For the same bone. | PV. Connor Shepard
Mar 3 Nov 2015 - 18:02
For the same bone. | Pv. Connor Shepard
Magnes-toi de sortir de là Ziggy. Il faut de la bouffe, et vite ! C’est exactement ce que se répétait notre ami depuis quelques heures désormais. Il était sorti de Seattle. Concrètement, il était assit sur un panneau routier sur lequel était écrit « South Seattle ». Ses jambes pendaient mollement en tapant régulièrement contre le métal, et son sac lui pesait sur les épaules. Un infecté grognait en se tapant la tête contre l’un des poteaux. Il ne fallait pas tirer. Parce que tirer à l’arme à feu semblait attirer ces gens. Mais est-ce qu’on pouvait encore parler de « gens » ? Pas sûr. L’estomac de Ziggy était bien vivant, et commençait à lui faire savoir. Il n’avait jamais été bien épais, mais la faim touchait tout le monde, sans exception.
Sortant son couteau, un couteau très grossier, de sa poche, Ziggy sauta du panneau alors que l’infecté grognait, pensant pouvoir planter ses dents dans quelque chose. Ziggy se contenta de partir en trottinant, sachant très bien qu’il ne pouvait pas le suivre bien loin. Il est vrai qu’à voir comme ça, Ziggy ne semblait pas particulièrement taillé pour la survie. Il portait une chemise bleue à rayure, un peu sale désormais, un pantalon de costume et des chaussures pointues, ses préférées qu’il mettait volontiers lorsqu’il tenait la boutique. Heureusement pour lui, il avait eu le temps d’emporter des affaires dans son sac, mais il attendait le bon moment pour se changer… Certainement lorsqu’il n’aurait plus le choix.
Lentement mais sûrement, Ziggy déambula dans les petites routes avant d’apercevoir une station essence. Là bas, il y aurait sûrement de la nourriture, des chips, n’importe quoi qui pourrait calmer sa faim. Il en profiterait pour faire un passage aux toilettes et pour remettre ses cheveux en état. Le soucis du détail. Il accéléra le pas à mesure que l’enseigne désormais éteinte de la station essence grossissait à l’horizon. Pas loin, il y avait un parking pour garer les camions de routiers puis la sortie qui menait à l’autoroute la plus proche. Ziggy acquiesça pour lui-même, c’était parfait. Si l’endroit s’avérait aussi calme qu’il en avait l’air à cette distance, peut-être en profiterait-il pour dormir dans un endroit rassurant.
Après quelques minutes de marche, Ziggy pénétra dans la station essence. Un corps était couché sur le ventre, dégageant une forte odeur de pourrit. Ziggy eu un haut-le-cœur, avant de l’enjamber, haussant les épaules pour se convaincre lui-même que tout allait bien. À l’intérieur, pas un bruit. Jusqu’à ce qu’un paquet tombe de l’étagère, dans l’arrière boutique vraisemblablement. Alors, Ziggy ramena vers lui son fusil, juste au cas où. Il passa derrière le comptoir déserté de toute présence humaine avant d’ouvrir la porte de la réserve. Face à lui, un berger allemand, qui fouillait dans un paquet de céréale renversé sur le sol. Ziggy hésita et leva deux mains, le fusil pendant au bout de sa sangle. « J’suis pas armé Rex ! Promis ! » Il s’avança doucement avant d’ouvrir doucement un paquet de chips qu’il avait repéré à l’entrée de la pièce.
Lorsqu’il vit que le chien se retournait vers quelqu’un qui arrivait près de là, Ziggy faillit lâcher son paquet avant de se raviser et monter sur l’étagère à côté de lui. « Vas dire à ton maître que j’compte tuer personne. Promis juré craché ! » Ziggy avait presque murmuré cela avant d’hésiter. Pourquoi pas cracher par terre ? Parce qu’il n’était pas nez chez les ploucs. Ou presque.
