est ce que je le connais ? Evidemment.. Je hoche donc de la tête. La franchise est peut être tout ce qu'il me reste maintenant.
Le moment est brisé. Je ne plane plus. Plus du tout ! J'ai même la sensation de m'écraser la tronche contre le sol.
" Je... Oui.. C'est Andy, enfin.. Caramel. C'est un gars de mon escouade et ... c'est mon meilleur ami. Il a prit ma relève à la soupe pour que je... puisse venir vous parler. Je.. euh.. Izzy.. enfin si je peux me permettre..
Je me racle la gorge, fermant les yeux une seule seconde, celle que je m'accorde pour reprendre mes esprits.
... Je suis désolé.. Il.. il fait toujours ça...
Toujours ça. Toujours. TOUJOURS. C'est pas vraiment un bon choix ça ! Comment passer pour un incorrigible dragueur, un séducteur qui joue les idiots pour faire tomber les barrières.. Tome I chapitre III. Y aura ma gueule en grand sur une page de c'bouquin. Avec écrit en dessous " pauvre con ! ".
... Enfin euh.. toujours.. je veux dire qu'il est toujours.. à faire des conneries..
Je soupire longuement. L'accusé qui se cherche un tas d'excuses, qui se met immédiatement sur la défense. Je suis grillé, c'est foutu, elle va sûrement me gifler et se barrer. Me voilà catégorisé j'en suis certain. Pourtant je ne suis pas comme ça. Je suis venu la voir parce que mon coeur me l'a demandé, pas autre chose, autre part.
.. Désolé. Euh donc vous êtes.. responsable ? "
Tentative désespérée de reprendre la conversation. J'essaye même de retrouver le sourire amical et avenant que j'avais. Est ce que ça suffira ?
Cela faisait longtemps que je ne m'étais plus évadé de la sorte. La réalité est très dure ici, assez pour briser mon imagination, et mon inspiration.. que ce soit sur ma guitare ou devant une feuille blanche, quand j'essaye de répondre à mes parents, ou à Elyse. Quand je regarde droit dans les yeux d'Isabel, comme elle vient de me le dire, je sens cette chaleur qui monte, et me donne l'envie d'écrire, de jouer, de chanter.. de danser. J'en oublie ce pourquoi nos sommes ici. Guerre ? Faim ? Réfugiés ? Morts ? Alertes ? Au diable. Laissez donc à un guerrier le temps d'apprécier un peu de douceur.
Je hoche de la tête à chacun de ses mots, buvant ses paroles. Je ne décroche plus de ses lèvres, que lorsque je surprend encore et toujours Caramel dans son petit cirque. C'est affligeant.. Je tente plusieurs fois de le calmer, de lui demander de cesser de manière totale et immédiate, mais rien à faire, ce vieux singe est déterminé à continuer ses grimaces. Mon attention décroche, assez pour que la belle puisse s'en rendre compte. Elle se retourne et.. Aie.. Catastrophe.
A ce moment précis, Caramel mimait une fessée tout en nous offrant l'agilité de son déhanché.. d'avant en arrière. Je plains sincèrement celle qui partage son lit, à moins qu'elle ne soit extrêmement portée sur ce genre de délires. Par pitié, rappelez moi de lui coller un pain - très sec - s'il ose s'approcher d'Elyse ! Ah mais ... ! Bref..
Elle a vu. Je me fige sur un geste, lorsque je la vois porter les yeux sur Caramel. La main a plat, devant ma gorge. Elle allait de gauche à droite, une seconde plus tôt, s'appuyant de mes lèvres hurlant un " arrête bordel ! " que je devais garder silencieux.
Elle se retourne sur moi, et je laisse ma main cacher mes yeux et mon front. Merde Caramel.. Là, c'est toi qui foire. Je peux pourtant voir son regard, et en sentir le poids. J'ai tellement honte.. Je laisse la main glisser sur mes lèvres, offrant un millier d'excuses à travers mon regard. Que répondre à sa question. Est ce que je le connais ? Evidemment.. Je hoche donc de la tête. La franchise est peut être tout ce qu'il me reste maintenant.
