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Ellen Carter - Terminée
Sam 14 Nov 2015 - 15:56
33 Ans • ETATS-UNIENNE • JOURNALISTE • TRAVELLERS
Ellen est la cadette de sa famille - sa fratrie ne comptant qu’une sœur de trois ans son aînée - il s’avère que le milieu très modeste dont elle est issue a rapidement contribué à forger son caractère. Un père ouvrier dans le bâtiment, une mère secrétaire pour un cabinet comptable de très petite envergure, des fins de mois difficiles et grignotées par le remboursement de quelques crédits à la consommation, le jeune fille a rapidement appris à se passer du superflu et se concentrer sur l’essentiel. Un état de fait qui conduira à la naissance d’une frustration grandissante au fil des années, qu’elle tâchera de compenser plus tard par un matérialisme et le désir compulsif d’acheter, posséder, d’avoir plutôt qu’être. Mais paradoxalement, cette enfance dénuée de véritable luxe lui aura également permis de bien appréhender la valeur des choses et de l’argent ; et les valeurs bien moins pécuniaires de charité, de solidarité et d’humanité.
Une enfance qui l’aura poussé bien plus tard à faire preuve d’une persévérance et d’une ambition sans borne, alimentées par une très haute estime d’elle-même construite au fur et à mesure de ses victoires tant personnelles que professionnelles. Contrairement à sa grande sœur, faisant preuve de bien plus de réalisme et d’un esprit terre-à-terre, Ellen a toujours été une grande rêveuse. En partie protégée des coups du sort et pouvant s’appuyer sur l’épaule et l’expérience de son aînée, elle a plus ou moins toujours su ce qu’elle voulait faire et une fâcheuse tendance à placer la barre de ses objectifs toujours plus haute. D’un caractère fort et affirmé, souvent provocateur, la faisant parfois passer - à tort - pour un garçon manqué, elle s’est toujours sentie bien plus proche de son père que de sa mère, la jeune femme nouant même une grande complicité avec son paternel et se trouvant furieusement réceptive aux valeurs qu’il lui enseignait.
Ainsi nourrie des principes de franchise et persuadée que l’honnêteté finissait toujours par payer, Ellen a beaucoup de mal à tenir sa langue, ayant une forte inclination à balancer des vérités nues, franches et parfois brutales en travers de la figure de ses semblables. Un trait de caractère qui motiva son futur choix de carrière, le journalisme d’investigation, tout en lui causant de nombreux déboires, tant sentimentaux que professionnels. Néanmoins, la jeune femme n’est pas du genre à baisser les bras et tâche toujours de faire front à l’adversité, son orgueil certain se nourrissant de ses victoires. Douée d’un véritable esprit d’initiative, elle ne rechigne que rarement à la tâche et a toujours priorisé son travail et sa carrière à sa vie privée, une qualité qui, poussée à l’extrême et couplée à son sale caractère, fut la cause de son divorce quelques années plus tôt. Un divorce qu’elle n’a toujours pas digéré depuis malgré les années écoulées, son tempérament franc et colérique nourrissant la rancune qu’elle ressent à l’égard de son ex-époux, son ego ne pouvant souffrir d’être jugée principalement responsable de l’échec de son mariage.
Une enfance qui l’aura poussé bien plus tard à faire preuve d’une persévérance et d’une ambition sans borne, alimentées par une très haute estime d’elle-même construite au fur et à mesure de ses victoires tant personnelles que professionnelles. Contrairement à sa grande sœur, faisant preuve de bien plus de réalisme et d’un esprit terre-à-terre, Ellen a toujours été une grande rêveuse. En partie protégée des coups du sort et pouvant s’appuyer sur l’épaule et l’expérience de son aînée, elle a plus ou moins toujours su ce qu’elle voulait faire et une fâcheuse tendance à placer la barre de ses objectifs toujours plus haute. D’un caractère fort et affirmé, souvent provocateur, la faisant parfois passer - à tort - pour un garçon manqué, elle s’est toujours sentie bien plus proche de son père que de sa mère, la jeune femme nouant même une grande complicité avec son paternel et se trouvant furieusement réceptive aux valeurs qu’il lui enseignait.
Ainsi nourrie des principes de franchise et persuadée que l’honnêteté finissait toujours par payer, Ellen a beaucoup de mal à tenir sa langue, ayant une forte inclination à balancer des vérités nues, franches et parfois brutales en travers de la figure de ses semblables. Un trait de caractère qui motiva son futur choix de carrière, le journalisme d’investigation, tout en lui causant de nombreux déboires, tant sentimentaux que professionnels. Néanmoins, la jeune femme n’est pas du genre à baisser les bras et tâche toujours de faire front à l’adversité, son orgueil certain se nourrissant de ses victoires. Douée d’un véritable esprit d’initiative, elle ne rechigne que rarement à la tâche et a toujours priorisé son travail et sa carrière à sa vie privée, une qualité qui, poussée à l’extrême et couplée à son sale caractère, fut la cause de son divorce quelques années plus tôt. Un divorce qu’elle n’a toujours pas digéré depuis malgré les années écoulées, son tempérament franc et colérique nourrissant la rancune qu’elle ressent à l’égard de son ex-époux, son ego ne pouvant souffrir d’être jugée principalement responsable de l’échec de son mariage.
