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What if all of this was a nightmare?
Lun 2 Nov 2015 - 17:57
27 ans • Américaine • Sculptrice • Emerald Freedom
On m'a souvent dit que je ressemblais beaucoup à ma mère. Pour ceux qui l'ont connue en tout cas. Disons simplement qu'elle m'a bien élevée. Que dire sur moi? J'avoue que je ne suis pas très douée pour me jeter des fleurs ou pour me décrire réellement. Je préfère généralement laisser les gens se faire leur propre avis sur la chose. Enfin, s'il le faut vraiment. On commence par les qualités? Histoire de pas tout de suite passer pour une folle? Ouais, on va faire ça. Bon... D'abord il faut dire que je suis quelqu'un qui porte un très grand intérêt au respect. Que ce soit envers des individus ou bien des lieux, j'ai toujours mis un point d'honneur à être respectueuse. Bon, évidemment il faut pas non plus pousser mémé dans les orgies. C'est pas ça qu'on dit? Bref. On me décrit généralement comme quelqu'un d'assez rusée. J'arrive toujours à trouver une combine pour me tirer d'une situation délicate ou bien à trouver quelque chose auquel personne n'aurait jamais pensé. Un vrai renard, comme on dit. Malgré ça, je me laisse souvent divaguer. Flotter au gré de mon imagination et parfois même dire des choses auxquelles je pense et qui pour moi seront logiques alors qu'elles seront totalement farfelues pour d'autres. Ce qui fait que parfois je passe pour une extraterrestre. Malgré tout ça, je reste quelqu'un de très dévouée. Je ne laisserai jamais quelqu'un tomber. Peu importe ce que je dois faire pour ça. Et puis je suis empathique aussi. J'arrive très bien à identifier les sentiments des autres et les aider avec ça. Bon, je suis pas psy non plus hein. Faut pas abuser. Parlons maintenant de quelque chose de moins... rigolo. Tous mes défauts. Parce qu'évidemment, ce que je viens de dire n'était que la partie visible de l'iceberg. Là, on passe à la partie cachée sous l'eau. Premièrement, je suis assez... possessive. Et qui dit possessive dit jalouse. Combinez la jalousie à l'imagination et je vous laisse faire vos conclusions. C'est pas un bon mélange. Je me tourne très vite des films. A tout ça, rajoutez encore le fait que je suis relativement bagarreuse, surprotectrice, caractérielle et méfiante... Oui, j'avoue que ça fait un sacré cocktail explosif. J'aime pas qu'on me cherche des noises ou qu'on en cherche à ceux à qui je tiens. Du coup, ça m'arrive souvent de me battre. Et comme j'ai fait vingt ans d'Aïkido... Je sais bien me battre. Je me méfie souvent des autres. On ne sait jamais ce qu'ils peuvent avoir en tête. Autant ne pas se jeter tête baissée dans un piège ou dans une situation dont on ne sortira pas de si tôt. Et puis aussi, comme dit, faut pas me chier dans les bottes. Parce que si je m'énerve, c'est presque impossible de me calmer. Il n'y a que peu de personnes qui y parviennent. Autrement, que dire?... Ah oui! Je suis perfectionniste. Je déteste quand une chose est commencée mais pas achevée. Quand quelque chose n'est pas parfaitement "carré". Je suis capable de péter un câble uniquement parce qu'un réveil n'est pas réglé sur un chiffre terminant par zéro ou cinq. Oui oui, je vous assure que c'est vrai. Et puis quand je range quelque chose, ça doit toujours être parfaitement aligné avec le reste. Quant à mes sculptures... Je vous laisse imaginer combien de fois je m'y reprends avant de trouver quelque chose correct. Mais bon. On fait avec.