Le moment est brisé. Je ne plane plus. Plus du tout ! J'ai même la sensation de m'écraser la tronche contre le sol.
" Je... Oui.. C'est Andy, enfin.. Caramel. C'est un gars de mon escouade et ... c'est mon meilleur ami. Il a prit ma relève à la soupe pour que je... puisse venir vous parler. Je.. euh.. Izzy.. enfin si je peux me permettre..
Je me racle la gorge, fermant les yeux une seule seconde, celle que je m'accorde pour reprendre mes esprits.
... Je suis désolé.. Il.. il fait toujours ça...
Toujours ça. Toujours. TOUJOURS. C'est pas vraiment un bon choix ça ! Comment passer pour un incorrigible dragueur, un séducteur qui joue les idiots pour faire tomber les barrières.. Tome I chapitre III. Y aura ma gueule en grand sur une page de c'bouquin. Avec écrit en dessous " pauvre con ! ".
... Enfin euh.. toujours.. je veux dire qu'il est toujours.. à faire des conneries..
Je soupire longuement. L'accusé qui se cherche un tas d'excuses, qui se met immédiatement sur la défense. Je suis grillé, c'est foutu, elle va sûrement me gifler et se barrer. Me voilà catégorisé j'en suis certain. Pourtant je ne suis pas comme ça. Je suis venu la voir parce que mon coeur me l'a demandé, pas autre chose, autre part.
.. Désolé. Euh donc vous êtes.. responsable ? "
Tentative désespérée de reprendre la conversation. J'essaye même de retrouver le sourire amical et avenant que j'avais. Est ce que ça suffira ?
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Re: Rencontre au bout du monde - Juillet 2007, Kaboul, Afghanistan -
Sam 26 Mar 2016 - 0:07
Isabel n'avait jamais été très à l'aise en compagnie des hommes... Et même si elle en côtoyait énormément durant ses missions, qu'ils soient humanitaires ou militaires, il fallait avouer qu'elle avait toujours été plutôt méfiante, notamment avec les types en uniforme. Non pas qu'elle ait un problème avec eux mais elle avait tout de même quelques a priori. Toujours sûrs d'eux, beaux-parleurs, charmeurs... C'était souvent ce qu'elle entendait à propos d'eux. Pourtant, Arthur n'avait pas donné l'impression d'être comme ça. Au contraire, il semblait assez réservé et agréable. Cachait-il quelque chose ? Elle ne se serait pas posé la question si elle n'avait pas vu son collègue faire des gestes douteux dans leurs dos. Ça non... Elle n'avait pas apprécié. Et ça s'était tout de suite remarqué sur son visage.