Ellen est une jeune trentenaire dans la fleur de l’âge, dont l’énergie, la fougue et la vivacité de corps et d’esprit transparaissent dans son attitude quotidienne. Une silhouette élancée et athlétique, haute d’un mètre soixante-quatorze pour un poids de soixante-trois kilos, révélant d’elle un lourd passif de nombreuses heures passées dans les salles de sport et de fitness. Poussée par les exigences de son métier autant que les siennes, elle accorde une très grande importance à prendre soin de son image et se montrer sous le meilleur jour possible. S’estimant plutôt gâtée par la nature, son visage aux traits fins mais marqués arbore le plus souvent un air neutre et impassible, déformation professionnelle oblige. Cependant, la présence de rides naissantes autour de ses yeux bleu-gris aux nuances orageuses, sous ses pommettes ou encore sur son front parviennent à renforcer les différentes expressions qu’elle peut arborer lorsqu’elle ne fait pas face à la caméra. Ses lèvres légèrement charnues, les joues creuses et les pommettes saillantes, ceignant un nez droit et épaté, appuient la sévérité et la relative froideur que porte son regard sur le monde qui l’entoure et sur ses pairs. Son visage se trouve être encadré de cheveux lisses et châtains qui, lorsqu’ils ne sont pas attachés en queue de cheval ou noués en chignon, cascadent jusqu’à la base de son cou. Détail particulier, elle ne porte aucun bijou sur elle, pas même une montre, détestant ressentir le contact du métal contre sa peau depuis son plus jeune âge.
Sa démarche est droite et appuyée, révélant tant la confiance que l’estime qu’elle se porte ; ses gestes amples, souvent directs ne faisant que renforcer cette apparence d’assurance et de détermination. Habituellement vêtue de manière urbaine et chic, s’assurant de toujours s’afficher à la dernière mode, Ellen passait la plupart de son temps en escarpins et tailleur lors de ses diverses interviews et émissions sur plateau, troquant cette tenue contre bottines, jeans, chemisettes et vestons lors de ses plus rares reportages sur le terrain, ou ses sorties citadines, même si dans sa vie privée, elle préfère bien évidemment le confort d’une tenue de jogging plus ample et légère.
Malheureusement, à l’instar d’une bonne partie de la population, elle a longtemps pensé que le Gouvernement et les forces de l’ordre parviendraient à contenir le fléau naissant, la jeune femme a bel et bien fini par s’apercevoir qu’il n’en était rien et que la pandémie aurait tôt fait de prendre des dimensions d’apocalypse biblique ; cependant beaucoup trop tard pour prendre les dispositions matérielles nécessaires à affronter les dangers que représentent tant les morts que les vivants. Encore vêtue des habits qu’elle portait le jour où tout a basculé pour elle - à savoir un jean gris, de simples tennis blanches, un chemisier bleu marine bien trop fin pour la saison et un veston de cuir beige - elle charrie sur ses épaules un sac-à-dos de taille très modeste, contenant simplement deux bouteilles d’eau, un paquet de biscuits secs, son calepin de journaliste et quelques stylos ainsi que son dictaphone et le chargeur de son téléphone. La seule “arme” en sa possession étant une manivelle coudée récupérée sur le cric du van de reportage. Les poches de son veston contiennent quant à elle son portefeuille et son téléphone portable, qui a depuis bien longtemps rendu l’âme faute de pouvoir le charger.
Sa démarche est droite et appuyée, révélant tant la confiance que l’estime qu’elle se porte ; ses gestes amples, souvent directs ne faisant que renforcer cette apparence d’assurance et de détermination. Habituellement vêtue de manière urbaine et chic, s’assurant de toujours s’afficher à la dernière mode, Ellen passait la plupart de son temps en escarpins et tailleur lors de ses diverses interviews et émissions sur plateau, troquant cette tenue contre bottines, jeans, chemisettes et vestons lors de ses plus rares reportages sur le terrain, ou ses sorties citadines, même si dans sa vie privée, elle préfère bien évidemment le confort d’une tenue de jogging plus ample et légère.
Malheureusement, à l’instar d’une bonne partie de la population, elle a longtemps pensé que le Gouvernement et les forces de l’ordre parviendraient à contenir le fléau naissant, la jeune femme a bel et bien fini par s’apercevoir qu’il n’en était rien et que la pandémie aurait tôt fait de prendre des dimensions d’apocalypse biblique ; cependant beaucoup trop tard pour prendre les dispositions matérielles nécessaires à affronter les dangers que représentent tant les morts que les vivants. Encore vêtue des habits qu’elle portait le jour où tout a basculé pour elle - à savoir un jean gris, de simples tennis blanches, un chemisier bleu marine bien trop fin pour la saison et un veston de cuir beige - elle charrie sur ses épaules un sac-à-dos de taille très modeste, contenant simplement deux bouteilles d’eau, un paquet de biscuits secs, son calepin de journaliste et quelques stylos ainsi que son dictaphone et le chargeur de son téléphone. La seule “arme” en sa possession étant une manivelle coudée récupérée sur le cric du van de reportage. Les poches de son veston contiennent quant à elle son portefeuille et son téléphone portable, qui a depuis bien longtemps rendu l’âme faute de pouvoir le charger.