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Re: For the same bone. | PV. Connor Shepard
Jeu 5 Nov 2015 - 15:07
we're nothing but trouble
trouble, yeah, fly me away
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L’endroit était désert. Il s’était attendu, en arrivant, à ce qu’au moins un employé restât, ou que quelques avides de provisions et de survie aient eu la même idée que lui. Mais rien. Personne. Pas un chat. Juste lui, et le chien qui était arrivé quelques minutes après, galopant derrière la caravane. Un instant, il avait été tenté de le faire monter, en le voyant ainsi suivre. Puis il s’était ravisé. Le faire monter aurait été avouer qu’il avait quelque chose à secouer de ce sac à puces. Or, ce n’était absolument pas le cas. Il l’avait donc laissé derrière lui, se demandant si le Chien parviendrait à le pister jusqu’à la destination encore alors inconnue. Et heureusement pour l’animal, le Shepard ne s’était pas arrêté bien loin, trouvant son bonheur dans une station à essence à la jonction entre l’autoroute et la route qu’il suivait actuellement.
L’endroit était désert, mais il restait méfiant. Le couteau accroché à l’arrière de sa ceinture, dans son fourreau, son fusil passé en bandoulière sur son épaule et son Glock rangé auprès du couteau, il avait fait quelques pas silencieux et précautionneux dans l’endroit. S’attendant à tomber dans un guet-apens, à ce que quelque pillard astucieux surveille tous ceux qui auraient pu s’arrêter là, dans l’optique de récupérer un véhicule plus pratique ou plus puissant que celui qu’il avait déjà. Lui l’aurait fait. Alors pourquoi pas d’autre ?
Mais à l’intérieur, personne pour l’accueillir, personne pour l’attendre. Juste un cadavre en état de décomposition intermédiaire, qu’il soupçonna être celui d’un employé ayant pu résister, ou d’un client s’étant trouvé là au mauvais endroit au mauvais moment. Les étagères étaient encore pleines, pour la plupart, mais des articles manquaient çà et là, et un rapide coup d’œil au tiroir-caisse lui apprit que celui-ci avait été vidé. Certains étaient déjà passé par là, bien qu’ils semblaient partis depuis quelque temps déjà. Après plusieurs longues secondes à guetter le moindre bruit, dans l’entrée, son Glock en main, il avait sursauté en entendant la porte d’entrée grincer et la sonnette tinter. Il pointa son arme vers le nouvel arrivant, et le Chien se contenta de haleter fortement, levant vers lui ses grands yeux brillants de fierté. Il semblait lui dire : « T’as vu, t’as vu, je t’ai retrouvé. » Stupide animal. Il baissa son arme, la glissa à l’arrière de sa ceinture, ne quittant pas la bête des yeux. « Me r’garde pas comme ça. J’aurais pu te tirer dessus, t’aurais eu l’air malin tiens. Comment t’aurais fait pour m’suivre partout après, hein ? » Il se prit à imaginer lui tendre la main et se ravisa bien vite, tournant le dos au Chien, attrapant un sac derrière le comptoir, commençant à se servir parmi les provisions qui l’entouraient.
Quelques minutes plus tard, alors qu’il sillonnait le fond de la boutique à la recherche d’objets plus utiles, il crut entendre la porte s’ouvrir. Aussitôt il se figea, silencieux au possible, guettant. Il n’entendit tout d’abord pas grand-chose, à part des pas. Un paquet que l’on semble prendre sur une étagère, et toujours des pas. Sa main se posa sur son Glock, par simple précaution. Il pensait pouvoir faire silencieusement le tour et surprendre l’individu. Le mettre au pied du mur, lui demander ce qu’il foutait là, et pourquoi pas lui faire les poches s’il avait quelque mauvaise intention, ou l’air d’avoir quelque chose d’utile à lui fournir. Mais c’était sans compter cet abruti de chien qui le suivait, et qui se mit à faire du raffut dans la réserve. L’entendant, le Shepard sursauta, avant de serrer les dents et pester intérieurement. Il entendit l’autre aller vers la réserve, se mettre à parler au Chien. Bien, il avait l’air doué avec les animaux, et le clébard ne semblait pas encore avoir décidé de le bouffer. Avec un peu de chance, il repartirait avec, et tout le monde serait content.
Il fit quelques pas, Glock à la main, et s’approcha du joyeux petit rassemblement. L’arme était baissée, mais il aurait tiré sans ciller si l’autre avait fait mine de s’en prendre à lui. La peur pouvait parfois faire faire des conneries. Mais ce type avait-il seulement peur ? À le voir là, à moitié perché sur cette étagère, un paquet de chips en main, à s’adresser au Chien qui regardait désormais alternativement les deux humains de ses grands yeux stupides, c’était à se demander. Il leur trouva d’ailleurs un petit air de ressemblance, mais se garda bien de commencer par ça. « Qu’est-c’tu fous là ? T’es qui ? » L’amabilité, c’était en option sur l’modèle. Ça n’avait même probablement pas été laissé disponible à la naissance, quand on l’avait monté.