L'homme qui se tenait devant elle n'avait pas tellement apprécié non plus. Visiblement gêné par l'attitude de l'autre homme, il avoua qu'il s'agissait de son ami. Izzy, elle, ne savait plus où se mettre. Cette situation était très embarrassante, d'autant plus qu'Arthur essaya de se justifier avant de finalement s'excuser. Tout cela semblait être sincère mais la blonde en douta sur l'instant, n'arrivant pas à oublier l'attitude du dénommé Andy. D'ailleurs elle ne put s'empêcher de détourner ses yeux vers lui, le regard noir. Il était rare que la belle se mette en colère mais là il y avait de quoi. Voyant qu'il jouait l'indifférence totale, s'étant remis à servir la soupe, son regard dériva de nouveau vers Arthur. Lui aussi avait l'air d'être embêté par tout ça et il chercha à relancer la discussion. Malheureusement, Isabel n'avait pas vraiment l'intention de poursuivre la conversation. Lui offrant tout de même un timide sourire, elle lui répondit « Je... Excusez-moi. Je. Je dois y aller, il y a beaucoup de choses à faire ici et... Je dois vraiment y aller. » Pas même un au revoir et elle se retourna brusquement avant de retourner à ses occupations. Elle ne jeta pas même un regard en arrière, toujours horriblement gênée par ce qu'elle venait de vivre.***
Presque trois semaines étaient passées après ce fâcheux incident. Et à vrai dire, elle n’avait pas été tellement enchantée de revoir les deux soldats à plusieurs reprises, revenus donnés un coup de main pour les distributions de nourriture. Ils étaient certes d’une grande aide mais Isabel ne se sentait pas très bien dès qu’elle les revoyait. Il n’y avait pourtant aucune raison, mis à part ce moment quelque peu gênant. Pourquoi fallait-il qu’elle soit aussi angoissée dès qu’elle les voyait arriver ? Et pourquoi ce type nommé Arthur, ne pouvait-il pas s’empêcher de la chercher du regard ? Qu’avait-elle de spécial ? Isabel était plutôt banale. Pas très grande, sûrement trop fine et sans forme. Elle n’était pas très féminine, sans compter sa peu rougie par le soleil et ses cheveux abîmés par la chaleur… C’était extrêmement perturbant pour elle, d’être ainsi observée. A croire qu’il s’intéressait vraiment à elle. Et ça, elle n’y était pas habituée. Son dernier et unique petit-ami, elle l’avait connu lors de ses premières années à la faculté de droit. Et ça ne s’était pas très bien terminé, il l’avait quitté parce qu’il n’avait pas eu la patience d’attendre le mariage pour qu’ils puissent enfin coucher ensemble. Et depuis ce jour, l’amour et le reste, elle n’y croyait plus vraiment.
En cette journée caniculaire, Isabel avait une fois plus rejoint le quartier de Kaboul où elle avait l’habitude d’aller. Les combats s’étaient faits moins fréquents ces derniers temps, pour son plus grand soulagement. Accompagnée d’une partie de son équipe, ils étaient chargés de réapprovisionner le campement en vivres, eau et médicaments. Une fois sur place, ils se mirent à décharger le véhicule. Isabel, pour sa part, se rendit jusqu’à l’infirmerie de fortune installé près de là. Chargée de quelques caisses de médicaments et de matériels de premiers secours, elle emmena tout ça aux infirmiers qui l’accueillirent chaleureusement. Après avoir discuté quelques minutes avec eux, elle sortit de la tente. N’ayant aucune vue sur l’extérieur à cause de l’épaisse toile opaque, elle ne remarqua pas qu’une autre personne s’apprêtait à faire son entrée dans l’infirmerie. Elle percuta alors cette dernière. Le choc ne fut pas violent mais lorsqu’elle se dégagea de la toile et qu’elle leva les yeux pour s’excuser, elle tomba face à lui… Brusquement, elle crut alors sentir son cœur s’arrêter de battre et resta figée devant lui. C’était le soldat qu’elle avait tenté d’ignorer durant des semaines. Et voilà qu’il se retrouvait là, tout près d’elle. Qu’allait-elle bien pouvoir lui dire ? Elle n’en savait rien. Incapable de parler, elle sentit ses joues la brûler… Elle devait avoir l’air tellement sotte comme ça. « Bon… Bonjour… » Parvint-elle à bafouiller avec beaucoup de difficulté. C’était sûr, il avait dû remarquer son petit jeu, le fait qu’elle l’évite à chaque fois qu’il venait ici. Il allait forcément vouloir savoir pourquoi… Il fallait qu’elle respire, qu’elle se calme… Pourquoi était-elle aussi troublée lorsqu’il était là ? Cela n’avait aucun sens…
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Re: Rencontre au bout du monde - Juillet 2007, Kaboul, Afghanistan -
Mer 13 Avr 2016 - 18:53
C'est une évidence. Tout est foutu. Avec le sourire, bien sûr ! Mais foutu. Je retourne simplement d'où je viens, à servir de la soupe sans adresser un mot de plus à Andy. Il a merdé. Bien plus que moi avec mes aspirateurs. Bon sang.. quelle bande de minables. Et c'est ça, la fierté de l'US army ? Eh ben dis donc..