Je suis née en 82, à Spanaway dans la banlieue Sud de Seattle. Dire que mon enfance a été difficile serait franchement exagérée, dire qu’elle a été simple le serait cependant tout autant. Fille d’ouvrier, élevée dans un milieu très modeste, où il était relativement compliqué de joindre les deux bouts à la fin du mois, je n’ai cependant jamais manqué de rien. Nous mangions à notre faim, étions convenablement habillées et nous pouvions même nous offrir des vacances une fois par an. Certes, ça n’a jamais été le grand luxe. Je n’ai jamais pu avoir les dernières chaussures ou les derniers gadgets à la mode, mais j’avais la chance d’avoir une famille complète, mes deux parents vivant encore ensemble à une époque où les divorces devenaient de plus en plus courant. J’avais une grande sœur, de trois ans mon aînée, avec qui je m’entendais comme deux gamines peuvent s’entendre, entre disputes et complicités. J’avais des résultats acceptables à l’école, sans être ni une cancre, ni la première de la classe, j’avais quelques copines pour venir à mes fêtes d’anniversaire… Bref, une enfance tout à fait normale et banale.
J’aurais vraiment du mal à dire à quel moment de ma vie j’ai commencé à m’intéresser au journalisme et envisagé d’en faire mon métier. Très probablement au début de mon adolescence, quand mon caractère commença à s’affirmer, à l’encontre de mes parents, de ma frangine que je ne supportais plus ces années-là, et plus généralement du monde entier qui ne “me comprenait pas de toute façon”. Qu’est-ce que j’ai pu être conne et insupportable à cette époque… Fort heureusement, j’ai arrêté d’être aussi conne ; insupportable, c’était moins sûr. Mais là encore, rien d’exceptionnel pour une ado. Première clope, première bière, premier joint, première fiesta, première nuit au poste de police… L’époque des premières fois. “Ça ne se reproduira pas, papa, maman, m’sieur l’agent.” Paroles en l’air. Bien sûr que ça se reproduisait… Cependant, ce qui étonnait le plus mes parents, et ma frangine qui, pour sa part, faisait tout son possible pour dissimuler ses différentes conneries ; c’était ma franchise absolue. Je faisais des conneries et je ne m’en cachais absolument pas. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours assumé les conséquences de mes actes, par principe, mais aussi par fierté. Je revendiquais une certaine indépendance, une certaine maturité - sachant qu’en réalité, je n’avais aucune idée de ce qu’étaient et représentaient réellement l’un comme l’autre - ainsi qu’une certaine arrogance. Quand je serais grande, je serais riche et célèbre. Je deviendrais une grande journaliste et je décrocherais un Pulitzer.
Dans les faits, une fois sortie de l’école de journalisme, j’étais surtout devenue grande en taille et journaliste free-lance contactée à la volée par quelques canards miteux lorsque l’un de leurs titulaires souffraient d’une gastro. Mais c’était un premier job comme un autre. Minable, mal payé, avec des horaires à la con et aucune reconnaissance, mais mon enfance et mon adolescence avaient su m’armer et me préparer à affronter cette jungle. Une simple lambda dans la foule. Ce fut l’année de mes vingt-trois ans que la chance commença à me sourire, sévèrement. 2005. Une excellente année. Je vivais une relation plutôt durable avec mon copain de l’époque depuis plus d’un an, je venais de décrocher mon premier vrai boulot à temps complet pour un magazine local - à tendance républicaine, très axé sur le monde de l’économie, de la finance et de la politique - ; mon premier appart’, mon premier chat domestique… Une belle vie en perspective.
Lentement mais sûrement, je commençais à faire mon trou dans mon métier. Quelques articles plutôt bien rédigés, quelques interviews avec les bonnes personnes, des analyses pertinentes ; je finis par être repérée par une petite chaîne d’information locale au bout de deux années de dur labeur. C’est comme ça que j’ai troqué le stylo et le dictaphone pour le micro et la caméra. Tout d’abord simple reporter de terrain, mon boulot fut de couvrir des évènements et faits divers totalement incongrus et dénués du moindre intérêt, de la moindre implication politique ou de la moindre investigation. Je n’avais aucun contact avec les forces de l’ordre, était tenue éloignée des tribunaux ou des administration, me contentant simplement de couvrir la tentative de record du plus gros bouffeur de hot-dog de la région ou d’interviewer un survivant de la guerre de Corée lors des commémorations. Rien de vraiment palpitant en réalité, mais vues mes origines et ma situation, je n’avais vraiment guère d’autres choix que de partir du bas de l’échelle et lorgner sur les échelons plus élevés.
C’est en 2009 que mon chef de rédaction commença à me sortir de cet espèce de placard infâme du journalisme pour m’offrir l’opportunité de couvrir des évènements plus importants, avec de véritable enjeux pour la ville et sa région. Promue envoyée spéciale, je commençais à couvrir les scènes de crimes et leurs conséquences. Braquage, meurtres, procès et affaires de malversations ; corruption politique et grand banditisme, interviews d’hommes politiques et conférences de presse, je commençais à nouer quelques contacts au sein du S.P.D, les fameuses “sources proches de l’enquête”. Je ressentais une véritable exaltation à l’idée de jouer des coudes au milieu de mes collègues-concurrents pour brandir mon micro sous le nez de personnes d’influence et recueillir quelques mots pour ma chaîne. Une pugnacité qui finit par être remarquée tant par mes supérieurs que par mes concurrents, dont certains que je n’hésitais pas à rencontrer autour d’un verre pour discuter d’une affaire en cours, partager quelques infos, tâter un terrain toujours plus sombre, plus glissant.