Tout au long de ma vie, on m'a dit que j'aurais certainement pu et dû faire mannequin. Mais en toute franchise, ce n'était pas du tout ce qui m'intéressait. J'aurais dû faire un métier qui ne me plaisait pas juste parce que je mesure 1 mètre 73 et que je pèse 54 kg? Merci mais non merci. En plus, il faut avouer que ce n'est pas trop mon style vestimentaire de toute façon, toutes ces robes. Alors certes, j'en portais quand j'avais une exposition ou quoi, mais c'était loin d'être le plus fréquemment. Généralement, on me voit plus en jeans, basket et t-shirt ou chemise à carreaux. C'est ça mon style. J'aime pas prétendre être la fille à la pointe de la mode comme font les trois quarts des autres filles. J'ai mon style, ma personnalité, et je me fiche bien de ce que pensent les autres.
Ce soir, c’est le grand soir. Qui aurait pu imaginer que j’en serais la aujourd’hui ? En toute honnêteté, pas moi. Vivre sa première exposition d’art a seulement 20 ans, il faut admettre que c’est très rare quand même. Non ? J’aimerais tellement que maman soit là pour voir ça… Malheureusement elle nous a quittés quand j'avais 18 ans. Elle rentrait de l'hôpital après une chimio quand un chauffard totalement bourré lui est rentré dedans. Je pense que je me souviendrais toute ma vie du moment où j’ai appris la chose. J’étais la seule qui était encore réveillée lorsque quelqu’un sonna à la porte. Et en allant ouvrir, je vis un policier retirer son couvre-chef et me regarder avec pitié. Je ne suis pas idiote. Je savais ce que ça signifiait. Le plus dur fut encore d’aller annoncer ça à mon beau-père. Et a ma petite sœur… Marc, mon beau-père, est comme mon vrai père. Peut-être que c’est parce que je n'ai jamais rencontré l’autre ? Allez savoir. Quoi qu’il en soit, ce fut très dur pour chacun de nous. Je crois qu’on a encore du mal aujourd’hui. Marc, lui, ne s’en est jamais remis. Maman était l’amour de sa vie. Il est tombé dans une sévère dépression quand elle est décédée. A l’heure actuelle, il est dans un asile où son médecin l’a interné parce qu’il avait trop d’idées noires à son gout. Du coup, Liz vit avec moi depuis le décès de maman. Etant donné qu’elle a quatre ans de moins que moi, j’ai obtenu sa garde comme j’étais déjà majeure et pas elle. Par conséquent, elle m’a suivie quand j’ai déménagé de la Nouvelle-Orléans pour venir m’installer à Washington. Enfin, dans la proche banlieue. Je ne roule pas sur l’or non plus. En fait ça n’a jamais été le cas dans la famille. Pourtant, nous nous sommes toujours débrouillés pour que Liz ne manque jamais de rien. Hein ? De quoi est-ce que je fais une expo ? Ah oui, pardon. Il s’agit de l’exposition de mes sculptures. Oui, je suis une artiste. Et oui, je sais aussi qu’entre « artiste » et « autiste » il n’y a qu’une lettre. Ma sœur se fait toujours un malin plaisir de me le rappeler. Mais je sais qu’elle dit ça par affection. Et je me rends compte à peine maintenant que je ne me suis toujours pas présentée. Moi c’est Samantha. Mais faites comme tout le monde et appelez-moi Sam. En fait, personne ne m’appelle jamais par mon prénom entier. Et ce n’est pas plus mal. Je préfère de loin Sam à Samantha.