Le retour à la base n'est pas des plus joyeux, boudant royalement Andy comme s'il était du poisson pourri abandonné dans une chaussette sale. Nos seuls rapports sont totalement lié à notre mission ici. Et un fois à l'intérieur de notre camp, je l'attrape dans un coin, pour lui parler.. très franchement.
" Putain Andy, mais t'en as pas marre de toujours foutre la merde en jouant au con ? T'as tout fait foirer !
Oh OH OH ! Du calme blanche neige ! C'est qu'une meuf parmi tant d'autres et j'me suis mouillé pour que t'ailles choper tranquillement, VU ? J'me suis retrouvé avec ta merde sur les chaussures ET avec ta putain de louche dans la main, pour que tu ailles choper. C'est quoi ta crise de Diva ?!
... PAS une meuf parmi tant d'autres, du con !
Attends, t'es amoureux ou quoi ?
...
Oh smiley tu vas pas m'faire le coup du silence, merde. T'as pas fini de faire la gueule pour un cul pas plus large que ça ?!
... J'en sais RIEN ! J'la connais pas merde ! Et sans tes conneries ce serait p'tête un peu moins le cas, maintenant. Tu veux que j'te dise ?! OUI, elle me plaît. VRAIMENT. Tu comprends ?!! C'est pas parce que j'me sens seul et que j'veux... choper comme tu dis. Je.. je sais pas. Ca m'est tombé dessus comme ça.. J'peux pas expliquer. Et quand j'lui parlais.. Caramel.. j'vais pas te faire la scène du mec qui dit qu'il n'avait jamais ressenti ça avant, c'est des conneries.. Tout ce que j'peux t'dire, c'est que.. j'me sentais bien. Pendant ces quelques minutes j'me suis senti.. bien. Et j'aurai voulu que ça ne s'arrête pas.
.. Oh putain il a eu un coup de foudre ! HEY LES MECS ! Y A SMILEY QUI... MHHHMHHPHMUUUHMPH .. mfFfnnmfmmfrepnemmmngnnn !! MGNGMNNN !
Ca, c'est le bruit qu'émet un caramel à qui on pose une main ferme sur la bouche.
Ferme là! Merde !
Mgnn... gnah !! Okay ! OKAY ! C'est bon. J'fais pas chier, j'ai compris, c'est sérieux.
Je le regarde, les deux sourcils haussé, la tête légèrement penchée. Il va vraiment faire ça ? J'ai du mal à y croire.
Oui j'te jure, okay, j'fais plus chier. T'sais quoi, j'irai m'excuser personnellement auprès de Dame Guenièvre - il mime alors une révérence en roulant des yeux, un sourire béat aux lèvres -, comme ça elle sera contente et souriante ET vous pourrez nous faire des.. des bébés entre blond et roux. Muhahahaha !
... Tais toi et va t'trouver une chinoise, tiens. - Léger sourire aux lèvres -
Ah non, une japonaise. Comme ça, on fera des japonègres. Muhahaha ! J'me casse, j'vais aller me laver le.. "
Passons cette fin lamentable. Notre discussion est finie, et je me sens mieux de m'être expliqué avec lui. De m'être ouvert aussi. J'comprends pas pourquoi j'en suis là, mais je n'arrive pas à me l'ôter de la tête. Je repense à notre conversation, je me la repasse en boucle dans mes pensées, comme une musique, comme l'épisode d'une série. Et j'me retrouve à sourire tout seul comme un con. Un sourire qui disparaît à chaque fois que je la revois partir. Je ne sais pas si j'ai encore une chance.. J'espère que oui. Qu'une connerie ne brise pas ce qui pourrait être une belle histoire, avant qu'elle ne commence.