Vers la fin de la même année, autre bonne et grande nouvelle, d’ordre privée celle-ci, je me mariais avec celui qui partageait mon quotidien depuis des années maintenant. Voyage de noces, congratulations des amis et collègues, désir d’enfanter… Je commençais à considérer mon avenir comme bien engagé. Des projets pleins la tête, des étoiles pleins les yeux et… la terrible nouvelle d’apprendre de nombreux mois plus tard que je ne pourrais jamais avoir d’enfant. Si 2005 et 2009 furent les années d’or de vie active démarrante, 2011 en fut l’année noire. Découvrir ma stérilité brisa définitivement quelque chose en moi. Je refusais l’idée même de l’adoption ou le recours à la médecine procréative, incapable de digérer l’échec que venait de me faire connaître mon propre corps. Je me renfermais sur moi-même, devenant plus irritable et irascible que jamais auparavant. Une situation qui ne tarda pas à se faire ressentir sur mon couple, puis dans mon travail.
Mon job, la seule échappatoire que j’avais trouvée à cette situation, la seule chose sur laquelle je pouvais avoir le contrôle. Après une traversée du désert aussi intime que journalistique, n’ayant guère le goût de poursuivre mes effort, je fus tout simplement licenciée de ma chaîne à l’automne 2011 et n’eus d’autre choix que de redevenir journaliste free-lance. Je me servais des nombreuses relations que j’avais nouées ces deux dernières années pour devenir une véritable journaliste d’investigation, rendant quelques articles bien montés, fournissant des éléments de preuves à des collègues et des journaux plus officiels et reconnus contre rémunération, de manière anonyme. J’y consacrais la majeure partie de mon temps libre, partagé entre mes investigations et les salles de sport qui me permettaient de me défouler de ma colère et de mes tensions, au grand dam de mon mari et de mon couple que je négligeais totalement. Je succombais même aux charmes d’un autre homme, une de mes sources dans la police et commençais à entretenir une liaison régulière avec lui, jusqu’à ce que mon époux ne finisse par le découvrir. En même temps, il n’a pas eu de mal puisque je le lui ai avoué quand il me posa enfin “LA” question.
Si le divorce fut prononcé en Juin 2012 dans l’entente mutuelle, je ne pus m’empêcher d’en garder rancune à l’égard de mon ex-mari, lui rejetant toutes les fautes de ce monde dans la figure, et l’accusant même d’être à l’origine de mon aventure de par son manque de présence. C’était totalement faux, injuste et irrationnel, mais je ne pouvais m’empêcher de le rendre responsable des malheurs qui s’étaient abattus sur ma pomme durant ces deux dernières années. Finalement, je finis aussi par rompre avec mon amant, et me jetai totalement dans mon boulot. A l’aide du coup de pouce de mon ancien chef de rédaction, je retrouvais mon poste sur mon ancienne chaîne quelques mois plus tard, après une grosse année d’absence. Quelques-uns de mes articles publiés en tant que free-lance avaient même réussi à faire sensation et tapés dans l’oeil du directeur de la programmation, qui me proposa, au milieu de l’année 2013, de présenter et animer un talk-show politico-économique, en enregistrement studios et diffusé en différé en plein milieu de la nuit, le genre d’émissions dédiées aux insomniaques en quête de sommeil. Un autre échelon de gravi, celui qui allait me permettre plus tard, d’occuper un créneau de diffusion ouvert à une plus large audience. Un créneau de fin d’après-midi que je finirais par obtenir au mois d’Avril 2015, bien que toujours pré-enregistré et diffusé en différé. Le temps des plateaux en direct finirait bien par arriver. Ou non...
J’aurais vraiment du mal à dire à quel moment de ma vie j’ai commencé à m’intéresser au journalisme et envisagé d’en faire mon métier. Très probablement au début de mon adolescence, quand mon caractère commença à s’affirmer, à l’encontre de mes parents, de ma frangine que je ne supportais plus ces années-là, et plus généralement du monde entier qui ne “me comprenait pas de toute façon”. Qu’est-ce que j’ai pu être conne et insupportable à cette époque… Fort heureusement, j’ai arrêté d’être aussi conne ; insupportable, c’était moins sûr. Mais là encore, rien d’exceptionnel pour une ado. Première clope, première bière, premier joint, première fiesta, première nuit au poste de police… L’époque des premières fois. “Ça ne se reproduira pas, papa, maman, m’sieur l’agent.” Paroles en l’air. Bien sûr que ça se reproduisait… Cependant, ce qui étonnait le plus mes parents, et ma frangine qui, pour sa part, faisait tout son possible pour dissimuler ses différentes conneries ; c’était ma franchise absolue. Je faisais des conneries et je ne m’en cachais absolument pas. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours assumé les conséquences de mes actes, par principe, mais aussi par fierté. Je revendiquais une certaine indépendance, une certaine maturité - sachant qu’en réalité, je n’avais aucune idée de ce qu’étaient et représentaient réellement l’un comme l’autre - ainsi qu’une certaine arrogance. Quand je serais grande, je serais riche et célèbre. Je deviendrais une grande journaliste et je décrocherais un Pulitzer.
Dans les faits, une fois sortie de l’école de journalisme, j’étais surtout devenue grande en taille et journaliste free-lance contactée à la volée par quelques canards miteux lorsque l’un de leurs titulaires souffraient d’une gastro. Mais c’était un premier job comme un autre. Minable, mal payé, avec des horaires à la con et aucune reconnaissance, mais mon enfance et mon adolescence avaient su m’armer et me préparer à affronter cette jungle. Une simple lambda dans la foule. Ce fut l’année de mes vingt-trois ans que la chance commença à me sourire, sévèrement. 2005. Une excellente année. Je vivais une relation plutôt durable avec mon copain de l’époque depuis plus d’un an, je venais de décrocher mon premier vrai boulot à temps complet pour un magazine local - à tendance républicaine, très axé sur le monde de l’économie, de la finance et de la politique - ; mon premier appart’, mon premier chat domestique… Une belle vie en perspective.