Vous vous demandez surement comment s'est déroulé le reste de ma vie? Après tout, j'ai fait qu'un très bref résumé à l'instant. J'ai dit l'essentiel tout en oubliant pas mal de choses. Enfin, c'est l'essence même d'un résumé après tout. Bref. Comme dit précédemment, je suis née à la Nouvelle-Orléans. Donc oui, j'ai baigné dans toute cette culture vaudou dont on parle dans les dessins animés du genre La Princesse et la Grenouille de Disney, ou bien dans l'une des saisons d'American Horror Story. Disons que du coup ce n'est pas quelque chose qui me choque personnellement. Et j'ai eu beaucoup de mal à m'adapter au changement d'ambiance quand j'ai décidé de prendre mes cartons et de partir pour la capitale. Revenons-en à nos moutons. Je suis donc née le sept juin mille neuf cent quatre-vingt huit. Je ne me souviens pas de ce jour, bien évidemment, mais de ce qu'on m'en a raconté. Ma mère disait toujours que c'était l'un des plus beaux jours de sa vie. Il faisait très chaud et elle travaillait dans le jardin, s'occupait de ses plantes comme elle le pouvait vu son état de santé. Puis elle a senti qu'elle perdait les eaux et elle s'est empressée d'appeler la voisine qui elle aussi était dehors. Elles sont parties toutes deux pour l'hôpital où ma mère travaillait habituellement et c'était parti pour dix-huit heures de travail qui finalement me firent arriver. Une petite crevette blonde et frippée venait de voir le jour pour la première fois de sa vie. Je ne peux qu'imaginer l'effet que ça doit faire de devenir maman, de se dire qu'on vient de donner la vie. Mon père quant à lui, je ne l'ai jamais connu. Il a abandonné ma mère quand il a appris qu'elle était enceinte. Très classe n'est-ce pas? Pour autant, son absence ne m'a jamais vraiment pénalisée. D'autant plus que très tôt ma mère rencontra mon beau-père, Marc. J'avais deux ans, quelque chose comme ça. Et quand j'ai eu quatre ans, j'ai aussi eu le plus beau cadeau qu'on puisse imaginer: une petite soeur. C'était immédiatement devenu le centre même de mon univers. Elle était en un instant passée de concept abstrait à l'essence même de mon existence. Il ne passait jamais un jour sans que je ne fasse tout pour elle. Je lui préparais ses biberons avec ma mère et Marc, je la faisais dormir le soir, et j'en passe. Et malgré les années qui passaient, mon arrivée dans l'adolescence et tout ça, j'ai jamais changé. Ma petite soeur, c'était le coeur de mon quotidien. Enfin, même si ce n'est que ma demie-soeur dans les faits, je n'y ai jamais accordé la moindre importance. Même si elle avait été conçue par des gens que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve et qu'elle avait été adoptée par la suite par notre famille, je l'aurais aimée tout autant. Enfin bref. Tout ça pour dire qu'elle est vraiment très importante pour moi. J'ai tellement de bons souvenirs avec elle qu'il en est presque impossible de tous les raconter.
Quand j'avais sept ans, j'ai commencé à expérimenter ce qui devint par la suite l'une de mes deux passions. J'avais vu une fois à la télé des gens qui se battaient. C'était vraiment impressionnant. Je voulais savoir faire pareil. Et c'est ainsi que je me suis mise à l'Aïkido. Aujourd'hui j'ai vingt-sept ans et je n'ai jamais arrêté. On dirait pas comme ça, mais c'est vraiment très pratique. Et puis d'un autre côté ça permet aussi de se la péter devant sa copine et de se rendre impressionnante pour se faire respecter des autres. Hein? Quoi? Oui, j'ai parlé d'une copine oui. C'est à mes quinze ans que j'ai fait mon coming-out. Et je vous assure que oui, c'était compliqué. On était au début des années 2000, c'était pas aussi bien vu que maintenant. Beaucoup de mes anciennes amies m'ont tourné le dos en pensant que j'étais devenue une sorte de bête de foire qui risquait de les attraper et les violer au détour d'un casier. J'avoue que je l'ai très mal vécu. Je ne vois pas l'intérêt de dire que pour moi ça n'a pas été dur, puisque ça l'a été. Mais comme on dit, c'est ce genre d'épreuves qui nous font grandir. C'est vrai. J'ai appris à passer au dessus de ce que les autres disaient de moi ou pouvaient bien penser de moi, tant que j'étais à mon aise. J'avais eu peur de la réaction de Marc, de celle de ma mère et de celle de Liz. Je ne voulais pas les décevoir. Fort heureusement, ça n'a pas été le cas. Bien au contraire, ils ont été fortement surpris de se rendre compte d'à quel point j'étais courageuse d'oser avouer ça au grand public. Je leur