Les jours se suivent, et bien hélas se ressemblent. D'escortes en patrouille, de positions en positions, je n'ai plus le temps de ne penser qu'à elle, et pourtant. Elle est dans mon esprit, quand je tiens mon arme en joue face à des habitants suspects. Quand je suis seul au camp, avec une simple cigarette. Et quand elle m'évite. J'ai beau chercher le contact de son regard, elle fuit comme une anguille, avant même que je ne puisse l'approcher. Le message est clair, et même s'il me fait mal, je commence à l'accepter. Après tout.. nous ne sommes pas dans un bar à cocktails.
Il fait très chaud aujourd'hui, à Kaboul. Beaucoup trop chaud pour continuer de porter l'entièreté de mon uniforme. J'ai laissé tomber la veste et le casque. Après tout, pour distribuer la bouffe, je ne suis pas en service. Je sais que ça ne dissuadera pas l'ennemi de m'attaquer s'il me croise, mais de toutes façons.. crever de leurs balles ou crever de chaud, le résultat reste identique. Arrivé sur le camp, elle est la première personne que je vois. Je la regarde partir dans cette infirmerie sous toile... et je m'y rend. J'en aurai le coeur net, cette fois. Si elle ne veut pas de ma présence, alors elle me dira de partir, et je partirai. Mais pas sans essayer une dernière fois.. Non, pas rendre les armes avant un dernier essai.
Je me retrouve à l'entrée de cette tente, tentant de rassembler et trier la horde de mots qui envahit mon cerveau. Que vais je lui dire ? Ah ben bravo, super le plan. Je fais quoi, j'lui raconte une blague sur les brunes, j'fais une pirouette puis j'lui joue du trombone ? Roh, aux diables ces pensées, je verrai bien.. Et justement, le moment est venu de voir.
Sortant hors de la tente, elle me percute. En plein de le mille, si j'ose dire. C'est sûr, dans mes rêves mes plus fous, je l'imagine sauter dans mes bras mais là.. C'est un peu gros, tout de même, haha. Je la regarde sans rien dire, je vois sa réaction, ses grands yeux pris de panique et ses joues rougissantes. Est elle en train de perdre ses moyens, comme moi le jour où je l'ai abordée ? Je me sens étrangement serein. L'idée de lui reparler était une source de stress, mais on dirait bien que celui ci s'est totalement envolé.
" Salut, Izzy.
Je lui répond doucement, lui offrant la mine la plus rassurante possible. Un petit sourire en coin pour la mettre à l'aise, je l'espère. Je ne veux pas qu'elle se volatilise, se cachant derrière une excuse. Non, pas cette fois. Je suis bien déterminé à lui parler. Bien décidé à remonter dans son estime, bien plus haut que cette place de pauvre mec lourd que je dois occuper actuellement.
Excuse moi.. Je ne t'ai pas fait mal ?
Je hausse les sourcils, inquiet de voir son corps de jeune femme heurter celui d'un soldat endurcit par la guerre et la poussière.
Je suis venu pour te parler. Pour te dire que je ne suis pas ce que tu penses que je suis. Je suis venu te voir pour que tu ne m'évites plus. Je te demande une chance de me rattraper. Et si tu me dis non, alors je partirai, et je ne viendrai plus t'ennuyer.
Je lève les yeux vers cet infirmier qui joue du coude avec son ami pour l'avertir, sûrement, qu'une scène romantique est sur le point de se jouer. C'est vachement drôle, jusqu'à ce que je plisse les yeux pour affirmer que non, ça ne l'est pas.
Si tu veux, allons plus loin, d'accord ?
Un dernier sourire, pour l'inviter à se joindre à moi. A me suivre là où.. en fait je n'ai aucune idée d'où aller. Un coin reculé, à l'ombre si possible. Un endroit où nous pourrons parler librement, à l'abri des oreilles, des regards, des jugements, des comiques et des.. aspirateurs.