Lentement mais sûrement, je commençais à faire mon trou dans mon métier. Quelques articles plutôt bien rédigés, quelques interviews avec les bonnes personnes, des analyses pertinentes ; je finis par être repérée par une petite chaîne d’information locale au bout de deux années de dur labeur. C’est comme ça que j’ai troqué le stylo et le dictaphone pour le micro et la caméra. Tout d’abord simple reporter de terrain, mon boulot fut de couvrir des évènements et faits divers totalement incongrus et dénués du moindre intérêt, de la moindre implication politique ou de la moindre investigation. Je n’avais aucun contact avec les forces de l’ordre, était tenue éloignée des tribunaux ou des administration, me contentant simplement de couvrir la tentative de record du plus gros bouffeur de hot-dog de la région ou d’interviewer un survivant de la guerre de Corée lors des commémorations. Rien de vraiment palpitant en réalité, mais vues mes origines et ma situation, je n’avais vraiment guère d’autres choix que de partir du bas de l’échelle et lorgner sur les échelons plus élevés.
C’est en 2009 que mon chef de rédaction commença à me sortir de cet espèce de placard infâme du journalisme pour m’offrir l’opportunité de couvrir des évènements plus importants, avec de véritable enjeux pour la ville et sa région. Promue envoyée spéciale, je commençais à couvrir les scènes de crimes et leurs conséquences. Braquage, meurtres, procès et affaires de malversations ; corruption politique et grand banditisme, interviews d’hommes politiques et conférences de presse, je commençais à nouer quelques contacts au sein du S.P.D, les fameuses “sources proches de l’enquête”. Je ressentais une véritable exaltation à l’idée de jouer des coudes au milieu de mes collègues-concurrents pour brandir mon micro sous le nez de personnes d’influence et recueillir quelques mots pour ma chaîne. Une pugnacité qui finit par être remarquée tant par mes supérieurs que par mes concurrents, dont certains que je n’hésitais pas à rencontrer autour d’un verre pour discuter d’une affaire en cours, partager quelques infos, tâter un terrain toujours plus sombre, plus glissant.
Vers la fin de la même année, autre bonne et grande nouvelle, d’ordre privée celle-ci, je me mariais avec celui qui partageait mon quotidien depuis des années maintenant. Voyage de noces, congratulations des amis et collègues, désir d’enfanter… Je commençais à considérer mon avenir comme bien engagé. Des projets pleins la tête, des étoiles pleins les yeux et… la terrible nouvelle d’apprendre de nombreux mois plus tard que je ne pourrais jamais avoir d’enfant. Si 2005 et 2009 furent les années d’or de vie active démarrante, 2011 en fut l’année noire. Découvrir ma stérilité brisa définitivement quelque chose en moi. Je refusais l’idée même de l’adoption ou le recours à la médecine procréative, incapable de digérer l’échec que venait de me faire connaître mon propre corps. Je me renfermais sur moi-même, devenant plus irritable et irascible que jamais auparavant. Une situation qui ne tarda pas à se faire ressentir sur mon couple, puis dans mon travail.
Mon job, la seule échappatoire que j’avais trouvée à cette situation, la seule chose sur laquelle je pouvais avoir le contrôle. Après une traversée du désert aussi intime que journalistique, n’ayant guère le goût de poursuivre mes effort, je fus tout simplement licenciée de ma chaîne à l’automne 2011 et n’eus d’autre choix que de redevenir journaliste free-lance. Je me servais des nombreuses relations que j’avais nouées ces deux dernières années pour devenir une véritable journaliste d’investigation, rendant quelques articles bien montés, fournissant des éléments de preuves à des collègues et des journaux plus officiels et reconnus contre rémunération, de manière anonyme. J’y consacrais la majeure partie de mon temps libre, partagé entre mes investigations et les salles de sport qui me permettaient de me défouler de ma colère et de mes tensions, au grand dam de mon mari et de mon couple que je négligeais totalement. Je succombais même aux charmes d’un autre homme, une de mes sources dans la police et commençais à entretenir une liaison régulière avec lui, jusqu’à ce que mon époux ne finisse par le découvrir. En même temps, il n’a pas eu de mal puisque je le lui ai avoué quand il me posa enfin “LA” question.
Si le divorce fut prononcé en Juin 2012 dans l’entente mutuelle, je ne pus m’empêcher d’en garder rancune à l’égard de mon ex-mari, lui rejetant toutes les fautes de ce monde dans la figure, et l’accusant même d’être à l’origine de mon aventure de par son manque de présence. C’était totalement faux, injuste et irrationnel, mais je ne pouvais m’empêcher de le rendre responsable des malheurs qui s’étaient abattus sur ma pomme durant ces deux dernières années. Finalement, je finis aussi par rompre avec mon amant, et me jetai totalement dans mon boulot. A l’aide du coup de pouce de mon ancien chef de rédaction, je retrouvais mon poste sur mon ancienne chaîne quelques mois plus tard, après une grosse année d’absence. Quelques-uns de mes articles publiés en tant que free-lance avaient même réussi à faire sensation et tapés dans l’oeil du directeur de la programmation, qui me proposa, au milieu de l’année 2013, de présenter et animer un talk-show politico-économique, en enregistrement studios et diffusé en différé en plein milieu de la nuit, le genre d’émissions dédiées aux insomniaques en quête de sommeil. Un autre échelon de gravi, celui qui allait me permettre plus tard, d’occuper un créneau de diffusion ouvert à une plus large audience. Un créneau de fin d’après-midi que je finirais par obtenir au mois d’Avril 2015, bien que toujours pré-enregistré et diffusé en différé. Le temps des plateaux en direct finirait bien par arriver. Ou non...