avais simplement répondu que j'avais pas envie de passer ma vie à me cacher. Et c'est alors que je pensais qu'enfin tout allait bien que les choses ont dégénéré. Ma mère a développé ce putain de cancer. Apparemment, d'après les médecins, c'était quelque chose qui allait considérablement réduire son espérance de vie mais qui pouvait être traité et peut-être minimisé. Et on a tous été assez idiots pour y croire. Au fil des années, son état a commencé à décliner de plus en plus. Trois ans ça a duré tout ce cirque. Trois longues années. J'aurais voulu arrêter le lycée, histoire de pouvoir rester tout le temps avec ma mère. Mais j'avais pas encore l'âge qu'il fallait. Du coup, dès que je pouvais sécher les cours je le faisais. Je vous laisse deviner le nombre de fois que le téléphone sonnait à la maison et le nombre de lettres que je recevais pour trop grand absentéisme. J'ai commencé à travailler, faire des petits boulots par ci par là pour compenser le fait qu'elle ne pouvait plus travailler. J'ai tout fait pour que ma petite soeur puisse continuer de vivre une vie aussi normale que possible. C'est à cette période que je me suis mise à faire des sculptures. A la base c'était uniquement pour me détendre, passer le temps, tenter d'oublier un peu tout ce qui se passait dans ma vie. Et ça a été une vraie révélation. C'est pour ma mère que j'ai continué de faire ça et qu'aujourd'hui j'en ai fait mon travail à temps plein. Elle s'est servie des contacts qu'elle avait pour me faire connaître un peu, et c'est grâce à son meilleur ami que j'ai obtenu l'expo que je présente à Seattle en ce moment.
Après le décès de maman et l'internement de Marc juste après, j'ai décidé de déménager à Washington. C'était là qu'habitait le meilleur ami de ma mère, et il avait promis de nous aider à nous en sortir toutes les deux. Je gagnais pas vraiment bien ma vie mais il a fait en sorte qu'on parvienne à joindre les deux bouts. Alors certes, il y avait des jours où je ne mangeais pas, où je prétendais ne pas avoir faim, juste pour que ma cadette puisse manger à sa faim. Mais c'est ça le boulot d'une grande soeur non? Il nous a fallu beaucoup de temps pour nous en remettre. J'ai tenu le choc pour Liz. Sans elle, je me serais certainement écroulée très rapidement. Puis on a remonté la pente, lentement. C'est d'ailleurs peu de temps après que j'ai réncontré cette fille sur le net. Elle s'appelait Kristen. Une militaire. Métier que je pourrais jamais faire au passage... On a commencé à discuter via internet pendant un long moment. On s'est pas mal rapprochées jusqu'au jour où on a décidé de se voir, histoire de sympathiser davantage et puis même de dire qu'on était de vraies "amies" plus que de simples connaissances du net. Puis les rencontres devinrent des rendez-vous... Et on a fini par se mettre ensemble. Et oui. Le plus bizarre, c'était qu'à la base je l'avais aidée à remonter la pente après le décès brutal de son fiancé. Oui, j'ai bien dit SON fiancé. Me demandez pas comment ça se fait que du coup elle se soit mise avec moi. Je m'en plains pas. Malheureusement, comme tout militaire, elle dût repartir un jour. Au début c'était pour de courtes durées. Puis ça devint de plus en plus long. Moi j'étais là, à attendre son retour, sans jamais vraiment savoir si elle allait revenir ou bien si un agent allait se présenter à ma porte, encore une fois, pour m'annoncer la mort d'un être cher à mon coeur. C'est la raison pour laquelle j'avais décidé de rompre avec elle. Je ne dis pas que je n'ai jamais regretté cette décision. Car pour la première fois de ma vie, j'étais tombée amoureuse. Peut-être que c'est la raison pour laquelle ça m'avait fait si mal de la voir choisir son métier plutôt que moi. Ce n'était peut-être tout simplement pas réciproque. Peut-être que j'étais simplement une expérience, un passe temps pour penser à autre chose en attendant d'aller mieux. Allez savoir. Aujourd'hui les choses sont différentes. J'ai vingt-sept ans et je pars pour un mois à Seattle pour mon expo. Liz quant à elle me rejoindra aux alentours du quinze octobre. C'est le jour de la grande inauguration, le quinze. Avant j'y vais déjà pour tout préparer et mettre en place. On verra bien si ça plaira autant qu'à Washington. Même si le temps à passé, j'ai toujours cette fille dans un coin de ma tête. Je me demande ce qu'elle devient, si elle se souvient de moi, si elle est toujours en vie... Décidément ma pauvre Sam, tu es quand même stupide dans le fond.