Il avait quelque peu levé son arme, tenait en joue l’homme qui lui faisait face mais qui n’avait en rien l’air d’un pillard, ou d’un sale gosse mal intentionné. Ça ne l’empêchait pas de laisser la méfiance de mise, et de le lorgner de ce regard peu amène de sale con qui aurait tué pour un paquet de cacahuètes, s’il avait vraiment eu envie de bouffer des putains de noix de cajou. C’est alors que le Chien choisit ce moment pour venir vers lui en trottinant, la queue battante de joie, écrasant des céréales sous ses pattes pataudes. Il se mit à lui tourner autour, comme un chiot manifestant sa joie de revoir un copain, son regard ahuri levé vers lui. Le Shepard lâcha l’autre homme du regard, sans pourtant baisser son arme, essayant de s’éloigner du sac à puces qui le collait. Il finit par le repousser du pied, et l’autre se prit à vouloir jouer. Putain de chien. « Mais arrête ça ! Mais laisse-moi ! » Bien vite, pourtant, en dépit des grognements, il releva les yeux vers l’autre homme, tentant de se débarrasser de l’animal qui s’amusait du pied qu’on lui tendait. Ou comment laisser le ridicule sérieusement entamer la méchanceté.
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#E39024
Jeu 5 Nov 2015 - 17:12
For the same bone. | Pv. Connor Shepard
On aurait pu croire que Ziggy allait prendre peur, laisser ses armes et son slip au sol et partir en courant, en secouant les bras par-dessus sa tête. Mais non. Ziggy était comme les plumes d’un canard sur lesquelles l’eau ne fait que glisser sans jamais s’y attacher. Il n’avait rien de plus à perdre que sa vie, et cela lui suffisait. Rencontrer des gens sur sa route ne lui faisait pas peur, il serait du genre à s’attacher et se détacher aussi sec, sans se soucier du malheur ou du bonheur qu’il laisserait derrière lui. C’était vraiment le cadet de ses soucis. Son fusil pendouillait vers son bras, accroché à son épaule par la sangle, bien loin d’une prévision quant à son utilisation. Ziggy n’avait pas d’intérêt à s’attaquer à cet homme qui paraissait paumé, quelque chose d’animal inscrit sur son visage. En y repensant, peut-être que c’était pour ça que ce chien lui collait autant.
Ziggy sourit quand le chien comprenait que son ami allait s’adresser à lui. Agression. Basique. Ziggy leva la tête vers lui, scrutant son visage comme s’il observait un paysage. Ses cheveux semblaient sales, et il semblait déjà paré pour l’aventure. Physiquement, il aurait pu faire peur à un homme chétif comme Ziggy, mais tout le monde sait que l’habit ne fait pas le moine. Notre magicien se contenta donc de hausser les épaules.
« J’suis un gars, qui passait par là et qui avait la dalle. J’mange un bout, j’pique un somme et j’repartirais sans doute plus tard. Ca m’paraît un bon plan tu crois pas Rex ? » Suggéra Ziggy en s’adressant en fin de phrase au cabot du type. Ce dernier semblait prêt à s’armer de phrases toutes faites, du style « c’est mon spot ici mec » ou « dégage de là », mais Ziggy s’en fichait pas mal. Il voulait être ici, il avait faim et se contenterait bien de ravioli en boîte froid. Il sauta alors du meuble pour chercher du regard s’il y avait des conserves.
Pendant ce temps le chien semblait surexcité et pas du tout affecté par le manque de compassion de son petit copain humain, qui avait l’air agacé. Qui ne le serait pas ? C’était l’Apocalypse. Des gens avaient perdu des proches, des gens avaient perdu la vie. Ziggy avait perdu son magasin, et c’était le plus triste de l’histoire. Sa mère ? Elle habitait toujours Seattle, mais il ne l’avait pas appelé depuis son anniversaire en février dernier. De toutes façons, il se doutait de ce qui s’était produit de par chez elle. Il le savait, et ça ne servait à rien de se dire que ça aurait pu se passer autrement.