C'est étrange comme j'ai confiance en moi, là, maintenant. Je n'arrive pas à me l'expliquer..
Le retour à la base n'est pas des plus joyeux, boudant royalement Andy comme s'il était du poisson pourri abandonné dans une chaussette sale. Nos seuls rapports sont totalement lié à notre mission ici. Et un fois à l'intérieur de notre camp, je l'attrape dans un coin, pour lui parler.. très franchement.
" Putain Andy, mais t'en as pas marre de toujours foutre la merde en jouant au con ? T'as tout fait foirer !
Oh OH OH ! Du calme blanche neige ! C'est qu'une meuf parmi tant d'autres et j'me suis mouillé pour que t'ailles choper tranquillement, VU ? J'me suis retrouvé avec ta merde sur les chaussures ET avec ta putain de louche dans la main, pour que tu ailles choper. C'est quoi ta crise de Diva ?!
... PAS une meuf parmi tant d'autres, du con !
Attends, t'es amoureux ou quoi ?
...
Oh smiley tu vas pas m'faire le coup du silence, merde. T'as pas fini de faire la gueule pour un cul pas plus large que ça ?!
... J'en sais RIEN ! J'la connais pas merde ! Et sans tes conneries ce serait p'tête un peu moins le cas, maintenant. Tu veux que j'te dise ?! OUI, elle me plaît. VRAIMENT. Tu comprends ?!! C'est pas parce que j'me sens seul et que j'veux... choper comme tu dis. Je.. je sais pas. Ca m'est tombé dessus comme ça.. J'peux pas expliquer. Et quand j'lui parlais.. Caramel.. j'vais pas te faire la scène du mec qui dit qu'il n'avait jamais ressenti ça avant, c'est des conneries.. Tout ce que j'peux t'dire, c'est que.. j'me sentais bien. Pendant ces quelques minutes j'me suis senti.. bien. Et j'aurai voulu que ça ne s'arrête pas.
.. Oh putain il a eu un coup de foudre ! HEY LES MECS ! Y A SMILEY QUI... MHHHMHHPHMUUUHMPH .. mfFfnnmfmmfrepnemmmngnnn !! MGNGMNNN !
Ca, c'est le bruit qu'émet un caramel à qui on pose une main ferme sur la bouche.
Ferme là! Merde !
Mgnn... gnah !! Okay ! OKAY ! C'est bon. J'fais pas chier, j'ai compris, c'est sérieux.
Je le regarde, les deux sourcils haussé, la tête légèrement penchée. Il va vraiment faire ça ? J'ai du mal à y croire.
Oui j'te jure, okay, j'fais plus chier. T'sais quoi, j'irai m'excuser personnellement auprès de Dame Guenièvre - il mime alors une révérence en roulant des yeux, un sourire béat aux lèvres -, comme ça elle sera contente et souriante ET vous pourrez nous faire des.. des bébés entre blond et roux. Muhahahaha !
... Tais toi et va t'trouver une chinoise, tiens. - Léger sourire aux lèvres -
Ah non, une japonaise. Comme ça, on fera des japonègres. Muhahaha ! J'me casse, j'vais aller me laver le.. "
Passons cette fin lamentable. Notre discussion est finie, et je me sens mieux de m'être expliqué avec lui. De m'être ouvert aussi. J'comprends pas pourquoi j'en suis là, mais je n'arrive pas à me l'ôter de la tête. Je repense à notre conversation, je me la repasse en boucle dans mes pensées, comme une musique, comme l'épisode d'une série. Et j'me retrouve à sourire tout seul comme un con. Un sourire qui disparaît à chaque fois que je la revois partir. Je ne sais pas si j'ai encore une chance.. J'espère que oui. Qu'une connerie ne brise pas ce qui pourrait être une belle histoire, avant qu'elle ne commence.