Vous vous demandez surement comment s'est déroulé le reste de ma vie? Après tout, j'ai fait qu'un très bref résumé à l'instant. J'ai dit l'essentiel tout en oubliant pas mal de choses. Enfin, c'est l'essence même d'un résumé après tout. Bref. Comme dit précédemment, je suis née à la Nouvelle-Orléans. Donc oui, j'ai baigné dans toute cette culture vaudou dont on parle dans les dessins animés du genre La Princesse et la Grenouille de Disney, ou bien dans l'une des saisons d'American Horror Story. Disons que du coup ce n'est pas quelque chose qui me choque personnellement. Et j'ai eu beaucoup de mal à m'adapter au changement d'ambiance quand j'ai décidé de prendre mes cartons et de partir pour la capitale. Revenons-en à nos moutons. Je suis donc née le sept juin mille neuf cent quatre-vingt huit. Je ne me souviens pas de ce jour, bien évidemment, mais de ce qu'on m'en a raconté. Ma mère disait toujours que c'était l'un des plus beaux jours de sa vie. Il faisait très chaud et elle travaillait dans le jardin, s'occupait de ses plantes comme elle le pouvait vu son état de santé. Puis elle a senti qu'elle perdait les eaux et elle s'est empressée d'appeler la voisine qui elle aussi était dehors. Elles sont parties toutes deux pour l'hôpital où ma mère travaillait habituellement et c'était parti pour dix-huit heures de travail qui finalement me firent arriver. Une petite crevette blonde et frippée venait de voir le jour pour la première fois de sa vie. Je ne peux qu'imaginer l'effet que ça doit faire de devenir maman, de se dire qu'on vient de donner la vie. Mon père quant à lui, je ne l'ai jamais connu. Il a abandonné ma mère quand il a appris qu'elle était enceinte. Très classe n'est-ce pas? Pour autant, son absence ne m'a jamais vraiment pénalisée. D'autant plus que très tôt ma mère rencontra mon beau-père, Marc. J'avais deux ans, quelque chose comme ça. Et quand j'ai eu quatre ans, j'ai aussi eu le plus beau cadeau qu'on puisse imaginer: une petite soeur. C'était immédiatement devenu le centre même de mon univers. Elle était en un instant passée de concept abstrait à l'essence même de mon existence. Il ne passait jamais un jour sans que je ne fasse tout pour elle. Je lui préparais ses biberons avec ma mère et Marc, je la faisais dormir le soir, et j'en passe. Et malgré les années qui passaient, mon arrivée dans l'adolescence et tout ça, j'ai jamais changé. Ma petite soeur, c'était le coeur de mon quotidien. Enfin, même si ce n'est que ma demie-soeur dans les faits, je n'y ai jamais accordé la moindre importance. Même si elle avait été conçue par des gens que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve et qu'elle avait été adoptée par la suite par notre famille, je l'aurais aimée tout autant. Enfin bref. Tout ça pour dire qu'elle est vraiment très importante pour moi. J'ai tellement de bons souvenirs avec elle qu'il en est presque impossible de tous les raconter.