« Tu peux lui caresser la tête, il te foutra la paix quand il aura eu ce qu’il veut. » Suggéra Ziggy en jetant un coup d’œil en coin tout en passant devant le type en question, bien qu’il braquait encore son arme sur lui. Il s’agenouilla, poussa son fusil sur le côté pour ne pas le cogner et lit les étiquettes des boites de conserve. « Yes ! » S’exclama-t-il en trouvant ce qu’il cherchait. En attrapant un set de couverts en plastique posé sur un présentoir sur le comptoir, il reparti vers le meuble où il avait posé son sac, attrapa son couteau et ouvrit la boite. « Bon appétit ! Tu peux baisser ton arme hein, j’suis occupé. » Il planta sa fourchette rouge dans un ravioli et commença à manger. Pas besoin de cérémonie, l’objectif premier était de soulager son estomac.
« Qu’est-c’t’as fait pour qu’il te suivre partout ? » Commenta Ziggy en observant le chien à qui il lança un ravioli qui atterrit mollement à terre. En y réfléchissant, peut-être que notre magicien regrettait de ne pas avoir une compagnie telle que celle-ci ? Sans doute. La solitude finirait un jour par peser, c’est même certain, même pour quelqu’un comme lui.
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Re: For the same bone. | PV. Connor Shepard
Ven 6 Nov 2015 - 2:23
don't you worry
it will be returned to you
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L’autre n’avait pas peur, c’était un fait. Il le regardait comme s’il n’était qu’un type comme les autres, le genre de type qu’on croiserait dans la rue en temps normal. Sauf que le temps normal c’était fini, mon drôle de zèbre. Et que désormais, mais le type qui semblait autrefois le plus normal aux yeux du monde était à considérer comme un potentiel danger. Dans la tête du Shepard, à tout le moins.
Et l’autre de lui hausser les épaules et de répondre comme si de rien n’était, pas impressionné pour deux sous par l’attitude hostile. Il aurait eu tendance à le croire, rien qu’à juger sa dégaine. Au delà des vêtements, même, son vis-à-vis dégageait une certaine aura… En décalée avec celle de bien des gens qu’il avait pu rencontrer. Mais pour être tout à fait franc, il s’en foutait. Il se foutait aussi que ce mec soit là pour bouffer, pisser, se changer ou se branler. Tout ce qu’il voulait, c’était être sûr qu’il ne lui vole pas son camping-car en partant, ou qu’il ne touche à rien de ce qu’il pouvait y avoir dedans. Tout c’qu’il voulait, c’était avoir l’assurance que ce drôle de gus n’allait pas chercher à s’en prendre à ses biens. Et à part ça, il lui souhaitait bon vent.
Tandis qu’il se débattait avec le Chien qui semblait décidé à jouer avec son pied, et à profondément le faire chier, l’autre était reparti dans son fouinage, le nez en l’air et la mine légère. Le canon de son arme s’était quelque peu baissé, tandis qu’il essayait d’arracher son pantalon de la gueule de l’animal. Celui-ci n’affichait pas la moindre agressivité, battant de la queue, prenant visiblement tout ça pour un jeu. Il ne tint bientôt plus son Glock que d’une main, usant de l’autre pour attraper le clébard par la peau du coup, et tenter de le décrocher de là. Et la petite phrase que l’autre lui lança eut le don de lui faire lever les yeux au ciel. Il attrapa la peau du coup du Chien, bien décidé à lui faire lâcher par tous les moyens possibles, quitte à lui donner un coup de crosse sur le nez. Ce-faisant il se mit à grommeler, dans sa barbe, pas vraiment pour cacher ses mots, pas vraiment pour les servir à l’autre non plus. « Non mais de quoi… J’me mêle… » Et finalement, le grognement se mua en un râlement franc. « Oooooh mais lâche ça, toi ! » Et le coup de canon sur le bout du museau partit. Le Chien recula brusquement, et le bruit du tissu déchiré retentit dans la station essence. Le Shepard ne remarqua qu’à peine qu’il avait oublié de remettre la sécurité à son arme et qu’il aurait pu involontairement tuer l’animal, focalisé sur le trou que celui-ci venait de lui faire au bas du pantalon. Pas le moindre son ne sortit d’entre ses lèvres. Pas la moindre réaction physique non plus. L’animal s’était tassé un peu plus loin après un bref geignement, et le regardait en se demandant s’il fallait craindre une éventuelle suite à la colère ou non. Mais rien ne vint. Rien d’autre qu’une promesse intérieure, accompagnée d’un profond soupir. Un d’ces quatre, il allait vraiment le lester au fond d’un lac pour s’en débarrasser.