Lorsque les premiers cas d’agression se sont déclarés à Seattle, ce n’étaient que des faits divers simplement relayés sur le bandeau défilant de la chaîne d’info. Des actes certes atroces, d’une violence et d’une barbarie inouïe, mais véritablement rien qui ne laissait présager ce qui allait suivre. Juste quelques faits divers juste bons à alimenter les rumeurs et finir tournés à la dérision. Mais bien rapidement, l’indifférence et le scepticisme qui m’avaient gagné au cours des premiers jours finirent par laisser place à un malaise plus palpable, un sentiment de gêne perpétuelle, que quelque chose n’allait pas, un doute sincère qui se dissipa une bonne semaine après que les premiers cas d’agressions et mutilations furent reportés. Voir les militaires et les forces de l’ordre se mettre en place peu-à-peu, tenir et protéger les lieux les plus sensibles de la ville, établir des points de contrôle et des zones de quarantaine acheva de me convaincre, à l’instar de mes supérieurs qui ne manquèrent de saisir l’opportunité offerte par cette situation d’urgence pour surfer la vague de la psychose et racoler des parts d’audience en recentrant les programmes que j’avais l’habitude d’animer sur le sujet de l’épidémie. De simples talk-show, plus ou moins sérieux et plus ou moins politisés, où s’affrontaient et débattaient des figures politiques locales et des scientifiques arrachés à leurs laboratoires universitaire, des consultants divers et variés, à la légitimité plus ou moins douteuse, tant dans le domaine de la pharmaceutique que l’agro-alimentaire ou le bioterrorisme.
Et je me retrouvais plantée là, au milieu de ces types à tenter d’animer et arbitrer des débats aussi stériles de sens que de réponses. Dieu que j’ai pu en entendre des conneries autour de cette table en verre trempé triangulaire, chacun y allant de son avis et de son analyse alors que les gens crevaient et s’entre-dévoraient - littéralement - dans la rue. Le communiqué de presse du Président lui-même ne changea d’ailleurs pas grand chose à la suite des évènements. Comment espérait-on faire gober aux gens que tout était sous contrôle quand on voyait son voisin de palier se faire dévorer vivant devant ses yeux ?
Pour ma part, je n’avais pas tenu très longtemps à l’antenne à devoir supporter ces débats inutiles, mon éditorialiste décidant - probablement pour me sanctionner - de me remplacer sur le plateau et me renvoyer sur le terrain pour couvrir les différents évènements et théâtres d’opérations les plus sensibles. Ainsi j’en étais rendue là après ces années de labeur à gravir les échelons un par un. Il s’agissait presque d’un renvoi à la case départ, mais qui se voulait bien plus dangereux et lourds de conséquences que la simple couverture de faits divers fleuris et débilisants pour compléter la grille des reportage des fins de journal. Fini les couvertures de tentatives de record du monde débiles, les images toutes mignonnettes du dernier bébé panda né en captivité au zoo local ou encore les interviews de parents d’enfants malades appelant à la charité et au don de chacun pour sauver leur progéniture défaillante. Non. Là, pour le coup, deux semaines seulement après que les premiers cas se soient déclarés, il fallait aller sur le terrain sanglant et tendu, chercher les renseignements auprès des responsables des forces de l’ordre qui daignaient bien nous adresser quelques mots à défaut de nous renvoyer à nous moutons à grand renfort de pompes dans le cul.
Les militaires en place n’avaient pas l’air de plaisanter. Ils étaient extrêmement tendus, les armes à la main, ouvrant le feu sur des civils infectés sans même tenter de s’en cacher. Combien d’heures de film, de massacre de civils et d’ordres hurlés dans des radios avions-nous bien pu enregistrer dans la mémoire de la caméra en quelques jours ? Des dizaines d’heures sans forcer ; sans même penser à les transmettre. Même le plus vautour des directeurs de programme n’aurait pas eu les couilles de faire diffuser des images de militaires américains en train de flinguer - en live - les civils de sa propre patrie, épidémie ou pas. De toute manière, les directives étaient très claires à ce sujet-là de la part du Gouvernement. Ne rien diffuser qui puisse alimenter le chaos et la psychose. Non. Notre job était de renseigner, informer et divertir. Mon job sur le terrain était de recueillir les faits, faire face à la réalité la plus dure pour bien la saisir, et saisir comment la déformer au mieux pour ne pas paniquer les foules. Mon job était de mentir, de faire partie de cette mascarade destinée à faire croire à la population que la situation restait sous contrôle.