Quand j'avais sept ans, j'ai commencé à expérimenter ce qui devint par la suite l'une de mes deux passions. J'avais vu une fois à la télé des gens qui se battaient. C'était vraiment impressionnant. Je voulais savoir faire pareil. Et c'est ainsi que je me suis mise à l'Aïkido. Aujourd'hui j'ai vingt-sept ans et je n'ai jamais arrêté. On dirait pas comme ça, mais c'est vraiment très pratique. Et puis d'un autre côté ça permet aussi de se la péter devant sa copine et de se rendre impressionnante pour se faire respecter des autres. Hein? Quoi? Oui, j'ai parlé d'une copine oui. C'est à mes quinze ans que j'ai fait mon coming-out. Et je vous assure que oui, c'était compliqué. On était au début des années 2000, c'était pas aussi bien vu que maintenant. Beaucoup de mes anciennes amies m'ont tourné le dos en pensant que j'étais devenue une sorte de bête de foire qui risquait de les attraper et les violer au détour d'un casier. J'avoue que je l'ai très mal vécu. Je ne vois pas l'intérêt de dire que pour moi ça n'a pas été dur, puisque ça l'a été. Mais comme on dit, c'est ce genre d'épreuves qui nous font grandir. C'est vrai. J'ai appris à passer au dessus de ce que les autres disaient de moi ou pouvaient bien penser de moi, tant que j'étais à mon aise. J'avais eu peur de la réaction de Marc, de celle de ma mère et de celle de Liz. Je ne voulais pas les décevoir. Fort heureusement, ça n'a pas été le cas. Bien au contraire, ils ont été fortement surpris de se rendre compte d'à quel point j'étais courageuse d'oser avouer ça au grand public. Je leur avais simplement répondu que j'avais pas envie de passer ma vie à me cacher. Et c'est alors que je pensais qu'enfin tout allait bien que les choses ont dégénéré. Ma mère a développé ce putain de cancer. Apparemment, d'après les médecins, c'était quelque chose qui allait considérablement réduire son espérance de vie mais qui pouvait être traité et peut-être minimisé. Et on a tous été assez idiots pour y croire. Au fil des années, son état a commencé à décliner de plus en plus. Trois ans ça a duré tout ce cirque. Trois longues années. J'aurais voulu arrêter le lycée, histoire de pouvoir rester tout le temps avec ma mère. Mais j'avais pas encore l'âge qu'il fallait. Du coup, dès que je pouvais sécher les cours je le faisais. Je vous laisse deviner le nombre de fois que le téléphone sonnait à la maison et le nombre de lettres que je recevais pour trop grand absentéisme. J'ai commencé à travailler, faire des petits boulots par ci par là pour compenser le fait qu'elle ne pouvait plus travailler. J'ai tout fait pour que ma petite soeur puisse continuer de vivre une vie aussi normale que possible. C'est à cette période que je me suis mise à faire des sculptures. A la base c'était uniquement pour me détendre, passer le temps, tenter d'oublier un peu tout ce qui se passait dans ma vie. Et ça a été une vraie révélation. C'est pour ma mère que j'ai continué de faire ça et qu'aujourd'hui j'en ai fait mon travail à temps plein. Elle s'est servie des contacts qu'elle avait pour me faire connaître un peu, et c'est grâce à son meilleur ami que j'ai obtenu l'expo que je présente à Seattle en ce moment.