Les jours se suivent, et bien hélas se ressemblent. D'escortes en patrouille, de positions en positions, je n'ai plus le temps de ne penser qu'à elle, et pourtant. Elle est dans mon esprit, quand je tiens mon arme en joue face à des habitants suspects. Quand je suis seul au camp, avec une simple cigarette. Et quand elle m'évite. J'ai beau chercher le contact de son regard, elle fuit comme une anguille, avant même que je ne puisse l'approcher. Le message est clair, et même s'il me fait mal, je commence à l'accepter. Après tout.. nous ne sommes pas dans un bar à cocktails.
Il fait très chaud aujourd'hui, à Kaboul. Beaucoup trop chaud pour continuer de porter l'entièreté de mon uniforme. J'ai laissé tomber la veste et le casque. Après tout, pour distribuer la bouffe, je ne suis pas en service. Je sais que ça ne dissuadera pas l'ennemi de m'attaquer s'il me croise, mais de toutes façons.. crever de leurs balles ou crever de chaud, le résultat reste identique. Arrivé sur le camp, elle est la première personne que je vois. Je la regarde partir dans cette infirmerie sous toile... et je m'y rend. J'en aurai le coeur net, cette fois. Si elle ne veut pas de ma présence, alors elle me dira de partir, et je partirai. Mais pas sans essayer une dernière fois.. Non, pas rendre les armes avant un dernier essai.
Je me retrouve à l'entrée de cette tente, tentant de rassembler et trier la horde de mots qui envahit mon cerveau. Que vais je lui dire ? Ah ben bravo, super le plan. Je fais quoi, j'lui raconte une blague sur les brunes, j'fais une pirouette puis j'lui joue du trombone ? Roh, aux diables ces pensées, je verrai bien.. Et justement, le moment est venu de voir.
Sortant hors de la tente, elle me percute. En plein de le mille, si j'ose dire. C'est sûr, dans mes rêves mes plus fous, je l'imagine sauter dans mes bras mais là.. C'est un peu gros, tout de même, haha. Je la regarde sans rien dire, je vois sa réaction, ses grands yeux pris de panique et ses joues rougissantes. Est elle en train de perdre ses moyens, comme moi le jour où je l'ai abordée ? Je me sens étrangement serein. L'idée de lui reparler était une source de stress, mais on dirait bien que celui ci s'est totalement envolé.
" Salut, Izzy.
Je lui répond doucement, lui offrant la mine la plus rassurante possible. Un petit sourire en coin pour la mettre à l'aise, je l'espère. Je ne veux pas qu'elle se volatilise, se cachant derrière une excuse. Non, pas cette fois. Je suis bien déterminé à lui parler. Bien décidé à remonter dans son estime, bien plus haut que cette place de pauvre mec lourd que je dois occuper actuellement.
Excuse moi.. Je ne t'ai pas fait mal ?
Je hausse les sourcils, inquiet de voir son corps de jeune femme heurter celui d'un soldat endurcit par la guerre et la poussière.
Je suis venu pour te parler. Pour te dire que je ne suis pas ce que tu penses que je suis. Je suis venu te voir pour que tu ne m'évites plus. Je te demande une chance de me rattraper. Et si tu me dis non, alors je partirai, et je ne viendrai plus t'ennuyer.
Je lève les yeux vers cet infirmier qui joue du coude avec son ami pour l'avertir, sûrement, qu'une scène romantique est sur le point de se jouer. C'est vachement drôle, jusqu'à ce que je plisse les yeux pour affirmer que non, ça ne l'est pas.
Si tu veux, allons plus loin, d'accord ?
Un dernier sourire, pour l'inviter à se joindre à moi. A me suivre là où.. en fait je n'ai aucune idée d'où aller. Un coin reculé, à l'ombre si possible. Un endroit où nous pourrons parler librement, à l'abri des oreilles, des regards, des jugements, des comiques et des.. aspirateurs.
C'est étrange comme j'ai confiance en moi, là, maintenant. Je n'arrive pas à me l'expliquer..
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