Il avait relevé son arme vers l’étranger sans même s’en rendre compte, lorsque la voix s’était écriée, d’un yes retentissant. Le coup de la peur, sûrement. L’autre se mit à ouvrir la conserve, lui jetant quelques mots qui ne firent que renforcer la mauvaise humeur du Shepard. « C’est ça, bon appétit. » Et fous-moi la paix, tant qu’t’y es. Suivant néanmoins la remarque judicieuse de son vis-à-vis, il remit la sécurité de l’arme avant d’en arriver à finalement blesser quelqu’un, et il cala le Glock dans sa ceinture. Un coup d’œil au bas de son pantalon, déchiré par le soin des crocs aiguisés. Et il s’efforça, à coups de grands soupirs, de ne pas se mettre à lancer tout ce qui lui passait par la main sur cet abruti de chien. Il se détourna finalement de lui, retournant chercher le sac en plastique abandonné non loin pour continuer de le remplir.
Il avait espéré, un moment, que l’autre lui foutrait la paix. Genre « parlons pas la bouche pleine, reprenons nos chemins et hasta la vista ». Mais le Chien et lui semblaient s’être mis de paire pour le faire chier, et il entendit bientôt la voix s’élever à nouveau, alors qu’il posait le contenant de plastique au sol, attrapant un paquet de noix de cajou pour l’ouvrir et commencer à grignoter. « J’sais pas. » Un coup d’œil vers le type ; le Chien s’était couché à côté de lui, lapant le sol pour essuyer les quelques traces de sauce tomate que le ravioli mis à sa disposition avait laissées. « Il devait s’faire chier, il avait besoin d’un copain, j’passais par là et il s’est dit que ce serait cool que ce soit moi. » Il haussa les épaules, enfournant quelques cacahuètes dans sa bouche. « Et puis qu’est-c’j’en sais, sérieux, j’suis pas dans sa tête. Et si j’savais, crois-moi j’l’aurais pas fait. » Il attrapa une bouteille d’eau dans les frigos qui ne marchaient plus, et en but quelques gorgées avant de continuer. « Et puis il s’appelle pas Rex. » Pourquoi dire ça ? Il n’en savait rien, là encore. Vraiment rien. Il ne savait même pas comment l’animal s’appelait, et qu’on l’appelle Rex ou Mocheté n’était pas censé l’émouvoir plus que ça. Pourtant, il se sentait comme le devoir de le souligner, presque comme un maître aurait fait pour son chien. À cette pensée, il plissa brièvement les yeux, mâchonnant quelques autres noix de cajou. « T’as qu’à le prendre, si tu veux. J’essaie de m’en débarrasser depuis le début, mais il me retrouve toujours. Peut-être que ce qu’il lui faut, en fait, c’est juste un nouveau copain. » Et comme ça, vous me foutrez la paix tous les deux. Toi, et le Chien.
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#E39024
Ven 6 Nov 2015 - 21:41
For the same bone. | Pv. Connor Shepard
Ziggy avait l’impression d’être devant une petite série sans intérêt, tout au plus un dessin animé sur Cartoon Network. Mâchant ses raviolis froids pas franchement intéressé par le goût de ces derniers, notre magicien eu un sourire plein de sauce tomate avant de s’essuyer délicatement les commissures d’un geste rapide du pouce et de l’index. Le type n’était pas vraiment aimable, et Ziggy aurait pu en être vexé, mais il n’avait pas envie de mal le prendre. Il comprenait que cet homme, qui avait peut-être suivit des pertes, était pressé par le temps et très certainement inquiet. Ziggy se laissait aller, il n’avait rien à perdre de toutes façons. Lorsque le type frappa le chien, un coup parti. Un coup violent, qui résonna dans toute la station essence.