Après le décès de maman et l'internement de Marc juste après, j'ai décidé de déménager à Washington. C'était là qu'habitait le meilleur ami de ma mère, et il avait promis de nous aider à nous en sortir toutes les deux. Je gagnais pas vraiment bien ma vie mais il a fait en sorte qu'on parvienne à joindre les deux bouts. Alors certes, il y avait des jours où je ne mangeais pas, où je prétendais ne pas avoir faim, juste pour que ma cadette puisse manger à sa faim. Mais c'est ça le boulot d'une grande soeur non? Il nous a fallu beaucoup de temps pour nous en remettre. J'ai tenu le choc pour Liz. Sans elle, je me serais certainement écroulée très rapidement. Puis on a remonté la pente, lentement. C'est d'ailleurs peu de temps après que j'ai réncontré cette fille sur le net. Elle s'appelait Kristen. Une militaire. Métier que je pourrais jamais faire au passage... On a commencé à discuter via internet pendant un long moment. On s'est pas mal rapprochées jusqu'au jour où on a décidé de se voir, histoire de sympathiser davantage et puis même de dire qu'on était de vraies "amies" plus que de simples connaissances du net. Puis les rencontres devinrent des rendez-vous... Et on a fini par se mettre ensemble. Et oui. Le plus bizarre, c'était qu'à la base je l'avais aidée à remonter la pente après le décès brutal de son fiancé. Oui, j'ai bien dit SON fiancé. Me demandez pas comment ça se fait que du coup elle se soit mise avec moi. Je m'en plains pas. Malheureusement, comme tout militaire, elle dût repartir un jour. Au début c'était pour de courtes durées. Puis ça devint de plus en plus long. Moi j'étais là, à attendre son retour, sans jamais vraiment savoir si elle allait revenir ou bien si un agent allait se présenter à ma porte, encore une fois, pour m'annoncer la mort d'un être cher à mon coeur. C'est la raison pour laquelle j'avais décidé de rompre avec elle. Je ne dis pas que je n'ai jamais regretté cette décision. Car pour la première fois de ma vie, j'étais tombée amoureuse. Peut-être que c'est la raison pour laquelle ça m'avait fait si mal de la voir choisir son métier plutôt que moi. Ce n'était peut-être tout simplement pas réciproque. Peut-être que j'étais simplement une expérience, un passe temps pour penser à autre chose en attendant d'aller mieux. Allez savoir. Aujourd'hui les choses sont différentes. J'ai vingt-sept ans et je pars pour un mois à Seattle pour mon expo. Liz quant à elle me rejoindra aux alentours du quinze octobre. C'est le jour de la grande inauguration, le quinze. Avant j'y vais déjà pour tout préparer et mettre en place. On verra bien si ça plaira autant qu'à Washington. Même si le temps à passé, j'ai toujours cette fille dans un coin de ma tête. Je me demande ce qu'elle devient, si elle se souvient de moi, si elle est toujours en vie... Décidément ma pauvre Sam, tu es quand même stupide dans le fond.
Pourquoi est-ce que tout devait se passer comme ça? Les choses commençaient à devenir enfin plus stables, pour moi, pour Liz. On s'était créé un petit train de vie parfait. Et bien entendu, il fallait que tout s'effondre. Elle devait me rejoindre à Seattle aux alentours du milieu du mois d'octobre. Mais je n'ai pas la moindre idée de si elle est arrivée ou non. C'est pile à cette période que tout est parti en sucette. Les militaires sont arrivés de plus en plus nombreux dans la ville, les médias diffusaient des messages d'alerte... Evidemment, avec tout ça, les lignes téléphoniques étaient toutes saturées. Pas moyen de joindre ma soeur. Pas une seule nouvelle depuis. Les messages des médias étaient clairs. Il fallait se déplacer le moins possible pour éviter de gêner les militaires. Du coup, impossible de partir à la recherche de ma soeur. Des camps de réfugiés ont été installés dans Seattle. Et il faut avouer que dans ma chambre d'hôtel, je ne me sentais pas vraiment à l'aise. Donc... j'ai bien vite opté pour me rendre dans l'un d'eux. Le plus proche était le camp établi dans le Garfield High School. C'est donc là que je me trouve depuis une petite semaine. Les militaires surveillent l'endroit... Et nous on attend. Tout part en vrille dehors. De plus en plus de gens sont rapatriés dans les différents camps de la ville. Apparemment, il y a de plus de violence dehors. Chaque jour qui passe, chaque heure, chaque minute, j'espère voir ma soeur arriver en compagnie de militaires. Savoir qu'elle est saine et sauve. Savoir que rien ne lui est arrivé. Qu'elle soit avec moi... Je crois que la perdre serait la pire chose qui pourrait m'arriver.
passeport :♦ recensement de l'avatar. - Code:
Amber Heard ♦ <bott>Sam I. Nelson</bott>
♦ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
♦ Sam
♦ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
♦ Nelson
♦ recensement du métier. - Code:
♦ Sculptrice
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Re: What if all of this was a nightmare?
Lun 2 Nov 2015 - 17:58
Salut
J'en connais un qui vas kiffer ton avatar Bon courage pour ta fiche !