Allez donc faire comprendre ça à votre cameraman quand sa femme arrive à le contacter par miracle, en pleurs et en pleine panique, quand des infectés sillonnent les rues de sa résidence et massacrent le voisinage. C’était tout simplement impossible. La situation devenait littéralement hors de contrôle, et je ne pouvais refuser à mon équipier de vouloir tout plaquer pour aller retrouver les siens et foutre le camp loin de Seattle. Pour ma part, je tentais en vain de contacter ma sœur et mes parents, mais les lignes se voulaient toujours plus saturées. C’est à peine si l’on parvenait à contacter l’antenne de notre chaîne de télé pour les informer qu’on levait les voiles. Ressasser en boucle des messages d’alertes et de prévention depuis des jours, c’était une chose, mais désormais, le temps était plutôt venu de les suivre. Aussi, mon équipier et moi avons remballé le matos dans le van-télé et prit la route pour la banlieue Est de Seattle où vivait sa famille. Après quoi, je comptais bien rejoindre mes propres parents et ma frangine bien plus au Sud de la ville pour en faire autant. Malheureusement pour nous, nos cartes de presse n’avaient plus aucune valeur aux yeux des soldats qui gardaient les différents points de contrôle. Sortir de la ville nous demanda des heures à stagner dans les embouteillages, mon équipier essayant tout autant que moi de joindre sa famille à nouveau, sans qu’aucun de nous n’y parvienne. Ce fut seulement au milieu de la nuit que l’on pu enfin quitter la ville pour s’engager sur le réseau secondaire, roulant à tombeau ouvert dès que la circulation le permettait pour grappiller quelques secondes du temps perdu. Le pied au plancher et en pleins phares avec un réseau d’éclairage qui montrait des défaillances intermittentes et de plus en plus fréquentes, il ne fallut pas longtemps pour l’accident se produise.
Un type, le visage maculé de sang qui surgit sur la route en courant et hurlant comme un forcené, poursuivi par d’autres individus ; hommes, femmes, enfants, complètement hagards et en guère meilleur forme. Des cris, un réflexe et une embardée violente sur le volant et le van qui quitte la chaussée pour finir dans le décor, plongeant dans le dénivelé boisé, effectuant quelques tonneaux avant qu’un tronc massif n’arrête sa course. C’est du moins ce que je peux m’imaginer quand je reprends connaissance quelques heures plus tard, la tête en bas, dans la lumière faiblarde d’un nouveau jour qui se lève, le visage couvert d’un sang à peine sec, une forte odeur de carburant emplissant l’habitacle alors que le silence se fait pesant tout autour de moi. C’est à peine si j’entends au loin des sirènes hurler - encore et toujours - et des hurlements atroces ; et un grognement, un râle rauque et persistant, sur ma droite.
C’est en tournant la tête dans cette direction que j’aperçois le visage de mon cameraman, maculé de sang, son corps écrasé entre le tronc d’arbre et le montant de sa portière arrachée. Dans ses yeux, aucune vie, aucune lueur de souffrance ni même de conscience. Juste le vide béant d’un corps sans âme qui s’agite malgré tout, tendant vers moi son bras droit décharné, brisé, son cubitus crevant et saillant hors de sa peau. Depuis que tout a commencé, jamais je ne me suis trouvée aussi proche d’un infecté ; et je prends maintenant pleinement conscience de toute l’horreur qui corrompt notre monde.
Rapporter la réalité était une chose, l’affronter en était une autre ; et je comprenais dès lors que tout ce que j’avais pu voir, filmer ou rapporter jusqu’à présent ne m’y avait en rien préparé.
Et je me retrouvais plantée là, au milieu de ces types à tenter d’animer et arbitrer des débats aussi stériles de sens que de réponses. Dieu que j’ai pu en entendre des conneries autour de cette table en verre trempé triangulaire, chacun y allant de son avis et de son analyse alors que les gens crevaient et s’entre-dévoraient - littéralement - dans la rue. Le communiqué de presse du Président lui-même ne changea d’ailleurs pas grand chose à la suite des évènements. Comment espérait-on faire gober aux gens que tout était sous contrôle quand on voyait son voisin de palier se faire dévorer vivant devant ses yeux ?
Pour ma part, je n’avais pas tenu très longtemps à l’antenne à devoir supporter ces débats inutiles, mon éditorialiste décidant - probablement pour me sanctionner - de me remplacer sur le plateau et me renvoyer sur le terrain pour couvrir les différents évènements et théâtres d’opérations les plus sensibles. Ainsi j’en étais rendue là après ces années de labeur à gravir les échelons un par un. Il s’agissait presque d’un renvoi à la case départ, mais qui se voulait bien plus dangereux et lourds de conséquences que la simple couverture de faits divers fleuris et débilisants pour compléter la grille des reportage des fins de journal. Fini les couvertures de tentatives de record du monde débiles, les images toutes mignonnettes du dernier bébé panda né en captivité au zoo local ou encore les interviews de parents d’enfants malades appelant à la charité et au don de chacun pour sauver leur progéniture défaillante. Non. Là, pour le coup, deux semaines seulement après que les premiers cas se soient déclarés, il fallait aller sur le terrain sanglant et tendu, chercher les renseignements auprès des responsables des forces de l’ordre qui daignaient bien nous adresser quelques mots à défaut de nous renvoyer à nous moutons à grand renfort de pompes dans le cul.
Les militaires en place n’avaient pas l’air de plaisanter. Ils étaient extrêmement tendus, les armes à la main, ouvrant le feu sur des civils infectés sans même tenter de s’en cacher. Combien d’heures de film, de massacre de civils et d’ordres hurlés dans des radios avions-nous bien pu enregistrer dans la mémoire de la caméra en quelques jours ? Des dizaines d’heures sans forcer ; sans même penser à les transmettre. Même le plus vautour des directeurs de programme n’aurait pas eu les couilles de faire diffuser des images de militaires américains en train de flinguer - en live - les civils de sa propre patrie, épidémie ou pas. De toute manière, les directives étaient très claires à ce sujet-là de la part du Gouvernement. Ne rien diffuser qui puisse alimenter le chaos et la psychose. Non. Notre job était de renseigner, informer et divertir. Mon job sur le terrain était de recueillir les faits, faire face à la réalité la plus dure pour bien la saisir, et saisir comment la déformer au mieux pour ne pas paniquer les foules. Mon job était de mentir, de faire partie de cette mascarade destinée à faire croire à la population que la situation restait sous contrôle.