Ziggy releva brusquement la tête alors que le chien avait reculé subitement, la queue entre les jambes. Le jeune homme se leva et se dirigea vers les fenêtres pour vérifier que personnes, c’est-à-dire des infectés, ne sortiraient de là à l’affût de ce bruit qui venait de retentir dans le silence pesant de l’Apocalypse. Personne. Le cadavre au dehors était toujours en un état de décomposition avancé, et les oiseaux semblaient s’être tût. Ziggy retourna à sa boite de ravioli et alla fouiner du côté des biscuits pour choisir quel serait son dessert. Il ouvrit en grand son sac de voyage dans lequel il lança des paquets de biscuits au chocolat et des pots de confitures et de fruits en sirop.
Il fallait en profiter avant que d’autres personnes ne décident de faire la razziât au même endroit. Il s’empara d’une autre boite de raviolis qu’il glissa dans ce sac qui semblait être un gouffre sans fond. Le poids s’en ressentirait lorsqu’il repartirait avec. Mais au moins, il avait l’estomac remplit, et lorsqu’il versa les derniers raviolis par terre pour le chien du type, il ouvrit le paquet de brownie pour en manger un morceau. Le type consenti à lui répondre quant à la présence du cabot à ses côtés. Ziggy haussa les sourcils lorsqu’il sembla s’emporter, avant de hausser les épaules en s’asseyant à côté de son sac, mordant dans un nouveau morceau de brownie. Lorsqu’il l’avait appelé « Rex » une seconde fois, le type le reprit. Ziggy leva alors subitement la tête vers lui et esquissa un petit sourire espiègle.
« Ben t’as qu’à lui trouver un meilleur nom. C’quoi le tiens ? » Ziggy avait demandé ça tout naturellement. Il aurait, à la suite de cette rencontre, une feuille de papier sur laquelle il inscrirait les prénoms de toutes les personnes qu’il rencontrerait sur sa route. Mais pour l’instant, ce type n’avait pas de nom, pas plus que son berger allemand qui était devenu le sien par dépit. Ziggy secoua la tête de droite à gauche en tendant sa main vers le chien pour qu’il s’avance vers lui. En lui caressant la tête, il eu un nouveau petit sourire en coin. « La baguette choisit son sorcier monsieur Potter. » Plaisanta-t-il en s’adressant au type, qui rageait sur ses noix de cajou, un peu plus aurait-il avalé le sachet en plastique qui les contenaient. « C’toi son budy, c’est comme ça. C’est pas la mort ; ça pourrait s’avérer utile là dehors. » Affirma le magicien en hochant la tête tout en grattant l’arrière du crâne du cabot qui remuait la queue, juste derrière ses grandes oreilles.
« Moi c’est Ziggy. Haring. » Compléta notre homme en guise de simple information, pas vraiment certain que le type en ait quelque chose à faire. Mais peu importe. Il n’aurait rien à se reprocher s’il était correct avec lui. S’il désirait occuper les lieux ou s’en aller qu’il le fasse, de toutes façons, Ziggy ne comptait pas s’en soucier. C’était l’occasion de discuter avec un véritable êtres humains à défaut d’être perpétuellement confronté aux infectés au dehors.
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Re: For the same bone. | PV. Connor Shepard
Sam 7 Nov 2015 - 1:30
you gotta fire up
you gotta let go
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Il avait regretté sa protestation sur le sobriquet du chien au moment même où il l’avait prononcée. Oui, mais voilà ; il y avait bien longtemps que le Shepard ne se souciait plus de ce qu’il disait. Habitué à parler sans filtre, et à laisser aller tout ce qu’il pensait. Peut-être était-ce ce qui l’énervait le plus, dans tout ça. Cette idée qu’il pensait prendre la défense du Chien. Qu’au fond de lui, pour l’avoir fait, c’était qu’il le voulait. Pourtant, ce truc qui le suivait depuis le début lui pompait l’air plus que de nature. Il avait eu envie de trouver un véritable moyen de s’en débarrasser une bonne fois pour toutes, plusieurs fois ; et puis, finalement, il avait abandonné l’idée. Ou l’avait repoussée au lendemain, toujours plus loin. Prenant pour prétexte une procrastination imaginaire, et tout simplement peu désireux de se débarrasser du seul imbécile en ce bas-monde capable de supporter ses plaintes et sa mauvaise humeur permanentes. Et pire, encore : le seul assez demeuré pour en redemander.