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Re: What if all of this was a nightmare?
Jeu 5 Nov 2015 - 16:18
Le monstre de foire lève timidement une main immense et un sourire gêner apparait sur le faciès monstrueux de Bobby. Aussitôt le géant essaie de cacher sa laideur au yeux de la charmante dame.
Euh... Bienvenue et bonne chance... Euh... Fais attention à toi ok?
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Re: What if all of this was a nightmare?
Ven 6 Nov 2015 - 19:53
C'est à nous !
La fiche est plutôt bien il y a juste deux points qu'il faudrait revoir avant de pouvoir te valider ^^
- Tout d'abord, l'âge légal pour quitter l'école aux États-Unis n'est pas le même qu'en France. Cela dépend beaucoup des états mais en Louisiane c'est à 18 ans, donc elle n'a pas pu quitter l'école avant pour travailler et s'occuper de sa soeur. Il faudrait donc revoir cet aspect de l'histoire et ce qui en découle (le temps qu'elle passe avec sa mère etc etc) ^^
- J'ai beaucoup de mal avec l'aspect combattant du personnage. Je m'explique un peu mieux. La capoeira est considéré par certains comme un art martial, comme une simple danse par d'autres. Le fait est que ce n'est ni vraiment l'un ni vraiment l'autre. Ce qui est sûr en revanche, c'est que, de la bouche même d'enseignants, ce n'est pas une une technique efficace de self-defense. Certains mouvements peuvent être utilisés c'est sûr, mais la majorité des trucs non. Les backflips pour esquiver une attaque ça ne marche que dans les films, pas dans les combats de rue :p. Qu'elle sache bien esquiver, qu'elle soit agile, ça je veux bien mais qu'elle sache très bien se battre, comme tu dis, non.
Il en va de même pour le passage de l'agresseur dans la rue. Le personnage est pas ce qu'on pourrait qualifier d'imposant, ça serait plutôt l'inverse, elle l'était encore moins à quinze ans. Je doute sincèrement qu'elle soit capable de mettre le type à terre et le faire déguerpir, capoeira ou non.
Quand tu auras fini tes modifications, n'oublie pas de venir le signaler ici ^^
La fiche est plutôt bien il y a juste deux points qu'il faudrait revoir avant de pouvoir te valider ^^
- Tout d'abord, l'âge légal pour quitter l'école aux États-Unis n'est pas le même qu'en France. Cela dépend beaucoup des états mais en Louisiane c'est à 18 ans, donc elle n'a pas pu quitter l'école avant pour travailler et s'occuper de sa soeur. Il faudrait donc revoir cet aspect de l'histoire et ce qui en découle (le temps qu'elle passe avec sa mère etc etc) ^^
- J'ai beaucoup de mal avec l'aspect combattant du personnage. Je m'explique un peu mieux. La capoeira est considéré par certains comme un art martial, comme une simple danse par d'autres. Le fait est que ce n'est ni vraiment l'un ni vraiment l'autre. Ce qui est sûr en revanche, c'est que, de la bouche même d'enseignants, ce n'est pas une une technique efficace de self-defense. Certains mouvements peuvent être utilisés c'est sûr, mais la majorité des trucs non. Les backflips pour esquiver une attaque ça ne marche que dans les films, pas dans les combats de rue :p. Qu'elle sache bien esquiver, qu'elle soit agile, ça je veux bien mais qu'elle sache très bien se battre, comme tu dis, non.
Il en va de même pour le passage de l'agresseur dans la rue. Le personnage est pas ce qu'on pourrait qualifier d'imposant, ça serait plutôt l'inverse, elle l'était encore moins à quinze ans. Je doute sincèrement qu'elle soit capable de mettre le type à terre et le faire déguerpir, capoeira ou non.
Quand tu auras fini tes modifications, n'oublie pas de venir le signaler ici ^^
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Re: What if all of this was a nightmare?
Ven 6 Nov 2015 - 20:05
Jaden Preston a écrit:Les backflips pour esquiver une attaque ça ne marche que dans les films
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