Allez donc faire comprendre ça à votre cameraman quand sa femme arrive à le contacter par miracle, en pleurs et en pleine panique, quand des infectés sillonnent les rues de sa résidence et massacrent le voisinage. C’était tout simplement impossible. La situation devenait littéralement hors de contrôle, et je ne pouvais refuser à mon équipier de vouloir tout plaquer pour aller retrouver les siens et foutre le camp loin de Seattle. Pour ma part, je tentais en vain de contacter ma sœur et mes parents, mais les lignes se voulaient toujours plus saturées. C’est à peine si l’on parvenait à contacter l’antenne de notre chaîne de télé pour les informer qu’on levait les voiles. Ressasser en boucle des messages d’alertes et de prévention depuis des jours, c’était une chose, mais désormais, le temps était plutôt venu de les suivre. Aussi, mon équipier et moi avons remballé le matos dans le van-télé et prit la route pour la banlieue Est de Seattle où vivait sa famille. Après quoi, je comptais bien rejoindre mes propres parents et ma frangine bien plus au Sud de la ville pour en faire autant. Malheureusement pour nous, nos cartes de presse n’avaient plus aucune valeur aux yeux des soldats qui gardaient les différents points de contrôle. Sortir de la ville nous demanda des heures à stagner dans les embouteillages, mon équipier essayant tout autant que moi de joindre sa famille à nouveau, sans qu’aucun de nous n’y parvienne. Ce fut seulement au milieu de la nuit que l’on pu enfin quitter la ville pour s’engager sur le réseau secondaire, roulant à tombeau ouvert dès que la circulation le permettait pour grappiller quelques secondes du temps perdu. Le pied au plancher et en pleins phares avec un réseau d’éclairage qui montrait des défaillances intermittentes et de plus en plus fréquentes, il ne fallut pas longtemps pour l’accident se produise.
Un type, le visage maculé de sang qui surgit sur la route en courant et hurlant comme un forcené, poursuivi par d’autres individus ; hommes, femmes, enfants, complètement hagards et en guère meilleur forme. Des cris, un réflexe et une embardée violente sur le volant et le van qui quitte la chaussée pour finir dans le décor, plongeant dans le dénivelé boisé, effectuant quelques tonneaux avant qu’un tronc massif n’arrête sa course. C’est du moins ce que je peux m’imaginer quand je reprends connaissance quelques heures plus tard, la tête en bas, dans la lumière faiblarde d’un nouveau jour qui se lève, le visage couvert d’un sang à peine sec, une forte odeur de carburant emplissant l’habitacle alors que le silence se fait pesant tout autour de moi. C’est à peine si j’entends au loin des sirènes hurler - encore et toujours - et des hurlements atroces ; et un grognement, un râle rauque et persistant, sur ma droite.
C’est en tournant la tête dans cette direction que j’aperçois le visage de mon cameraman, maculé de sang, son corps écrasé entre le tronc d’arbre et le montant de sa portière arrachée. Dans ses yeux, aucune vie, aucune lueur de souffrance ni même de conscience. Juste le vide béant d’un corps sans âme qui s’agite malgré tout, tendant vers moi son bras droit décharné, brisé, son cubitus crevant et saillant hors de sa peau. Depuis que tout a commencé, jamais je ne me suis trouvée aussi proche d’un infecté ; et je prends maintenant pleinement conscience de toute l’horreur qui corrompt notre monde.
Rapporter la réalité était une chose, l’affronter en était une autre ; et je comprenais dès lors que tout ce que j’avais pu voir, filmer ou rapporter jusqu’à présent ne m’y avait en rien préparé.
passeport :♦ recensement de l'avatar. - Code:
EMILY BLUNT ♦ <bott>ELLEN CARTER</bott>
♦ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
♦ ELLEN
♦ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
♦ CARTER
♦ recensement du métier. - Code:
♦ JOURNALISTE
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Re: Ellen Carter - Terminée
Sam 14 Nov 2015 - 16:04
Le géant déformer lève une main immense et Salut timidement la dame.
-Euh... Bienvenue sur le forum... Euh... fais bien attention à toi ok?
-Euh... Bienvenue sur le forum... Euh... fais bien attention à toi ok?
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Re: Ellen Carter - Terminée
Dim 15 Nov 2015 - 17:02
Tant d'avis et si peu de jeu Et bien et bien !
Bienvenue parmi nous Ellen, si tu as des questions n'hésite pas !
Bienvenue parmi nous Ellen, si tu as des questions n'hésite pas !
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Re: Ellen Carter - Terminée
Dim 15 Nov 2015 - 20:02
Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours . Un délai supplémentaire peut être accordé par un Administrateur.
2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.
3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.
4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des solitaires, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.
5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.
6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.
Bonne rédaction !
Bonne rédaction !
Bienvenue ami/e de Selene. Si tu as la moindre question, ma boîte à mp est ouverte ^^
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Re: Ellen Carter - Terminée
Dim 15 Nov 2015 - 20:05
J'ai hâte de lire la suite ! Bienvenue par ici ! :smile48:
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