Lorsque l’autre lui demanda son nom, il fit mine de ne pas avoir entendu. Mine de s’être arrêté à la première phrase, comme si donner les six foutues lettres qui composaient son identité était un luxe qu’il n’avait pas envie d’offrir à l’étranger. On parlait du Chien, alors autant en rester au Chien. « Le Chien, c’est très bien. » Pourquoi s’casser la tête à faire plus compliqué ? Le problème se poserait peut-être s’il fallait un jour l’appeler. C’était pas pratique, Le Chien — même si dans le fond, c’était un nom comme un autre. D’un autre côté, le Shepard n’avait absolument pas l’intention de l’appeler un jour. S’il voyait le Chien se barrer, il en profiterait pour mettre le plus de distance possible entre lui et l’animal. Sans hésiter.
La référence de l’autre lui fit lever les yeux au ciel. « Ouais bah la baguette, elle a l’air de t’aimer tout autant qu’moi. Tu pourrais faire un effort. » Il goba quelques autres cacahuètes, grommelant. Il vint finalement vider le fond du sachet directement dans sa bouche, et laissa le papier tomber au sol, sans le moindre respect. De toute façon, personne n’allait venir pigner que le ménage n’était pas fait, right ? Le monde partait à vau-l’eau, alors pourquoi s’emmerder à aller chercher une poubelle quand on pouvait enfin jeter ses détritus directement à même le sol ? Franchement, y avait pas à chier. L’apocalypse, pour ça, c’était l’pied.
« Hm. » La réflexion lui avait finalement attiré un semblant d’intérêt, tandis qu’il regardait le chien réclamer les caresses de l’autre. Ça pourrait s’avérer utile. Peut-être, au bout du compte, que l’autre n’avait pas tort. Utile, ouais ; mais à quoi ? À renifler le virus à des kilomètres, peut-être ? « À monter la garde, en tout cas, il est nul. T’aurais voulu m’voler qu’il t’aurait fait la fête pareil. » Mais au moins, à ce stade, il pensait pouvoir avancer sans se tromper que de tels objectifs ne figuraient pas au programme du jour du drôle de zèbre qui squattait à ses côtés.
Il entendit le nom jeté dans la station service, alors qu’il faisait le tour d’un autre rayon, disparaissant de la vue de son interlocuteur. Il hésita à faire comme s’il n’avait rien entendu, quelques instants. Après tout, qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre ? Et à quoi ça lui servirait, à l’autre, d’avoir son nom, hein ? À le mettre sur liste noire, peut-être. La liste des cons à éviter en cas d’apocalypse. Belle liste, à tout bien y songer. Utile. Tiens, il se donnait des idées.
« Connor. » lâcha-t-il, inspectant les bouteilles d’alcool alignées des yeux. Il attrapa une qui traînait — rhum bon marché — en ajoutant, sans se presser. « Connor Shepard. » Après tout, y avait plus moyen de le googler pour trouver qui il était. Alors qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre, de donner son nom à ce type ? Il tendit la main pour se saisir d’un petit paquet de gobelets en plastique, et reparut dans le rayon où le dénommé Ziggy était toujours. Il ouvrit le sachet des verres, sans lâcher sa bouteille, et lui en balança un. Il était suffisamment de bonne humeur pour accepter de partager un verre. Le reste de la bouteille serait pour lui, mais offrir un verre ne pouvait pas nuire. À sa réputation de salaud, si ; au peu de vie sociale que l’apocalypse lui réservait, non. « Sérieux, c’est ton vrai nom, Ziggy ? Ils avaient picolé quoi tes parents en l’choisissant ? » Peut-être que c’était aussi une occasion de se faire pardonner le débit de conneries qui pouvait sortir d’entre ses lèvres à la minute — bien que l’autre n’eût pas spécialement l’air de lui en tenir rigueur, jusqu’à lors. Mais même s’il avait lutté, il n’aurait pas changé. C’était pas comme si la gentillesse avait été présentée en option. Parce que le Shepard, il allait parfois étrangement bien avec son nom.
Connor, qu’on disait. Ou Connard, pour les intimes.
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#E39024
Sam 7 Nov 2015 - 13:32
For the same bone. | Pv. Connor Shepard
Si Ziggy en avait marre d’écouter les soupires et les râles du type. Il aurait voulut terminer son dessert et aller vers la salle de bain pour pouvoir se laver la figure et les aisselles. Au moins. Les cheveux peut-être. Il n’avait pas de shampoing, c’est donc ce qu’il se mit à fouiller dans les petites allées de la station. Il dégota un savon en dur, plus simple à conserver qu’une bouteille, mais par la suite, il se dit qu’une bouteille de shampoing vide pourrait servir. Il prit donc les deux sous le bras qu’il enfourna dans son sac, désormais assez plein pour être tout de même supportable au transport. Il termina sa part du brownie et laissa l’opercule à la vue du type, si l’idée lui venait de se comporter de manière civilisé avec Ziggy, et s’il en avait envie lui aussi.
Ziggy eu un petit sourire amusé quand le type, agacé, déplorait que le chien n’eu pas la fibre d’un chien de garde. Cependant, notre magicien savait que les bêtes pouvaient être surprenantes. Même si ce chien un peu foufou n’était pas encore bien habitué à la survie, le temps ferait en sorte qu’il ait assez peur de la menace des infectés pour qu’il soit alerté en leur présence. Il ne fallait juste pas qu’il mette son maître dans le pétrin. Il haussa les épaules, ça ne devait pas être très grave, et si ce type en aurait eu vraiment marre du cabot, cela ferait longtemps qu’il s’en serait débarrassé. Ziggy commençait à comprendre : Si ce gars paraissait bougon et franchement pas sympathique, il aboyait beaucoup plus qu’il ne risquait de mordre. Et ça lui allait.
Ce gars justement consentit à lui donner son nom. Connor. Ziggy afficha un énième sourire en coin : C’était une petite victoire, qui montrait que finalement, la solitude n’a de bon pour personne. Si le mec semblait ennuyé par la simple présence du chien, il n’avait pas quitté la station, avait cessé de menacer Ziggy de son arme et était en train d’ouvrir la bouteille de rhum pour se servir dans un gobelet en plastique. Notre magicien haussa les sourcils. L’idée de picoler ne lui était pas vraiment venu à l’esprit, il avait eu plus important à s’occuper, comme partir dans Seattle avec le regret dans l’âme de laisser son magasin derrière lui. C’était vraiment la seule chose qui avait marqué Ziggy. Il hésitait encore à trop s’éloigner de Seattle, dans le doute de rejoindre sa boutique et y tenir le siège. C’était quelque chose de beaucoup trop dangereux pour que la décision se fasse sur un coup de tête.
Il s’approcha et tendit le gobelet pour que Connor le remplisse de rhum. Il leva la tête vers lui. Ce dernier voulait se montrer peut-être cassant avec Ziggy, mais c’était raté. Ce nom lui avait été donné par une adolescente paumée qui croyait pouvoir former une famille parfaite avec un type rencontré dans son école. Une erreur de jeunesse, c’est ce qu’était Ziggy. Il en avait conscience et avait fait avec toute sa vie, sans se soucier de son avenir. Il avait bien fait. « Ma mère avait seize ans. Une erreur de jeunesse. » Plaisanta Ziggy en haussant les épaules. Il renifla, reconnaissant l’odeur du rhum soit disant venu des îles. Il avala une gorgée et fit mine de lever son verre pour trinquer. « À l’Apocalypse qui aura bien tout foutu en l’air ! » Dit-il sans forcément une once d’amertume dans la voix. C’était un fait, personne ne pouvait rien y faire.
Il posa son gobelet sur le rebord d’une étagère en tapotant la tête du chien de Connor au passage avant de sortir une serviette de bain de son sac. Une petite, pour les cheveux. Il se dirigea vers les toilettes de la station essence, le sac à dos sur l’épaule, avant d’avoir un sursaut de dégoût. « Erk.. » Murmura-t-il pour lui-même avant d’enjamber un type décomposé qui manifestement s’était tiré une balle dans la tête. Sage décision. Il posa son sac, ramassa l’arme qui était dans la main du type et la glissa dans sa poche. C’était toujours ça de gagner. Il fit face à l’un des miroirs des toilettes, juste au dessus des lavabos et fit la grimace en voyant l’état de ses cheveux. Il s’approcha, vérifia qu’il n’avait rien de disgracieux dans les narines, tira la langue, et fini par faire des grimaces à proprement parler. « Quel gâchit… » Dit Ziggy pour lui-même en voyant l’état de son costume, qui ne servirait plus à éblouir les clients désormais.
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